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La loi HPST, adoptée le 21 juillet 2009, fait suite à une réflexion déjà ancienne concernant
l’évolution de l’offre de soins, autant dans le secteur hospitalier qu’ambulatoire. Elle est issue
notamment du rapport de Gérard Larcher
, remis au Président de la République en avril 2008
.
La gouvernance des hôpitaux est un sujet largement controversé tant dans la communauté
hospitalière que dans la société civile. La loi HPST entendait accroître les capacités de décisions
des différents niveaux hiérarchiques de l’hôpital. Les établissements de santé se trouvent ainsi
dotés d’un conseil de surveillance qui remplace le conseil d’administration. Le conseil de
surveillance est composé d’élus locaux, de représentants du personnel et de personnalités
extérieurs qualifiées. A sa tête se trouve un directeur assisté d’un directoire majoritairement
composé de représentants du corps médical. Cette nouvelle architecture est destinée à séparer les
activités de gestion, assurées par le directoire et le directeur d’établissement, de la surveillance de
l’activité de l’établissement, assumée par le conseil de surveillance. Selon les propos de Nicolas
Sarkozy, le directeur de l’hôpital devait être « le vrai patron » (et le seul) de l’hôpital.
En réalité le directeur de l’hôpital doit partager ses pouvoirs avec le président de la
Commission Médicale d’Etablissement (CME) qui est l’instance représentative de la communauté
médicale (médecins, sages-femmes, pharmaciens, etc.). La loi HPST renforce ses compétences en
matière consultative et accroît son droit à l’information sur l’activité et l’orientation de
l’établissement. Ainsi, elle lui confie la mission d’établir le projet médical de l’établissement.
Précédemment, la CME était appelée à préparer avec le directeur la politique d’amélioration de la
qualité et de la sécurité des soins, notamment en ce qui concerne les dispositifs de vigilance, la
lutte contre les infections nosocomiales et la définition de la politique du médicament. La loi
HPST n’énumère plus le champ d’action de la CME, et offre donc plus de souplesse dans
l’élaboration de la politique à mener au sein des hôpitaux. De fait, la CME se pose en
commission incontournable pour le directeur qui peut difficilement ne pas suivre ses
recommandations, sauf à risquer de braquer la communauté médicale contre lui. D’ailleurs, le
président de la CME (un médecin donc) est aussi le vice-président du directoire, il est donc
officiellement le numéro deux de l’hôpital. Au total, la réforme n’a pas modifié substantiellement,
ni le rôle, ni les compétences de la CME.
La Loi HPST et la territorialisation
Rapport de la commission de concertation sur les missions de l’hôpital, avril 2008,
http://www.sofcot.fr/Data/ModuleGestionDeContenu/application/652.pdf
Pour plus de précisions sur la loi HPST, voir La loi HPST à l’hôpital, les clefs pour comprendre,
http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/vademecum_loi_HPST.pdf