Maroc - Rapport d¬タルevaluation de performance des PASFI et du

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GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT
MAROC –PASFI ET PDEI
Rapport d’évaluation de performance de projet (REPP)
DEPARTEMENT DE L’EVALUATION DES OPERATIONS
(OPEV)
11 juillet 2005
TABLE DES MATIERES
Page
SIGLES ET ABREVIATIONS, PREFACE, NOTATIONS, DONNEES DE BASE DES
(i-xi)
PROGRAMMES, RESUME EXECUTIF DE L’EVALUATION
I. PROGRAMMES .....................................................................................................................1
1.1
Contexte économique ......................................................................................................1
1.2
Formulation des programmes ..........................................................................................2
1.3
Objectifs et portée à l’évaluation.....................................................................................2
1.4
Financement.....................................................................................................................3
II. EVALUATION .......................................................................................................................4
2.1
Méthodologie et approche de l’évaluation ......................................................................4
2.2
Principaux indicateurs de performance ...........................................................................4
III.
PERFORMANCE DE L’EXECUTION..............................................................................5
3.1
Entrée en vigueur des prêts, lancement et exécution.......................................................5
3.2
Respect des coûts, décaissement et dispositions financières ...........................................5
3.3
Gestion des programmes, communications de rapports, suivi-évaluation ......................5
IV.
EVALUATION DE LA PERFORMANCE ET NOTATIONS ..........................................6
4.1
Remarques préliminaires .................................................................................................6
4.2
Pertinence des objectifs et qualité à l’entrée....................................................................6
4.3
Réalisation des objectifs et résultats (efficacité) .............................................................7
4.4
Efficience.......................................................................................................................17
4.5
Impact sur le développement institutionnel...................................................................18
4.6
Durabilité .......................................................................................................................19
4.7
Notation de la performance globale de la réforme du secteur financier........................21
4.8
Performance de l’Emprunteur........................................................................................21
4.9
Performance de la Banque .............................................................................................22
4.10 Les facteurs influençant l’exécution, la performance et les résultats ............................22
V. CONCLUSIONS, ENSEIGNEMENTS ET RECOMMANDATIONS ................................23
5.1
Conclusions....................................................................................................................23
5.2
Enseignements ...............................................................................................................24
5.3
Recommandations..........................................................................................................24
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1
Annexe 2
Annexe 3
Annexe 4
Annexe 5
Annexe 6
Annexe 7
Annexe 8
Matrice des recommandations
Notation de l’évaluation de performance
Facteurs influençant la performance et les résultats
Indicateurs Economiques et Financiers
Statistiques de la Dette extérieure publique -Décembre 2004
Matrice actualisée du Programme d'ajustement du Secteur financier
Cadre logique du Programme de Développement de l'épargne institutionnelle
Cadre logique du programme d’Appui au Secteur financier IV
__________________________________________________________________
Le présent rapport a été établi par M. H.RAZAFINDRAMANANA, Chargé d’Evaluation Principal et M. Mamadi
CAMARA, Consultant, à la suite d’une mission qu’ils ont effectuée au Maroc du 11 au 28 avril 2005. Toute question
relative au rapport devra être adressée à M. G. GIORGIS, Directeur OPEV au poste 2041.
SIGLES ET ABREVIATIONS
AFD
BAD
BAM
BCP
BMCE
BNDE
CC
CEN
CDG
CDVM
CEC
CDEC
CGEM
CIH
CIMR
CMR
CNCA
CNME
CNSS
DAPS
FBCF
FMI
GPBM
IFP
IVT
MAROCLEAR
OCP
ODEP
OPCVM
OPV
ONCF
ONE
PARAP
PAS
PASFI
PDEI
PIB
PME
PMI
PNB
PNUD
PRES
RCAR
SBVC
SDB
SICAF
SICAV
NTIC
TVA
UC
UE
USD
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
Agence Française de Développement
Banque Africaine de Développement
Bank Al-Maghrib
Banque Centrale Populaire
Banque Marocaine pour le Commerce Extérieur
Banque Nationale de Développement Economique
Comptes Courants Postaux
Caisse d'Epargne Nationale
Caisse de Dépôt et de Gestion
Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières
Comité des Etablissements de crédit
Conseil de Discipline des Etablissements de crédit
Confédération Générale des Entreprises du Maroc
Crédit Immobilier et Hôtelier
Caisse Interprofessionnelle Marocaine de retraite
Caisse marocaine de Retraite
Caisse Nationale de Crédit Agricole
Conseil National de la Monnaie et de l’Epargne
Caisse Nationale de Sécurité Sociale
Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale
Formation brute de capital fixe
Fonds monétaire international
Groupement Professionnel des Banques du Maroc
Institutions Financières Publiques
Intermédiaire en Valeurs du Trésor
Dépositaire Central
Office Chérifien des Phosphates
Office d’Exploitation des Ports
Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières
Offre Publique de Vente
Office National des Chemins de Fer
Office National de l’Electricité
Programme d’Appui à la Réforme de l’Administration publique
Programme d’Ajustement Structurel
Programme d’Appui au Secteur Financier
Programme de Développement de l’Epargne Institutionnelle
Produit Intérieur Brut
Petite et Moyenne Entreprise
Petite et Moyenne Industrie
Produit Net Bancaire
Programme des Nations-Unies pour le Développement
Programme de Réformes Economiques et Sociales
Régime Commun d’Assurance Retraite
Société de Bourse de Valeur de Casablanca
Société de Bourse
Société d’Investissement à Capital Fixe
Société d’Investissement à Capital Variable
Nouvelles Technologies de l’Information et des Communications
Taxe à la Valeur Ajoutée
Unité de Compte
Union Européenne
Dollar américain
ii
PREFACE
1.
Depuis les années 1970, le Maroc a entamé un long processus de transformation profonde
de son économie, afin de réaliser une croissance forte et durable, sur la base d’une plus grande
participation du secteur privé aux côtés du secteur public. Il a également opté pour une économie
régulée par les forces du marché et pour une ouverture progressive sur l’extérieur.
2.
En s’appuyant sur ces choix fondamentaux, le Maroc s’est engagé dans une série de
réformes économiques et sociales qui ont atteint un palier supérieur à partir de 1983 lorsque le pays
opta pour un programme de stabilisation et d’ajustement structurel intensif. Ce processus
d’ajustement devait assurer durablement le passage d’une économie protégée, centralisée et
administrée à une économie libéralisée, reposant sur un secteur privé fort appelé à jouer un rôle
dominant dans la production et la distribution des biens et des services. Dans ce cadre, l’Etat devait
confiner, de plus en plus, ses responsabilités à ses fonctions régaliennes classiques et d’arbitrage du
jeu économique. C’est en s’appuyant sur ces choix qu’il a signé en 1995 un accord d’association
avec l’Union européenne dont l’entrée en vigueur, en 2012, permettra de concrétiser sa volonté
ferme d’ouverture au vaste marché européen en vue de procéder, de manière avantageuse, à
l’écoulement de ses produits agricoles d’exportation
3.
Pour asseoir dans la durée les acquis des programmes d’ajustement structurel, le Maroc a
entrepris alors une série de programmes d’ajustement structurel axés sur la stabilisation du cadre
macroéconomique, le renforcement de la qualité de l’environnement de l’investissement privé et la
mise à niveau des différents compartiments de l’économie, notamment le secteur industriel, le
secteur bancaire et financier, le cadre réglementaire et juridique, l’appareil administratif et les
infrastructures de base.
4.
Pour ouvrir avantageusement l’économie, il fallait (i) moderniser le cadre réglementaire du
secteur financier (banque, assurance et marché des capitaux) et (ii) mobiliser l’épargne
institutionnelle sur le plan interne et externe, en vue de permettre un financement accru de
l’investissement privé dans les secteurs productifs. Ces deux axes fondamentaux de la politique
économique du Gouvernement sont au cœur des réformes entreprises dans le secteur financier
depuis la première phase initiée en 1992 et poursuivies dans le cadre du PASFI-II, du PDEI et du
PASFI-IV.
5.
Malgré les résultats positifs obtenus au cours de ces différents programmes, le
gouvernement doit poursuivre ses efforts d’approfondissement et de renforcement des réformes,
afin d’accroître davantage la compétitivité de l’économie marocaine en vue de son arrimage futur à
l’Union européenne et aux Etats-Unis d’Amérique.
6.
Le présent rapport a été rédigé à la suite d’une mission d’évaluation de performance des
PASFI et du PDEI effectuée au Maroc du 11 au 28 avril 2005. Il s’appuie sur les rapports
d’évaluation et d’achèvement de ces programmes, ainsi que sur (i) les informations disponibles au
siège de la Banque ; (ii) les informations et la documentation collectées au cours de la mission ; et
(iii) les discussions et entretiens avec les autorités marocaines, les représentations résidentes de la
Banque mondiale, du PNUD et de l’Union européenne au Maroc.
iii
NOTATIONS
1. Pertinence
2. Réalisation des objectifs et résultats
3. Efficience
4. Impact sur le développement institutionnel
5. Durabilité
6. Indicateur de performance globale
7. Performance de l’Emprunteur
8. Performance de la Banque
Satisfaisante
Satisfaisante
Satisfaisante
Satisfaisante
Satisfaisante
Satisfaisante
Satisfaisante
Satisfaisante
DONNEES DE BASE DES PROGRAMMES
1.
Programme d’ajustement du secteur financier – Phase II
Données préliminaires
1.
2.
3.
4.
Numéro du prêt
Emprunteur
Bénéficiaire
Organe d’exécution
A.
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
B/MRC/PASF-2/95/55
Le Gouvernement du Royaume du Maroc
Le Gouvernement du Royaume du Maroc
Direction du Trésor et des Finances Extérieures
:
:
:
:
:
:
:
:
150.000.000 UC
Taux variable
30 semestrialités après un différé de 5 ans
5 ans
31 octobre au 3 novembre 1995
21 novembre 1995
30 novembre 1995
19 décembre 1995
LE PRET
Montant
Taux d’intérêt
Période de remboursement
Différé d’amortissement
Date de négociation du prêt
Date d’approbation du prêt
Date de signature du prêt
Date de mise en vigueur
B.
:
:
:
:
DONNEES DU PROGRAMME
1.
Coût total
2.
Plan de financement
Devises
Monnaie locale
(en millions d’UC)
BAD
150
sans objet
BIRD
160
Gouvernement
535 (prélèvement sur les réserves de change)
Date effective du premier décaissement
:
22 décembre 1995
Date effective du dernier décaissement
:
16 décembre 1996
3.
4.
:
sans objet
iv
C.
1.
2.
3.
4.
INDICATEURS DE PERFORMANCE
Dépassement
Retard par rapport au calendrier d’exécution
-Décalage par rapport à l’entrée en vigueur
-Décalage par rapport à la date d’achèvement
-Décalage par rapport au dernier décaissement
Etat d’exécution du programme
Performance institutionnelle
D.
Nombre de personnes
2
1
2
1
2
Composition
Analyse financier
Anal. Fin.principal
Consultants financiers
Anal. Fin. Principal
Consultants financiers
Jours/hommes
30
5
20
5
20
DECAISSEMENTS
- Total décaissé
1ère tranche
2ème tranche
- Montant annulé
:
- Reliquat non utilisé :
2.
néant
néant
néant
avance de 6 mois
néant
achevé
satisfaisante
MISSIONS
Evaluation
Suivi
Superv. financière
Revue à mi-parcours
Achèvement
E.
:
:
:
:
:
:
:
:
150 millions d’UC
:
:
90 millions d’UC le 22 décembre 1995
60 millions d’UC le 16 décembre 1996
0
néant
Programme de développement de l’épargne institutionnelle (PDEI)
FICHE DE DONNEES DE BASE DU PROGRAMME
1. Titre du programme : Programme de Développement de l’Epargne Institutionnelle (PDEI)
1 Numéro de l’accord de prêt
2 Emprunteur
3 Bénéficiaire
4 Organe d’exécution
B/MRC/PRO-DES/98/56
Royaume du Maroc
Royaume du Maroc
Ministère de l’Economie, des Finances, de
la Privatisation et du Tourisme
v
2.
Données sur le prêt
PRET
1-Montant du prêt
PREVISION
405.000.000 FRF et
68 260 000 USD
0,75% l’an sur le montant du prêt
non décaissé sur une période
commençant à courir 60 jours
après la signature
En quinze ans, après un différé de
5 ans, à raison de 30 versements
semestriels
REALISATION
526 500 000 FRF
88 738 000 USD
0,75% l’an sur le montant du prêt
non décaissé sur une période
commençant à courir 60 jours
après la signature
En quinze ans, après un différé de
5 ans, à raison de 30 versements
semestriels
4-Date d’évaluation
Juin 1997
Juin 1997
5-Date de négociation
6-Date de présentation au conseil
7-Date d’approbation
8-Date de signature
9-Date de démarrage
10-Date d’entrée en vigueur
11-Date
des
missions
de
supervision
12-Date de la mission d’audit
13-Date de mission d’achèvement
14-Date limite du dernier
décaissement
15-Date de clôture
novembre 1997
novembre 1997
Novembre 1997
Janvier 1998
Janvier 1998
mai 2001
31 Décembre 1999
21 et 22 octobre 1997
19 novembre 1997
19 novembre 1997
28 mai 1998
Janvier 1998
10 juin 1998
22 au 31 mars 1999, octobre 1999
(suivi)
18 juillet au 2 août 1999
2 au 19 mai 2001
31 Décembre 2000
31 Décembre 1999
31 Décembre 2000
2-Commission d’engagement
3-Remboursement
-
3-Données sur les sources de financement
3.1-Financement de l’ensemble des bailleurs de fonds
DONNEES DU
PROGRAMME
BAD
Banque mondiale
PREVISION
REALISATION
ECART
Montant approuvé accordé en
millions d’UC
Montant décaissé en millions
d’UC
130 millions d’UC
Montant approuvé en millions
de $ E.U.
100 millions
130 millions d’UC
Montant décaissé en millions
de $ E.U.
100 millions
0,0
0,0
3.2-Décaissement du prêt BAD
DECAISSEMENT
PREVISION
REALISATION
Date
Montant
en UC
1ère tranche
Juin 1998
78.000.000
243.000.000 FRF
40.956.000 USD
2ème tranche
Décembre
1999-
52.000.000
162.000.000 FRF
27.304.000 USD
130.000.000
405.000.000 FRF
68.260.000 USD
TOTAL
Montant dans la
monnaie du prêt
Date
Montant
(en UC)
Ecart en
UC
Montant dans la
monnaie du prêt
10 juin
1998
78.000.000
316.500.000 FRF
53.243.000 USD
0,0
24
juillet
2000
52.000.000
210.000.000 FRF
35.495.000 USD
0,0
130.000.00
0
526.500 000 FRF
88.738.000 USD
0
vi
4.
Indicateurs de performance
1-Dépassement/reliquat en pourcentage
2-Retard par rapport au calendrier
Décalage par rapport à l’entrée en vigueur
Décalage par rapport à la date d’achèvement
Décalage par rapport au dernier décaissement prévu
Etat d’exécution du programme
Indicateur d’achèvement
Performance institutionnelle
Rapport d’achèvement de l’emprunteur
5.
Information sur les missions
Missions
6.
0,0
un an
0,0
un an
un an
Achevé
100%
Satisfaisante
Etabli
1-Identification
2-Préparation
Nombre de
missions
01
01
Nombre
de
personnes
02
02
3-Evaluation
01
02
4-Supervision
suivi
1
1
02
01
5-RAP
01
02
Composition
Hommes/semaines
2 experts financiers économiste
1 macro-économiste
1 expert économiste financier
1 macro-économiste
1 expert économiste
financier
2 macro-économistes
1 macro- économiste
04
04
06
04
1
1macroéconomiste
1 expert financier spécialisé en
assurance et retraite
04
Bilan sur les décaissements ( en millions d’UC )
Décaissement
Total décaissé
Décaissement annuel
1998
2000
Prévision/Evaluation
130 millions
Réalisation
130 millions
78 millions
52 millions
78 millions
52 millions
EQUIVALENCES MONETAIRES
Monnaie
1 Unité de compte
1Dirham
1 Franc Français
1 Dollar EU
Evaluation (juin 1997 )
Achèvement (juin 2002)
1
5,10926
8,00474
1,39179
1
14,449
9,33145
1,26429
vii
3.
Programme d’ajustement du secteur financier – Phase IV
FICHE DU PROGRAMME
Date: octobre 2002
1. PAYS
:
2. TITRE DU PROGRAMME
:
3. EMPRUNTEUR
:
Gouvernement du Maroc
4. LIEU D’EXECUTION
:
Territoire national
Royaume du Maroc
Programme d’Appui au Secteur financier IV
(4ème prêt de la Banque)
5. ORGANE D’EXECUTION
:
Ministère de l’économie, des Finances, de la
privatisation et du Tourisme
6. DESCRIPTION DU PROGRAMME
:
Le programme est articulé autour des domaines de
réforme ci-après :
(i) Amélioration de la régulation des activités du secteur bancaire et
assainissement des institutions financières publiques ;
(ii) Dynamisation du marché des capitaux.
7. COUT TOTAL
:
Sans Objet
8. SOURCE DU PRET
9. MONTANT DU PRET
:
:
BAD
137,5 millions d’euros
10. AUTRES SOURCES DE
FINANCEMENT
11. DATE D’APPROBATION
:
:
Union Européenne : don de 52 millions d’euros
Décembre 2002
12. DATE DE DEMARRAGE ET DUREE :
13. ACQUISITION DES BIENS ET
SERVICES
:
Décembre 2002 pour 24 mois
Les ressources du prêt ont servi à financer les
importations de biens et services à l’exception
de ceux inscrits sur la liste négative. Pour les
marchés publics, toute fourniture de biens et
services égale ou supérieure à 5,327 millions
d’euros s’est faite par appel d’offres
international, conformément aux règles de la
Banque. Une exception a été faite pour les
produits pétroliers et les produits alimentaires
pour
lesquels
existent
des
pratiques
commerciales
internationales
spécifiques.
Toutefois, les ressources consacrées á ces deux
viii
types de produits ont été plafonnées á 30% du
montant du prêt. Toute fourniture acquise par
des organismes publics d’un coût estimatif
inférieur à 5,327 millions d’euros a été
effectuée selon les procédures normalement
utilisées par l’emprunteur et acceptables par la
Banque. Les marchés de fourniture à acquérir
par les entités privées ont fait l’objet des
procédures habituellement utilisées par les
acquéreurs concernés.
14. DECAISSEMENT
:
Le prêt été décaissé en deux tranches de 68,78
millions d’euros chacune. Le décaissement de la
première tranche a été subordonné à la
satisfaction des conditions préalables à la
mise en vigueur du prêt et à la satisfaction des
conditions de décaissement de la première
tranche.
Quant au décaissement de la
deuxième tranche, il a été conditionné aux
résultats satisfaisants de la mission de revue à
mi-parcours et à la satisfaction des conditions
de décaissement de la deuxième tranche.
15. CONSULTANTS REQUIS
:
Néant
EQUIVALENCES MONETAIRES
Unité monétaire
1 UC
1 UC
1 UC
(mars 2002)
=
=
=
=
Dirham (MAD)
1,24163 $ EU
1,43524 EURO
14,6263 MAD
ix
RESUME EXECUTIF DE L’EVALUATION
1.
Objectifs et portée
1.1
Le présent rapport d’évaluation de performance porte principalement sur les quatre
programmes de réforme du secteur financier (PASFI-I, PASFI-II, PASFI-III ou PDEI, et PASFIIV), et subsidiairement, sur les deux programmes d’ajustement structurel (PAS I et II). L’évaluation
sera centrée, principalement mais pas exclusivement, sur la période 1996-2004.
1.2
Les programmes de réforme du secteur financier représentaient des mesures de politique
économique d’accompagnement de la libéralisation de l’économie, qui passait d’une économie
administrée et protégée à une économie de marché. Dans ce contexte, le but des PASFI était de
soutenir le développement économique et d'établir les bases d'une économie compétitive et de plein
emploi par la promotion d'un système financier plus concurrentiel et performant.
1.3
Quatre axes principaux ont constitué les objectifs spécifiques de ces programmes : (i)
moderniser le cadre réglementaire et juridique ; (ii) renforcer l’autonomie et les capacités des
instances de supervision ; (iii) rétablir l’équilibre financier des institutions bancaires et
financières publiques ; et (iv) dynamiser le marché des capitaux.
2.
Performance d’exécution
2.1
Les programmes n’ont pas souffert de problèmes de financement, les montants prévus ayant
été tous mobilisés. Le gouvernement marocain a, dans l’ensemble, satisfait les conditions de
déblocage des fonds, et la mise en vigueur s’est effectuée sans difficultés majeures. D’une manière
générale, les prêts ont été décaissés en fonction des procédures définies. S’agissant du PDEI, ce
programme a connu un décalage d’un an par rapport à la date d’achèvement.
2.2
Tous les programmes ont fait l’objet de missions de supervision en nombre satisfaisant. Le
PASFI-I a fait l’objet d’une mission d’évaluation, d’une de suivi, d’une de supervision financière et
d’une de revue à mi-parcours; le PASFI-II d’une mission d’évaluation et d’une mission de revue à
mi-parcours. Le PDEI, à lui seul, a totalisé cinq missions (une mission d’identification, une de
préparation, une d’évaluation, une de supervision et une d’audit). Le PASF-IV en cours
d’achèvement, a fait l’objet d’une mission de supervision en 2003 et en 2004. Au niveau du
Gouvernement, les agences d’exécution n’ont pas fourni régulièrement les rapports d’avancement
et les rapports d’audit des comptes.
3.
Performance institutionnelle
Performance de l’Emprunteur
3.1
Les performances de l’Emprunteur sont jugées satisfaisantes. Il a exécuté l’ensemble des
conditionnalités des prêts liées à l’exécution des PASFI. Mais les performances ont varié d’une
phase à une autre. Concernant le PASFI-I, la Direction du trésor et des finances extérieures a su
superviser de manière satisfaisante la mise en œuvre du programme. Et BAM a assuré un suivi de
la réforme sur le système bancaire puisqu’elle devait se retirer du capital des banques publiques.
Le programme a permis de renforcer le cadre institutionnel des activités bancaires par la création
du Conseil national de la monnaie et de l’épargne (organisme consultatif), du Comité des
établissements de crédit, de la Commission de discipline des établissements de crédit, chargée du
renforcement des sanctions aux manquements de la réglementation prudentielle. S’agissant du
PASFI-II, l’Emprunteur a pu mettre en œuvre la quasi-totalité de l’ensemble des mesures prévues, à
x
l’exception d’une condition relative à l’élimination dès 1996 du Plancher des effets publics(PEP)
dont le taux a été cependant très réduit. Concernant le PASFI- III ou PDEI, l’Emprunteur a exécuté
l’ensemble des conditionnalités du prêt. Toutefois, certaines conditions de la deuxième tranche ont
été exécutées avec un an de retard par rapport au calendrier fixé, en raison des délais importants
mis pour le recrutement d’un Consultant chargé de l’étude sur les régimes de retraite et la
réalisation des audits financiers des régimes de retraite et des études actuarielles. Concernant le
PASF-IV en cours d’achèvement, l’Emprunteur a communiqué un Rapport d’avancement datant du
18 août 2004.
Performance de la Banque
3.2
La performance de la Banque a été satisfaisante durant les différents programmes, malgré
son absence à l'identification et à la préparation du premier programme qui ont été assurées par la
Banque mondiale et la Direction du Trésor et des finances extérieures. Pour les autres, la Banque a
joué un rôle plus significatif dans la préparation, l'évaluation et les négociations. En plus, la
supervision a été correctement effectuée, car la Banque a effectué des missions de suivi, des
missions de supervision financière et de revue à mi-parcours des différents PASFI, afin de s’assurer
que les mesures étaient mises en œuvre dans les délais, que les justificatifs des décaissements
étaient conformes aux Accords de prêt et qu’il n’y avait aucun obstacle majeur à l’achèvement des
programmes dans les délais.
4.
Impact des programmes
4.1
La performance macroéconomique et financière des trois PASFI et du PDEI est jugée
globalement satisfaisante. L'évolution du PIB dépend dans une large mesure de celle du secteur
agricole, lui-même tributaire des aléas climatiques. Malgré les incertitudes liées aux performances
du secteur agricole la croissance du PIB s’est située en moyenne autour de 4% entre 1996 et 2004.
4.2
Depuis la mise en œuvre des programmes, on a assisté à une forte libéralisation des règles et
des pratiques en cours dans le secteur bancaire et à une gestion plus saine des portefeuilles de
crédits. BAM a été installée dans ses prérogatives de banque des banques, de supervision bancaire
s’étendant jusqu’aux institutions de micro crédit, d’élaboration et d’exécution de la politique
monétaire. La Banque du Maroc est devenue plus indépendante vis-à-vis du Ministère des Finances
et de la Privatisation. Les taux d’intérêt ont été libéralisés, l’encadrement du crédit a pris fin et
l’Etat s’est de plus en plus dessaisi d’une partie de ses participations dans les établissements de
crédit publics. La Bourse de Casablanca, redynamisée par les privatisations des entreprises
publiques, réalise de très grandes performances et elle pourrait franchir un palier supérieur si elle
parvenait à diversifier ses opérateurs.
4.3
La performance des programmes de réforme du secteur financier a été satisfaisante, car le
système bancaire obéit désormais aux standards internationaux, notamment en matière de normes
prudentielles. En outre, la déréglementation des activités a permis d’impulser l’investissement du
secteur privé.
5.
Durabilité
5.1
La durabilité des acquis des réformes du secteur financier réside principalement dans
l’engagement du gouvernement à poursuivre et à renforcer les réformes entreprises. A cet égard, on
ne note aucun fléchissement dans la volonté des autorités à faire du système financier un levier-clé
du renforcement de la compétitivité, afin de hisser le niveau du tissu économique à la hauteur de
celui des pays à revenu intermédiaire les plus performants. A cela, il faut ajouter la forte capacité
institutionnelle du pays qui a permis l’internalisation des programmes par les parties prenantes.
xi
5.2
La libéralisation de l’économie fait de la baisse des taxes à l’exportation et des tarifs
douaniers un dispositif incontournable. Le potentiel compétitif du Maroc est soumis à une analyse
critique chaque année, et ce depuis 1994, comparativement à un échantillon de quinze pays, dont la
Grèce et le Portugal, pour voir où en est l’appareil productif dans sa mise à niveau. Huit facteurs
de compétitivité sont examinés : dynamisme économique, dynamisme financier, dynamisme du
marché domestique, commerce extérieur, ressources humaines, développement technologique,
infrastructures physiques et institutionnelles, et climat de l’investissement.
6.
Conclusion
6.1
Les programmes de réformes du secteur financier ont, dans l’ensemble, atteint leurs
objectifs spécifiques et globaux. Le cadre réglementaire des établissements de crédit a été libéralisé
et mis en conformité avec les standards internationaux, les taux d’intérêt ne sont plus encadrés. Les
nouveaux statuts de l’Institut d’émission et la nouvelle Loi bancaire adoptés par le gouvernement
reconnaissent à BAM un rôle prépondérant dans la formulation et la mise en œuvre de la politique
monétaire et de la supervision bancaire. Le cadre macroéconomique a été stabilisé.
6.2
La bataille contre la pauvreté est bien engagée, mais d’importants efforts restent à fournir
afin de réaliser une croissance forte et durable qui demeure le principal défi à relever. En effet,
seule la création d’une richesse équitablement répartie dans le cadre de la mise en œuvre de
politiques sociales appropriées permettra de gagner la lutte contre la pauvreté.
7.
Leçons et recommandations
7.1
Les performances des programmes ont été fonction de la capacité institutionnelle du Maroc
et de l’environnement des affaires. Sur ce plan, la Direction du Trésor et la BAM ont fait preuve
d’une grande expertise dans l’exécution des programmes de réformes du secteur financier.
7.2
La régularité des missions de supervision financière, de suivi et de revue à mi-parcours de la
Banque a permis la bonne exécution des programmes.
7.3
Les autorités marocaines doivent continuer à (i) fournir des efforts pour la finalisation des
réformes des caisses de retraite, (ii) poursuivre l’assainissement du secteur bancaire et la mise en
œuvre des axes nouveaux du développement du marché des capitaux ; et (iii) consolider les
mécanismes mis en place pour la prise en compte des inégalités sociales et régionales dans les
futurs programmes et projets. Cette consolidation permettra de corriger graduellement les inégalités
sociales, de faire baisser le taux de pauvreté et de faire partager les fruits de la croissance par une
plus grande partie de la population. Au niveau de la Banque, les principales actions de suivi doivent
porter sur la poursuite du dialogue de politique avec le Gouvernement pour le renforcement des
réformes du secteur financier.
I.
PROGRAMMES
1.1
Contexte économique
1.1.1 Entre 1986 et 1991, la croissance du PIB s’est élevée en moyenne à 3,3% tout en fluctuant
fortement d’une année sur l’autre (de 8,3% en 1986, elle chute à -2,6% en 19887 pour s’élever à
10,4% en 1988 et 4,8% en 1991). Mais l’économie marocaine s’est bien comportée durant ces cinq
dernières années. En effet, après avoir souffert des effets de deux années de sécheresse en 1992,
1993 et 1995, elle a enregistré des pics exceptionnels en 1996 et en 1998 avec respectivement
12,2% et 7,7% de croissance du PIB. Mais ces deux années ont été entrecoupées en 1997 par une
chute brutale (-2,2%) due à une contre performance du secteur agricole. En 1999, la croissance du
PIB redevient négative avec -0,1%. Mais à partir de cette date, l’économie s’est redressée
graduellement sous l’effet de mesures vigoureuses de réformes économiques et financières mises
en œuvre par les autorités. En effet, la croissance du PIB redevient positive en 2000 (1,0%) et
atteint 5,2% en 2003 et 3,5% en 2004. Le taux d’investissement passe de 19,6% du PIB en 1996 à
24,1% en 2004 et le déficit des finances publiques se situe en moyenne à -3,3% du PIB sur la
période. L’enjeu de la politique budgétaire, c’est de réduire le déficit budgétaire en trouvant les
bons arbitrages entre des perspectives de recettes limitées par la baisse des tarifs douaniers et le
ralentissement inéluctable des opérations de privatisation, et contenir les dépenses sans remettre en
cause les objectifs de réduction de la pauvreté et du chômage. De 1999 à 2004, l’inflation a pu être
maîtrisée et stabilisée à un taux inférieur à 2%.
1.1.2 Face à l’évolution erratique du PIB amorcée depuis la fin des années 1980, le Maroc a jugé
nécessaire de recourir aux programmes d’ajustement structurel classiques pour corriger les
dysfonctionnements structurels de son économie avec l’appui des bailleurs de fonds. La Banque a
financé deux Programmes d’ajustement structurel (PAS). Le premier, exécuté de 1988 à 1990,
n’ayant pas donné de résultats satisfaisants, notamment dans le secteur social où persistaient des
poches de pauvreté, un second PAS a été mis en oeuvre en 1992 sous le nom de « Programme de
consolidation du PAS ». La Banque, avec un prêt de 100 millions d’UC, a cofinancé ce programme
avec la Banque mondiale et l’Union européenne. Il visait le rétablissement des équilibres
macroéconomiques, la dynamisation de l’investissement et la réorientation des crédits en faveur des
secteurs sociaux et de l’agriculture, de manière à atténuer davantage les inégalités sociales.
1.1.3 C’est dans ce cadre que le autorités marocaines se sont engagées dans une série de
programmes d’ajustement structurel du secteur financier (PASFI) qui ont connu quatre phases : le
PASFI 1 (1993-1994), le PASFI 2 (1995-1996), le Programme de développement de l’épargne
institutionnelle (PDEI, 1998-1999) et le PASFI IV (2002-2004). La présente évaluation de
performance sera focalisée principalement sur ces quatre phases.
1.1.4 Au total, sur la période 1993-2005, la Banque a contribué à hauteur de 455 millions d’UC
au financement des 4 programmes du secteur financier avec d’autres bailleurs de fonds comme la
Banque mondiale et l’Union européenne.
1.1.5 L’examen du IXe Plan quinquennal de développement économique et social (2000/2004) et
des déclarations de politique générale des autorités montre que le Maroc vise un taux de croissance
élevé et durable, et une mise à niveau de son tissu économique, en prévision de l’entrée en vigueur
de l’accord d’association avec l’Union européenne à l’horizon 2012 et des accords de libre échange
avec les Etats-Unis, la Turquie et certains pays arabes. A cet effet, le soutien à l’entreprise
marocaine et sa préparation à affronter les conditions de la concurrence revêtent une importance
particulière. C’est ce souci qui sous-tend la formulation des programmes de réformes économiques
et sectorielles.
2
1.2
Formulation des programmes
1.2.1 Les deux programmes d’ajustement structurel (PAS et consolidation du PAS) et les quatre
programmes de réforme du secteur financier visaient à asseoir et à consolider la mutation de
l’appareil productif et des intermédiaires financiers vers une économie libérale où les prix seraient
fixés librement par un marché devenu concurrentiel. Dans le cadre de ce processus de
transformation profonde, les objectifs et les composantes de ces programmes étaient en phase avec
les objectifs poursuivis par le Gouvernement dans les plans quinquennaux de développement
économique et social. En effet, les deux derniers plans quinquennaux font de la réforme du secteur
financier une composante clé de la stratégie du gouvernement, avec l’adoption d’une nouvelle loi
bancaire, la libéralisation des taux d’intérêt, le développement des mécanismes de la politique
monétaire, la dynamisation de la bourse des valeurs, la restructuration du secteur des assurances et
des régimes de retraite et la recherche des financements adéquats, en vue de promouvoir les petites
et moyennes entreprises et les secteurs-clés tels que l’habitat, le tourisme et les technologies de
l’information. Le Maroc a pu mener ces réformes avec le soutien de ses principaux partenaires au
développement, notamment la Banque, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et
l’Union européenne. L’approche participative dans le montage des programmes doit être soulignée,
car le gouvernement a associé la Confédération générale des entreprises du Maroc et le
Groupement professionnel des banques du Maroc aux réformes du secteur financier.
1.2.2 La Banque a participé à l’enrichissement du contenu des programmes. Cette contribution a
été facilitée par la préparation des programmes par la Banque mondiale et s’est manifestée parfois
par l’addition de certains volets aux matrices des projets en cofinancement. Par exemple, dans le
cadre du PASFI-I, la Banque a été à l’origine du changement du système de calcul du taux débiteur
maximum dans le système bancaire. Chaque phase du PASFI prenait le relais de la précédente en
(i) parachevant les mesures non finalisées ; (ii) faisant passer la réforme à un niveau supérieur ; et
(iii) s’attaquant à des aspects non encore touchés.
1.2.3 Dans l’ensemble, les programmes d’ajustement structurel s’attaquaient aux
dysfonctionnements structurels de l’économie, à la fois au niveau global et sectoriel, en mettant en
avant les idées forces suivantes : (i) introduire un minimum de concurrence dans le jeu
économique; (ii) parvenir à une réduction soutenue du déficit budgétaire et stimuler
l’investissement dans les secteurs productifs ; et (iii) contribuer à une plus grande justice sociale à
travers l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie de réduction des inégalités sociales et
régionales. Les performances des PAS n’ont pas été suffisantes pour corriger, ni les déséquilibres
macroéconomiques, ni la restructuration de l’appareil productif. Néanmoins, les deux PAS et le
PASFI-1 ont préparé le terrain pour une plus grande réussite des autres PASFI qui ont été exécutés
dans un cadre macroéconomique plus stabilisé.
1.3
Objectifs et portée à l’évaluation
1.3.1 Les objectifs globaux des programmes étaient le renforcement de la compétitivité à moyen
terme et la préservation de la viabilité du cadre macroéconomique nécessaire à la réalisation d’une
croissance plus forte à même de contribuer à la réduction de la pauvreté. Pour ce faire, ils visaient :
(i) le renforcement de la stabilité des grands équilibres macroéconomiques et financiers ; (ii) la
relance de la croissance tirée par le développement du secteur privé, en vue de réduire le chômage
et améliorer le niveau de vie de la population ; et (iii) la réduction de la pauvreté par le
renforcement de la protection sociale et l’accroissement du taux d’accès des couches démunies aux
infrastructures de base telles que l’eau et l’électricité, ainsi que l’éducation et les services de santé
de base.
3
1.3.2 Les objectifs spécifiques figurent dans les rapports d’évaluation et d’achèvement élaborés
par la Banque. S’agissant du PASFI qui a été exécuté en 4 phases entre 1992 et 2005, ils consistent
en la mobilisation de l’épargne et l’efficacité de son allocation à l’investissement productif par le
système financier. De manière plus précise, les objectifs spécifiques du programme visent à : (i)
remplacer le contrôle quantitatif du crédit par le contrôle indirect des agrégats monétaires, et
renforcer les moyens d’intervention de la Banque Centrale ; (ii) augmenter le rôle des mécanismes
de marché dans le financement du Trésor ; (iii) améliorer et approfondir le marché des Bons du
Trésor ; (iv) développer les marchés financiers ; (v) libérer les taux d’intérêt ; (vi) établir un
mécanisme de couverture du risque de change basé sur le marché ; (vii) décloisonner le marché du
crédit (viii) améliorer le cadre juridique et réglementaire et renforcer les moyens d’actions de la
Banque centrale dans l’exercice de ses fonctions ; (ix) renforcer la capitalisation des banques ; et
(x) renforcer la réglementation prudentielle et la supervision bancaire. Le programme visait aussi
(i) l’amélioration de la structure de l’épargne et son affectation à l’investissement productif du
secteur privé à travers la restructuration du secteur des assurances ; (ii) le lancement de la réforme
des systèmes de retraites ; et (iii) l’approfondissement du développement du marché des capitaux.
1.3.3 Les réformes du secteur financier s’inscrivaient bien dans la stratégie du gouvernement de
doter le pays d’un système bancaire et financier viable, concurrentiel et répondant aux normes
prudentielles du régime de Bâle 1. En terme de qualité à l’entrée, le PASFI IV comportait des
conditionnalités qui étaient difficiles à remplir aux yeux de l’Emprunteur, particulièrement l’étude
sur la Caisse de retraite qui a fait l’objet d’une demande (accordée) de dérogation de la part du
Maroc. Par ailleurs, la partie marocaine estime que les prêts de la Banque sont onéreux.
1.3.4 Les risques et hypothèses importantes identifiés à l’évaluation du PASFI-2 portaient sur les
possibilités de financement du secteur privé avec des instruments financiers variés dans un système
libéralisé. Bien qu’aucun risque spécifique n’ait été identifié au départ, la sécheresse de 1995 a
perturbé la réalisation des objectifs sur le plan macroéconomique. Concernant le PDEI,
l’engagement fort du gouvernement en matière de discipline budgétaire et la bonne adhésion de
l’industrie des assurances et des consommateurs constituaient des facteurs de risques potentiels.
Mais pendant l’exécution de ces programmes, ces hypothèses ne se sont pas avérées préoccupantes.
Quant au PASFI IV, le premier risque important réside dans le fait que sa réussite dépend
essentiellement de la volonté politique. Le second réside dans l’effet d’éviction que pourrait exercer
les besoins de financement du Trésor sur la réalisation de l’objectif relatif à la mobilisation de
l’épargne et son allocation au financement des activités du secteur productif par les opérateurs
privés. Enfin, le dernier est lié à l’assainissement du secteur bancaire (les banques à capitaux
publics notamment) dont le coût est élevé.
1.4
Financement
1.4.1 La première phase du PASFI a été financée par la Banque et la Banque mondiale,
respectivement à concurrence de 75 millions d’UC et 125 millions d’UC. La deuxième phase a reçu
150 millions d’UC de la Banque et 160 millions d’UC de la Banque mondiale. La troisième phase,
connue sous le nom de PDEI, a été cofinancée par la Banque et la Banque mondiale, pour
respectivement 130 millions d’UC et 100 millions de USD. Enfin, le PASFI IV a bénéficié d’un
prêt de la Banque de 100 millions d’UC et de 52 millions d’euros de l’Union Européenne. Les
bailleurs de fonds ont tous respecté leurs engagements financiers concernant ces programmes.
1.4.2 Il n’y a pas eu d’activités hors prêts, ni sous forme d’étude, ni sous forme d’assistance
technique. La Banque a pris connaissance et tiré avantage de la Note de stratégie du secteur
financier élaborée par la Banque mondiale en septembre 2000.
4
II.
EVALUATION
2.1
Méthodologie et approche de l’évaluation
2.1.1 La méthodologie a été basée sur la collecte des informations, notamment par la consultation
des documents disponibles au siège de la Banque sur les programmes concernés (rapports
d’évaluation, d’achèvement, de revue à mi-parcours, de revue du portefeuille, aide-mémoires, DSP
et PAS). La mission au Maroc a permis de collecter des informations auprès des départements
concernés, particulièrement le Ministère des finances et de la privatisation, Bank Al-Maghrib, le
Commissariat au Plan, le Ministère délégué auprès du Premier Ministre chargé des affaires
économiques et générales, le Groupement professionnel des banques, la Confédération générale des
entreprises du Maroc, le Ministère chargé de la modernisation des secteurs publics et le Ministère
de l’industrie, du commerce et de la mise à niveau de l’économie. Ces informations ont été
complétées et nuancées par des entretiens avec les responsables de ces structures, ainsi qu’avec les
Missions résidentes du PNUD, de la Banque mondiale et de l’Union européenne.
2.1.2 L’évaluation de performance a été faite en jugeant les réalisations à l’aune des directives
généralement utilisées en la matière (pertinence et qualité à l’entrée, efficacité, efficience, impact
sur le développement institutionnel, durabilité, notation de performance globale, performance de
l’Emprunteur, performance de la Banque et facteurs de risque touchant la performance et les
résultats). L’évaluation des objectifs et des résultats s’est faite en focalisant l’attention sur la
période sous revue, à savoir : 1996-2004.
2.2
Principaux indicateurs de performance
Les rapports d’évaluation et d’achèvement des programmes ont défini les principaux
indicateurs de performance, tant au plan macroéconomique que sectoriel. Au plan
macroéconomique, les indicateurs de performance portaient sur une croissance économique forte.
Le PIB non agricole devait passer de 3,2% en 1996 à 3,6% en 1997 grâce à un taux
d’investissement de 22% et 22,8% du PIB durant la période. Le taux de croissance du PIB hors
agriculture devrait s’élever à 3,8% entre 1998/1999 ; le taux de croissance du PIB réel se hisser à
4,5% durant la même période. Le PDEI ne donne pas d’indicateurs chiffrés, se contentant de
mentionner qu’il doit contribuer à la réalisation d’un taux de croissance élevé et durable de
l’économie. Selon la matrice du PASFI-IV, les objectifs globaux poursuivis sont les suivants : le
PIB devait progresser de 4,5% en 2002 à 4,5% en 2003 et 5% en 2004); le taux de déficit
budgétaire hors privatisation sur PIB devrait être de 6% en 2002, 5,5% en 2003 et 3,5% en 2004 ;
un développement durable devrait être assuré et à même de renforcer la compétitivité de
l’économie tout en assurant, à moyen terme, la viabilité macroéconomique, la réduction du déficit
budgétaire et le maintien du taux d’inflation à 2% sur la période 2002-2004. Sur le plan sectoriel,
les indicateurs portaient sur le renforcement des capacités du système financier en vue de lui
permettre de mieux assurer la mobilisation de l’épargne et son affectation à l’investissement
productif du secteur privé (accroissement de l’épargne intérieure de 19% du PIB en 2000 à 20% du
PIB en 2004), l’adoption du code des assurances, l’élaboration des tables de mortalité au niveau des
assurances, le développement du marché des capitaux et la privatisation de certaines banques
publiques.
5
III.
PERFORMANCE DE L’EXECUTION
3.1
Entrée en vigueur des prêts, lancement et exécution
3.1.1 Dans l’ensemble, le démarrage des programmes à travers le déblocage des premières
tranches s’est effectué sans grandes difficultés, le gouvernement tenant à leur exécution dans les
délais fixés dans les accords de prêts. Le cofinancement par la Banque et la Banque mondiale dont
les procédures présentent de nombreuses similarités a souvent contribué à accélérer le processus de
mise en vigueur et le démarrage des programmes après la satisfaction des conditions spécifiques et
générales.
3.1.2 Les différents PASFI n’ont souffert d’aucun problème de déblocage des fonds, à l’exception
du PASFI IV dont la libération de la deuxième tranche s’est heurtée à une conditionnalité liée aux
assurances et aux caisses de retraite. Le Maroc devait réaliser une étude comprenant deux volets :
(i) le renforcement et l’extension des pouvoirs de contrôle de la Direction des Assurances et de la
Prévoyance sociale à l’ensemble des régimes de retraite; et (ii) l’accélération de la cadence de
règlement des sinistres. La Banque, dans le souci d’aider le Maroc à surmonter ce blocage, a
introduit, sans succès, une requête de financement auprès des bailleurs de fonds bilatéraux pour la
réalisation des études. Au bout du compte, la demande de dérogation de la partie marocaine de
surseoir à la satisfaction immédiate de cette conditionnalité a été acceptée par la Banque, ce qui a
permis le déblocage de la 2ème tranche du prêt. Mais il reste entendu que le gouvernement doit
continuer à déployer des efforts pour réaliser les deux études.
3.1.3 L’exécution des programmes de réformes du secteur financier a été jugée dans l’ensemble
satisfaisante, en raison de la satisfaction à temps de toutes les conditionnalités. Cette performance a
permis la poursuite du processus de financement sans à-coups. Les calendriers d’exécution n’ont
souffert d’aucun retard préjudiciable à la bonne exécution des programmes.
3.2
Respect des coûts, décaissement et dispositions financières
Les programmes n’ont pas souffert de problèmes financiers, tous les engagements des
bailleurs de fonds ont été honorés. D’une manière générale, les prêts ont été décaissés
conformément aux procédures définies, en dépit de retards mineurs dus à la difficulté de remplir
certaines conditionnalités jugées difficiles à réaliser par l’Emprunteur (audit financier des régimes
de retraites par exemple).
3.3
Gestion des programmes, communications de rapports, suivi-évaluation
3.3.1 La gestion des programmes de réforme du secteur financier a été confiée à la Direction du
Trésor au Ministère des finances et de la privatisation. Disposant de cadres compétents et d’une
longue expérience dans la gestion des financements de la Banque, la gestion n’a souffert d’aucun
problème institutionnel. La collaboration entre l’agence d’exécution et la Banque centrale s’est bien
déroulée. Bank Al-Maghrib a exercé un suivi des effets de la réforme sur le système bancaire et fait
des propositions qui ont été appréciées.
3.3.2 Toutefois, la communication des rapports sur l’état d’avancement des actions prévues n’a
pas été régulière. Le suivi par la Banque a, par contre, été assuré à une cadence satisfaisante et a
permis de surmonter les difficultés de parcours.
6
IV.
EVALUATION DE LA PERFORMANCE ET NOTATIONS
4.1
Remarques préliminaires
4.1.1 L’évaluation de performance des programmes de réforme du secteur financier appuyés par
la Banque est un exercice difficile. En effet, établir une corrélation directe entre l’évolution des
agrégats macroéconomiques et les mesures des programmes n’est pas chose aisée, car plusieurs
acteurs et facteurs interviennent dans l’évolution des indicateurs économiques. Toutefois, il est
possible d’affirmer qu’une baisse des taux d’intérêt incitera les opérateurs économiques à
emprunter davantage auprès des banques et à relancer ainsi les investissements, ce qui a une
influence positive sur la croissance. Ce cercle vertueux se remarque couramment dans les pays
développés à cause de la rationalité qui sous-tend les activités économiques.
4.1.2 En l'absence donc de liens directs entre les mesures de réforme dans le secteur financier et
les variables économiques telles que le PIB, l'investissement, la consommation, on utilise des
indicateurs indirects tels que le déficit budgétaire/PIB, l’épargne nationale/PIB, la part du secteur
privé dans la FBCF, le taux de croissance du PIB réel, le taux d’inflation, etc. pour apprécier
l’impact des programmes de réforme.
4.1.3 Les effets des programmes peuvent prendre du temps à se manifester. C’est à la lumière de
ces remarques qu’il faudra comprendre l’évaluation de performance qui est faite ci-après. Une
chose est cependant claire : le tissu économique marocain a bien accepté les réformes financées par
la Banque dans le secteur financier, qu’il s’agisse des banques, des assurances, des PME-PMI, des
MRA, de l’agriculture, du tourisme, etc. Chaque compartiment de l’économie a bien internalisé les
réformes entreprises, ce qui a entraîné des changements profonds des règles et pratiques
précédemment en vigueur.
4.2
Pertinence des objectifs et qualité à l’entrée
4.2.1 Les performances réalisées au cours de la consolidation du PAS en 1993 et 1994 sont
mitigées. Bien qu’ayant réalisé de réels progrès dans la libéralisation de l’économie et dans la
réforme du cadre incitatif, la situation sociale est demeurée préoccupante, tandis que la stabilisation
du cadre macroéconomique restait fragile. C’est pour corriger cette situation que le Maroc,
parallèlement aux PAS, s’est engagé dans (i) l’exécution d’une série de programmes de réformes
sectorielles, notamment dans le secteur financier et dans la fonction publique ; (ii) l’élaboration
d’une stratégie de développement social dont la mise en œuvre de la première phase a débuté en
1996. Ces programmes répondaient donc au souci du gouvernement de franchir un palier supérieur
dans la transformation structurelle de l’économie marocaine pour la rendre plus compétitive dans la
perspective de la mondialisation. Ils répondaient aussi à la nécessité d’améliorer la situation
sociale.
4.2.2 Leurs objectifs, ainsi qu’il ressort de l’examen des rapports d’évaluation et d’achèvement,
étaient complémentaires et visaient, essentiellement, la mise en place d’un cadre macroéconomique
solide, à même de générer une croissance forte et durable dont le secteur privé serait la locomotive.
Ils visaient aussi à réduire le chômage et à améliorer les conditions de vie des populations.
4.2.3 Ces objectifs et les actions envisagées pour les atteindre étaient tout à fait justifiés et
cohérents. Cependant, les efforts déployés dans l’exécution des programmes ont été souvent
contrecarrés par certains facteurs endogènes et exogènes (sécheresses, perturbations de l’industrie
du tourisme par les attentats de Casablanca, baisse des cours mondiaux du phosphate et hausse des
prix du pétrole) qui ont eu un impact sur les performances réalisées.
7
4.2.4 Les objectifs et actions confirmaient la volonté du gouvernement de mettre à niveau
l’économie pour que le Maroc soit prêt au moment de l’entrée en vigueur des accords de libre
échange signés avec ses partenaires commerciaux. La Banque s’est engagée aux côtés du Maroc
parce qu’elle entrevoyait la nécessité d’expérimenter ces réformes dans le secteur financier comme
la condition d’une efficacité plus accrue de ses interventions. En effet, plus une économie est
ouverte et concurrentielle, plus les prêts ont des chances de produire des résultats positifs et d’être
remboursés à échéance due. Une économie ouverte attire aussi les capitaux étrangers et favorise les
transferts de technologies.
4.3
Réalisation des objectifs et résultats (efficacité)
4.3.1 Les autorités marocaines ont mis en œuvre une série de programmes de réformes
économiques et sectorielles dont la réforme du secteur financier est une composante importante.
L’objectif global visé était de renforcer la stabilité macroéconomique et de corriger les
dysfonctionnements de l’économie au niveau global et sectoriel, toutes choses devant permettre une
croissance forte et durable du PIB, une compétitivité de l’appareil productif élevée et à hauteur des
standards internationaux, ainsi qu’une réduction des inégalités sociales et régionales.
•
Stabilisation du cadre macro-économique
4.3.2 Les deux PAS ont permis de corriger les dysfonctionnements structurels de l’économie et
d’atteindre les objectifs de stabilisation macroéconomique. Mais les résultats obtenus dans la
dynamisation de l’investissement et la réorientation des crédits en faveur des secteurs sociaux et de
l’agriculture, de manière à atténuer davantage les inégalités sociales, ont été en deçà de ceux
attendus.
4.3.3 En effet, les résultats obtenus au cours de la période du programme n’ont pas été
entièrement satisfaisants : (i) la progression du PIB n’a pas dépassé 4%, à l’exception d’un pic de
11,6% enregistré en 1994 à la suite d’une progression de 65% de la production agricole ; (ii) les
exportations de produits manufacturés marquent un recul ; et (iii) le taux d’investissement brut est
resté faible. On constate en effet, une stagnation à 22,4% du taux d’investissement brut durant la
période 1990/2003.En revanche, les flux des investissements directs et les avoirs extérieurs nets de
Bank Al-Maghrib ont nettement augmenté. Les IDE passent de 0,7% du PIB au cours de la période
1980-1989 à 1,6% durant la période 1990-1995 et à 4,1% durant la période 1996-2003. Cette
augmentation est liée aux opérations de privatisation. Quant aux avoirs extérieurs, ils passent de 5,2
mois d’importation en 1996 à 9,6 mois d’importation en 2004. La libéralisation de l’économie s’est
poursuivie et approfondie, et une plus grande attention a été portée au problème des inégalités
sociales avec la création d’un Ministère du développement social.
•
Croissance du PIB et autres agrégats
4.3.4 Entre 1996 et 2004, le PIB réel qui a progressé, en moyenne de 4,08% par an, a connu
cependant une évolution erratique, oscillant entre -2,2% en 1997 et 12,2% en1996. Cette croissance
en dents de scie résulte de la forte dépendance de l’économie du secteur agricole (14% du PIB réel
en moyenne au cours de la période 1996-2003) dont l’évolution continue de dépendre des aléas
climatiques. Le taux de croissance du PIB est estimé à 3,5% en 2004, se situant ainsi en deçà de
l’objectif de 5% fixé par le Plan de développement économique et social.
4.3.5 Le taux d’épargne a progressé de 19,7% du PIB en 1996 à 26,4% en 2004. Cette
progression est due, en partie, à l’épargne extérieure dont la part dans l’épargne nationale est passée
de 19,1% du PIB durant la période 1990-1995 à 23,8% pendant la période 1996-2003.
8
Parallèlement, le taux d’investissement (FBCF) a moins progressé, passant de 19,6% du PIB en
1996 à 24,1% en 2004, nettement en dessous de l’objectif de 28% fixé par le Plan quinquennal (cf.
annexe 5). Il en résulte que l’épargne collectée a permis de couvrir la totalité des investissements, et
même de dégager une capacité de financement de 2,2% du PIB en 2004. En outre, la contribution
du secteur public dans la FBCF nationale a baissé de 24,9% en 1980 à 11,8% en 1998, ce qui est
une indication du raffermissement de la croissance de l’investissement privé.
4.3.6 Concernant les agrégats monétaires, le crédit à l’économie a progressé régulièrement,
passant de 149.442 milliards de dirhams en 1996 à 208.022 milliards en 2000, puis à 262.618
milliards en 2004. Parallèlement, les créances sur le Trésor ont constamment baissé, passant de
81.637 milliards de dirhams en 1996 à 72.695 milliards en 2004. Les avoirs extérieurs ont été
consolidés au cours de la période sous revue, surtout à partir de 2001, pour représenter une
moyenne de 9 mois d’importation (2001 à 2004) contre 5 mois d’importation en moyenne entre
1996 et 2000 (Annexe 5).
4.3.7 A la lumière de ces performances, le premier défi que doit relever le Maroc consiste dans la
réalisation d’une croissance forte et durable, capable d’inverser de façon significative les taux de
chômage et de pauvreté. On estime qu’un taux de croissance d’au moins 6% par an serait
nécessaire pour inverser le niveau de chômage estimé à 11,9% (19% en milieu urbain) en 2003. Le
deuxième défi auquel le Gouvernement doit faire face est la persistance d’une certaine tension sur
les finances publiques imputable à l’existence d’un niveau élevé de la masse salariale, soit 12,8%
du PIB en 2004. Le troisième défi résulte du niveau élevé du taux de pauvreté estimé à 19% en
2003. Le quatrième défi consiste à trouver les mécanismes nécessaires pour rendre plus
dynamiques les investissements du secteur privé qui pourraient profiter des opportunités que lui
offrent la déréglementation du secteur financier et la sur liquidité actuelle des banques. Enfin, le
cinquième défi que le Gouvernement doit relever est celui de la diversification économique, de
sorte à réduire la dépendance économique par rapport à l’agriculture.
•
Maîtrise de l’inflation
4.3.8 Les progrès réalisés dans la stabilisation macroéconomique se sont notamment traduits par
des résultats remarquables en matière de lutte contre l’inflation qui placent aujourd’hui le Maroc
dans le peloton de tête des pays à revenu intermédiaire. On constate, en effet, une maîtrise de
l’inflation dont le rythme a baissé de 6,2% durant la période 1990-1995 à 1,7% durant la période
1996-2003. Le taux d’inflation a été de 1,5% en 2004. Cette maîtrise de l’inflation devrait se
maintenir en 2005, malgré le renchérissement continu des cours du pétrole. Parallèlement à la
maîtrise de l’inflation, le gouvernement s’est attaché à défendre la valeur du dirham. Le taux de
change est passé de 4 DH pour un dollar dans les années 1980 à 8,5-9,5 DH pour un dollar sur près
de dix ans (1996/2004). Après l’avènement de l’euro en 1999, qui a constitué un facteur
handicapant la compétitivité de l’économie, le gouvernement a procédé à une recomposition du
panier de cotation du dirham qui a eu pour conséquence une dépréciation de fait de 5% par rapport
au dollar.
•
Amélioration de la position extérieure1
4.3.9 Le déficit de la balance commerciale s’est davantage creusé au cours de la période sous
revue, passant de 9,5% du PIB en 1990-95 à 10,2% du PIB durant la période 1996-2003, à cause du
renchérissement des importations de pétrole qui se sont établies à 21,8% des exportations globales
1
N.B. : Les données statistiques utilisées dans le développement des points suivants : croissance de la production nonagricole, maîtrise de l’inflation et amélioration de la position extérieure ont été tirées de « Repères statistiques dont les
données sont elles-mêmes tirées du chapitre Classification des économies du Rapport 2004 de la Banque Mondiale»,
page 127, in Rapport du Social 2004, Bulletin Economique et Social du Maroc, Editions OKAD, Rabat, Février 2005
9
et à 4,5% du PIB. Malgré cette dégradation, le taux de couverture des importations par les
exportations est resté quasi stable, passant de 66,5% au cours de la période 1990-95 à 67% en
1996-2003.
4.3.10 Le solde de la balance des paiements courants a connu une nette amélioration, passant de 2% du PIB durant la période 1990-1995 à 1,4% durant la période 1996-2003 avec des excédents
substantiels en 2001 (4,8%), en 2002 (4,1%) et en 2003 (3,7%). L’évolution positive du solde de la
balance des paiements courants est due à l’augmentation des transferts des Marocains résidents à
l’étranger (MRE) et aux recettes touristiques. Ces dernières sont passées de 4,3% du PIB pendant la
période 1990-1995 à 6,1% durant la période 1996-2003. En 2004, l’excédent du compte courant
s’est chiffré à 2,2% du PIB sous l’impulsion des recettes du tourisme et des transferts des MRE.
4.3.11 Les investissements directs étrangers ont enregistré une augmentation de 1,6% durant la
période 1990-1995 et 4,1% durant la période 1996-2003. Cet accroissement est lié principalement
aux opérations de privatisation, notamment dans le domaine des télécommunications : en 1999, la
vente de la deuxième licence du GSM à un consortium Espagno-Portugo-Marocain (1,1 milliard de
dollars US) et en 2001, la cession de 35% du capital de Maroc Télécom à Vivendi Universal (2,3
milliards de dollars US). En 1997 et 1998, le Maroc s’est classé au 3ème rang, après l’Afrique du
Sud et l’Egypte, comme lieu d’accueil africain des IDE2.
4.3.12 L’évolution des avoirs extérieurs nets est positive passant de 5,2 mois d’importations durant
la période 1990-1995 à 7,7 mois pendant la période 1996-2003. En 2003, les réserves en devises
ont atteint un pic de 11,3 mois d’importations de marchandises en raison, entre autres, des recettes
tirées de la vente de la deuxième licence GSM en 1999 et de la privatisation d’une partie des
actions de l’Etat dans Maroc Télécoms en 2001. En 2004, les avoirs extérieurs ont couvert plus de
10 mois d’importations de biens et services non facteurs3.
4.3.13 L’encours de la dette extérieure s’est amélioré s’est amélioré de 1996 à 2004, passant de
41,0% du PIB en 1996 à 15,9% du PIB en 2004. C’est la gestion active de la dette qui a permis
d’arriver à ce résultat (refinancements, conversions d’investissements, instruments de couverture
tous risques avec les accords Swap, traitement de l’ancienne dette avec l’Union européenne, etc.).
A ces dispositifs, il convient d’ajouter la signature d’accords avec quatre banques pour surveiller
les marchés financiers internationaux. Les prêts de la BAD représentent 7% de l’encours de la
dette (1 milliards de dollars US), ce qui permet à la Banque de se classer comme le 4ème créancier
du Maroc. En termes de nouveaux engagements, ces deux dernières années, la Banque est le
premier créancier du Royaume.
•
Secteur financier
4.3.14 Jusqu’en 1983, le Maroc disposait d’un système bancaire très spécialisé, marqué notamment
par l’encadrement du crédit. Mais à partir de cette date, le pays a entrepris, avec l’appui du FMI, de
la Banque Mondiale et de la Banque une réforme profonde de son système bancaire et financier.
Quatre programmes ont alors été successivement mis en œuvre à travers les PASFI-1, PASFI-2,
PDEI et PASFI-4.
2
Cf. Le développement dans les accords bilatéraux d’investissements signés avec le Maroc, par Prof. Mohamed
Oudebji, Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Marrakech, in Repères et Perspectives, N°5-2004,
Rabat
3
Cf. Rapport sur l’évolution de l’économie marocaine (Année 2004), Direction du Trésor et des Finances Extérieures,
Ministère des Finances et de la Privatisation, Royaume du Maroc
10
4.3.15 Le PASFI-I visait spécifiquement à: (i) remplacer le contrôle quantitatif du crédit par le
contrôle indirect des agrégats monétaires, et renforcer les moyens d’intervention de la Banque
centrale ; (ii) augmenter le rôle des mécanismes de marché dans le financement du Trésor ; (iii)
développer les marchés financiers ; (iii) libérer les taux d’intérêt ; (iv) établir un mécanisme de
couverture du risque de change basé sur le marché ; (v) améliorer et approfondir le marché des
bons du Trésor ; (vi) libérer les taux d’intérêt ; (vii) décloisonner le marché du crédit ; (viii)
améliorer la cadre juridique et réglementaire et renforcer les moyens d’action de la Banque centrale
dans l’exercice de ses fonctions ; (ix) renforcer la capitalisation des banques ; et (x) renforcer la
réglementation prudentielle et la supervision bancaire.
4.3.16 Toutes ces réformes prévues au cours de la période 1991-1993 ont été réalisées à la
satisfaction de la Banque, à l’exception de la levée de la garantie de l’Etat sur les emprunts
obligataires ou extérieurs du Crédit immobilier et hôtelier (CIH). Des résultats satisfaisants ont été
obtenus sur la quasi-totalité des autres mesures, en l’occurrence :
i.
La transition vers une gestion indirecte de la monnaie et du crédit a été réalisée par
l'abandon du contrôle quantitatif du crédit et son remplacement par le contrôle indirect des
agrégats monétaires. Pour ce faire, il a été institué un taux de réserve monétaire calculé sur
de nouvelles bases et plafonné à 25 % des dépôts à vue et à 10% des dépôts à terme, et le
recours au réescompte auprès de Bank Al-Maghrib a été limité et/ou remplacé par des
avances à taux variable; l'encadrement du crédit avait déjà été supprimé en janvier 1991;
ii.
Le développement du marché financier a nécessité la réforme des instruments et des
sources de financement du Trésor et la dynamisation de la bourse des valeurs. Le
financement du Trésor est devenu progressivement tributaire des mécanismes de marché :
réduction progressive du plancher d'effets publics de 35 % à 25 % sur les dépôts à vue et
ouverture du marché des adjudications des bons du Trésor aux compagnies d'assurance et
aux entreprises. Les banques peuvent placer auprès du public l'ensemble des instruments
financiers émis par le Trésor, notamment les bons du Trésor à long terme. Respectivement,
trois lois du 21 septembre 1993 ont réformé la Bourse des valeurs de Casablanca, et créé le
Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) et les organismes de placement
collectif des valeurs mobilières (OPCVM);
iii.
L’amélioration de l’efficacité de l’intermédiation financière est marquée par la libération
des taux d’intérêt créditeurs, par l'établissement d'un plafond des taux d'intérêt débiteurs,
par l'introduction d'un mécanisme de couverture du risque de change et par l'abolition de la
politique sélective du crédit; et
iv.
Le renforcement de la gestion prudentielle et de la supervision des banques a été mis en
place par la nouvelle loi bancaire de juillet 1993. Cette loi et ses arrêtés et circulaires
d'application renforcent le rôle de la BAM, déterminent le capital minimum exigé des
banques et notamment les fonds propres nets et définissent les nouveaux ratios de
solvabilité, de liquidité, de division des risques, la nouvelle classification des risques et la
constitution des provisions. La supervision des banques est améliorée par un plan comptable
imposé à toutes les banques, ex OFS (Organismes financiers spécialisés) compris, et par
l'obligation qui leur est faite de faire auditer semestriellement leurs comptes par des
auditeurs externes agrées par BAM destinataire des rapports.
4.3.17 Le PASFI 2 avait pour principal objectif de consolider les nouveaux atouts de l’économie
marocaine, suite à un profond ajustement général qui a officiellement été clos en 1993 et aux
améliorations apportées par le PASFI-1. L’exécution du programme a donné de bons résultats sur
11
le plan financier, en dépit d’une conjoncture intérieure défavorable (sécheresse de 1995 qui a fait
chuter le PIB suite à la contraction de la production agricole, déficit des finances publiques,
inflation en hausse passant de 4,6% à 6,5%). Les résultats étaient satisfaisants dans les domaines
suivants :
i.
Contrôle indirect de la monnaie : les conditions d’intervention de BAM sur le marché
monétaire ont été fixées, le plafond des taux d’intérêts débiteurs ont été éliminés et
l’émission de titres de créances négociables (TCN) a été autorisée ; et
ii.
Développement du marché financier : les textes de la Bourse des Valeurs ont été publiés, le
plan comptable des Organismes de placements collectifs en valeurs mobilières (OPCVM),
la garantie de l’Etat donnée aux émissions obligataires des entreprises publiques a été
éliminée, le projet de loi sur les sociétés anonymes a été présenté à la Chambre des
représentants, le niveau des commissions de courtage a été modifié et les transactions de la
Bourse de Casablanca ont fait l’objet d’une publication, une étude sur le développement de
l’épargne institutionnelle a été réalisée. La Bourse de Casablanca a alors connu un essor
remarquable, la capitalisation boursière passant de 14% du PIB en 1994 à 23% en 1996.
4.3.18 Le PASFI-2 a connu des faiblesses dans des domaines où les objectifs fixés n’ont pas pu
être atteints : la privatisation de la Banque centrale populaire (BCP), de la Banque nationale de
développement économique (BNDE) et du CIH a été différée, le renforcement de la supervision
bancaire n’a pas pu être finalisé et l’harmonisation des règles prudentielles des banques a été
différée.
4.3.19 La Banque a été sollicitée pour contribuer, en co-financement avec la Banque mondiale, au
soutien du PDEI. Mais, bien qu’ayant été préparé par plusieurs études et achevé avec une
performance institutionnelle satisfaisante, le dernier décaissement du prêt a été effectué avec un an
de retard, si bien que la mise en œuvre du PDEI a duré de janvier 1998 à décembre 2000. Les
résultats obtenus ont porté sur les axes suivants :
i.
S’agissant de la restructuration du secteur des assurances, la liquidation de 5 compagnies en
1995 a illustré la prise en main du secteur : il s’agissait de Arabia, Cada, Remar,
Renaissance et Victoire qui totalisaient 256.196 dossiers de sinistres touchant un million de
personnes ;
ii.
S’agissant du Code des assurances, il y a eu un grand retard puisqu’il n’a pu être adopté
qu’en juillet 2002, soit plus de 18 mois après l’achèvement du programme. L’adoption du
code a eu l’avantage de réunir dans un même cadre tous les textes concernant le domaine
des assurances et d’assurer une cohérence entre des textes parfois contradictoires. Le code
permettra de faire aboutir trois dossiers importants : (i) la bancassurance sera autorisée ; (ii)
le fonds de garantie sera réformé ; (iii) le dispositif de contrôle des assurances sera renforcé,
avec notamment des procédures et des délais plus clairs en matière de liquidation. De plus,
la procédure actuelle supprime la contrainte légale de nationalité des actionnaires et précise
le cadre dans lequel le gouvernement peut refuser l’entrée d’un actionnaire étranger à
condition qu’il motive son refus et explicite ses raisons.
iii.
Concernant la libéralisation des tarifs d’assurance, la loi sur la liberté des prix et la
concurrence (Loi n° 06-99) adoptée le 5 juin 2000, est entrée en application le 1er juillet
2001, conduisant ipso facto à une libéralisation des tarifs d’assurance avec cependant le
principe de certaines exceptions.
iv.
En ce qui concerne l’assurance-vie, une incitation fiscale a été appliquée pour la
promouvoir. Avec des échéances longues, l’assurance-vie peut contribuer à dynamiser le
marché des capitaux. C’est pourquoi, cette mesure a été prise prévoyant une déduction
d’impôt de 10% du montant des primes ou cotisations se rapportant aux contrats individuels
12
d’assurance sur la vie d’une durée au moins égale à 10 ans. A partir de 1997, l’assurance–
vie a connu une véritable accélération (7% en moyenne annuelle).
v.
Concernant les régimes de retraite, plusieurs études ont été initiées en vue de leur
harmonisation et de leur viabilité à terme. Un colloque national sur la réforme des régimes
de retraites s’est tenu en décembre 2004 et a conclu à la nécessité impérieuse de la
restructuration. Leurs équilibres financiers et leur pérennité sont remis en cause aujourd’hui.
Selon une étude réalisée par le Cabinet Actuaria, la situation actuelle des régimes de
retraite serait globalement favorable. En 2002, le rapport démographique était de 3,3
cotisants pour 1 retraité contre 5,28 cotisants pour 1 retraité en 2003. La viabilité est donc
compromise à moyen et long terme si rien n’est fait maintenant, le taux de charge
(prestations/cotisations) se détériorant et creusant de plus en le déficit. C’est pourquoi, le
Colloque a mis en place une Commission nationale chargée de la réforme des régimes de
retraite. Mais d’ores et déjà, certaines mesures ont été prises visant la consolidation des
structures financières et des rapports démographiques des régimes, notamment l’insertion
de certaines caisses de retraites internes de certains établissements au sein du Régime
collectif d’allocation de retraite (RCAR). C’est le cas des caisses internes de l’Office
national des chemins de fer (ONCF), de la Régie des Tabacs et de l’Office d’exploitation
des ports. Cette mesure a permis d’épargner un milliard de DH. Mais ces dispositions, bien
qu’importantes, ne sont pas suffisantes, vu l’ampleur du problème dont tous les acteurs sont,
du reste, très conscients : gouvernement, syndicats, partenaires économiques et sociaux.
Selon certaines études, si rien n’est fait d’ici 12 ans, « le déficit des régimes de retraite au
Maroc avoisinerait à l’horizon 2040 l’équivalent du PNB annuel4».
4.3.20 Par ailleurs, bien que certains volets du programme n’ont pas pu être finalisés avant la fin
du projet, en l’occurrence le Code des assurances, le règlement des sinistres, la libéralisation totale
des tarifs d’assurance et le régime des retraites, les autorités ont mené, avec succès, des activités de
restructuration de sociétés d’assurance en difficulté. Ainsi, cinq compagnies ont été liquidées avec
la mise en œuvre d’un plan de règlement de leurs sinistres, la préparation d’un nouveau code des
assurances et la libéralisation des tarifs. A ces réalisations, il convient d’ajouter l’informatisation du
contrôle sur pièces des compagnies, la refonte des règles prudentielles applicables, tant en ce qui
concerne la marge de solvabilité que les contraintes sur les actifs représentatifs ou les modalités
d’évaluation des provisions techniques. Les textes d’application du nouveau code des assurances
ont également été promulgués. En matière d’assurance et de caisse de retraite, de précision du rôle
de la CDG et de la dynamisation du marché des capitaux, les réformes demandent à être
poursuivies. C’est pourquoi, ces différents axes ont été repris dans le cadre du PASFI-IV.
4.3.21 Le PASFI-4, signé en décembre 2002, comprenait 4 volets : (i) adaptation du cadre
institutionnel et réglementaire du secteur financier en vue du renforcement des capacités des
organes de supervision ; (ii) réhabilitation des institutions financières publiques ; (iii) dynamisation
du marché des capitaux ; et (iv) renforcement de l’épargne institutionnelle. Bien qu’en cours
d’achèvement, l’état d’avancement des actions prévues est encourageant. Les nouveaux statuts de
BAM et la nouvelle loi bancaire ont déjà été approuvés par le Conseil de Gouvernement et le seront
bientôt par le Parlement. La Caisse nationale de crédit agricole (CNCA) a été transformée en
Société anonyme à directoire et à Conseil de Surveillance sous la nouvelle dénomination Crédit
agricole du Maroc (CAM), le plan de redéploiement de la BNDE est en cours, plusieurs incitations
de type fiscal ont été créées pour accroître l’offre et la demande de titres en bourse, les rôles du
CDVM et des OPCVM ont été renforcés.
4.3.22 Les différents PASFI qui se sont succédés de 1992 à 2005 sont allés en profondeur dans la
transformation du système financier marocain. Dès le départ, une option claire a été prise pour une
déspécialisation et un décloisonnement de l’activité bancaire, afin de mettre en place des
établissements de crédit de type universel, à même de traiter toutes les opérations de crédits. Cette
4
Cf. Maroc Hebdo International, n°480 du 5 au 11 octobre 2001
13
option résulte du fait que la spécialisation avait abouti à la faillite de plusieurs banques, suite aux
difficultés rencontrées par leurs clientèles. Ce fut le cas des banques qui finançaient les activités
touristiques et qui se sont retrouvées dans des difficultés lorsque le tourisme a été lourdement
affecté par les attentats de Casablanca. Ce fut également le cas des établissements qui octroyaient
uniquement des crédits agricoles après les années de sécheresse.
4.3.23 Les programmes d’ajustement et de réforme du secteur financier ont eu un impact positif sur
le redressement du système financier consacré par le projet de nouvelle Loi bancaire. Cette loi met
à la spécialisation des banques et à la politique monétaire basée sur l’encadrement du crédit,
l’administration des taux d’intérêt et les emplois obligatoires. La déréglementation bancaire visait
un double objectif : la libéralisation et la division des risques. La Loi bancaire a aussi élargi le
contrôle et la supervision bancaires aux services financiers de la poste, aux associations de microcrédit, à la Caisse centrale de crédit et aux banques off-shore, en plus des établissements de crédit.
Douze associations de micro-crédit existent aujourd’hui dont 11 sont opérationnelles et couvrent
environ 600.000 bénéficiaires, avec un total d’engagement se chiffrant à 5 milliards de dirhams.
Ces institutions ciblent et assistent surtout les pauvres, afin de les faire basculer, à terme, vers les
guichets des banques classiques. En plus, un nouveau fonds de garantie a été mis en place pour les
populations à revenus irréguliers ou modestes (FOGARIM) qui permet de garantir jusqu’à 70% du
montant engagé. Il faut signaler également qu’il y a eu un renforcement de la protection des
épargnants avec la constitution d’un fonds de solidarité qui permet de les rembourser à un plafond
plus élevé. Enfin, à travers un système de mécénat multiforme, les banques participent à la lutte
contre la pauvreté à travers l’aide aux handicapés, le financement de logements à loyers modérés,
l’aide au Parlement de l’enfant, les prêts bonifiés à l’éducation, etc.
4.3.24 Depuis 1996, tous les taux d’intérêt, qu’ils soient créditeurs ou débiteurs, ont été libéralisés
et sont donc fixés par les forces du marché, tandis que les banques disposent de portefeuilles
diversifiés. Mais déjà, depuis le début des années 90, les banques ont commencé à dégager des
excédents de liquidités très importants, en raison notamment des flux de ressources financières
apportés par les privatisations et le tourisme et qui ont été placées sur le marché interbancaire. Sur
les 5 dernières années, 100 milliards de Dirhams ont été perçus au titre des recettes de privatisation
et des transferts des Marocains résidant à l’étranger. Il existe une véritable politique
d’encouragement des Marocains de l’étranger à transférer leur épargne au pays (système bancaire,
taux de change préférentiel, ministère des Marocains de l’étranger, appel au patriotisme, etc.). Une
étude récente montre que sur 100 milliards de dollars de transferts des étrangers vers leurs pays
d’origine, le Maroc figure en bonne place avec des pays comme l’Inde ou le Liban. Les
surliquidités du système bancaire sont donc d’origine exogène et ne résultent pas, par conséquent,
d’une faiblesse de la capacité d’absorption de l’économie marocaine.
4.3.25 Il existe cependant des contraintes au développement de l’investissement et de l’emploi. Les
PME/PMI ne reçoivent pas encore tout l’appui financier qu’elles recherchent auprès des banques,
en raison de la faiblesse de leur solvabilité et du risque élevé qui s’attache aux dossiers qu’elles
présentent pour financement. La prudence des banques s’explique par leur crainte de voir s’alourdir
leur portefeuille de créances en souffrance qui atteint aujourd’hui 40 milliards de Dirhams.
4.3.26 Plusieurs instruments de politique monétaire ont été utilisés pour éponger les sur liquidités :
(i) le relèvement du taux des réserves obligatoires a été porté de 14% à 16,5% en 2003 et 2004, ce
qui a permis à Bank Al Maghrib (BAM) de geler dans ses caisses quelque 10 milliards de dirhams,
soit un peu plus de 1 milliard de dollars US ; (ii) le Fonds Hassan II a été utilisé aussi comme un
instrument pour éponger les sur liquidités, notamment une partie des recettes de privatisation ; (iii)
en 2004, le SWAP ou vente à terme des devises détenues par la BAM a été introduit; et (vi) le
dispositif actuel utilise la politique d’open market sous la forme d’appels d’offres sur les marchés
financiers. Le taux de ces appels d’offre constitue le taux directeur sur lequel doivent s’aligner les
taux interbancaires.
14
4.3.27 Le maniement de ces instruments relève de la discrétion de BAM qui les utilise en fonction
des circonstances, les banques commerciales ne pouvant prendre des initiatives que dans les cas de
demande d’avances en 24 heures dont les taux sont passés de 3,25% à 2,25%. Chaque année,
l’Institut d’émission se fixe un objectif de prix et d’évolution des agrégats monétaires. Les
nouveaux statuts de BAM promulgués par le Parlement et la nouvelle loi bancaire en cours
d’approbation par l’Assemblée nationale ont permis de clarifier les prérogatives de celle-ci en
précisant ses attributions:
i. renforcement de son autonomie aussi bien dans la conduite de la politique monétaire que dans
sa fonction de supervision et de contrôle des établissements de crédit, grâce à une refonte
totale de l’ancienne Loi bancaire de 1993, et de son désengagement du capital des conseils
d’administration et de la direction des banques commerciales. Cela a permis de la soustraire
des conflits d’intérêt vis-à-vis des institutions financières qu’elle supervise ;
ii. le transfert de certaines attributions du Ministre des finances au Gouverneur de la BAM, telles
que l’octroi et le retrait des agréments, la réglementation et la supervision des
établissements de crédit, le traitement des établissements en difficulté et l’introduction de
nouveaux instruments d’intervention (interdiction ou limitation d’attribution de
dividendes) ; et
iii. la révision des modalités de concertation et le renforcement de son cadre institutionnel, qu’il
s’agisse de la Commission de discipline des établissements de crédit, du Conseil national de
la monnaie ou de la Commission de discipline des établissements de crédit.
4.3.28 BAM a publié récemment une Note aux banques définissant les documents que doivent
fournir les PME/PMI pour être éligibles aux crédits bancaires. Les PME qui font preuve d’un bon
management, d’une transparence dans la gestion et d’une assise financière solide peuvent
bénéficier de prêts bancaires. L’Etat a mis à la disposition des Chambres de commerce des experts
comptables pour aider les PME à améliorer leur gestion et être plus bancables qu’elles ne le sont
aujourd’hui.
4.3.29 Par ailleurs, l’assainissement des institutions financières publiques est très avancé. Ainsi, le
redéploiement de la BNDA en tant que Banque d’affaires adossée à la Caisse de dépôt et de gestion
(CDG) avec transfert de son activité commerciale à la Caisse nationale de crédit agricole est en
voie d’achèvement. En concertation avec le syndicat de la BNDE, 128 travailleurs sur 232 ont déjà
quitté la banque, tandis que 63 départs sont programmés. Il reste donc 41 cas à traiter. Concernant
le personnel du réseau (110 personnes), il sera transféré à la BMAO (Banque marocaine pour
l’Afrique et l’Orient) au même titre que le réseau. Concernant l’actionnariat, la CDG a racheté la
quasi-totalité des participations des actionnaires minoritaires. Pour les actionnaires institutionnels,
tout comme le Trésor, ils ont cédé leurs parts, au dirham symbolique, à la CDG. Pour réduire le
déficit de la banque, son capital a été réduit à zéro, puis recapitalisé à hauteur de 300 millions de
dirhams. La banque traîne une lourde dette domestique qui se chiffrait, à fin mai 2004, à près de 5
milliards de DH dont 88% est détenu par la CDG et 10% par la BCP. Quant à la dette extérieure,
elle s’élève à 68 millions de DH. La cession du portefeuille participations de la BNDE s’est
chiffrée à 1,2 milliards de DH, dégageant une plus-value par rapport à la valeur comptable, à fin
2002, de près de 31 millions de DH. La transformation de la BNDE en tant que banque d’affaires
est en cours, et son démarrage es qualite est prévu courant 2005.
4.3.30 Quant au Crédit immobilier et hôtelier, son plan de redressement financier est en cours
d’exécution. Le renforcement de la collecte de l’épargne a déjà donné de bons résultats : (i) les
dépôts sont passés de 7,7 milliards de DH en 2002 à près de 10 milliards de DH en 2003 ; (ii) le
coût des ressources baisse de près de 8,5% en 2000 à 4,4% en 2003 ; et (iii) il y a une réduction
significative du sous-provisionnement et les négociations sont en cours pour apurer les dettes des
tiers à l’égard du CIH. Il convient de signaler que la réforme des services financiers de la Poste se
poursuit et devrait contribuer à l’optimisation de la collecte de l’épargne et au développement de la
petite épargne.
15
4.3.31 Enfin, le marché des capitaux se renforce. Plusieurs lois ont été adoptées par les deux
chambres du Parlement le 30 septembre 2003, promulguées et publiées au Bulletin officiel n° 5210
du 6 mai 2004. Elles sont relatives aux actions suivantes : (i) le renforcement des pouvoirs de
contrôle et de sanction du Conseil déontologique de valeurs mobilières ; (ii) la modernisation du
fonctionnement de la bourse et le renforcement de ses conditions de contrôle ; (iii) le renforcement
de la sécurité des règles de conservation et de circulation des valeurs admises aux opérations du
Dépositaire central ; (iv) l’édiction des procédures devant régir les opérations d’offres publiques sur
le marché boursier et qui doivent faire prévaloir le respect des principes de transparence, d’intégrité
du marché et de protection des actionnaires minoritaires ; (v) l’introduction de nouvelles normes
visant la classification des OPCVM et le transfert au CDVM du pouvoir d’agrément des OPCVM ;
(vi) la précision de la nature juridique des entités intervenantes, ainsi que les valeurs pouvant être
mises en pension et l’édiction des dispositions relatives à la sécurisation de ces opérations. De fait,
toutes les autres mesures prises tendent à définir le cadre légal régissant le marché boursier.
D’autres actions ont été prises en vue d’accroître la demande et l’offre de titres par des incitations
fiscales. La pratique du road show par la Bourse des valeurs a permis de faire la promotion des
produits qu’elle offre au public.
4.3.32 Les résultats des réformes du système financier ont été globalement positifs et ont permis au
Maroc d’être cité en exemple en matière de déréglementation financière par le FMI qui a fait, sur
demande des autorités monétaires, une évaluation de la politique monétaire en 2004. L’inflation a
été maintenue à un taux inférieur à 2% au cours des 10 dernières années, les taux d’intérêt
créditeurs et débiteurs ont une tendance baissière (8% de taux débiteurs en 2004 contre 16% il y a
quelques années). Mais ce mouvement à la baisse des taux débiteurs a profité surtout à une partie
de la clientèle des banques : les grands groupes. Les créances sur l’Etat sont négatives, tandis que le
taux de change permet une bonne tenue de la monnaie nationale qui est devenue convertible en
1993. Aussi, le portefeuille de crédit est-il en augmentation constante. La déréglementation des
activités des banques a permis l’abandon des obligations d’emplois et la non administration des
taux d’intérêt qui sont désormais fixés par le marché. Le développement de la capitalisation
boursière a été dopé en 1990 par l’augmentation des fonds propres des banques et, à partir de 1993,
par les privatisations. Par rapport au PIB, la capitalisation boursière a atteint 31,2% durant la
période 1996-2003 contre 10% durant la période 1990-1995 et 2% pendant la période 1985-1989.
Elle a fléchi à 21,9% du PIB en 2002, mais s’est redressée à 27,6% du PIB dès 2003. Ce
dynamisme a permis aux opérateurs économiques de se financer sur le marché intérieur à des
conditions favorables dans un contexte marqué par la sur liquidité.
4.3.33 Parallèlement à la diminution de la présence de l’Etat dans un certain nombre de banques,
les crédits au secteur privé ont augmenté sensiblement, passant de 25% du PIB en 1993 à 48% en
1998. Mais les crédits à l’investissement demeurent relativement rares, en raison de la structure
actuelle de l’épargne où les dépôts à vue et à moyen terme dominent. La forte demande de crédit au
logement représente la plus grande opportunité d’accroissement du marché bancaire. Dans
l’ensemble, la situation financière des banques commerciales est saine et a connu une nette
amélioration depuis 1993, à l’exception de quelques banques publiques qui traînent des impayés
importants dans leurs livres. Sur la base des règles comptables prévalant au Maroc avant l’entrée
en vigueur du nouveau plan comptable de janvier 2000, le produit net dégagé par le système
bancaire excède nettement les normes internationales, et le rendement des actifs et des fonds
propres soutient avantageusement la comparaison avec les banques d’autres pays.
4.3.34 Malgré ces résultats encourageants, le Maroc doit: (i) poursuivre ses efforts en matière de
libéralisation du système financier ; (ii) approfondir les réformes dans les secteurs de l’économie
réelle ; (iii) accélérer le rythme de la mise en place d’un environnement juridique propice au
développement du secteur privé appelé à jouer le rôle de locomotive du développement
économique et social ; et (iv) réaliser un taux de croissance suffisant pour réduire la pauvreté et le
chômage. Si ces conditions sont remplies, il ne fait aucun doute que le Maroc pourra hisser le taux
16
d’investissement à un niveau largement supérieur à 24,7% du PIB enregistré au terme de l’exercice
2004.
4.3.35 La politique monétaire ne peut pas résoudre, à elle seule, tous les problèmes liés au
développement économique et social du Maroc. Des mesures appropriées doivent être prises au
niveau de l’économie réelle pour donner une assise plus solide et durable à la bonne tenue de
certains agrégats macroéconomiques. Le dialogue qui vient de s’instaurer entre les banques
commerciales et les PME pour une mutuelle compréhension des problèmes des uns et des autres, ce
qui devrait insuffler une nouvelle dynamique au développement de l’investissement et de l’emploi.
La résolution des problèmes liés au foncier et au financement des fonds propres que doit apporter
l’investisseur lui-même devrait permettre aux PME de bénéficier de plus de concours financiers
auprès des banques commerciales.
4.3.36 Par ailleurs, la libéralisation demande à être poursuivie dans les années à venir, en vue
d’obtenir des taux d’épargne et d’investissement plus conséquents. Les réformes doivent permettre
de traduire en réalité plus tangible le rôle de moteur du développement économique que les
autorités veulent faire jouer au secteur privé. Elles doivent être même amplifiées parce que le
système productif a besoin d’être plus compétitif dans la perspective de l’entrée en vigueur des
accords de libre échange que le Maroc a signés avec l’Union européenne, les Etats-Unis et certains
pays arabes.
4.3.37 L’exposition de l’économie marocaine, souvent fragilisée par les intempéries, aux
économies du reste du monde développé, plus performantes, sera une rude expérience si des
mesures adéquates ne sont pas prises dès maintenant. L’accord de libre échange maroco-américain
offre des atouts considérables aux exportateurs marocains de certains produits agricoles et textiles,
mais des mesures d’accompagnement s’imposent pour en tirer le meilleur profit. Il faudra par
exemple doubler le rythme des processus de restructuration et de ciblage des secteurs aptes à entrer
en compétition et intéresser le consommateur américain. Contrairement à l’accord avec l’UE signé
en 1995, et qui ne concernait que quelques produits, celui signé avec les Etats-Unis est un accord
d’ouverture globale comprenant tous les produits et caractérisé par la mention que : « il n’y a
aucune contrepartie d’aide qui va avec ». Pour preuve, l’ouverture récente des marchés occidentaux
aux produits textiles chinois a frappé de plein fouet l’industrie textile marocaine qui, en l’espace de
quelques mois (janvier-avril 2005), a perdu 30% de commandes. Cette situation a occasionné
l’arrêt de certains stands de production et des pertes d’emplois.
Impact socio-économique des programmes
4.3.38 Les résultats du premier programme d’ajustement structurel de type classique, initié par les
autorités marocaines en 1988, ont montré des insuffisances sur le plan social, avec la persistance de
poches de pauvreté touchant une fraction non négligeable de la population. Le programme
« Consolidation du PAS » mis en place en 1992 a essayé de corriger cette lacune en accordant une
plus grande attention au problème des inégalités sociales. Ce second PAS visait, entre autres,
l’instauration d’une plus grande justice sociale, à travers l’élaboration d’une stratégie de
développement social pour les ménages à revenu modeste et la réorientation des crédits au profit
des secteurs sociaux et de l’agriculture, afin d’atténuer davantage les inégalités sociales. La
première phase de la mise en œuvre de cette stratégie a été exécutée dans le cadre du programme de
priorités sociales (BAJ1) en 1996. Le BAJ1 vise la réduction de la pauvreté dans 14 provinces
parmi les plus défavorisées : accès à l’éducation de base, aux services sanitaires de base et
amélioration de l’offre d’emploi. L’évaluation de ses résultats est en cours d’élaboration avec le
concours du PNUD. En plus du BAJ1, d’autres initiatives ont été prises et mises en œuvre pour
améliorer l’emploi et réduire la pauvreté, notamment la création de l’Agence de promotion de
l’emploi, la mise en place du Fonds Hassan II dont un volet s’occupe de l’aide aux couches
déshéritées et la mise en œuvre du PAS-EAU qui prévoit la fourniture d’un accès durable à l’eau
17
potable, à des prix abordables et en quantité suffisante pour les populations rurales, avec l’objectif
d’atteindre 92% en 2007 contre 50% en 2002.
4.3.39 Une étude récente menée par des universitaires marocains a montré que le taux global de
pauvreté a baissé de 21% en 1984/85 à quelque 13% environ en 1990/91, c’est-à-dire à la fin du
PAS, mais est remonté à 19% en 1998/99. La pauvreté est un phénomène plutôt rural qu’urbain (en
1999, 66% de la population pauvre vivait en milieu rural)5.
4.3.40 Les performances sur le plan macroéconomique et social amènent à se demander le bienfondé de l’arrêt du processus d’ajustement structurel au Maroc. La consolidation du PAS n’a pas
été suffisante pour corriger tous les déséquilibres macroéconomiques du pays, notamment ceux des
finances publiques. Mais les autorités estiment qu’il fallait passer à un niveau supérieur, plus ciblé,
avec les ajustements sectoriels qui ont toujours des objectifs globaux similaires à ceux contenus
dans les PAS.
4.3.41 Les dispositifs de lutte contre le chômage ou de relance de l’emploi n’ont pas encore obtenu
de résultats significatifs. En effet, les initiatives prises pour réduire la pauvreté comme le BAJ1
(Education de base, santé de base et promotion nationale) ou le Fonds Hassan II (alimentation en
eau potable du monde rural et relance de l’emploi) contiennent certes des actions sociales très bien
ciblées, mais les résultats significatifs se font attendre : 12% seulement des ménages ruraux sont
desservis par le réseau d’eau potable en 2002. Le Maroc dispose de ressources financières
considérables, mais la persistance du taux de pauvreté actuel amène à se poser des questions sur la
pertinence de leur utilisation en matière de lutte contre la pauvreté.
4.3.42 Le taux de chômage au niveau national s’est élevé à 11,9% en 2003, en accroissement de
0,3 point de pourcentage par rapport à l’année 2002. Le taux de chômage urbain s’est légèrement
accéléré, passant de 18,3% en 2002 à 19,3% en 2003. Enfin, le taux de chômage des jeunes
diplômés est passé de 25,6% à 26,5% de 2002 à 20036. Les mesures prises pour la promotion de
l’emploi n’arrivent pas, pour le moment, à inverser cette tendance de manière significative.
4.4
Efficience
4.4.1 On constate une amélioration de la contribution moyenne de l’investissement brut à la
croissance économique réelle : 27% durant la période 1996-2003 contre -2,9% durant la période
1990-1995. Cette hausse résulte de l’amélioration de l’environnement juridique et réglementaire
des affaires et la consolidation de l’effort d’investissement de l’Etat depuis 1996. Une mutation
structurelle de l’investissement s’opère, caractérisée par une augmentation de la part de la
formation brute du capital fixe (FBCF) en matériel et outillage de 40,6% durant la décennie 80 à
49,5% pendant la période 1990-1995 et 50,3% durant la période 1996-2003 au détriment de la
FBCF en bâtiment et en travaux publics durant les mêmes périodes dont les parts baissent, pour le
premier, de 0,8% à 27,8% et 27,7%, et de 25% à 18,1% et 17,4% pour le second. Mais le
coefficient du capital a baissé comme l’indique l’évolution moyenne de l’ICOR7. Celui-ci est passé
de 2,6 unités de capital pour une unité de production durant la période 1990-1995 et à 5,6 durant la
période 1996-2003. Dans l’ensemble, il y a donc une baisse de l’efficacité économique dont les
explications peuvent être recherchées dans un manque de diversification du système productif.
5
Cf. « Suivi de la pauvreté au Maroc : Organismes et indicateurs », par Prof. Aziz AJBILOU, Equipe MIMAP-Maroc,
INSEA, Rabat
6
Cf. Rapport annuel présenté à sa Majesté le Roi, Bank El-Maghrib, Exercice 2003, Page 59
7
ICOR-Incremental Capital Output Ratio=Moyenne mobile sur 5 ans de la FBCF/moyenne mobile sur 5 ans de la
variation du PIB hors agriculture. La moyenne mobile a été introduite pour corriger les fluctuations erratiques du PIB
hors agriculture.
18
4.4.2 Naturellement, il reste difficile d’attribuer l’évolution de l’ensemble de ces agrégats aux
seules réformes mises en œuvre dans le cadre des programmes financés par la Banque et d’autres
bailleurs de fonds. L’évolution de l’économie marocaine au cours de la période sous revue procède
de la combinaison de plusieurs facteurs : les effets des réformes, les aléas climatiques (sécheresses,
tremblements de terre, attaques acridiennes mais aussi bonnes pluviométries, flambée des cours
mondiaux des produits pétroliers, baisse des cours du phosphate et produits dérivés).
4.4.3 Des progrès importants ont été enregistrés en matière de stabilisation macroéconomique
(croissance positive, inflation maîtrisée, compte courant positif) et de renforcement du caractère
libéral et concurrentiel du système productif. Mais la fragilité de ces performances doit être encore
soulignée, en raison de l’emprise du secteur agricole sur le reste de l’économie. Certes, le tourisme
et le secteur du textile essaient de donner un contenu à la diversification à l’économie, mais les
progrès réalisés dans ces secteurs doivent s’inscrire dans la durée.
4.4.4 Une autre approche permet de juger de l’efficience des programmes de réformes, à savoir la
manière dont ceux-ci ont été conduits et menés à bonne fin par le gouvernement. Globalement, les
réformes du système financier ont été bien gérées par la Direction du trésor et des finances
extérieures, avec l’appui déterminant de Bank Al-Maghrib. La coordination entre ces deux
organismes s’est déroulée de façon satisfaisante. Les objectifs initiaux des programmes ont été
adoptés et exécutés dans les délais, à l’exception de quelques petits retards qui n’ont pas eu de
conséquences graves sur l’achèvement des réformes.
4.4.5 Les fonds, l’expertise et le temps investis dans les différents PASFI ont donné les résultats
probants qui ont été analysés plus haut. Les budgets initialement prévus n’ont pas connu de
dépassements. Les fonds engagés sur la période 1992-2005, soit en 12 ans, ont été d’une rare
efficacité, car ils ont permis de transformer fondamentalement le paysage bancaire et ses règles de
fonctionnement. L’intervention de la Banque a surtout favorisé l’instauration de la concurrence
entre les établissements de crédit et la diversification des opportunités de financement des activités
économiques. Les banques privées sont plus saines, les banques publiques s’astreignent à des règles
de gestion de type privé, en vue d’accroître la rentabilité financière et économique de leurs
politiques de crédit.
4.5
Impact sur le développement institutionnel
4.5.1 La mise en œuvre des quatre programmes de réforme du secteur financier a contribué au
renforcement des capacités analytiques de l’administration marocaine en général, et de l’agence
d’exécution qu’est la Direction du Trésor, sans oublier la Banque centrale.
4.5.2 La mise en œuvre des réformes s’est traduite par une meilleure transparence des
intervenants dans le secteur financier qui se sont mis à niveau en matière comptable, managériale et
de contrôle. La plupart des banques remplissent les conditions de bonne gestion, d’organisation, de
transparence et de respect des règles prudentielles, conformément aux normes et standards
internationaux, notamment ceux de Bâle 1. Ces normes et standards sont relatifs au ratio de
solvabilité, au coefficient de division des risques, au déclassement et au provisionnement des
créances en souffrance, ainsi qu’au coefficient minimum de liquidité. En 2007, les banques qui ne
se seront pas alignées sur ces standards auront du mal à continuer d’exister en raison des exigences
de BAM La restructuration des banques à capitaux publics a permis de faire la lumière sur un
certain nombre de procédures qui n’étaient pas de nature à favoriser leur rentabilité.
4.5.3 Les nouveaux statuts de Bank Al-Maghrib ont consacré et renforcé son rôle de supervision
bancaire et son indépendance dans la conduite de la politique monétaire qui est désormais du
ressort du Conseil de la Banque. Ils ont aussi réduit le recours du Trésor aux concours financiers de
19
BAM, en limitant les avances de la Banque centrale à l’Etat à une facilité de caisse d’un montant
maximum de 5% des recettes fiscales. En outre, la nouvelle Loi bancaire en voie d’approbation par
le Parlement vise une plus grande libéralisation du secteur financier et le renforcement du caractère
universel des établissements de crédit. En effet, cette loi stipule (article 7) que les établissements de
crédit (banques et sociétés de financement) peuvent effectuer les opérations connexes à leurs
activités habituelles, telles que les opérations de change, les opérations sur or, métaux précieux, le
placement, la souscription de titres de créances négociables ou de tout produit financier, etc.8
4.5.4 La plupart des institutions bancaires et financières abordent maintenant la globalisation avec
plus d’aptitude relativement aux normes et standards internationaux. Le FMI a audité le Maroc sur
la base de ces normes et a demandé une diffusion régulière de ses statistiques pour des raisons de
visibilité. Des incitations financières ont été mises en place par l’Etat pour promouvoir le crédit
bancaire et soutenir l’investissement à travers des fonds spéciaux : fonds de garantie dans le secteur
du logement social, fonds de garantie pour le financement de la jeune entreprise, fonds de soutien
aux entreprises du secteur des textiles, fonds de soutien aux unités hôtelières, etc.
4.5.5 La Bourse des valeurs de Casablanca consolide sa place en tant que marché des valeurs
mobilières. La tendance baissière qu’a connue la bourse au cours des quatre dernières années s’est
inversée en 2003, l’indice MASI s’est apprécié de 32, 3% et le MADEX de 26,3%. Parallèlement à
l’appréciation des cours, la capitalisation boursière a marqué une progression de 32,5% pour
atteindre 115,5 milliards de dirhams en 2003. A ce niveau, elle a représenté 27,6% du PIB contre
23% au cours de l’année 2002.
4.5.6 Le Centre monétique interbancaire (CMI), créé à l’initiative des banques en février 2001,
centralise le traitement de tous les flux monétiques interbancaires nationaux et internationaux. A ce
titre, il gère l’ensemble les relations avec les commerçants affiliés aux réseaux de paiement par
cartes. En plus, il dispose d’une plate-forme informatique raccordée, d’une part, aux principaux
réseaux internationaux et, d’autre part, à toutes les banques pour le routage des autorisations et
l’envoi des fichiers de la compensation : c’est le Système interbancaire marocain de télécompensation et d’un certain nombre de centrales d’information, de gestion automatisée et de
rating des risques et des clients.
4.6
Durabilité
4.6.1 La durabilité des acquis des réformes du secteur financier réside dans la ferme volonté du
gouvernement à poursuivre et renforcer ces réformes. A cet égard, on ne note aucun fléchissement
dans l’engagement des autorités à faire du système financier le levier pour renforcer la
compétitivité de l’appareil productif et hisser le tissu économique à la hauteur des normes
internationales. Des réflexions et discussions sont en cours entre le gouvernement et ses partenaires
au développement (Banque mondiale et Union européenne), en vue de tracer les contours d’une
nouvelle génération de réformes du secteur financier.
4.6.2 La mise à niveau de l’économie a fait de la baisse des taxes à l’exportation et des tarifs
douaniers un processus incontournable. Le potentiel compétitif du Maroc est passé aux grilles de
l’analyse chaque année, et ce depuis 1994, comparativement à un échantillon de quinze pays pour
voir où en est l’appareil productif dans sa mise à niveau. Ces pays sont : l’Afrique du Sud,
l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Grèce, la Hongrie, l’Inde, l’Indonésie, la Malaisie, le Mexique, les
Philippines, la Pologne, le Portugal, la Thaïlande et la Turquie. En général, huit facteurs de
compétitivité sont examinés : dynamisme économique, dynamisme financier, dynamisme du
8
Cf. Projet de Loi N°34-03 relatif aux établissements de crédit et organismes assimilés, Le Premier Ministre,
Secrétariat Général du gouvernement, Royaume du Maroc, Rabat, 2003
20
marché domestique, commerce extérieur, ressources humaines, développement technologique,
infrastructures physiques et institutionnelles et climat de l’investissement9.
4.6.3 Cet examen périodique pousse les autorités à initier des réflexions autour des mesures à
entreprendre en vue de compléter, voire d’ajuster les dispositifs et les indicateurs mis en place. Il
permet de jauger la politique industrielle et d’identifier les contraintes du tissu industriel marocain
dont les PME/PMI constituent près de 90%. Il apparaît que certaines contraintes ont un caractère
récurrent : foncier, fiscalité, coût des facteurs de production et justice. Mais selon la Banque
mondiale, le Maroc compte parmi les pays faisant des efforts pour lever les contraintes. Le noyau
dur des contraintes signalées par les chefs d’entreprise est constitué par celles liées au poids de la
fiscalité, à la concurrence déloyale, à la pratique de la corruption et à la difficulté de faire valoir ses
droits légaux. L’enquête 2003 fait valoir un net relâchement des entraves liées, notamment, à la
lourdeur des procédures administratives et des procédures d’octroi de crédit.
4.6.4 Il apparaît aussi que ce n’est pas toujours le problème de financement qui se pose, mais
plutôt la fragilité des entreprises. La mise en place d’un fonds de restructuration financière est en
cours avec l’appui de la Coopération française pour corriger cette situation. Des études de potentiel
dans chaque secteur sont en cours pour voir dans quelle niche le Maroc pourrait se positionner avec
un avantage comparatif.
4.6.5 L’observation 2003 a donné les résultats suivants: d’une manière succincte, le Maroc s’est
situé dans la catégorie des :
1. Pays à résultats intermédiaires tranche supérieure pour le dynamisme financier,
le dynamisme du marché domestique, et le climat des investissements.
2. Pays à résultats intermédiaires tranche inférieure pour le dynamisme macroéconomique, les ressources humaines, le développement technologique et les
infrastructures physiques et institutionnelles.
3. Pays à résultats faibles pour le commerce extérieur.
4.6.6 Dans le classement des contraintes du secteur industriel, sur une échelle de 1 à 34, au titre
de l’année 2003, la lourdeur des procédures d’octroi de crédit apparaît au 13ème rang, et la lourdeur
des procédures bancaires liées au commerce international au 33ème rang. Bien qu’on ne puisse pas
établir une corrélation directe entre ce classement et la portée des réformes du secteur financier, on
peut conclure que les acquis de sa profonde transformation s’inscrivent dans la durée de manière
irréversible. Le meilleur gage de la durabilité des acquis des réformes est le fait que la volonté du
Maroc de mettre à niveau ses institutions financières ne faiblit pas, surtout qu’il a en ligne de mire
l’entrée en vigueur des accords de libre échange.
4.6.7 Les bonnes dispositions du secteur privé pour booster l’investissement et les conditions
créées par le gouvernement pour son épanouissement constituent un facteur de durabilité. La
nouvelle loi adoptée en 1995, relative à l’incitation à l’investissement et connue sous le nom de
« Charte de l’investissement » est venue mettre un terme à un ensemble de textes disparates,
régissant chacun un secteur d’activité particulier. Elle est basée sur trois principes essentiels : (i) la
généralisation des avantages à tous les investissements, quels que soient leur secteur et leur
localisation ; (ii) l’harmonisation des avantages fiscaux en les intégrant dans le droit commun, tant
lors de la phase de création d’une entreprise que lors de l’exploitation; et (iii) la simplification de
9
Cf. Observatoire de la compétitivité internationale de l’économie marocaine, Observation 2003, Rapport annuel,
OCIEM 2003, Ministère de l’Industrie, du Commerce et de la mise à niveau de l’économie, Royaume du Maroc.
21
leur octroi en supprimant le visa de conformité préalable qui alourdit la procédure et pénalise les
investisseurs.
4.6.8 Dans l’ensemble, les résultats économiques obtenus durant la période 1996-2004 sont
encourageants. Mais il ne s’agit pas d’acquis définitifs, en raison de l’exposition trop forte de
l’économie marocaine aux chocs exogènes qui n’ont pas souvent permis d’atteindre les objectifs
des plans de développement économique et social. La prise en compte de la réduction des disparités
économiques et sociales procède aussi de la durabilité, tant il est vrai que le chômage et
l’augmentation de l’exclusion sociale peuvent constituer un ferment propice aux risques
d’explosion sociale, préjudiciable au maintien de la durabilité des effets des programmes de
réformes.
4.7
Notation de la performance globale de la réforme du secteur financier
4.7.1 Les tableaux de notation de la performance figurent en annexe. La performance globale a
été jugée satisfaisante. Il en découle que la réalisation des objectifs et les résultats ont été
satisfaisants. L’efficience et l’impact sur l’appui institutionnel ont été également satisfaisants et ont
reçu la note 3. Malgré la durabilité des effets du programme, celle-ci présente des signes de fragilité
en raison de la domination qu’exerce l’agriculture sur l’économie du pays, une agriculture
fortement tributaire des aléas climatiques. Une diversification de l’appareil productif garantirait la
durabilité des acquis.
4.7.2 En d’autres termes, le paysage bancaire a fondamentalement changé, ainsi que les règles qui
président aux activités des banques. BAM qui coiffe celles-ci est de plus en plus indépendante dans
son rôle de supervision et de mise en œuvre de la politique monétaire.
4.8
Performance de l’Emprunteur
4.8.1 Dans l’ensemble, l’Emprunteur a réalisé une performance satisfaisante (note 3). La
préparation des programmes a été correctement faite, et l’exécution a été globalement satisfaisante
pour le PASFI-I, le PASFI-II, le PDEI et le PASF-IV. Des délais très importants ont été requis pour
le recrutement d’un Consultant et la réalisation des audits et des études actuarielles pour le
déblocage de la deuxième tranche du PDEI, tandis que le PASFI-II n’a rencontré aucune difficulté
majeure dans l’exécution des mesures, à l’exception de la condition relative à l’élimination du
Plancher des effets publics. Le PASFI-IV a fait l’objet d’une demande de dérogation concernant les
études sur la caisse de retraite, dérogation qui a été accordée par la Banque. D’une manière
générale, deux programmes n’ont pas fait l’objet de transmission régulière des rapports
d’avancement trimestriels (PASFI I) et des audits des comptes de prêts des programmes (PASFI
IV). En revanche, le PDEI a fait l’objet de deux rapports d’audit et d’un rapport d’achèvement de la
part des autorités. Mais il a été difficile de trouver des notes analytiques sur l’état de réalisation des
mesures des programmes. Concernant le PDEI, l’Emprunteur a exécuté l’ensemble des
conditionnalités du prêt. Concernant le PASF-IV en cours d’exécution, l’Emprunteur a
communiqué un Rapport d’avancement datant du 18 août 2004. Mais il connu un léger retard dû à
la non satisfaction de la mesure relative à la réalisation de l’étude sur les régimes de retraite pour le
décaissement de la deuxième tranche du prêt.
4.8.2 En règle générale, les actions ont été menées de manière satisfaisante par la Direction du
trésor et des finances extérieures et exécutées par BAM. Ces deux institutions disposent de
suffisamment de compétences techniques pour assurer de manière satisfaisante l’exécution des
programmes de réformes. L’environnement général a beaucoup contribué à rehausser les
performances de l’Emprunteur.
22
4.8.3 Enfin, il apparaît un problème de sauvegarde de l’information dans la mesure où
l’affectation d’un cadre ayant géré une phase du programme de réforme du secteur financier amène
parfois le nouveau titulaire à ne pas maîtriser les dossiers traités par son prédécesseur. Cette
situation rend difficile la traçabilité des projets achevés et la collecte des informations les
concernant.
4.9
Performance de la Banque
4.9.1 Sur la demande des autorités marocaines, la Banque mondiale a réalisé, en septembre 2000,
une Note de stratégie du secteur financier qui reflète une analyse synthétique du système financier
et identifie les domaines susceptibles de contribuer à son développement complet. Elle repose sur
l’état des lieux observé principalement au cours de l’année 1998. La Banque a préparé le
programme au siège du fait de la pertinence des documents sous-tendant la requête de financement.
Une mission d’évaluation, qui s’est basée sur les documents d’évaluation de la Banque mondiale,
n’a pas remis en cause les composantes du programme, ni le train de mesures à mettre en œuvre.
4.9.2 De fait, l’évaluation des programmes par la Banque a été facilitée dans l’ensemble par la
disponibilité des documents de la Banque mondiale, notamment la Note de stratégie du secteur
financier. Néanmoins, la mission d’évaluation a procédé à des discussions avec toutes les
institutions concernées, et cela lui a permis de conclure que le programme, tel qu’il est formulé par
le gouvernement, est bien conçu et les analyses des contraintes et des problèmes dans l’ensemble
correctement faites. La coordination avec les autres bailleurs de fonds, notamment la Banque
mondiale, s’est bien déroulée. Cette appréciation serait plus consistante si la Banque était présente
sur place comme la Banque mondiale.
4.9.3 La supervision a été satisfaisante, car la Banque a effectué des missions de suivi, des
missions de supervision financière et de revue à mi-parcours des différents PASFI, et a pu constater
que les justificatifs des décaissements étaient conformes aux accords de prêt et qu’il n’y avait
aucun obstacle majeur à l’achèvement des programmes dans les délais.
4.9.4 Par ailleurs, l’intervention de plusieurs bailleurs de fonds sur un même programme présente
l’avantage d’élargir la gamme des apports et des enrichissements des matrices. Par exemple, la
Banque a été à l’origine, dans le cadre du PASFI I, du changement du système de calcul du taux
débiteur maximum dans le système bancaire.
4.9.5 Durant la phase de conception du PDEI, la Banque a eu recours à l’assistance d’un
consultant et a bien coordonné ses activités avec la Banque mondiale. La performance de la Banque
a donc été jugée satisfaisante.
4.9.6 Les missions de suivi, de supervision financière, de revue à mi-parcours et d’achèvement
étaient bien étoffées et comprenaient en moyenne des équipes de deux experts chacune.
4.10
Les facteurs influençant l’exécution, la performance et les résultats
4.10.1 Bien que globalement satisfaisantes, les performances macroéconomiques du Maroc durant
la période 1996-2004 ont été largement affectées par des facteurs endogènes et exogènes qui ont
souvent fait peser des inquiétudes sur les chances de succès des programmes de réformes
économiques et sectorielles.
4.10.2 Les facteurs exogènes concernent principalement les sécheresses à répétition qui affectent
les résultats globaux des réformes, le secteur agricole comptant bon an mal an pour 12 à 17% du
PIB. Mais il convient d’y ajouter les tremblements de terre, l’invasion acridienne ainsi que les
23
fluctuations des prix des produits pétroliers dont le Maroc est grand consommateur et des prix du
phosphate dont il est exportateur. Un facteur endogène mérite une attention particulière : c’est la
réaction un peu timide du secteur privé en matière d’investissement dont le taux, bien qu’en hausse,
ne répond pas encore à l’élan que veulent lui donner les autorités pour hisser le taux de croissance à
un niveau capable d’agir significativement sur la pauvreté.
4.10.3 Il existe, enfin, des facteurs d’ordre psychologique, culturel et religieux dont on n’a pas
suffisamment tenu compte dans l’approche de certains volets des programmes de réforme,
notamment : la transformation de la structure de l’épargne (les ménages préfèrent les dépôts à court
terme aux placements à long terme, les premiers leur permettant à tout moment de disposer de leurs
revenus dès qu’ils le désirent) et l’assurance-vie (la religion musulmane n’incite pas à empiéter sur
un domaine aussi sacré que celui de la vie et de la mort généralement réservé à la volonté divine).
V.
CONCLUSIONS, ENSEIGNEMENTS ET RECOMMANDATIONS
5.1
Conclusions
5.1.1 Le Maroc s’est lancé dans une réforme fondamentale et d’une ampleur considérable avec le
programme d’ajustement du secteur financier. Les PASFI ont connu un franc succès grâce,
principalement, à (i) la volonté ferme du gouvernement d’opérer les réformes; et (ii) la forte
capacité institutionnelle du pays, la disponibilité des données statistiques et de certaines études, la
cohérence des interventions de la Banque avec les stratégies de développement définies dans les
différents plans quinquennaux, la coordination des interventions de la Banque avec celles de la
Banque mondiale. L’expérience demande cependant à être poursuivie à travers une nouvelle
génération de réformes du secteur financier que la Banque doit accompagner en offrant son
financement et son assistance technique. C’est un modèle de réussite qui mérite d’être cité en
exemple et que la Banque peut dupliquer ailleurs avec les ajustements nécessaires.
5.1.2 Les programmes de réformes du secteur financier ont dans l’ensemble atteint leurs objectifs,
particulièrement durant la période 1996-2004. En effet, le cadre macroéconomique a été stabilisé,
les équilibres macroéconomiques et financiers ont été rétablis et maintenus de manière durable.
Dans cette optique, des politiques vigoureuses ont été menées en matière budgétaire et monétaire et
ont conduit à la baisse de l’inflation, à la constitution d’un solde de la balance courante
structurellement positif, avec de larges excédents en 2001, 2002 et 2003. En outre, les réserves de
change se sont hissées à des niveaux élevés, couvrant 7 à 9 mois d’importation de biens et services
non facteurs.
5.1.3 Les performances économiques du Maroc sont dues à des résultats agricoles qui demeurent
tributaires des aléas climatiques, ainsi qu’à l’augmentation des transferts des MRE et aux recettes
provenant de l’industrie touristique. Il en résulte que les acquis de la stabilisation
macroéconomique et de la relance de l’économie demeurent fragiles. Il est donc nécessaire de
poursuivre et d’approfondir les réformes économiques et sectorielles pour donner une assise plus
solide aux acquis en diversifiant le tissu économique, en rendant l’appareil productif plus
compétitif, en transformant l’administration publique en une administration de développement et en
appuyant les investissements dans le secteur privé. C’est en s’engageant dans tous ces secteurs que
le Maroc pourra saisir les opportunités que lui offre le commerce international avec des chances de
succès. La Banque doit accompagner toutes ces réformes qui viendront renforcer la durabilité des
résultats positifs obtenus dans le cadre de la mise en œuvre des programmes de réforme du secteur
financier.
5.1.4 Le renforcement de la coopération avec le Maroc et du dialogue de politique économique,
en s’appuyant sur la pertinence et l’efficacité des interventions de la Banque, donnera encore des
24
résultats tangibles et durables dans les années à venir. La bataille contre la pauvreté est bien
engagée, mais elle n’est pas gagnée. Le défi d’une croissance forte et durable est complexe et
difficile à relever. Pourtant, c’est la création de richesse et sa répartition équitable supportée par des
politiques sociales appropriées qui permettront de gagner la victoire finale contre la pauvreté.
5.1.5 Ce que recherchait la Banque en appuyant les réformes dans le secteur financier, c’était de
contribuer efficacement à la modernisation et au renforcement des assises institutionnelles et
réglementaires du financement de l’économie. Ce résultat a été atteint avec la nouvelle Loi
bancaire, les nouveaux statuts de BAM, la libéralisation des taux d’intérêt, la déspécialisation et le
décloisonnement des établissements de crédit.
5.2
Enseignements
5.2.1 La volonté politique des autorités d’un pays et le soutien des principaux partenaires au
développement sont nécessaires à la réussite des programmes de réforme de grande envergure tels
que les PASFI (paragr. 1.2.1).
5.2.2 Les lenteurs dans la privatisation de certaines banques publiques freinent la dynamique des
réformes dans le secteur financier et ne permettent pas au secteur privé de jouer un rôle plus
important dans le paysage bancaire marocain. (4.3.34).
5.2.3 Les performances d’un programme sont aussi fonction de la capacité institutionnelle du
pays et du climat des affaires. L’une des clés du succès des PASFI réside dans la grande capacité
institutionnelle et la grande expertise dont l’organe de gestion (la Direction du trésor et des finances
extérieures) et la principale institution, objet de la réforme (Bank Al-Maghrib), ont fait preuve dans
la mise en œuvre et le suivi des programmes (4.8.2).
5.2.4 La promotion de l’épargne institutionnelle est encore limitée à cause des difficultés que
rencontrent les compagnies d’assurance dans la mobilisation de ressources longues et du retard
qu’accuse la réforme des systèmes de retraite (4.10.4).
5.2.5 Les réformes dans le secteur financier sont nécessaires, mais pas suffisantes, pour
l’accroissement de l’investissement privé dans les secteurs productifs. L’absence de la Banque dans
l’appui direct au secteur privé constitue à cet égard un manque considérable (4.3.36).
5.2.6 Le cofinancement d’un programme de réforme présente l’avantage de donner l’occasion à
chaque bailleur de fonds d’enrichir la matrice avec des actions complémentaires. La Banque et la
Banque mondiale ont donné la preuve de cette complémentarité dans le financement des PASFI
(4.9.4).
5.3
Recommandations
A l’attention du Gouvernement
•
La volonté politique du gouvernement ne doit pas connaître d’inflexion dans l’exécution des
volets du programme non encore achevé, notamment la privatisation des banques qui sont
encore dans son portefeuille, l’adoption par les deux chambres du Parlement des textes de lois
relatifs aux statuts de BAM et à la Loi bancaire avant l’achèvement du PASFI-IV.
•
Le désengagement de l’Etat des banques publiques doit se poursuivre, afin de permettre aux
opérateurs privés d’être plus présents dans le secteur financier aussi bien en tant que
propriétaires de banque que clients des banques.
25
•
Le gouvernement doit accélérer l’étude sur les régimes de retraites pour prévenir des
difficultés plus importantes dans le futur en matière de prise en charge des retraités qui,
aujourd’hui, augmentent plus rapidement que le nombre de cotisants.
•
Avec la modernisation de plus en plus marquée de la vie économique, le gouvernement doit
poursuivre la réforme du secteur des assurances, notamment la branche vie qui présente
l’avantage de mobiliser des ressources longues, en vue du financement des investissements
dans les secteurs productifs.
•
Le gouvernement doit poursuivre ses efforts de modernisation des autres compartiments de
l’économie pour accompagner les succès des réformes dans le secteur financier, notamment
en approfondissant l’assainissement du climat des affaires, la réforme du cadre juridique,
celle du foncier, etc.
A l’attention de la Banque
•
La Banque doit poursuivre et approfondir le dialogue de politique économique, en
l’occurrence en ce qui concerne le désengagement de l’Etat des banques et des institutions
financières, la réforme des régimes de retraites, le développement de l’assurance-vie.
•
Pour gagner en efficacité, la Banque doit être présente au Maroc à travers un bureau de
représentation. Cela faciliterait justement le dialogue de politique avec les autorités
marocaines, et la coordination de ses interventions avec celles des autres bailleurs de fonds,
notamment la Banque mondiale et l’Union européenne toutes deux présentes sur le terrain.
•
La Banque doit apporter un appui direct au secteur privé par le biais du Guichet privé, ce qui
complèterait avantageusement ses interventions dans le secteur financier.
Annexe 1
Page 1 sur 2
Royaume du Maroc
Programmes de réforme du secteur financier (PASFI)
Matrice des recommandations
Principales constatations et
conclusions
Recommandations
Responsabilité
Les programmes ont été formulés en
tenant compte du contexte sociopolitique (Gouvernement composé de
plusieurs partis politiques) et de
l’environnement économique
Les programmes cadrant bien avec
les besoins du moment, il n’y a
aucune recommandation
particulière
Gouvernement
Les partenaires sociaux ont été bien
associés à la formulation des
programmes de réforme du secteur, en
l’occurrence la Confédération
Professionnelle des Entreprises du
Maroc (CGEM) et le Groupement
Professionnel des Banques du Maroc
(GPBM)
Leurs intérêts ont été pris en
compte, cette approche
participative doit être maintenue
dans les programmes futurs
Gouvernement
Globalement, l’exécution des
programmes n’a souffert d’aucun facteur
de blocage, à l’exception du retard
apporté au décaissement du PASFI IV,
qui a été rapidement résolu
Les règles et procédures de la
Banque ont été respectées, bien
que certaines difficultés aient été
rencontrées dans ce domaine
Gouvernement
Les rapports d’avancement et d’audit des
comptes des programmes, pour certaines
phases, n’ont pas été produits et envoyés
à la Banque
Veiller au respect de la fourniture
de ces documents qui permettent
d’assurer un suivi régulier
Gouvernement
Le suivi de l’exécution des programmes
par la Banque a été satisfaisant
Cet exercice doit être poursuivi
pour les programmes en cours
Banque (Départ. Opérations)
Renforcer le cadre macroéconomique et financier
Gouvernement
Formulation et bien-fondés de
programmes
Exécution des programmes
Evaluation des performances des
programmes
Les bons résultats macro-économiques
obtenus demeurent fragiles en raison de
la dépendance de l’économie de
l’agriculture, elle-même tributaire des
aléas climatiques
Annexe 1
Page 2 sur 2
Principales constatations et
conclusions
Recommandations
Responsabilité
Le secteur industriel connaît des
contraintes l’empêchant de se développer
correctement (poids de la fiscalité,
concurrence déloyale, corruption et
problèmes juridiques)
Lever les contraintes
progressivement
Gouvernement
L’agriculture souffre des aléas
climatiques et ses contre-performances
rejaillissent sur les performances de
l’économie
Trouver des alternatives à la
prédominance de l’agriculture
Gouvernement
Coordonner les nombreuses
initiatives et renforcer la lutte
contre la pauvreté en étendant les
services sociaux de base aux
couches démunies
Gouvernement
Un effort doit être fait pour
corriger cet état de fait
Banque
Un assouplissement des procédures
éliminerait certains points de retard
Banque
Des instruments financiers doivent
être mis en place pour permettre à
la Banque d’intervenir dans ces
secteurs
Banque
Il y a également une absence notoire de
la Banque dans l’appui au secteur privé
Une réflexion doit être menée sur
la pertinence des interventions de
la Banque en faveur du secteur
privé
Banque (Guichet Secteur
Privé)
La réalisation d’études préliminaires
avant l’évaluation des programmes de
réformes aiderait à l’exécution sans àcoups de ces réformes
Un engagement de la Banque dans
cette direction serait bien apprécié
par l’Emprunteur
Banque
Il n’existe pas de récapitulation générale
des prêts de la Banque qui ferait ressortir
un solde global permettant de connaître
le niveau des décaissements
Un tel instrument de contrôle
devrait être mis en place, ce qui
permettrait à l’Emprunteur d’avoir
une idée de sa capacité
d’absorption
Banque
Evaluation des performances des
programmes
La pauvreté persiste malgré les
nombreuses initiatives prises pour la
ramener à des proportions acceptables
L’assistance technique est absente de
l’assistance de la Banque
Les règles et procédures de la Banque
sont marquées par une certaine rigidité
Il y a une absence de la BAD dans le
financement des infrastructures,
notamment les autoroutes
Annexe 2
Page 1 sur 5
Royaume du Maroc
Programmes de réformes du secteur financier
Rapport d’évaluation de performance des programmes
Notation de l’évaluation de performance
N°
1
i)
Indicateurs
Evaluation de la pertinence et qualité à
l’entrée
Cohérence avec la stratégie de développement
du pays
Note
(1à 4)
Observations
3
Les programmes répondaient aux orientations de la
stratégie de développement économique et social
du pays : croissance forte et durable et
compétitivité de l’économie
Les programmes répondaient au souci de la
Banque d’appuyer et accompagner le
gouvernement dans sa politique de réformes
Les politiques d’ajustement structurel étaient
justifiées eu égard au souci du gouvernement de
rétablir les équilibres macroéconomiques et
financiers et de relancer l’économie dans le cadre
de la loi du marché
Les programmes de réformes sectorielles,
notamment dans le secteur financier, allaient
toutes dans le sens de la mise à niveau de
l’économie avec en ligne de mire l’entrée en
vigueur de l’accord d’association avec l’Union
européenne en 2012
La réforme du secteur est en cours ; elle vise à
faire de l’administration une administration de
développement et à réduire le poids de la masse
salariale
Malgré les nombreux dispositifs pris en vue de la
réduction de la pauvreté, les résultats ne sont pas
probants, les inégalités sociales s’étant aggravées
En dépit des mesures prises pour réduire la
pauvreté et le chômage, l’emploi n’a pas pris un
élan convaincant, le chômage frappant de plus en
plus les jeunes diplômés et les femmes
ii)
Cohérence avec la stratégie d’assistance de la
Banque
3
iii)
Politique macro-économique
3
iv)
Politique sectorielle
3
v)
Réforme du secteur public
2
vi)
Réduction de la pauvreté
N/A
vii)
Aspects sociaux et égalité des sexes
N/A
viii)
ix)
Questions d’environnement
Développement des ressources humaines
N/A
3
x)
Développement institutionnel
3
xi)
Qualité à l’entrée (dont complexité, risques, etc.
2
2
Réalisation des objectifs et Résultats
(Efficacité)
Politiques d’ajustement structurel
- Stabilisation du cadre macro-économique
3
- Croissance
2
i)
La participation des cadres des ministères
intéressés par les programmes de réformes du
secteur financier a contribué au renforcement de
leurs capacités
Le Maroc dispose déjà d’une administration dont
les cadres sont très qualifiés. La mise en œuvre des
PASFI a contribué au renforcement des capacités
analytiques de l’administration en général, et de la
Direction du Trésor en particulier
Les rapports d’évaluation étaient de bonne qualité,
les risques étaient très réduits en raison de la
volonté du gouvernement de mettre en œuvre les
réformes
Les équilibres macroéconomiques ont été rétablis
et stabilisés
A la suite de PAS, la progression du PIB n’a pas
dépassé 4% à l’exception d’un pic de 11,6% en
Annexe 2
Page 2 sur 5
N°
Indicateurs
Note
(1à 4)
Observations
1994. Le taux du PIB devrait se hisser à 5% au
moins
ii)
iii)
3
Réformes du secteur financier (Principaux
résultats
3
Déspécialisation des banques, dynamisation des
marchés des capitaux. Le taux d’inflation est
inférieur à 2% ; l’épargne institutionnelle est en
progression ainsi que l’investissement; le solde de
la balance des paiements courants est devenu
structurellement positif, les IDE sont en
progression sous la poussée des privatisations ;
cependant, la balance commerciale et le budget
national sont déficitaires.
Tous ces acquis laissent à penser que la réforme du
système bancaire et financier a été globalement
satisfaisante
- Gestion de la dette
2
La gestion active de la dette extérieure a permis de
la contenir dans des proportions acceptables
- Législation du travail
N/A
- Politiques d’acquisition de biens et services
N/A
Objectifs physiques (produits/résultats)
s.o.
Efficience
- Efficacité économique
- Taux de rentabilité financière
Estimation à l’évaluation
Réestimation à l’achèvement
4
2
La contribution moyenne de l’investissement brut
à la croissance économique réelle s’élève à 27%
durant la période 1996-2002 contre 2,9% durant la
période 1990-1995. Mais le coefficient du capital a
baissé, passant de 2,6 unités de capital pour une
unité de production de 1990-1995 à 5,6 durant la
période 1996-2003. Naturellement, il est difficile
d’attribuer cette évolution aux seules réformes du
secteur financier
s.o.
Impact sur le développement
institutionnel
- Institutions bancaires et financières
3
- BAM
3
Les banques et les institutions financières
se sont mises à niveau en matière de
comptabilité, managériale et de contrôle.
Les statuts de BAM ont été approuvés, la
nouvelle Loi bancaire est en cours
d’approbation au Parlement,
indépendance et rôle de supervision de
BAM approuvés
Le Trésor se refinance moins auprès de la
Banque centrale, mais plutôt sur le marché
financier
Annexe 2
Page 3 sur 5
N°
Indicateurs
Note
(1à 4)
Observations
- Bourse des Valeurs
3
La Bourse des Valeurs de Casablanca est
mieux structurée et réglementée et la
capitalisation boursière s’est renforcée
pour atteindre 27,6% du PIB en 2003
contre 23% en 2002
- Centre monétique interbancaire (CMI)
3
Le CMI permet la centralisation de tous
les flux monétaires interbancaires
nationaux et internationaux.
5
i)
Durabilité
Volonté et engagement des autorités
marocaines
3
ii)
Mesure du potentiel compétitif de
l’industrie
3
iii)
Développement du secteur privé
2
iv)
Réduction de la pauvreté
2
v)
Résistance aux facteurs endogènes et
exogènes
1
Le gouvernement fait du secteur financier
le levier pour renforcer la compétitivité
des entreprises
Chaque année l’OCIEM fait une
évaluation de la compétitivité de
l’économie marocaine par rapport à un
ensemble de quinze pays dont le Portugal
et la Grèce
Le secteur s’organise graduellement pour
jouer le rôle que les autorités attendent de
lui (dialogue avec les banques); et les
conditions créées par le gouvernement
pour son épanouissement constituent un
facteur de durabilité (Charte de
l’investissement, baisse sensible de la
pression fiscale, etc.)
La prise en compte de la réduction des
disparités économiques et sociales
procède aussi de la durabilité en ce sens
que le chômage et l’augmentation de
l’exclusion sociale peuvent constituer un
ferment propice aux risques d’explosions
sociales préjudiciables au maintien de la
durabilité des effets des programmes de
réformes
L’économie marocaine est très sensible à
l’évolution versatile de l’agriculture qui a
un impact déterminant sur le reste de
l’économie ; de même, les chocs exogènes
sont imparables
6
Evaluation globale
I. Qualité de la préparation
i) Contrôle, participation des bénéficiaires
3
Avec l’appui de la Banque mondiale, le
Maroc a réalisé en 1990 une étude
préparatoire des réformes du secteur financier.
Le gouvernement a joué un rôle de catalyseur
et de direction dans la préparation des
programmes, mais il a associé les banques et
le patronat, donc les principaux acteurs
concernés
Annexe 2
Page 4 sur 5
N°
Indicateurs
Note
(1à 4)
Observations
ii) Engagement du gouvernement
3
L’engagement et la détermination du
Gouvernement ont été effectifs
iii) Politiques macroéconomiques et
sectorielles
3
La réforme du système financier a eu des
répercussions positives sur le cadre
macroéconomique et les autres secteurs
L’agence d’exécution a été mise en place
(Direction du Trésor)
iv) Dispositions institutionnelles
2. Qualité d’exécution
7
i) Affectation du personnel adéquat
3
Le personnel affecté à la gestion du
programme était à la hauteur de sa tâche
ii) Performance de gestion des organes
d’exécution
2
La performance de l’organe de gestion a été
satisfaisante, en dépit de la non transmission
du rapport d’avancement et d’audit au cours
de l’une des phases du programme
iii) Utilisation de l’assistance technique
1
Il n’y a pas de composante assistance
technique prévue dans le programme
iv) Respect des calendriers et des coûts
3
Les différentes phases se sont déroulées
normalement, les calendriers ont été
globalement respectés et les coûts n’ont pas
débordé
Performance globale
3
La performance globale peut être qualifiée
de satisfaisante tant les réformes ont
changé le paysage bancaire du pays
Performance de l’Emprunteur
3
Au stade de l’identification
i) Conformité des programmes avec la
stratégie de développement du
gouvernement
3
ii) Participation du
gouvernement/bénéficiaires
3
iii) Engagement du gouvernement
Au stade de l’exécution
3
3
Les programmes de réforme du secteur
financier sont conformes aux stratégies
arrêtées dans les différents plans de
développement économique et social
Les responsables marocains ont discuté du
contenu des différentes phases des
réformes avec la Banque mondiale qui a
d’ailleurs fait une Note de stratégie du
secteur financier
L’engagement du gouvernement n’a
jamais faibli
Annexe 2
Page 5 sur 5
N°
Indicateurs
i) Performance de gestion
9
Note
(1à 4)
Observations
3
Les organes de gestion du programme ont
globalement bien rempli leur mission en
raison de l’existence de fortes capacités
institutionnelles
Les programmes ont été exécutés sans
dérapages graves, à l’exception de
quelques retards sans effet sur les
opérations
On note une certaine insuffisance dans
l’élaboration et la transmission des
rapports d’exécution et d’audit
ii) Respect du calendrier
3
iii) Adéquation du suivi-évaluation
2
Performance de la Banque
- Au stade de l’identification
2
La Banque n’a pas pris d’initiative dans
l’identification des programmes ; son
intervention a suivi celle de la Banque
mondiale
- Au stade de la préparation
2
La Banque n’a pas procédé à une
préparation spécifique des programmes.
Elle ne s’est impliquée que lorsque les
autorités ont sollicité sa contribution au
financement des programmes
- Au stade de l’évaluation
3
Dès qu’elle a été saisie, la Banque a
procédé à une évaluation sur la base des
documents d’évaluation de la BIRD, mais
n’a pas remis en cause les composantes
des programmes ni les mesures à mettre
en œuvre. Son intervention a été alors très
active
-Qualité de la coordination avec les
autres donateurs
3
La Banque a coordonné ses activités avec
celles de la Banque mondiale de manière
satisfaisante
-Au stade du suivi évaluation
3
La Banque a effectué des missions de
suivi, de supervision financière, de revue
à mi-parcours et d’achèvement avec des
équipes bien étoffées
Annexe 3
Page 1 sur 2
FACTEURS INFLUENÇANT LA PERFORMANCE ET LES RESULTATS
Facteurs
1. Echappant au
contrôle des
autorités
1.1 Prix du marché
mondial du pétrole
Substantiel
1.2 Evènements
naturels
X
Partiel
1.5 Instabilité
socio-politique
interne et régionale
X
NA
2. Relevant de
l’autorité de
l’Etat
2.1 Politiques
X
macroéconomiques
X
2.3 Engagement du X
gouvernement
3. Relevant de la
compétence de
l’organe
d’exécution
3.1 Gestion
X
X
Remarques
Les cours mondiaux du
pétrole ont un impact
déterminant
Les aléas climatiques
affectent gravement les
performances de
l’agriculture, et du coup,
celles de toute
l’économie
X
2.4 Capacité
administrative
NA
X
1.3 Performance
de la Banque
1.4 Guerre civile
2.2 Politiques
sectorielles
Négligeable
Il n’ y a pas eu de guerre
civile
Les évènements de Casa
ont eu un effet négatif
sur l’industrie du
tourisme
Les PAS ont permis la
stabilisation du cadre
macroéconomique
Des programmes de
réformes sectorielles ont
été engagés pour rendre
l’économie compétitive
Le gouvernement a
collaboré étroitement
avec les bailleurs de
fonds et a œuvré pour la
réussite des programmes
Le gouvernement a fait
preuve de compétence et
d’expérience dans
l’exécution des
programmes
Malgré la non fourniture
de certains rapports sur
Annexe3
Page 2 sur 2
Facteurs
3.2 Utilisation de
l’assistance
technique
3.3 Suiviévaluation
Substantiel
X
3.4 Participation
des bénéficiaires
X
3.5 Calendrier
d’exécution
X
Partiel
Négligeable
NA
Remarques
l’exécution, la gestion
des programmes a été
satisfaisante
Le suivi-évaluation a été
bien mené par la Banque
qui a fait des missions
de supervision tout le
long de la vie des
programmes
Les bénéficiaires ont
associés à l’élaboration
des mesures de
réformes, en
l’occurrence la
Confédération Générale
des Entreprises du
Maroc et le Groupement
Professionnel des
Banques du Maroc
Le calendrier
d’exécution n’a souffert
d’aucun retard pouvant
compromettre la bonne
fin des mesures
Annexe 4
Annexe 5
Annexe 6
Page 1 sur 2
Royaume du Maroc
Matrice actualisée du Programme d’Ajustement du Secteur Financier (PASFI – II)
HIERARCHIE DES OBJECTIFS
OBJECTIF GLOBAL
1. Etablir les bases d’une économie
compétitive et de plein emploi
INDICATEURS OBJECTIVEMENT
VERIFIABLES
CONSTATE
(en % du PIB)
1.1 le taux d’investissement passera de 22%
en 96 à 22,8% en 97
1..2 la croissance du PIB non agricole en
termes réels atteindra respectivement 3,2%
et 3,6% en 1996 et en 1997
1.3 le déficit courant sera de 2,9% en 1996
et 2,8% en 1997
1.4 le déficit budgétaire diminuera de 0,5%
chaque année pour atteindre 2,5% en 1997
1.5 l’épargne nationale atteindra 20% du
PIB en 1997
1.1 Taux de 20% en 1996
1.1 la part du secteur privé dans le FBCF
passera de 14,3% en 96 à 15% en 97
1.2 l’évolution de M2/PIB en 96 et en 97
1.1 Non disponible, mais globalement
de 20% en 1996
1.2 En baisse, à 62% du PIB en
septembre 1996
1.1 Taux moyen pondéré annuel des
emprunts du Trésor comparé au taux moyen
pondéré annuel du marché monétaire
1.2 Le marché d’adjudications des bons du
Trésor couvrira au moins 70% des besoins
du Trésor en 97
1.3 Trois SVT au moins interviennent sur le
marché des adjudications des BDT
1.1 Réduction de l’écart
2.1 Le nombre d’intervention augmentera
de trois (3) unités en 96 et deux unités en 97
2.2 Cinq sociétés émettront des billets de
trésorerie en 96 et dix en 97
2.3 Structure des taux d’intérêt différenciés
2.1Réalisé en 96
3. Le marché financier fonctionne dans un
cadre institutionnel renforcé et offre des
instruments financiers variés
3.1 Dix nouvelles sociétés cotés en 97
3.2 La capitalisation boursière atteindra
17% du PIB en 97
3.3 Le délai de règlement/livraison sera en
97 de 48 heures à partir de l’exécution de
l’ordre
3.1 Sans objet
3.2 Capitalisation boursière de 23% du PIB
en 1997
3.3 Sans objet
4. Le secteur financier national est intégré
aux marchés internationaux des capitaux
grâce à la création d’un marché des changes
4.2 Les règles prudentielles applicables sont
fixées et la Banque Centrale a renforcé ses
contrôles
4.1 Les ressources extérieures mobilisées
par le secteur privé atteindront 7,2 milliards
de DH en 1996 et 7,8 milliards de DH en 97
4.2 BAM contrôlera une fois tous les deux
ans chaque banque et les principales
sociétés de financement. CDVM contrôlera
les sociétés de bourse et les OCPVM à
travers ses visas
4.3 Les produits de leur privatisation
constitueront des recettes budgétaires en 96
4.1 Non disponible
OBJECTIF DU PROJET
1. Pouvoir financer le secteur privé avec des
instruments financiers variés dans un
système libéralisé
Réalisations :
1. le Trésor finance ses besoins aux
conditions du marché
2. Le marché monétaire est devenu
significatif
4.3 La BCP, la BNDE et le CIH sont
privatisés
1.2 Croissance entre 2% et 3% en 1996 du
PIB non-agricole
1.3 Déficit limité à 1,2% en 1996
1.4 Estimé entre 2,5% et 3% en 1996
1.5 Chiffre non disponible, forte
progression de la capitalisation boursière
1.2 Pas atteint
2.2 Pas obtenu
2.3 Oui
4.2 Ce rythme n’est pas encore atteint
CDVM est opérationnel
Pas réalisé
Annexe 6
Page 2 sur 2
HIERARCHIE DES OBJECTIFS
INDICATEURS OBJECTIVEMENT
VERIFIABLES
Activités (Composantes)
1. Financement du Trésor
1.1 Réduire à 15% avant fin 95 puis
éliminer en 1996 le plancher d’effets
publics
1.2 Emettre une circulaire relative aux
adjudications des bons du Trésor prévoyant
leur négociabilité
1.3 Mettre en place un programme de
formation en gestion de la dette
Ressources
2. Contrôle indirect de la monnaie
2.1 Fixer les conditions d’intervention de
BAM sur le marché monétaire
2.2 Eliminer le plafond des taux d’intérêt
débiteurs
2.3 Autoriser l’émission de titres de
créances négociables (TCN)
3. Développement du marché financier
3.1 Publier les textes de la Bourse des
Valeurs
3.2 Approuver le plan comptable des
OPCVM
3.3 Présenter le projet de loi sur les sociétés
anonymes à la Chambre des représentants
3.4 Eliminer la garantie de l’Etat donnée
aux émissions obligataires des entreprises
publiques
3.5 Modifier le niveau des commissions de
courtage et publier les transactions de la
Bourse de Casablanca
3.6 Réaliser une étude sur le développement
de l’épargne institutionnelle et élaborer un
plan d’action
3.7 Plan d’action/Créer un dépositaire
central
4. Création d’un marché des changes et
supervision bancaire
4 .1 Publier les mécanismes de
fonctionnement du marché des changes
4.2 Publier les normes comptables relatives
au traitement des opérations de change
4..3 Privatiser la BCP, la BNDE et le CIH
4.4 Harmoniser progressivement les règles
prudentielles des banques et des OFS
4.5 Renforcer la supervision bancaire
(en millions de DH)
1995 1996 1997
Cap. Monet. 5331 5764 6068
Fac. FMI
-861 -423 0
Gap fin. -5112 -3113 -2855
BIRD
1261 841 0
BAD
-/1180 787
Gap résid. -3851 -1092 -2068
PRC
3851 1092 2068
CONSTATE
1.1 PEP ramené à 10% en septembre 1996
et sera éliminé dans le budget 1997-98
1.2 Fait et textes publiés
1.3 Réalisation partielle
2.1 Fait
2.2 Fait
2.3 Fait
3.1 Fait
3..2 Fait
3..3 Fait
3.4 Fait
3..5 Fait
3. 6 Fait
3.7 Fait
4.1 Fait
4..2 Fait
4..3 Différé
4.4 Fait
4.5 En cours
Annexe 7
Page 1 sur 3
Royaume du MAROC
Cadre logique du programme de développement de l’épargne institutionnelle (PDEI)
Indicateurs objectivement vérifiables
Hiérarchie des Objectifs
Prévision
Réalisation
Moyens de Vérification
Hypothèses
importantes/Risque
s
OBJECTIF SECTORIEL
Développement des
financiers renforcé
marchés
OBJECTIFS DU PDEI
1.
Epargne
institutionnelle
augmentée
Flux de ressources financières
non bancaires augmentées
Compte nationaux
Rapports annuels de la
BAM
1.1 Ratio de l’épargne
institutionnelle (flux) sur le
PIB augmenté de 3,2% en
1996 à 4% en 1998.
Le
ratio
de
l’épargne
institutionnelle (flux) sur le PIB
a atteint 5% en 1998 et 4% en
1999.
2. Marché financier compétitif
promu
2.1 Ratio
des nouvelles
émissions de titres (y compris
TCN) sur le flux net des
crédits bancaires augmente de
42,9% en 1996 à 45% en
1999.
Le ratio des nouvelles émissions
de titres (y compris TCN) sur le
flux net des crédits bancaires
s’est établi à 47% en 1998 et
72% en 1999.
3.Viabilité des systèmes
retraite améliorée
3.1 Etudes actuarielles et
audit financier des régimes de
retraite complétés.
Le Rapport de synthèse des 10
études actuarielles sur les 4
principaux régimes et 6 régimes
internes, validé par le comité de
suivi en juin 2000 et transmis à
la Banque en juillet 2000.
de
Rapports de la BAM
et du
Ministère des Finances
Rapport BAM
Rapport
de
synthèse
préparé par le Comité de
suivi.
Poursuite de la mise
en œuvre
des
réformes dans le
secteur
Fort engagement du
Gouvernement
à
mettre en œuvre les
réformes.
Bonne
discipline budgétaire
Stabilité
économique
macro-
Bon engagement du
Gouvernement
Réalisations du programme
1. Secteur des assurances assaini
et compétitif
2. Marché des capitaux amélioré
1.1. Code des assurances
satisfaisant pour la Banque
adopté par le Conseil du
Gouvernement avant la mise
en vigueur du prêt
Une version initiale a été
présentée
au
Conseil
du
Gouvernement en mai 1998.Une
deuxième version excluant la
clause de marocanité du capital
est repassée au Conseil du
Gouvernement en avril 2001 et
au Conseil des ministres en juin
2001.
Rapport du Conseil du
Gouvernement
Bon engagement du
Gouvernement
1.2. Convention entre le
Ministère des Finances et les
représentants du secteur des
assurances portant sur la
libéralisation
des
tarifs
d’assurance avant l’an 2001.
La loi sur la liberté des prix et la
concurrence adoptée le 5 juin
2000 conduit de facto à une
libéralisation
des
tarifs
d’assurance à compter du 1er
juillet 2001, à l’exception de
l’assurance
pour
la
responsabilité civile automobile
qui représente39% du marché
des primes.
Rapport de la DAPS
Bonne adhésion de
l’industrie
des
assurances et des
consommateurs.
1.3 Arriérés des compagnies
d’assurances liquidées réglées
conformément
au
plan
convenu avec la Banque.
L’indemnisation des sinistres est
en cours. Les provisions
mathématiques des contrats –vie
et des accidents du travail sont
couvertes à 100% ; les autres
sinistres sont indemnisés à 50%,
l’Etat finançant l’insuffisance
d’actifs.
Rapport de la DAPS et de
la direction du budget
Appui financier des
bailleurs de fonds
2.1 Projet de loi sur la gestion
des fonds pour compte de
tiers élaboré.
Le projet de loi, élaboré par le
Ministère des Finances, n’a pas
fait l’objet de consultations avec
les professionnels (situation à
juin 2002).
Rapport du Ministère des
finances.
Bonne adhésion des
partenaires sociaux.
2..2 Projet de loi sur la
Adopté par le Parlement en juin
Rapport du Gouvernement.
Annexe 7
Page 2 sur 3
titrisation
/marché
hypothécaire adopté par le
Conseil du Gouvernement.
1998. promulgué le 25 août
1999.
2.3 Projet de loi portant
création
des
OPCVM
monétaires préparé
Le projet de loi modifiant le
dahir relatif au OPCVM
permettant
la
création
d’OPCVM monétaires a été
adopté par le Parlement.
Rapport du Ministère des
Finances.
3. Réforme des systèmes de
retraite
3.1 Rapports des études
actuarielles et des audits
financiers et des régimes de
retraite produits.
Rapport de synthèse des études
actuarielles élaboré en
juin
2000.
Rapports
du
Comité
technique de la supervision
des études actuarielles.
Rapport de la DAPS.
4. Rôle et relations de la CDG
avec la CNSS et la CEN
modifiés.
4.1 OPCVM séparés pour les
fonds de la CNSS et la CEN
créés.
Le FCP « CDG SECUR » dédié
à la CNSS et la SICAV « CDG
BARID »dédiée à la CEN créés
en 1997.
Rapport de la CDG, de la
CNSS et de la CEN.
4.2 Taux d’intérêt administrés
sur les dépôts auprès de la
CDG supprimés et remplacés
par un taux indexé sur les
conditions du marché.
Arrêtés signés en 1997 indexant
les taux d’intérêt servis sur les
dépôts CNSS et CDG sur les
taux
d’intérêt
émis
par
adjudication des bons du Trésor
à 5 ans.
Rapport de la CDG, de la
CNSS et de la CEN
Une version initiale a été
présentée
au
Conseil
du
Gouvernement en mai 1998.Une
deuxième version excluant la
clause de marocanité du capital
est repassée au Conseil du
Gouvernement en avril 2001 et
au Conseil des ministres en juin
Rapport du Gouvernement
ACTIVITES
ENTREES/RESSOURCES
1.1 Finaliser l’élaboration du
Code des assurances et le faire
adopter par le Gouvernement.
2001.
1.2 Exécuter le plan de
règlement des sinistres des
compagnies
d’assurances
liquidées.
En cours de règlement.
Rapport de la DAPS et du
comité technique
1.3
tarifs
Libéralisation partielle des tarifs.
Rapport de la DAPS et du
comité technique
2.1 Mener les études actuarielles
et les audits financiers et de la
gestion des régimes de retraite.
Etudes actuarielles effectuées
pour 10 régimes et audits
effectués pour les 4 régimes
principaux.
Rapport du comité de suivi
des études actuarielles
Campagne de sensibilisation
initiée avec une présentation
faite au sein de la Commission
du Dialogue social en décembre
2000.
Rapport du Ministère des
Finances
3.1 Créer des OPCVM séparés
pour les fonds de la CNSS et la
CEN.
Fait
Rapport du Ministère des
Finances
3.2 Supprimer les taux d’intérêt
administrés sur tous les dépôts
auprès de la CDG et les
remplacer par des taux de
rendement sur le portefeuille
Fait
Rapport du Ministère des
Finances
et
Journal
Officiel
3.3 Mettre en vente les actifs de
Un hôtel mis en vente.
Rapport de la Direction du
Libéraliser
les
d’assurances
2.2 Mener une campagne de
sensibilisation
Annexe 7
Page 3 sur 3
la CDG dans le secteur hôtelier
Trésor et des Finances
extérieures, Ministère des
Finances
4.1 Préparer un projet de loi
portant sur la gestion des
ressources pour compte de tiers.
Projet de loi
d’élaboration
4.2 Préparer et faire adopter le
projet de loi sur la titrisation
Loi adoptée.
4.3 préparer le projet de loi sur
la création des OPCVM
monétaires.
Projet de loi en cours d’examen
au niveau du Gouvernement.
4.4 Mobilisation des ressources.
Contributions:
1.BAD : 405 millions de FRF
et 68,26 millions de dollars
E.U.
2.B.M. : 100 millions de
dollars E.U.
en
cours
BAD : 526,5 millions de FRF et
88,738 millions de dollars E.U.
B.M. : 100 millions de dollars
E.U.
Annexe 8
Page 1 sur 2
NOM : PROGRAMME D’APPUI AU SECTEUR FINANCIER IV
DATE DE CE RECAPITULATIF
07/12/08
CADRE LOGIQUE DU PROGRAMME
HIERARCHIE DES
OBJECTIFS
INDICATEURS
OBJECTIVEMENT VERIFIABLES
MOYENS DE
VERIFICATION
HYPOTHESES
IMPORTANTES
ET RISQUES
OBJECTIF
MACRO-ECONOMIQUE
Favoriser
une
croissance Taux de croissance du PIB de
économique élevée tout en 4,5% en 2002, 4,5% en 2003 et 5%
maintenant la stabilité du cadre en 2004.
macro-économique
Direction de la
Statistique ,
Ministère en
charge du Plan
Taux d’inflation de 2% par an sur Direction de la
Statistique,
la période 2002-2004.
Ministère en
charge du Plan
Solde du compte courant de +1% Statistiques de
du PIB en 2002; +0,5%du PIB en l’Office de
Changes
2003 et +0,6% du PIB en 2004.
Accroissement de l’épargne Taux de déficit budgétaire hors Ministère des
recettes de privatisation sur PIB de Finances
budgétaire
6% en 2002, 6 en 2003 et 5,5% en
2004.
OBJECTIF SECTORIEL
Augmenter le volume de
l’épargne mobilisée et
diversifier les produits
d’épargne pour accroître le
financement de
l’investissement productif.
-
Accroissement de
l’épargne intérieure de
18% du PIB en 2002 à
20% du PIB en 2004
d’une
Direction de la Conduite
politique
statistique,
Ministère chargé économique saine
du Plan
-
La part des placements
à court et moyen terme
dans l’épargne
financière des agents
non financiers (flux)
passe de 17% en
moyenne sur 1999-201
à 19% en 2002-2004.
Rapports annuels,
Bank Al Maghrib
-
Rapports annuels,
La part de l’épargne
Bank Al Maghrib
institutionnelle dans
l’épargne financière des
agents non financiers
(flux) passe de 15% en
moyenne sur 1999-2001
à 17% en 2002-2004.
Annexe 8
Page 2 sur 2
HIERARCHIE DES
OBJECTIFS
INDICATEURS
OBJECTIVEMENT VERIFIABLES
MOYENS DE
VERIFICATION
-
La part des titres de
Rapports annuels,
société dans l’épargne
Bank Al Maghrib
financière des agents
non financiers (flux)
passe de 29% en
moyenne sur 1999-2001
à 32% en 2002-2004.
-
Le ratio Epargne
financière /FBCF passe
de 62% en moyenne sur
la période 1999-2001 à
65% en 2002-2004.
- Le taux
d’investissement passe
de 22,3% en 2002 à 25%
en 2004
Rapport
économique
financier,
Ministère
Finances
et
des
Direction de la
statistique,
Ministère chargé
du Plan
HYPOTHESES
IMPORTANTES
ET RISQUES
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