Dédramatisons les procédures collectives afin de sauvegarder les
entreprises
La réforme des procédures collectives est un enjeu important pour les
TPE-PME. En effet, à l’image de leur présence dans le paysage
économique français, les petites entreprises sont les plus touchées par
ces procédures.
90% des entreprises concernées comptent moins de 10 salariés, d’où
l’intérêt pour ces dernières, d’une réforme qui prenne réellement en compte leur spécificité.
Au regard des résultats obtenus par les mécanismes issus des lois de 1984 et 1985, il était
indispensable que le droit positif évolue. En effet, 90% des entreprises bénéficiant d’une
procédure collective sont liquidées. Ces mesures concernent annuellement 300 000 salariés
dont prés de la moitié sont licenciés.
Afin de remédier à ceci, le gouvernement a élaboré un texte qui apporte un certain nombre
de novations destinées à anticiper et mieux traiter des difficultés. On peut notamment citer
la création d’une procédure de sauvegarde, la mise en place de comités de créanciers, une
remise en cause des privilèges jusqu’alors accordés aux créanciers publics et le
développement de ceux des créanciers intervenant lors des différentes procédures. Ce
projet permet enfin de préciser le rôle des différents intervenants, de revenir sur le régime
des sanctions et d’accélérer certaines procédures.
Ces mesures participeront, je l’espère, à l’amélioration des mécanismes actuel. Toutefois,
l’objectif principal, qui est de permettre un traitement anticipé des difficultés sera complexe à
atteindre. En effet, l’aspect psychologique joue un rôle majeur en la matière.
Le chef d’entreprise a tendance à attendre le dernier moment et à laisser les difficultés
s’accumuler. Plusieurs causes expliquent cette situation, le sentiment que l’on pourra à
terme rétablir la situation, mais également la peur que sa condition soit étalée sur la place
publique. En effet, a l’inverse d’autres pays tels que les Etats Unis, une défaillance est
considéré en France comme infamante.
De plus, le chef d’entreprise peut se sentir démuni et éprouver des difficultés à déterminer la
procédure applicable. Enfin, il hésitera à se rendre devant un tribunal de commerce pour
déclarer sa situation, de peur de perdre toute maîtrise sur son entreprise.
C’est pourquoi la CGPME a proposé lors des travaux préparatoires, la création d’une
procédure amiable dégagée de la tutelle du tribunal de commerce et s’appuyant sur un
organisme de type CODEFI. A ce sujet, des améliorations sont intervenues par le biais de la
circulaire du 25 novembre 2004 qui a complété et précisé les moyens et les attributions des
CODEFI. Cette action mérite toutefois d’être poursuivie.
Jean-François ROUBAUD