N° 23 - juillet 2003 2 ARH Info juillet 2003 sommaire 03 - Le mot du Directeur 04 - L’observatoire des plaintes 05 - Le retour à domicile 06 - Découpages territoriaux 08 - Cadrage révision du SROS 10 - Modulation tarifaire des établissements privés 12 - Réanimation - Soins Intensifs Surveillance continue : Résultats d’enquête 14 / 19 - Dossier : santé publique * projet de loi * les enveloppes de santé publique * le SREPS 20 - En direct du terrain 22 / 24 Tables rondes 13 mai 2003 : synthèse ARH Info juillet 2003 Le mot du directeur Le processus de révision du schéma régional d’organisation sanitaire est maintenant entamé et devrait aboutir, à la fin du premier semestre 2004, à un important document. Les modalités d'organisation mises en place pour effectuer cette révision vous ont été présentées dans le numéro de mai de l'ARH INFO, je n'y reviendrai pas. Qu'il me soit permis toutefois d'attirer votre attention sur le terme trompeur de " révision du SROS ". Cela pourrait laisser penser qu'il s'agit d'une simple adaptation du schéma actuel. Telle n’est pas la réalité : - d'abord cette révision proroge le SROS actuel, le troisième SROS n'étant prévu qu'à l'horizon des agences régionales de santé ; - ensuite, elle concerne en Rhône-Alpes des disciplines clefs telles que la chirurgie, la réanimation, la cancérologie, la dialyse, les AVC, la périnatalité et les urgences et probablement une modification de l'approche territoriale par secteurs sanitaires utilisée jusque là ; - enfin, ce sera un SROS très pragmatique, par choix, parce que je ne souhaite inclure dans le schéma que ce que l'agence et les établissements seront réellement capables de mettre en œuvre, et par nécessité, car l'organisation de l'offre de soins devra plus que jamais être définie à partir de la ressource médicale existante tout en garantissant qualité et sécurité des soins Jacques Métais 3 4 ARH Info juillet 2003 L e point sur L’observatoire régional des plaintes : le recueil de données début avril 2003 à l'ensemble des structures et institutions concernées dans la région. L'observatoire régional des plaintes, dont la création a été évoquée lors de l'élaboration du SROS II, a été mis en place en 2002 sur l'initiative de l'agence régionale et du comité consultatif régional des usagers. Chaque plainte doit donner lieu au remplissage d'une fiche. Les documents complétés sont à renvoyer à la caisse régionale d'assurance maladie à la fin de chaque trimestre *. Il est souhaitable que les établissements répondent, même en l'absence de plainte, pour éviter une relance de la part de l'observatoire. Cet observatoire est composé des différents partenaires œuvrant dans le domaine hospitalier : représentants des usagers, des établissements, des institutions et des fédérations hospitalières. Il est piloté par la direction régionale du service médical et la caisse régionale d'assurance maladie. Il n'est pas destiné à instruire les plaintes mais a été créé pour disposer d'une vision globale sur le service rendu aux usagers. En vue de réaliser un bilan des pratiques de chacun, une fiche de recueil de données, accompagnée d'un guide de remplissage ont été adressés Nous remercions les établissements et institutions qui ont d'ores et déjà transmis leurs questionnaires et ceux qui ne vont pas tarder à le faire. Corinne Rieffel, médecin conseil, ELSM 73 Sylvianne Faitout, Cram Rhone-Alpes * Caisse Régionale d'Assurance Maladie, Direction de l'Hospitalisation - 35 rue Maurice Flandin, 69436 Lyon Cedex 3 L e point sur ARH Info juillet 2003 L’organisation du retour à domicile L'ARH a souhaité que soient élaborées des propositions en vue de l'organisation du retour à domicile des patients. Cette question se pose tout particulièrement actuellement dans un contexte où : - la technicité des soins impose des plateaux techniques disposant de moyens importants pour des prises en charge lourdes et de courte durée et une articulation forte avec les secteurs ambulatoire et médico-social ; - on constate une sur-occupation des services de court séjour ainsi que de soins de suite et de réadaptation ; - les usagers expriment une demande forte de maintien à domicile dans le cadre de prise en charge de pathologies chroniques ou à longue évolution. Parmi les différentes modalités de prise en charge susceptibles de faciliter le retour à domicile, l'hospitalisation à domicile est un maillon important, susceptible de favoriser l'ouverture de l'hôpital sur la ville et l'évolution de son organisation interne, encore très peu développée dans notre région, et dont l'organisation relève de la compétence exclusive de l'ARH. Il est donc proposé de centrer la réflexion dans un premier temps sur ce mode de prise en charge, sachant que sa promotion ne peut être envisagée sans un éclairage préalable quant à ses modalités de fonctionnement actuelles et sa place par rapport à d'autres modes de prise en charge à domicile tels les réseaux de santé ou les SSIAD. Dans ce cadre, le groupe de travail chargé de cette réflexion devra se donner les objectifs suivants : * décrire la place actuelle de l'HAD dans l'ensemble de la filière de soins et parmi les différentes modalités de prise en charge à domicile, en mettant en lumière son intérêt et éventuellement ses limites ; * apprécier son mode de fonctionnement et son coût au regard d'autres modes de prise en charge ; * approcher les besoins ; * élaborer des propositions quant à sa place souhaitable dans le dispositif régional de soins et ses perspectives de développement. Cette réflexion s'appuiera notamment : * sur des entretiens avec des responsables de structures d'HAD et de réseaux ainsi que des prescripteurs de soins à domicile ; * sur l'exploitation d'une enquête “patient” et d'une enquête “structure” lancée auprès des services d'HAD installés ; * sur les réflexions menées concernant les conditions du retour à domicile après hospitalisation tant par l'instance régionale de concertation sur les soins de suite et de réadaptation que par le groupe technique régional sur la gériatrie. Ces travaux sont confiés à un groupe de travail régional animé par Lucette Malleval (DRASS) et le Dr Marsala (médecin Inspecteur Régional) et composé de : Dr Randon, ELSM Grenoble, P. Ferrand, CRAM, Y. Gillet, chargé de mission à l'ARH, J-N Brandizi, DRASS Le groupe devrait rendre ses conclusions à la fin du premier semestre 2004. Lucette Malleval, DRASS 5 6 ARH Info juillet 2003 découpages Etude sur les territoires en Rhône-Alpes Comme cela avait été annoncé dans le document de travail “les bassins de santé en Rhône-Alpes”, publié par l'ARH en mars 2002, la réflexion sur les approches territoriales se poursuit, dans le cadre de la révision du SROS 2. Il s'agit d'étudier la possibilité de déterminer les zonages les plus pertinents pour la planification à venir. Ces travaux s'inscrivent dans la continuité des précédents et permettent aujourd'hui de proposer des territoires emboîtés à partir desquels pourraient être définis, après étude et validation, différents niveaux d'activité de soins qui pourraient devenir à terme des zones de planification, se substituant aux secteurs sanitaires existants. Les informations utilisées sont issues du PMSI : code géogra- phique (code postal la plupart du temps) du patient et celui de l'établissement. Le croisement de ces données permet de repérer les zones d'attraction des établissements. Les Hospices Civils de Lyon fournissent ces données pour chacun de leurs établissements depuis 2 ans, ce qui permet de mieux repérer les flux de patients à l'intérieur de l'agglomération lyonnaise. Le zonage de premier niveau a été réalisé en ne retenant dans le PMSI que les séjours correspondant aux soins de base, ceux qui peuvent être réalisés sans équipement spécialisé. Quarante “zones de soins de proximité” sont ainsi repérées dans la région. Zones de soins de proximité, projet en cours d’étude (PMSI 2001) territoriaux ARH Info juillet 2003 Projet de bassins hospitaliers, projet en cours d’étude (PMSI 2001) Dans une deuxième étape, ces zones sont regroupées autour de pôles disposant d'un équipement pour un premier niveau de recours, correspondant à des soins plus spécialisés. Des “bassins hospitaliers” sont ainsi constatés, toujours à partir des flux de patients : Ambérieu et Oyonnax se regrouperaient avec Bourg ; Tournon et Die avec Valence ; Privas et Aubenas avec Montélimar ; Romans et Voiron se regrouperaient avec Grenoble (cependant des erreurs sur les codes géographiques du CH de Valence sous-estiment largement son attraction dans la zone de Romans), Bourgoin, Roussillon, Vienne et Lyon Sud Est se regrouperaient avec Lyon Est, Belley, Pont de Beauvoisin, Aix les Bains, la Maurienne et la Tarentaise avec Chambéry ; Annonay, Feurs, St Chamond, Montbrison et Firminy avec St Etienne ; Tarare et Givors se regrouperaient avec Lyon Sud et Ouest ; Mont Blanc et St Julien avec Annecy ; enfin Thonon avec Annemasse. Ces regroupements constatés à partir du PMSI de 2001 peuvent être modifiés aujourd'hui par les collaborations entre établissements qui ont pu se développer depuis : par exemple les projets des établissements de la zone Bourgoin-Pont de Beauvoisin, ou ceux entre Tarare et Villefranche d'une part, Givors et Vienne d'autre part. Cela a conduit aux propositions reprises dans la carte ci-dessus et soumises à l'avis des groupes de travail “ thématiques” de révision du SROS 2, puis des équipes de secteur. Lorsque ces groupes auront rendu leurs observations, à l'automne prochain, les projets de découpage seront soumis à la concertation avec les établissements et les élus pour décider des zonages retenus pour la révision du SROS 2 et la préparation du troisième SROS. Enfin, le groupe de travail “territoires” de l'agence doit aussi confronter ces différentes possibilités de zonage avec les découpages existants : pays, zones d'intervention des SMUR, secteurs de garde de médecine libérale…afin de conserver une cohérence d'ensemble à cette approche géographique. Il est clair que cette nouvelle approche territoriale de l'organisation des soins ne sera substituée au découpage actuel en secteurs que si elle procure un intérêt supplémentaire mesuré par des critères objectifs. Françoise Bourgoin ARH et Lucette Malleval DRASS 7 8 ARH Info juillet 2003 actualités révision du SROS : un cadre commun La démarche de révision du SROS II, annoncée dans l'ARH INFO du mois de mai, doit s'inscrire dans un cadre commun et respecter certaines normes. Le Schéma Régional d'Organisation Sanitaire est un outil permettant de répartir sur le territoire régional les activités de soins et les équipements médicaux et médico-techniques nécessaires aux besoins de santé de la population. Il détermine les évolutions souhaitables des établissements de santé publics et privés et fixe des objectifs en vue d'améliorer la qualité, l'accessibilité et l'efficience de l'organisation sanitaire. L'organisation de l'offre de soins hospitalière se conçoit en complémentarité, et en continuité, avec la médecine ambulatoire et les dispositifs médico-sociaux et sociaux. Le S.R.O.S. définit donc une ambition globale. Il montre le chemin à suivre pour mieux répondre aux besoins de santé de la population, en optimisant les ressources, en améliorant l'accès aux soins, en s'adaptant aux évolutions des techniques et des pratiques, en renforçant la qualité des soins. Sa révision doit s'effectuer en respectant cette conception générale. Dans ce but, il est souhaitable qu'un cadre commun soit respecté sur le fond (cahier des charges) donnant ainsi son homogénéité à la démarche. actualités ARH Info juillet 2003 Le Cahier des Charges Sur le fond, les volets complémentaires démontreront leur nécessité et justifieront leur choix en matière de planification, en réponse à quelques questions essentielles, qui toutes sont contenues dans la première interrogation qui suit : Comment améliorer la Qualité des soins dans le domaine considéré ? Des soins de qualité, c'est-à-dire conformes aux données actuelles de la science et adaptés aux cas individuels comme à l'organisation générale des soins, peuvent être définis comme sûrs, efficients, continus et accessibles à tous. Il convient donc de s'interroger sur la façon d'atteindre chacun de ses objectifs. Comment obtenir la plus grande Sécurité des soins possible? Parmi ces objectifs, le souci d'assurer la sécurité des soins telle que définie par les textes réglementaires devra être explicité et complété éventuellement par des recommandations en matière de gestion des risques spécifiques au domaine considéré. La sécurité des personnes contre les risques sanitaires de toute nature, qu'ils soient liés aux choix thérapeutiques, aux actes de prévention, de diagnostic ou de soins, à l'usage des biens et produits de santé, comme aux interventions et décisions des autorités sanitaires doit être un objectif prioritaire. Comment améliorer l'Efficience de l'offre de soins existante ? Cette question intéresse directement tous les acteurs : le citoyen, l'usager, le professionnel et le planificateur. Il s'agit de privilégier une organisation qui permette l'utilisation la plus efficace des ressources (humaines et techniques) disponibles, de façon à garantir la qualité des soins définie plus haut. Pour le professionnel et le planificateur, répondre à une telle question nécessitera que soient mis en place dès à présent les instruments permettant de réaliser une évaluation des moyens, des procédures et des résultats, actuels et ultérieurs, de façon à éclairer ensuite certains choix plutôt que d'autres. Il s'agira également de déterminer des coûts de référence à partir des organisations types préconisées, susceptibles de faciliter la mise en œuvre des dispositifs arrêtés. Comment garantir la Continuité des soins ? La continuité des soins doit être également garantie. Pour les établissements de santé et les professionnels qui y exercent, la continuité implique une réflexion sur l'organisation interne ainsi que sur les collaborations avec d'autres établissements de santé, (voire avec les secteurs ambulatoire, médico-social et social), dont les formes peuvent être spécifiées en fonction du domaine considéré, par exemple en explicitant des filières de soins, justifiant la création ou le développement de réseaux de soins structurés. Ces collaborations visent à la fois à assurer une meilleure continuité des soins et une utilisation plus rationnelle des ressources disponibles. La notion de continuité renvoie ainsi à la nécessité d'une coordination rationnelle entre les établissements selon leur niveau d'équipement, de façon à mettre en place une offre graduée allant des soins de proximité aux soins de recours, la gradation des soins devant prendre en compte leur indispensable accessibilité. Comment assurer la plus grande Accessibilité des soins possible, compte tenu de la nécessaire différenciation entre les établissements de santé selon leur niveau de spécialisation et d'équipement ? Cette accessibilité se vit pour l'usager comme la reconnaissance du droit fondamental à la protection de la santé. Elle doit être conciliée avec les exigences liées à la qualité des soins et tout particulièrement à celles relatives à la continuité et à la sécurité. Il s'agit de veiller à l'existence d'une offre de soins graduée qui permette, aux différents niveaux territoriaux pertinents, l'évaluation des besoins de soins et l'orientation des patients vers la structure la mieux à même de prendre en charge les soins considérés. Parallèlement, il doit être tenu compte des caractéristiques sociales, culturelles et géo-démographiques des zones territoriales retenues pour organiser cette accessibilité. Indépendamment des thématiques particulières à un domaine, il conviendra donc d'apporter dans tous les secteurs concernés par la révision du S.R.O.S. des réponses aux interrogations précédentes et de veiller à la prise en compte des principes qui les sous-tendent. L'équipe projet 9 10 actualités ARH Info juillet 2003 Tarification des établissements privés pour 2003 Il est rappelé que, depuis la réforme introduite par la Loi de financement de la sécurité sociale pour 2000, la tarification annuelle des établissements privés est réalisée en deux temps : * Un accord national entre le ministère et les organisations les plus représentatives des cliniques, ou à défaut d'accord, un arrêté ministériel, fixe d'abord l'évolution moyenne nationale et l'évolution moyenne dans chaque région des tarifs, ces évolutions pouvant être différentes selon les activités médicales. * Un accord régional entre le directeur de l'agence régionale de l'hospitalisation et les organisations représentatives des cliniques, ou à défaut d'accord, un arrêté du directeur de l'agence régionale de l'hospitalisation, fixe ensuite les règles générales de modulation des tarifs des prestations des établissements de la région. Tableau comparatif : Rhône-Alpes / France MCO (y compris SSR PSYCHIATRIE le forfait nouveau-né) . France entière Rhône-Alpes 3,06 % 3,01 % 2,63 % 2,63 % 2,66 % 2,83 % Taux minimum Taux maximum (hors DOM) 2,66 % 3,74 % 2,63 % 2,63 % 2,05 % 2,86 % actualités ARH Info juillet 2003 11 L'accord national pour 2003, signé le 24 avril 2003, a fixé le taux d'évolution moyen national des tarifs à 3 %. Ce taux a ensuite été modulé entre les régions en fonction des données issues du PMSI pour les disciplines MCO et du niveau moyen des tarifs pour la psychiatrie. En revanche, aucune péréquation n'a été effectuée pour les disciplines de soins de suite et de réadaptation fonctionnelle. Le tableau ci-contre indique pour chaque discipline les taux obtenus par la région Rhône-Alpes ainsi que les taux régionaux minimum et maximum résultant de la modulation effectuée. En ce qui concerne l'obstétrique, la poursuite de l'effort pluriannuel de revalorisation des tarifs se traduit cette année par la revalorisation du forfait " nouveau-né " dont le montant passe de 100,62 € à 176,80 €. Au niveau régional, les représentants de la FHP et de la FEHAP n'ont pas souhaité signer un accord avec l'ARH manifestant ainsi leur désapprobation des tarifs obtenus au niveau national jugés insuffisants pour permettre aux établissements privés de faire face à leurs difficultés financières. Le directeur de l'agence régionale de l'hospitalisation, après avis favorable de la commission exécutive, a donc fixé par un arrêté signé le 10 juin les tarifs applicables au 1er mai 2003. Le taux d'évolution des tarifs des prestations de médecine, chirurgie et obstétrique est modulé comme suit : - Les tarifs des prestations de dialyse en centre sont revalorisés de 1,00 % ; - Les tarifs des prestations de néonatalogie sont également revalorisés de 1,00 % ; - Les tarifs des établissements non classés ou classés en catégorie B lors du recueil du PMSI 2001 sont revalorisés de 2,45 %, à l'exception du tarif de forfait d'environnement le plus bas des centres d'endoscopie qui bénéficie d'une augmentation de 15% ; Le taux d'évolution des autres tarifs des prestations de médecine, chirurgie et obstétrique est modulé en fonction des résultats du PMSI 2001. - Les tarifs des prestations des établissements dont la valeur de l'indice PMSI (en base 100) est inférieure à 95 bénéficient d'un taux de revalorisation personnalisé destiné à porter cet indice à 95 ; - Les tarifs des prestations des établissements dont la valeur de l'indice PMSI est comprise entre 95 et 100 sont revalorisés de 2,60 % ; - Les tarifs des prestations des établissements dont la valeur de l'indice PMSI est supérieure à 100 sont revalorisés de 2,30 %. Le taux d'évolution des tarifs des prestations de psychiatrie est fixé à 2,83 %. Le taux d'évolution des tarifs des prestations de soins de suite et de réadaptation est fixé à 2,63 %. Les tarifs des prestations des alternatives à la dialyse en centre sont revalorisés par le taux moyen de 2,69 % fixé par l'arrêté ministériel du 27 mai 2003. Gérard Chuzeville ARH 12 ARH Info juillet 2003 Enquête Réanimation Soins Intensifs Surveillance continue Deux décrets sont parus le 5 avril 2002, décret n° 2002-465 relatif aux établissements de santé publics et privés pratiquant la réanimation, et décret n°2002-466 relatif aux conditions techniques de fonctionnement auxquelles ces établissements doivent satisfaire pour pratiquer les activités de réanimation, de soins intensifs et de surveillance continue. Définitions : Résultats de l'enquête “Patients” menée par la direction régionale du service maladie “Les soins de réanimation sont destinés à des patients qui présentent ou sont susceptibles de présenter plusieurs défaillances viscérales aiguës mettant directement en jeu le pronostic vital et impliquant le recours à des méthodes de suppléance.” “Les soins intensifs sont pratiqués dans les établissements de santé comprenant une ou plusieurs unités organisées pour prendre en charge des patients qui présentent ou sont susceptibles de présenter une défaillance aiguë de l'organe concerné par la spécialité au titre de laquelle ils sont traités mettant directement en jeu à court terme leur pronostic vital et impliquant le recours à une méthode de suppléance.” “La surveillance continue est pratiquée dans les établissements de santé comprenant une ou exceptionnellement plusieurs unités, si la taille de l'établissement le justifie, organisées pour prendre en charge des malades qui nécessitent, en raison de la gravité de leur état, ou du traitement qui leur est appliqué, une observation clinique et biologique répétée et méthodique.” Dans l'optique de préparer le volet réanimation du nouveau schéma d'organisation sanitaire, pour l'élaboration de préconisations et l'organisation de la prise en charge des malades relevant de réanimation et pour estimer les besoins de la population, deux enquêtes ont été programmées : - une enquête " structure " pilotée par la DRASS - une enquête " patients " pilotée par la DRSM. Les objectifs de l'enquête " patients " étaient : - de décrire les patients pris en charge dans les services de Enquête réanimation, de soins intensifs et de surveillance continue de la région Rhône Alpes ; - de quantifier les besoins en région Rhône-Alpes pour ce type de structures ; - d'estimer les difficultés d'aval. Cette enquête " patients " s'inscrit dans le programme de travail de l'agence régionale de l'hospitalisation. Les caractéristiques des patients, de leur prise en charge et de leur séjour ont été décrites à l'aide d'une grille “patient ". Pour chaque service, entre 50 et 75 grilles ont été remplies. La méthode a été présentée aux établissements et aux professionnels concernés au cours du mois de septembre 2002. L'enquête s'est déroulée d'octobre à décembre 2002. Les premiers résultats ont été adressés au directeur de l'agence et aux membres du groupe de travail réanimation en février 2003. Les résultats par service ont été présentés aux chefs de service par les médecins conseils à partir d'avril 2003. A partir de cette enquête, une étude statistique avec une analyse en composantes multiples et une classification a permis d'établir une typologie de services étudiés ; il est possible que certaines structures n'aient pas été étudiées et donc classées. Cette typologie comprend 8 classes de services : - 3 classes pouvant relever de la réanimation : * classe 1 " réanimation médicale ou polyvalente ", * classe 2 " réanimation chirurgicale ", * classe 3 " réanimation pédiatrique ", - 2 classes pouvant relever des soins intensifs : * classe 4 " soins intensifs en hématologie ", * classe 5 " soins intensifs cardiologiques ", - 2 classes pouvant relever de la surveillance continue : * classe 7 " soins continus ", * classe 8 " surveillance continue post-opératoire ", - et une classe 6 " intermédiaire " entre réanimation et ARH Info juillet 2003 surveillance continue. Cette enquête a permis également d'approcher les besoins en lits des différentes prises en charge identifiées par les classes de services. Le classement des services étudiés ne préjuge en rien des autorisations qui pourront être données par l'ARH. D'autres critères de l'enquête "structure", l'analyse par bassin hospitalier des capacités utiles seront mis en parallèle pour faire des propositions d'organisation inscrite dans la révision du SROS, à l'issue de laquelle sera engagée la procédure d'autorisation pour les services de réanimation. Le rapport régional et les fiches par service de l'enquête " patients " seront disponibles en septembre 2003. Dr Philippe DE MEY Médecin Conseil DRSM 13 14 dossier : ARH Info juillet 2003 Projet de loi relatif à Après les consultations régionales du dernier trimestre de l'année 2002 et sur la base d'un volumineux rapport du groupe technique national consacré à la définition des priorités en santé publique, le projet de loi de M. Mattei vient d'être adopté au Conseil des MInistres du 21 mai 2003. Dans la ligne des réformes données depuis 1996, il a pour ambition de s'attaquer à une situation paradoxale qui place notre pays, selon l'OMS, au 1er rang mondial pour les performances de son système de santé (essentiellement au regard de la facilité d'accès aux soins) mais une situation beaucoup moins enviable au regard de l'action sur les comportements et l'environnement (avec un taux très important de mortalité prématurée). Cette préférence collective pour l'aval se retrouve dans la très faible part consacrée à la prévention puisque sur 150 milliards d'euros, 147 sont dévolus aux soins… Le texte traite d'un champ très large qui va de la prévention primaire à la recherche bio médicale en passant par la prévention, la gestion des crises sanitaires et la formation. L'Etat se donne les moyens d'une politique ambitieuse : - En faisant discuter et voter par le parlement un rapport d'objectifs extrêmement vaste (une centaine au total), traitant l'ensemble des pathologies et des déterminants de la santé publique. Dans l'esprit de la loi organique réformant la loi de finances, les indicateurs de moyens de résultats et d'impacts sont associés à chaque objectif, soit quantifiables en l'état actuel des connaissances, soit qu'ils aient pour préalable la production d'information d'ordre épidémiologique ou d'autres connaissances scientifiques ou, enfin, l'évaluation de programmes précédents. Ces objectifs doivent être regroupés en plan stratégique dont les cinq premiers axes sont d'ores et déjà définis : - la lutte contre le cancer avec les volets prévention, dépistage, soins, accompagnement et recherche ; - la lutte contre la violence et les comportements à risques (violence routière, suicides, agressions) et les conduites addictives ; - la santé environnementale y compris au travail ; - l'amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques ; - la prise en charge des maladies rares. - En affirmant la responsabilité première de l'Etat pour la politique de santé publique, y compris pour des compétences qui relevaient jusqu'alors des conseils généraux, et à l'inverse du mouvement de décentralisation en préparation. Sont concernées les consultations de prévention (avec un financement possible par l'assurance maladie), des programmes de dépistage organisés, la politique vaccinale et la possibilité d'imposer aux professionnels libéraux des règles de bonne pratique en matière de prévention des infections nosocomiales. - En donnant une nouvelle ambition à la formation en santé publique. L'intégration envisagée de l'ENSP au sein de la nouvelle école des hautes études en santé publique chargée de fédérer les pôles existants, ainsi que l'octroi d'un statut universitaire, permettraient d'accéder à une reconnaissance européenne pour des diplômes de la fonction publique et d'assurer une meilleure visibilité des actions menées dans notre pays au niveau international. La loi prévoit de modifier l'organisation institutionnelle dans un but de simplification et de cohérence : - au niveau national Tous les 5 ans, le parlement débat et vote les objectifs de santé publique et au bout de la période assure l'évaluation de leur mise en œuvre, l'office parlementaire d'évaluation des politiques de santé pouvant intervenir quand il le juge utile avant cette date. La conférence nationale de santé est remplacée par une consultation quinquennale plus vaste pour éclairer le gouvernement sur les choix des objectifs des plans nationaux de santé publique. Le conseil de la santé et le conseil supérieur d'hygiène publique ont fusionné en une nouvelle instance unique d'expertise : le haut conseil de la santé publique chargé, outre des missions d'expertise reprises des deux instances, d'une fonction de veille prospective sur les tendances épidémiologiques, les évolutions technologiques propres à affecter l'état de santé de la population et l'évaluation de la gestion des risques sanitaires. Un nouveau comité national de santé publique regroupe les compétences du comité national de sécurité sanitaire créé par la loi du 1er juillet 1998 et du comité technique national de prévention créé par la loi du 4 mars 2002. L'institut National de Prévention et d'Education pour la Santé est recentré sur les missions de mise en œuvre des programmes nationaux de santé pour le compte de l'Etat. - au niveau régional Le représentant de l'Etat dans la région est chargé de concevoir la politique régionale de santé publique, en déclinant les objectifs nationaux au sein d'un plan régional. Il s'appuie pour cela sur le comité régional de santé publique qui est l'instance de coordination et de concertation entre les décideurs et financeurs de la région. Ce comité remplace le comité régional de politique de santé issu de la loi du 30 juillet 98 et confirmé par celle du 4 mars 2002. santé publique ARH Info juillet 2003 15 à la loi de santé publique Ainsi l'Etat, à travers le préfet et ses services déconcentrés -la DRASS en l'occurrencedevient le seul décideur final dans ce domaine, à l'inverse du système de co-décision qui prévalait jusqu'alors entre le conseil régional, l'URCAM au nom de l'assurance maladie et lui, notamment à travers les outils de contractualisation tels que le contrat de plan Etat / Région. De plus, pour lutter contre le foisonnement des structures qui a toujours été l'une des causes du faible impact de la politique de santé publique dans notre pays, la loi prévoit la création d'un groupement régional en santé publique, de statut GIP, dans lequel l'Etat serait aussi majoritaire et qui regrouperait des institutions publiques et de droit privé (de type ORS (observatoire régional de santé), CRAES (comite régional d'éducation pour la santé) dans leur dimension d'opérateurs de la santé publique sur le territoire régional. A noter que les régions peuvent définir et conduire des programmes de santé spécifiques, complémentaires de la politique portée par l'Etat et solliciter le concours du nouveau groupement qui en assurerait la mise en œuvre coordonnée. La place des associations de malades et d'usagers, déjà prévue par le texte, au niveau d'une participation au sein du comité régional de santé publique mais également, si elles le souhaitent, du nouveau groupement régional, devrait être précisée par amendement au terme du rapport que doit remettre M. Alain Michel Ceretti, membre du collectif inter associatif sur la santé au Ministère. la loi prévoit également des outils de prévention et de gestion des crises sanitaires graves qui visent à donner plus d'efficacité au dispositif actuellement prévu par le code de la santé, au vu de l'expérience récente. Ainsi, en cas de menace d'épidémie, le Ministre chargé de la santé peut, par arrêté motivé, prescrire dans l'intérêt de la santé publique, toute mesure proportionnée au risque encouru et aux circonstances de temps et de lieux afin de lutter contre la propagation des maladies ; le représentant de l'Etat peut être habilité par le ministère à prendre les mesures d'application de ces dispositions, y compris sous forme de mesures individuelles, le procureur de la république étant alors immédiatement informé. De même, en cas de prescription ou administration d'un médicament en dehors de ses conditions normales d'utilisation prévue par l'autorisation de mise sur le marché, lorsque cette utilisation a été recommandée par le Ministre chargé de la santé, les professionnels de santé voient l'exonération de leur responsabilité élargie. La réparation des dommages imputables aux mesures prises en ces circonstances exceptionnelles est à la charge de l'Etat. La recherche biomédicale Le projet de loi révise un certain nombre de dispositions de la loi du 20 décembre 1988, dite loi Huriet-Cerusclat, à la fois pour transposer en droit interne la directive 200120-CE relative aux essais cliniques de médicaments et pour tirer les conséquences d'un certain nombre d'observations critiques sur le dispositif existant. Il s'agit pour l'essentiel de protéger les personnes qui se prêtent à la recherche biomédicale, en remplaçant un actuel régime de déclaration par un régime d'autorisation, en supprimant la distinction existante sur les recherches entre celles qui sont avec ou sans bénéfice individuel direct et en adaptant les règles de consentement ou la participation des personnes vulnérables. Ce projet de loi marque un tournant : Les systèmes d'information en santé L'article 13 du projet de loi comporte plusieurs dispositions permettant de faciliter la remontée des informations pour l'élaboration et la conduite des politiques de santé publique. Il est ainsi prévu d'autoriser l'INSEE et les services statistiques ministériels à : - recevoir communication d'informations à caractère personnel sur la santé ; - accéder aux données de l'assurance maladie en matière de recherche et d'évaluation, en dérogeant aux règles de secret professionnel applicables aux personnels des organismes d'assurance maladie ; - simplifier la remontée des informations sur les naissances et certificats de décès. - par la volonté d'objectiver et de mesurer les constats et progrès réalisés en matière d'amélioration de la santé publique, dans le but de motiver les acteurs et de responsabiliser la population ; - par la reconnaissance de la santé publique à travers une définition large incluant la sécurité sanitaire, l'ensemble des secteurs de la société, la qualité de vie des personnes malades et handicapées ; - en réaffirmant que l'Etat est garant d'un égal accès aux soins pour tous et en quelque point que ce soit du territoire. Le projet de loi doit être débattu au parlement d'ici la fin de l'année ou au tout début de l'année 2004. M. Bénévise, directeur DRASS Dossier : ARH Info juillet 2003 16 enveloppes de santé publique : l’évaluation Pourquoi une enveloppe de santé publique ? Comment l'ARH s'est-elle organisée,en 2002 Il existait une demande des DDASS, chargés de promouvoir et mettre en place la politique de santé publique dans les départements : la place occupée par les établissements de santé dans le dispositif de soins oblige à les inclure dans une politique plus large intégrant la prévention. Les actions de santé publique sont relativement étrangères aux communautés médicales hospitalières centrées sur la clinique et les soins. Pourtant, agir sur l'alcoolisme, par exemple, c'est agir sur la cause de 25 à 35% des hospitalisations des hommes et 5 à 10% des hospitalisations des femmes. A partir d'une définition nationale très large et sur propositions du cercle de compétences, les limites d'une enveloppe budgétaire intégrant les priorités du programme régional de santé, suicides, alcool et Sida, ont été tracées ; 8 thèmes ont été retenus : alcool, suicides, SIDA, hépatite C, PRAPS, soins aux détenus, addictologie, IVG. Par principe le choix relève de l'équipe de secteur sanitaire. Les enveloppes budgétaires ont été déterminées par secteur avec une pondération prenant en compte la fragilité sociale, les besoins de santé et la valeur du point ISA du secteur considéré. Les choix opérés en 2002 : Tableau de répartition des actions THEMES nombre % du total addictologie tabacologie hémovigilance hépatite C Infections nosocomiales IVG lutte contre la douleur maladies infectieuses PASS PRAPS sans abris SIDA 12 8 1 2 19,4% 12,9% 1,6% 3,2% 2 12 1 1 11 6 1 5 3,2% 19,4% 1,6% 1,6% 17,7% 9,7% 1,6% 8,1% TOTAL 62 Volontairement les DDASS ont choisi de concentrer leurs interventions par souci d'efficacité. Ainsi, les actions liées aux conduites addictives représentent 32% des actions pour 53% des crédits ; les actions liées aux IVG 19.4% du total pour près de 16% des crédits ; les actions en direction des publics précaires, 29% des actions et 18.8% des crédits. Le retour d'informations, à travers les conclusions de l'enquête en cours : Unanimement, la souplesse du dispositif a été appréciée ; pour les DDASS il s'est agi d'un moyen rapide et maîtrisé d'intervention, la seule réserve portant sur le volume limité de crédits ; les équipes de secteur ont été très intéressées par l'élargissement de leurs centres d'intérêts ; dans les établissements bénéficiaires, la mise à disposition de crédits pérennes a été un stimulant pour les porteurs de projets un peu en marge de l'activité hospitalière générale. Le choix s'est très largement porté sur des projets déjà connus, notamment à travers l'élaboration des schémas départementaux particuliers. Sur 43 actions prioritaires financées en 2002, 27 sont totalement réalisées, 3 partiellement réalisées, 6 non mises en œuvre et 7 restent sans information. M. Laramas DRASS santé publique ARH Info juillet 2003 17 Innovation 2002 La gestion des enveloppes de santé publique, pour la première fois confiée aux équipes de secteur ! Le Dr Anne-Marie Durand et le Dr Jean Genoud, DDASS 69, expriment leur avis sur cette démarche expérimentée en Rhône-Alpes en 2002. - Qu'est ce qui est innovant dans cette approche ? Dr Genoud : La gestion des enveloppes de santé publique confiée aux équipes de secteur en 2002 a constitué une innovation. Cette décision permet une approche plus cohérente et plus globale des thèmes de santé publique dans un secteur donné. Une lettre de cadrage définit un champ de priorités et les thèmes pressentis mais laisse le choix aux équipes de secteur des projets à proposer. La somme allouée et les priorités retenues furent une décision commune du DARH et de la commission exécutive. - Avant cette " révolution ", quelle était la procédure ? Dr Durand : En fonction des thèmes prioritaires définis au niveau national, un appel à projet était lancé auprès des établissements de santé ; les établissements faisaient remonter un certain nombre de projets pour leur validation. L'équipe rapprochée de l'agence effectuait alors les arbitrages par thème : sur l'enveloppe suicide par exemple, elle prenait tous les " projets suicide ", attribuait une somme au projet jugé le meilleur, une somme moindre à celui qui arrivait en seconde position, etc... En fait cette approche nuisait à la cohérence d'ensemble et ne mettait pas vraiment l'établissement en situation de définir ses priorités par rapport à cette enveloppe de santé publique. Un projet bien “ficelé” pouvait être choisi et financé alors que, au regard de la cohérence du projet médical, il ne correspondait pas à un besoin prioritaire de l'établissement. Dr Genoud : Il pouvait y avoir en quelque sorte un effet d'aubaine : il y a un appel d'offres, on y répond. Si la réponse convient, elle est reçue sans faire forcément sens par rapport au projet d'établissement, au contrat d'objectifs et de moyens et à la politique de secteur. Dr Durand : L'approche inaugurée en 2002 est en effet plus logique, plus cohérente par rapport à une définition de la prise en charge d'un problème de santé publique dans un secteur. Dr Genoud : Le souci de la cohérence est ainsi reporté sur l'équipe de secteur, garante d'un regard d'ensemble. Elle connaît les établissements et les relations existant entre eux, y compris pour ces thèmes de santé publique rarement prioritaires. L'avantage de cette enveloppe est aussi de pouvoir prendre en considération et financer des projets qui auraient eu moins ou peu de chance d'être retenus dans les arbitrages internes des hôpitaux. - A quels projets en particulier pensez-vous ? Dr Genoud : Par exemple au projet d'addictologie de liaison des HCL. Cette institution représente un tel volume, y compris financier, avec des besoins énormes en termes de clinique, de plateau technique, d'urgences... que les thèmes “à la marge” comme l'addictologie auraient peu de chance de passer en arbitrage interne. ... suite page 18 Tableau d'utilisation des crédits de santé publique ACTIONS Crédits attribués en 2000 Crédits attribués en2001 Total financement attribué en2002 Dont crédits attribués au budget 2002 phase II addictologie tabacologie hépatite C IVG SIDA Hémovigilance Infections nosocomiales Lutte contre la douleur Maladies infectieuses PASS PRAPS Sans abris 0 0 182 940 0 0 0 0 0 577 019 0 860 875 0 0 0 0 0 0 0 57 168 414 848 0 1 612 89 485 83 42 46 63 48 437 113 20 571 29 182 27 14 46 21 16 145 79 6 TOTAL 759 959 1 332 891 304 809 006 075 686 593 400 174 157 143 000 3 041 347 Répartition en % des crédits attribués en 2002 Total par thème depuis 2000 102 936 334 691 229 593 133 058 719 656 667 53,0% 3,0% 15,9% 2,7% 1,4% 1,5% 2,1% 1,6% 14,4% 3,7% 0,7% 3 044 119 850 110 56 93 84 64 1 217 607 26 281 745 280 766 915 186 533 232 063 647 667 1 141 118 100% 6 275 315 18 Dossier : ARH Info juillet 2003 Le schéma régional d’éducation pour la santé Pour un service de qualité Les différents travaux sur la morbidité et la mortalité prématurée évitables, les rapports du Haut Comité de Santé Publique, les recommandations des conférences nationales de santé successives ont confirmé le rôle croissant qu'il convient de donner à la prévention et notamment à l'éducation pour la santé. La circulaire n° DGS/SD6/2001/504 du 22 octobre 2001 définit la méthodologie d'élaboration des schémas régionaux d'éducation pour la santé (SREPS) en les inscrivant dans une politique de promotion de la santé, telle que définie par l'organisation mondiale de la santé dans la charte d'Ottawa. L'enjeu est un service public de qualité intégré au système de santé et au système éducatif. Ce service public qui a vocation à être organisé au sein d'un territoire donné, avec et pour les populations, doit être accessible à tous et contribuer à réduire les inégalités sociales de santé. Mais paradoxalement, alors qu'il est pré- senté sous le terme de schéma, nous ne disposons d'aucun outil juridique, ni de dotation financière pour aller au-delà d'une simple mise en cohérence et d'une volonté de convergence. Démarche et méthodes utilisées en Rhône-Alpes Co-piloté par la DRASS et l'éducation nationale et avec la maîtrise d'œuvre du CRAES-CRIPS (collège Rhône-Alpes d’éducation pour la santé) , les travaux conduits ont permis : * des échanges de pratiques et une réflexion conceptuelle autour du champ de l'éducation pour la santé, avec des acteurs réunis en séminaire ; réflexion ouverte aux expériences de planification de l'éducation pour la santé en Italie et en Suisse ; * la réalisation d'un diagnostic, sur la base d'une enquête auprès de réseaux d'acteurs et de plusieurs groupes de population ; * une analyse de l'existant réalisée auprès des membres du groupe technique régional ; * un approfondissement de certaines thé- suite de page 17 “ Innovation 2002 ” Dr Durand : Il est vrai que, chaque fois que l'on prend un exemple par rapport aux HCL, il est forcément bon et en même temps trop caricatural. - Voyez-vous d'autres avantages à cette nouvelle gestion des enveloppes de santé publique ? Dr Durand : Sans cette enveloppe un certain nombre de projets n'aurait pas été financé. Dans chaque circulaire budgétaire il y a des thèmes déclinés avec des enveloppes, des sous enveloppes mais les arbitrages se font dans l'établissement. Maintenant les arbitrages s'effectuent au niveau de l'équipe de secteur. C'est aussi le moyen de mettre en avant le travail de celle-ci dans la gestion de ces enveloppes. Dr Genoud : De plus, ce sont souvent des projets “à la marge” matiques sous la forme de groupes de travail pilotés par des institutions différentes : - la formation Pilotage éducation nationale : M. BERGER, Maître de Conférence à l'IUFM de l'Académie de Lyon. - L'éducation du patient et du citoyen : Pilotage U.P.M.L ( union professionnelle des médecins libéraux) : Mme Le Dr Barrois, pédiatre. Sur ce même thème, pilotage parallèle de l'assurance maladie, avec la participation de Mme Pérez directrice de la CPAM de Vienne, puis généralisée à l'ensemble des CPAM - groupe animé par l'URCAM. - La nutrition, en lien avec le Programme National Nutrition Santé : Pilotage Etat : Mme le Dr Argaud, Médecin Inspecteur de Santé Publique (DDASS 07) - Mme Le Dr Communal, Médecin Inspecteur de Santé Publique (DRASS) en appui. - L'éducation à la sexualité : Pilotage éducation nationale : Mme Picod, chargée de mission - co-pilotage DRASS : Dr Communal. comme les soins dentaires aux handicapés, à la limite du sanitaire et du social, pour des populations très ciblées et pas forcément la population tout venant de l'hospitalier. Il est intéressant de considérer aussi les priorités sous l'angle du social : addictologie, permanences d'accès aux soins de santé (PASS), alcoologie... et de financer des actions significatives. Mais il faudrait que le dispositif puisse se pérenniser. Il prend tout son sens s'il s'inscrit dans une certaine durée : par exemple l'addictologie de liaison est un programme sur trois ans. Dr Durand : Cette enveloppe peut avoir un effet de levier surtout si elle est reconduite ou complétée. Il y a eu un télescopage entre 2003 et 2004 mais, si l'ARH persiste dans cette voie, il serait souhaitable que cette enveloppe s'inscrive dans une procédure régulière, dans une des phases de la campagne budgétaire par exemple. Cette année, c'était un peu expérimental. Le calendrier était serré et il n'a pas été possible de lancer un appel à projets comme les années précédentes. santé publique Avec quelles productions * Une clarification des huit missions principales en éducation pour la Santé : 1- le développement des capacités d'intervention pour renforcer l'équité sociale et géographique et identifier les intervenants ; 2- le soutien méthodologique pour monter et conduire des programmes, participer aux appels d'offres ; 3- la formation : professionnaliser, développer les formations conjointes, associer formation et recherche… 4- la coordination entre l'éducation pour la santé et le soin, le médico-social, l'insertion… 5- la recherche : veille, observation, mais aussi recherche au service de l'action - soutenir l'innovation, l'évaluation, la qualité… 6- la régulation : pour construire et faire respecter les repères éthiques de l'éducation pour la santé ; 7- La documentation : au service des acteurs ; 8- La communication : pour promouvoir les enjeux de l'éducation pour la santé auprès des médias régionaux et locaux, et en prenant en compte la responsabilité importante des élus. * L'élaboration d'une charte des acteurs - Cette charte est pensée comme un outil de convergence, de contractualisation entre les professionnels, mais aussi entre les professionnels et les acteurs du quotidien, en particulier les parents. - Elle s'appuie de façon large sur les orientations données par la Charte d'Ottawa. - Cet outil est appelé à évoluer périodiquement pour refléter l'évolution d'une culture commune d'abord construite dans la préparation pluridisciplinaire de l'action. - Cette charte est conçue comme un support et non comme un carcan, comme une vision normative, réductrice de l'éducation pour la santé ; un support à l'accroissement de la qualification des acteurs et à l'évolution de leurs pratiques. Perspectives Le document de synthèse qui a été réalisé en application de la circulaire ci dessus référencée sera soumis pour approbation au comité régional des politiques de santé le 10 juillet 2003. Il constitue un document phare pour les professionnels en attente de pistes (axes, lignes…) Donc on a pris le parti de choisir, “dans les stocks”, des projets connus. Dr Genoud : Je crois qu'il faut insister sur le fait que c'était la première fois qu'une équipe de secteur avait une responsabilité de gestion d'enveloppe. L'expérience montre que c'est un bon niveau pour procéder à des arbitrages. C'est un moyen de revaloriser et de donner une finalité supplémentaire à l'équipe de secteur. Dr Durand : Avoir choisi le secteur sanitaire comme échelon territorial de référence, donne tout son sens à la notion de santé publique qui s'envisage au-delà de l'hôpital en particulier en lien avec les soins libéraux et dans l'avenir avec toute la politique de prévention. Dr Genoud : cette approche donne aussi du sens à ce qui est demandé aux établissements dans leurs projets d'établissement et leurs contrats d'objectifs et de moyens : développer la ARH Info juillet 2003 19 C'est à la fois un référentiel et un levier de progrès pour chacun. Il appartient en effet à chaque communauté territoriale, à chaque réseau, aux élus, aux professionnels de la santé (incluant le sanitaire et le social) de s'en saisir pour l'enrichir et le décliner dans le cadre des politiques mises en œuvre ; le PRAPS, pourtant explicitement rattaché à la loi de lutte contre les exclusions a connu les mêmes débuts incertains et se trouve aujourd'hui revendiqué comme une dimension essentielle et naturelle du travail en santé - social. Les usagers et leurs représentants pourront nous y aider, prolongeant la participation qu'ils ont assurée aux principaux travaux. Il reste là aussi à inventer ensemble de nouveaux cadres d'action partenariale pour aller au-delà des intentions et de la bonne volonté manifestée de part et d'autre. Gageons que nous y verrons plus clair quand viendra le temps des débats autour du vote de la loi d'orientation en Santé Publique. Marie-Claude N’DJIN DRASS santé publique avec une approche sociale, le travail en réseau, etc. La santé publique ou le social ne peuvent se concevoir qu'au-delà de l'établissement seul. C'est pourquoi aussi l'approche territoriale de secteur n'est pas mauvaise : c'est un territoire qui a une cohérence. Dr Durand : J'ajouterais que cette procédure a également changé l'approche que pouvaient avoir les établissements de cette opportunité d'une l'enveloppe de santé publique. Pour l'équipe, elle permet de repérer des projets, de les suivre et d'être plus exigeants. - En conclusion ? Dr Genoud : Les articulations entre le sanitaire, le médico social et le social ont du mal à s'établir et ces enveloppes sont à cet égard une opportunité. Propos recueillis par Jacqueline Ferret 20 ARH Info juillet 2003 en direct du terrain 25 avril : vallée de la Tarentaise, 30 avril Tournon, 5 juin Aubenas, 6 juin St Etienne ... Connaître la région, aller dans les établissements pour appréhender leur réalité, rencontrer dirigeants, personnels et élus et trouver ensemble des solutions : telle est la politique de Jacques Métais, nouveau directeur de l'ARH Rhône-Alpes Quel avenir pour les hôpitaux de la Tarentaise ? M. Thouvenot M. METAIS, directeur depuis avril dernier, concluait l'éditorial de ARH INFO du mois de mai par ces mots " à bientôt dans vos établissements ". Dès le 25 avril, M. METAIS inaugurait cette démarche en visitant les hôpitaux de la Tarentaise. M. THOUVENOT, secrétaire général du SIH des trois sites concernés, Bourg St Maurice, Moutiers et Albertville, reçut et pilota le directeur de l'agence tout au long de cette journée. Les hôpitaux de la Tarentaise connaissent des difficultés dues notamment au caractère saisonnier de l’activité : au CH de Bourg St Maurice, il faudrait 60 lits en hiver, 40 pendant l'été et 20 en inter saison ; si la population locale, pour l'ensemble des sites, est de 100 000 personnes, en haute saison l'apport touristique fait passer ce nombre à 450 000. La fermeture de la maternité du CH de Moutiers en janvier 2001, qui réalisait entre 170 et 200 accouchements, a beaucoup perturbé la population et les personnels. La nouvelle organisation résultant de cette fermeture a eu pour conséquence la délocalisation des consultations gynéco-obstétricales, le centre périnatal n’ayant pas été installé comme l’agence l’avait proposé. En fin de journée, la rencontre au CH d'Albertville avec les syndicats permit à M. Métais d'exposer ce qui ressortait de ces visites et entretiens sur les 3 sites : - une lassitude des personnels quant à l'incertitude de leur avenir ; - le fait incontestable que la fermeture de la maternité de Moutiers, 2 ans auparavant avait beaucoup marqué les esprits ; - que tous attendaient plus de lisibilité de la part des 3 établissements. Il faut effectivement trouver une solution qui donne satisfaction aux habitants des 3 sites. Différentes propositions émanèrent des syndicats : - conserver un site à Bourg St Maurice et en créer un second entre Moutiers et Alberville ; - maintenir les 3 sites en développant des consultations dans certaines spécialités et améliorer l'existant. Après un long temps d'échanges et d'écoute, M. Métais s'engagea, dès que le rapport de la mission ministérielle serait officiellement diffusé, à faire des propositions et à débloquer la situation. Ces propositions seront discutées en interne dans les instances des hôpitaux de Tarentaise. Le directeur de l'agence conclut ainsi : “Le plan hôpital 2007 rendra obligatoires les fusions d'établissements et la construction de nouveaux sites.” Fermeture de la maternité au CH de Tournon : quelle solution alternative ? La fermeture de la maternité étant fixée au 6 juin, faut-il ouvrir une maison de la natalité ? Tournon a également des besoins en soins de suite. Faut-il prévoir des lits d'hébergement en plus d'un centre périnatal ? Peut-on envisager une extension des soins de suite dès maintenant ? Une réunion avec les partenaires concernés permit de trouver une solution. M. Pontier, maire de Tournon, souhaitait un centre de périnatalité avec hébergement ; M. Hue directeur du CH, proposait une maison périnatale et une collaboration avec l'hôpital de Romans et la clinique Pasteur ; Le Dr Durand, président de la CME et chirurgien gynécologue défendait sa position de médecin en poste au CH de Tournon depuis 1986... Dr Durand M. Hue en direct du terrain La solution suivante fut envisagée : ouvrir 6 lits de SSR et 6 lits d’hébergement de suite d’accouchement par redéploiement interne. Concernant la périnatalité, la surveillance de nuit sera assurée par une infirmière et une astreinte téléphonique de médecin. Les sages-femmes travailleront en réseau avec la clinique Pasteur pour maintenir leur savoir-faire. Selon M. Hue, cette configuration devrait garantir un équilibre financier. M. Métais entérina cette proposition à condition que le fonctionnement en soit validé au bout d'une année d'essai. Regrouper les maternités mais aussi les moyens humains pour garantir la sécurité et la qualité en anesthésie et en chirurgie obstétrique est un des sujets d'actualité du monde hospitalier. Au Centre hospitalier d' Aubenas, quel avenir pour le service de réanimation ? M. Métais a rassuré les partenaires présents, Mme Chaussabel, maire d'Aubenas, M. Teston, président du conseil Général, M. Flory député-maire de Vals, Dr Haddad, président de CME et M. Roudaut, directeur du CH, en confirmant l'engagement de l'ARH sur un financement en année pleine pour un 6ème poste d'anesthésiste. Si l'hôpital d'Aubenas fait partie des établissements dont l'avenir préoccupe l'ARH, le directeur de l'agence n'est cependant pas pessimiste. de G à D : M. Flory, M. Métais, Mme Chaussabel, M. Roudaut Par contre le suivi du contrat d'objectifs et de moyens sera l'occasion de repréciser les missions de l'hôpital pour les années à venir. Dans tous les établissements, il existe une déstabilisation dans les esprits due aux réformes nécessaires, à l'amoncellement de réglementations et aux incertitudes provoquées par ces réglementations. Lors d'une rencontre avec le corps médical, les représentants des personnels et des usagers, M. METAIS a rappelé le rôle de l'ARH dans la recherche et la mise en place de coopérations. Mme le Maire, approuvée par l'ensemble des participants, a souligné l'importance de la visite du directeur de l'agence : “c'est la première fois qu'un DARH vient à Aubenas, c'est très important et cela permet de lever toute ambiguïté”. ARH Info juillet 2003 21 Une visite du service des urgences puis du site de gérontologie de Boisvignal a permis d’appréhender l'importance des travaux à réaliser pour améliorer l'accueil des patients dans ces deux structures. ST ETIENNE : quand un CHU se porte bien... Le centre hospitalier de St Etienne illustre parfaitement le plan hôpital 2007 : - restructuration et passage de 5 à 2 sites avec regroupement des activités de MCO ; - un plateau technique performant regroupé sur le site de l'hôpital Nord ; - projet de réimplantation de la faculté de médecine également sur le site de l'hôpital Nord ; - création d'un plateau unique de biologie ; - installation de la gériatrie sur le site de l'hôpital Bellevue réaménagé, en centre ville, permettant ainsi à cette population de ne pas être isolée. Cette visite fut aussi l'occasion pour M. Métais de faire le point avec M. Richier, directeur général du CHU, et son équipe, sur le COM 2001 / 2006 et l'état des travaux : - l'institut de cancérologie de la Loire, ICL, sera achevé début 2004 ; - les bâtiments réservés à la psychiatrie adulte et pédo-psychiatrie seront prêts fin 2004 ; - le regroupement MCO, réhabilitation et construction neuve, devrait être opérant en 2006 ; - la construction du bâtiment de biologie débutera en sept 2003. M. Métais a précisé que 3 projets dans le cadre du plan “Hôpital 2007” avaient été retenus pour le CHU de St-Etienne. Ces restructurations s'accompagnent d'un projet social et dix “chantiers” concernant 5000 personnes sont en cours. En effet 2000 agents vont changer de lieu et ces mouvements de personnels nécessitent un accompagnement social. Le docteur Auboyer, président de la CME, a souligné son inquiétude quant aux problèmes liés aux effectifs médicaux et à la démographie médicale, principalement les anesthésistes. Le CHU de St Etienne est le plus faiblement doté en PUPH. Ce phénomène, très inquiétant pour la prise en charge des malades, asphyxie aussi les services qui ne peuvent " plus vivre ", les personnels n’ayant plus le temps de suivre des formations... Rejoint par M. Thiollière, maire de St Etienne, M. Métais a effectué avec l'équipe de direction de l'hôpital, une visite très “physique” du chantier, permettant d'évaluer réellement l'ampleur de ces “grands travaux” et d'éprouver la réalité du plan “hôpital 2007”. Jacqueline FERRET, ARH 22 ARH Info juillet 2003 rétrospective le point sur les réformes en cours ... sentants hospitaliers invités à ce tour de table. L'épuisement du modèle existant Lors des 6èmes rencontres annuelles de l'ARH, trois thèmes d'actualité sur l'avenir du monde hospitalier ont été abordés en tables rondes : Tarification à l'activité Comment planifier l'offre de soins sans recours aux indices ? L'investissement hospitalier : du projet médical à la réalisation du bâtiment. La qualité des intervenants et l'intérêt pour tous des problématiques traitées conduisent à restituer une synthèse de chaque sujet. Tarification à l'activité L'importance de l'assistance pour cette table ronde n'a fait que confirmer l'intérêt suscité par cette réforme qui devrait être engagée de manière progressive dès 2004. Si le délai imparti ne permettait pas une information développée de son contenu, ses principes ont été néanmoins très largement exposés par les différents repré- Ces derniers ont insisté sur les contradictions actuelles d'un mode de financement qui entretenait des systèmes non seulement différents mais aussi incompatibles entre secteur public et secteur privé, et ceci sans résultat probant ces dernières années, en terme de tenue de l'objectif national des dépenses de l'assurance maladie [Centre Léon Bérard : Pr Philip]. Vingt ans après sa mise en place, le budget global appliqué au secteur public se trouve par ailleurs rattrapé par le développement du programme médicalisé du système d'information (PMSI) qui permet d'en évaluer les limites. Conçu à l'origine pour réguler la dépense, le système du budget global a ainsi maintenu ou laissé s'installer, malgré l'existence d'indicateurs sur la production médicale, des rentes de situation qui ont eu pour contrepartie le sous financement de certaines activités et de certaines structures actives. Le principe de responsabilisation porté par les ordonnances de 1996 se serait heurté, à cet égard, aux limites d'un système générant “un intérêt à agir faible pour tous” et se traduisant par “une tendance à l'administration plutôt qu'à la gestion " [Hospices civils de Lyon : Mme Marian /Mme Bernard/ M. Le Ludec/ M. Pradat]. Les avantages attendus de la réforme Au regard de ces limites, les intervenants ont manifesté leur adhésion aux principes qui guident cette réforme tarifaire. Le mode de financement qui sera pro- gressivement mis en œuvre couplera un financement fondé sur la production médicale (groupes homogènes de séjours) et un autre fondé sur les missions d'intérêt général (urgences, réanimation, soins palliatifs, recherche et enseignement, aides à la restructuration). De cette médicalisation du financement qui créera les bases d'un système réellement incitatif, sont attendues une plus grande responsabilisation des acteurs et, à terme, une plus grande équité de traitement entre établissements et entre secteurs public et privé. Ceci devrait par ailleurs susciter un développement important des outils de pilotage médico-économique, indispensables pour guider le processus de recomposition des activités. Les axes clefs du changement peuvent ainsi être représentés, selon les intervenants, soit en terme d'enjeux sous la forme d'un triptyque vertueux permettant de " favoriser les volumes ", " favoriser la productivité " et " favoriser la qualité " [Clinique du Parc : Dr Lalain] soit encore en terme de modalités fondatrices d'un nouveau pacte de modernité avec l'hôpital qui croiserait " besoin de régulation ", " qualité du séjour ", " activité/ rémunération " et " respect des spécificités " [Hospices civils de Lyon : Mme Marian / Mme Bernard/ M. Le Ludec/ M. Pradat]. Le lien étroit à retrouver entre activité et financement constitue le trait commun à ces représentations qui, pour certaines, restent attentives à faire valoir dans la nouvelle tarification " la prise en compte d'une véritable politique de qualité des soins, d'innovations thérapeutiques, d'enseignement et de recherche et de missions d'intérêt général " [Centre Léon Bérard : Pr Philip]. journée de l’ARH : 13 mai 2003 Ses premières conséquences Si les modalités précises de la réforme ne sont pas encore arrêtées, ses conséquences nourrissent néanmoins déjà réflexions, études et préoccupations. L'amélioration de la qualité et de l'exhaustivité de l'information médicale ainsi que son couplage avec la comptabilité analytique (et les circuits de facturation) constituent ainsi un objectif immédiat repris par les établissements présents tous expérimentateurs. Au-delà, il s'agit non seulement de faire œuvre de pédagogie mais aussi d'appeler à la mobilisation des acteurs afin de “débusquer nos marges et ajuster nos organisations", “favoriser une vision transversale des activités et des métiers” et “intégrer le critère médico-économique dans nos choix d'activité” [Hospices civils de Lyon : Mme Marian / Mme Bernard/ M. Le Ludec/ M. Pradat]. La dimension stratégique de la réforme est donc déjà présente même si, comme cela a été souligné, ce changement ne doit pas être mythifié : “ni caverne d'Ali Baba, ni lampe d'Aladin”. ARH Info juillet 2003 23 Comment réussir un projet d'investissement à l'hôpital ? Cette table ronde a réuni Mme Montégu, directrice de l'hôpital St Luc-St Joseph, le docteur Képénékian, médecin dans ce même hôpital, M. Merchier, responsable des services techniques au CHU de St Etienne et M. Vérot, chargé de cours à l'ESSEC. Des exposés et des débats il est ressorti que la réussite d'un projet tenait principalement à quatre facteurs : - une distinction très importante à opérer entre le " projet " de nature médicale principalement et la " construction " qui n'en est que la traduction architecturale. Le projet doit résulter d'un diagnostic partagé de façon transversale à partir des fonctions exercées et des besoins des clients. Le diagnostic doit être sincère “même si ça fait mal” ; - la maîtrise des délais, aussi courts que possible, sachant que l'allongement ne tient pas seulement à la lourdeur des procédures ; Chacun s'emploie d'ailleurs à réfléchir sur les conditions dans lesquelles seront rémunérées les activités et se retourne vers l'autorité tarifaire afin d'appeler son attention sur la nécessité, selon le cas, de mieux valoriser certains GHM [Clinique des eaux claires ], d'établir à terme un lien entre les revenus des médecins et la productivité de l'établissement [Clinique du Parc : Dr Lalain] ou encore de ne pas sous-valoriser certaines activités et missions d'intérêt général [Centre Léon Bérard : Pr Philip]. En conclusion De manière générale enfin, certaines interventions ont rappelé l'importance de ne pas dissocier cette réforme tarifaire de l'ensemble des mesures prévues par le plan hôpital 2007. Ce plan intègre en effet comme autres axes majeurs de modernisation, la relance de l'investissement hospitalier, une dynamisation des modes de coopération ainsi qu'une simplification de l'organisation sanitaire destinée à rendre la planification régionale plus pertinente. Une réflexion a par ailleurs été menée au plan national afin de repenser, dans le cadre de ce plan, l'organisation interne de l'hôpital. Mais ce rapport entre la tarification à l'activité et les autres actions prévues par le plan hôpital 2007 mériterait sans doute, à lui seul, une autre table ronde… Yves Dary ARH “la construction : traduction architecturale du projet...” - La qualité de la programmation, ce qui renvoie à deux notions : capacité d'anticipation et critères de performance ; - L'adaptation du choix de la procédure au contexte et aux moyens (services techniques notamment) de l'établissement. Il n'y a pas de procédure idéale. Le recours aux moyens internes ou externes dépend des forces en présence. Pour la procédure des beaux emphytéotiques administratifs, il convient de mettre en balance le surcoût avec le gain en termes de délai. Pour les montages SEM (sociétés d'économie mixtes), les procédures de mise en concurrence subsistent. Patrick Vandenbergh ARH 24 ARH Info juillet 2003 rétrospective le point sur les réformes en cours ... journée de l’A.R.H. : 13 mai 2003 ment les inégalités de santé. Pour autant, les interventions ont permis de mettre en évidence la nécessité d'une approche globale de la chaîne de soins dans l'évaluation des besoins de santé. comment planifier l'offre de soins sans recours aux indices ? Les participants à la table ronde se sont interrogés sur les nouvelles modalités de régulation de l'offre de soins dans le cadre de la suppression des indices nationaux, de leur transformation éventuelle en indices régionaux, de la suppression de la carte sanitaire et de la simplification du régime des autorisations. Les études de besoins de santé réalisées respectivement par l'URCAM et la DRASS ont montré les différences d'approche qu'il pouvait y avoir entre médecine de ville et hôpital. Il en ressort que l'évaluation de ces besoins sans indices doit être différenciée pour chacun de ces deux secteurs et qu'une évaluation de la précarité ne recouvre que partielle- A ce stade, la planification sanitaire devrait être assouplie en gardant le principe d'une réduction tendancielle des inégalités d'accessibilité en prenant en compte d'autres facteurs comme la conformité à des référentiels professionnels. Les débats ont permis de mettre en perspective le projet de nouvelles régulations avec l'aménagement du contenu du SROS. C'est à partir du schéma régional renouvelé que pourraient être déclinées des autorisations par activité en prenant en compte des données épidémiologiques. Pour chacune des structures de soins, l'agence devrait disposer d'indicateurs médicaux appropriés. Enfin, les participants ont insisté sur la nécessité pour l'agence de mettre en œuvre une politique d'incitation financière, par exemple à partir de la valorisation du retour à domicile par une tarification spécifique. Bernard Cassou-Mounat, ARH ARH Info - Lettre d’information de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation de Rhône-Alpes - Directeur de la Publication Jacques METAIS Comité de Rédaction Françoise BOURGOIN, Patrick VANDENBERGH, Lucette MALLEVAL, Jacqueline FERRET, Isabelle SECK. Rédaction ARHRA , 94 rue Servient - 69003 Lyon Tél. 04 72 84 67 00 - http://perso.wanadoo.fr/arhra Mise en page : Jacqueline FERRET - Impression : Imprimerie Delta ISSN 1253-661X