
Centre national de la fonction publique territoriale - Avril 2011 Centre national de la fonction publique territoriale - Avril 2011
Fiche de Connaissances
Préparation au concours d’attaché territorial
Economie contemporaine - Politique budgétaire et gestion de la dette publique
EFFET MULTIPLICATEUR ET THÉORÈME DE HAAVELMO
Le principe du multiplicateur, dans sa version très générale, est un principe dont
l’origine est attribuée à R. Kahn. Ce dernier, dont la formation mathématique était
plus solide que celle de J.M. Keynes, a mis en évidence, en 1931, le multiplicateur
d’emploi en montrant que la création d’un nombre donné d’emplois, par exemple par
le moyen d’une politique de grands travaux, entraîne –grâce aux nouvelles dépenses–
la création en cascade d’autres emplois. L’effet multiplicateur est surtout lié au nom de
J.M. Keynes qui a su mieux mettre en évidence les relations entre l’investissement, la
production nationale et l’emploi. Un accroissement de la dépense d’investissement, en
induisant la distribution de revenus monétaires utilisés en partie pour l’acquisition de
biens de consommation (l’autre partie de ces revenus étant épargnée), engendre par
une suite d’effets de réaction en chaîne un accroissement de la production nationale
d’un volume supérieur à l’impulsion initiale. L’accroissement de la production agit
lui-même positivement sur le volume d’offre d’emplois de l’économie. À la suite de
Keynes, les économistes d’inspiration keynésienne ont cherché à montrer que l’effet
est beaucoup plus important dans le cas d’une dépense publique nouvelle que dans
le cas d’une réduction d’impôt (qui a aussi pour effet de stimuler la consommation
privée) d’un montant équivalent.
Utilisant ces observations, Th. Haavelmo établit qu’un budget équilibré tend à exercer
aussi, dans certaines circonstances particulières, un effet multiplicateur. Un État qui
voudrait engager un budget en situation d’équilibre en augmentant ses dépenses doit
simultanément accroître ses recettes. Si les deux mouvements sont d’un montant
identique, il peut sembler que l’effet combiné des variations des dépenses et des
recettes soit nul. Il n’en est rien. Th. Haavelmo montre que, grâce au jeu des différents
multiplicateurs, un accroissement des recettes et un accroissement des dépenses
d’un même montant ne se compensent pas. L’effet bénéque des dépenses nouvelles
l’emporte sur celui des recettes supplémentaires. Une simple augmentation du budget,
dans une situation d’équilibre, est ainsi susceptible d’entraîner une expansion de
l’économie nationale.