L’enseignant doit donc également placer la voyelle en contexte favorable. Il choisira un schéma
mélodique favorable c’est à dire qu’il placera la voyelle cible dans une syllabe accentuée en fin de
groupe rythmique : « Et Camus, tu l’as lu ? ». Ici, le contexte mélodique interrogatif montant permet
une production optimale, appuyée de la voyelle. De même, l’enseignant placera la voyelle cible avec
des consonnes qui partagent avec elle le plus grand nombre de traits articulatoires. La suite [dydy]
s’avère ainsi plus exploitable que [kyky] puisqu’il est préférable de garder un lieu d’articulation
antérieur et d’encadrer la voyelle de consonnes voisées. Enfin, puisque, dans notre cas, la voyelle est
entendue plus grave qu’elle ne l’est, on peut imaginer l’encadrer de consonnes aigües telles que [s] ou
[t]. oui + intonation montante.
L’opposition [u] / [y] est une opposition particulièrement difficile à acquérir. Afin d’aider
l’apprenant, l’enseignant doit donc piocher dans toutes les ressources qu’il a à sa disposition. Il est
nécessaire de prendre en compte l’individualité de l’apprenant. Selon sa ou ses langues premières, il
peut trouver des procédés de compensation.
b) Si un apprenant dit [tʃɛrtʃe] au lieu de [ʃɛrʃe], il prononce une affriquée au lieu d’une fricative. Une
affriquée se décompose en deux phases : une phase occlusive et une phase fricative.oui L’apprenant
doit donc se débarrasser de cette première phase occlusive. Ce n’est cependant pas chose facile car
ces deux phases se succèdent de manière très rapide et l’apprenant n’en a souvent pas conscience. La
méthode articulatoire s’avère donc encore une fois peu utile.
Il faut surtout placer la consonne en contexte favorable c’est à dire la prononcer avec une intonation
descendante, en position finale Bien. Il ne faut surtout pas hésiter à exagérer et allonger la
prononciation. Par exemple, on prononcera « dimanche », /dimɑ̃ʃʃʃ /. On passera ensuite à la
prononciation de la consonne en position intervocalique puis initiale. L’exercice pourra être
accompagné par un geste corporel imitant le relâchement que l’enseignant réutilisera si l’erreur
réapparaît. TB
On pourra également faire remarquer à l’apprenant que son erreur peut, dans certains cas, changer le
sens de ces propos. « Chanter » ([ʃɑ̃te]) devient ainsi « te chanter » ([tʃɑ̃te]). oui