Université Pierre et Marie Curie Master de Mathématiques
i) il existe un voisinage ouvert Ude xdans Xtel que l’immersion Y∩U →Usoit
régulière.
ii) l’immersion fermée Spec(OY,x)→Spec(OX,x)est régulière.
Dans ces conditions on dit que l’immersion Y →Xest régulière au point x. On voit alors
immédiatement qu’une immersion est régulière si et seulement si elle l’est en tout point.
Il suffit donc de comprendre le cas où X=Spec(A)et Y=Spec(A/I)avec Aun anneau
local. Dans ce cas on a :
1.1.7 Proposition.–Soit Aanneau local noethérien et Iun idéal distinct de A.
L’immersion Spec(A/I)→Spec(A)est régulière (on dit aussi que Iest un idéal régulier
de A) si et seulement si il existe une famille de générateurs f1,· · · , fmde Itels que l’une
des propriétés équivalentes suivantes soit vérifiée :
i) le morphisme canonique (A/I)[T1,· · · , Tm]−→ grI(A)défini par les fiest un iso-
morphisme. (Ici les Tisont des indéterminées.)
ii) la suite (f1,· · · , fm)est régulière, ce qui signifie que pour tout i= 1,· · · , m,fin’est
pas diviseur de zéro dans A/(f1,· · · , fi−1).
Si l’on suppose de plus donnée une sous-algèbre Bde Atelle que B−→ A−→ A/I soit
un isomorphisme, alors ces conditions équivalent à
iii) le morphisme canonique B[[T1,· · · , Tn]] −→ lim
←− n(A/In)défini par les fiest un iso-
morphisme.
Démonstration. L’existence d’une famille f1,· · · , fnde Ivérifiant le point i) est claire-
ment équivalente à la régularité de l’immersion Spec(A/I)→Spec(A). Prouvons donc
l’équivalence de i) et ii).
Pour cela remarquons que si Jest un idéal de A,fun élément de A, et Mun A-
module, l’inclusion canonique ReesJ(M)−→ ReesJ+(f)(M)se prolonge en un morphisme
gradué surjectif ReesJ(M)⊗AA[T]−→ ReesJ+(f)(M)en faisant agir l’indéterminée Tpar
multiplication par l’élément f“en degré 1”. Par tensorisation avec A/(J+ (x)), on obtient
un morphisme gradué surjectif
grJ(M)⊗AA/(f)[T]−→ grJ+(f)(M).
Dans le cas particulier où J= (f1,· · · , fm−1),f=fmet M=A, on obtient ainsi la flèche
de droite du diagramme commutatif suivant :
A/J[T1,· · · , Tm−1]⊗AA/(fm)[Tm]ψJ⊗Id//grJ(A)⊗AA/(fm)[Tm]
β
A/I[T1,· · · , Tm]ψI
//grI(A)
Raisonnant par récurrence sur m, on peut supposer connue l’équivalence de i) et ii) pour
J= (f1,· · · , fm−1). Il reste alors à prouver que βest un isomorphisme si et seulement si
fmn’est pas diviseur de zéro dans A/J (i.e. la multiplication par fmest injective sur A/J).
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