
Corrigé du devoir d’économie n°1 page 5
entreprises soit en augmentant la CSG, soit en taxant la valeur ajoutée des entreprises, ce que les gouvernements
ont refusé de faire jusqu’ici.
Il montre la nature archaïque de la taxation directe des ménages en raison de la diversité des impôts (IRPP, CSG, taxe
d’habitation…), de l’inégalité des impôts locaux et de la multiplicité des mesures dérogatoires rendant le système peu
lisible et éveillant donc la suspicion, fondée ou non, d’une grande injustice fiscale bénéficiant plutôt aux plus riches. Il
explique ensuite le fonctionnement de la taxation des revenus du capital qu’il juge « satisfaisant » tout en montrant que
ces revenus ne paie pas de prélèvement social, ce qu’il évalue à une parte de 7 milliards d’euros en 2004. Il critique en
revanche la Prime pour l’emploi (PPE), sorte d’ « impôt négatif » créé par le Gouvernement Jospin parallèlement aux
baisses d’impôt sur le revenu qu’il avait engagées afin que les ménages ne payant pas d’impôt tirent aussi un avantage
de cette politique fiscale. Il prône sa réforme et même sa suppression en modifiant parallèlement le Revenu minimum
d’activité (RMA) afin de mieux traiter les ménages les plus pauvres. À l’opposé, l’imposition des ménages les plus
riches se heurte de plus en plus à la concurrence fiscale liée à la mondialisation et à la construction européenne. Les
pistes de réformes sont d’autant plus complexes qu’une partie des recommandations (lutte contre les paradis fiscaux,
harmonisation fiscale en Europe) ne peuvent pas être appliquées par le seul gouvernement français. Il en va à peu près
de même à propos de la taxation des entreprises dont le problème majeur est le fait que la fiscalité pesant sur le travail
est contre-productive à l’heure du chômage de masse.
L’état des finances publiques (poids de la dette, niveau du déficit) rend à la fois une réforme fiscale indispensable et
très difficile à mettre en œuvre compte tenu de l’absence de marges de manœuvre. Au terme de l’analyse, l’auteur
envisage trois pistes de réforme :
- une stratégie donnant priorité à la baisse de l’imposition des plus riches pour tenir compte de la concurrence
fiscale. Problèmes : c’est compliqué à mettre en œuvre puisque cela impliquerait de limiter des dépenses sociales
qui ne seraient plus financées, c’est difficile à faire accepter et c’est dangereux pour l’activité économique car le
surplus de revenu des plus riches servirait peu à la consommation ;
- une stratégie donnant priorité à la baisse de l’imposition des entreprises également pour tenir compte de la
concurrence et gagner en compétitivité. Problèmes : cela impliquerait d’augmenter la fiscalité pesant sur les
ménages au risque de rencontrer l’hostilité de l’opinion publique (et de l’électorat) et de limiter leur demande, ce
serait entrer dans une logique de dumping fiscal au niveau européen dont on aurait ensuite du mal à sortir.
- une stratégie sans priorité consistant à accorder différentes baisses d’impôts à toute la population en supprimant
un certain nombre de mesures dérogatoires.
Si comme le dit l’auteur en conclusion, « réformer la fiscalité n’est pas chose aisée », on peut constater que les pistes
qu’il explore semblent renoncer a priori à une véritable réforme d’ensemble du système fiscal et à une harmonisation
fiscale européenne.
Questions par rapport au sujet :
- Le système fiscal français peut-il continuer sans une vraie réforme globale ?
- Ce système est-il réformable autrement que par « petites touches » ?
En résumé, comment disposer d’un système fiscal juste et efficace selon les critères et le contexte actuels ?
Document n°8 : M. Montoussé, D. Chamblay,
« Les néolibéraux considèrent qu’il faut désengager l’État et freiner la redistribution »
Ce document descriptif présente la position des économistes les plus libéraux, les néoclassiques contemporains, par
rapport à l’intervention de l’État et à l’impôt.
Ils préconisent un désengagement de l’État dont le rôle économique doit être minimum. Il doit veiller aux règles de la
concurrence et, pour le reste, « laisser faire » les agents privés et le marché.
Économistes de l’offre, ils considèrent que c’est la rentabilité de l’offre qui conditionne la bonne santé de l’économie.
En intervenant, l’État provoque des déséquilibres et des effets d’éviction en empêchant les agents privés d’arbitrer
rationnellement l’usage qu’ils font de leurs ressources (en, capital, en travail, en revenus).
Ils critiquent en outre la redistribution qui déresponsabilise les individus, taxe ceux qui « réussissent », désincite à
l’activité et au travail.
Questions par rapport au sujet :
- La faiblesse (relative) de la croissance et la persistance d’un chômage massif tiennent-elles à un excès
d’étatisme et de fiscalité ?
- Réduire le poids de la fiscalité est-il de nature à relancer l’économie et l’emploi ?