marketing
evolution
r
et demain ?
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Marketing Magazine/ n° 163 / Décembre-Janvier 2013
Petit abécédaire
du neuromarketing
aPPlique aux études
évolutions des neurosciences mérite que soit
posée la question de l’association entre ces
deux univers.
LES OUTILS
DU NEUROMARKETING
Toute émotion ressentie provoque des réac-
tions cérébrales et corporelles, conscientes
ou non. Et ce, via des afflux sanguins dans
certaines zones du cerveau, la transpiration,
les contractions musculaires, l’accélération du
rythme cardiaque ou, de manière plus visible,
les expressions du visage. Les mesures des
manifestations cérébrales sont dites centrales
tandis que celles de l’activité corporelle sont
qualifiées de périphériques.
Les valeurs issues de ces mesures ne sont pas
bonnes ou mauvaises en elles-mêmes. Elles
ne font qu’expliquer le phénomène observé.
• Les mesures centrales
appliquées au
marketing sont au nombre de deux.
– L’IRMf (imagerie par résonance magnétique
fonctionnelle), ou scanner, permet de disposer
d’une cartographie détaillée du cerveau,
et donc des zones qui s’activent en cas
d’exposition à un stimulus, quel qu’il soit
(publicité, emballage, dégustation, etc.).
Certaines recherches suggèrent que chaque
zone du cerveau est attachée à une émotion
ou traduit une attention, une activation
des sens (olfactif, visuel…), une
mémorisation… Plusieurs travaux indiquent
néanmoins que de nombreux autres facteurs
doivent être pris en compte, comme
la séquence d’activation des zones
et leur simultanéité.
– L’EEG (électroencéphalographie), casque à
électrodes posé sur la tête, permet également
de mesurer l’activité cérébrale, mais de ma-
nière beaucoup plus superficielle. Une plus
forte activité du côté gauche ou droit du cer-
veau distinguerait les émotions positives des
émotions négatives, tandis que, de manière
plus consensuelle, l’activation des ondes
alpha et bêta fournit une mesure de l’attention
portée au stimulus.
• Les mesures périphériques
sont plus
nombreuses. Seules les principales sont
présentées ici.
– L’EDA (Activité électrodermale) mesure
la microtranspiration par la conductance
cutanée, au moyen de deux électrodes
posées sur les doigts. Une augmentation
de la transpiration traduit un engagement
émotionnel, indépendamment de sa valence
(sens positif ou négatif de ce qui est ressenti).
– L’ECG (électrocardiogramme) mesure
le rythme cardiaque. Il est souvent
associé à des mesures de température
et de respiration. Il mesure l’engagement
émotionnel et sa valence, selon et les
techniques associées.
– L’EMGF (électromyographie faciale) mesure
les pré-tensions des muscles du visage à
l’aide d’électrodes. Selon les muscles activés,
– zygomatiques et / ou corrugateurs –, il
permet de déterminer la valence de l’émotion.
Sur le même principe, le décodage facial
analyse les mouvements du visage via un
expert ou un logiciel. À condition qu’ils soient
visibles (sourire, froncements de sourcils),
cette méthode permet de déterminer la nature
de l’émotion ressentie (joie, tristesse, etc.).
NEUROMARKETING CONTRE
MARKETING DU NEURONE
Il existe deux enjeux associés au neuromarke-
ting. Le premier est celui de la recherche
académique, le second celui des profes-
sionnels des études et du marketing. Pour
la recherche, le neuromarketing est utilisé
afin d’éclairer sous un nouveau jour l’im-
pact du marketing mix et le comportement
du consommateur. Cela va plus loin pour
les professionnels, qui souhaitent pouvoir
mesurer l’émotion ou l’attention portée à un
stimulus donné : publicité, concept, packa-
ging, dégustation… De nombreuses publica-
tions scientifiques permettent d’établir que le
neuromarketing apporte des connaissances
supplémentaires sur les effets du marketing
mix et le comportement des consommateurs.
Du côté des pratiques professionnelles, le
neuromarketing tient-il ses promesses ? Tout
dépend de celles qui ont été faites.
Avoir un regard critique sur ce que peut ou ne
peut pas réaliser le neuromarketing, en l’état
des connaissances actuelles, est indispen-
sable pour qui souhaite l’utiliser. Le mythe du
bouton d’achat, véhiculé par certains profes-
sionnels, est dévastateur. Non, il n’y a pas de
zone qui s’allume dans votre cerveau lorsque
vous achetez un téléphone portable. Oui, une
émotion positive vous attirera plus vers une
tablette de chocolat. L’achèterez-vous pour
autant ? De même, un stimulus doit susciter
l’attention. Mais que signifie une forte atten-
tion sur un emballage ? Un intérêt ou une
mauvaise compréhension ?
Le neuromarketing permet d’observer les
émotions et l’attention, c’est indéniable.
Mais seules, ces mesures restent difficiles à
interpréter. En revanche, associées aux tra-
ditionnelles méthodologies d’études, elles
apportent un réel complément d’informa-
tion. Par exemple, en démontrant que mal-
gré l’émotion positive suscitée par la publi-
cité, la mémorisation de la campagne n’est
L’EDA (activité électrodermale) mesure la microtranspiration
par la conductance cutanée, au moyen de deux électrodes posées sur les doigts.
Une augmentation de la transpiration traduit un engagement émotionnel,
positif ou négatif.
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