
AMBASSADE DE FRANCE AU MAROC
SERVICE ECONOMIQUE REGIONAL
Situation économique et financière du Maroc
Résumé : Après une année 2016 en demi-teinte, la croissance économique est prévue
à la hausse pour 2017 grâce au redressement de la valeur ajoutée agricole. Résultat d’une
stratégie gouvernementale de développement industriel, les années 2010 ont vu la montée
en puissance des secteurs industriels tournés vers l’exportation (automobile au premier
rang) et le déploiement lié d’écosystèmes sectoriels pour renforcer les PME.
Le Maroc résorbe ses déficits macroéconomiques et diversifie
son économie
Pour 2017, la croissance est prévue à 3,6% (après 1,1% en 2016), en raison d’une
bonne récolte céréalière. Le secteur secondaire connaitrait une croissance de 2,5% (1,9%
en 2016), porté par la tendance haussière des industries de transformation. Ce dynamisme
tient essentiellement à la consolidation de la demande étrangère sur les produits de
l’automobile, l’agroalimentaire, la chimie et parachimie. Plus molle, la croissance de la
valeur ajoutée du secteur tertiaire atteindrait 2,4% (2,3% en 2016). L’inflation resterait
maitrisée (1,5%).
Le déficit budgétaire, en recul depuis plusieurs années, a atteint 3,9% du PIB en
2016. Ce recul est dû à la baisse des subventions aux produits de base, divisées par cinq
entre 2012 et 2016. Des réformes fiscales apportent par ailleurs des recettes
supplémentaires : réforme de la TVA vers un barème à deux taux (10% et 20%), taxation
du revenu des exploitations agricoles depuis 2014. Le Maroc bénéficie aussi de dons,
notamment le don quinquennal de 5 Mds USD (2012 – 2016) du Conseil de Coopération du
Golfe.
Après trois années de recul des déficits externes, 2016 a constaté une légère
détérioration du solde des échanges de biens et services (10% du PIB au lieu de 7,9%
en 2015). Cette situation reflète le ralentissement de la demande mondiale adressée au
Maroc (+4% en 2015 à +2,2% en 2016). Le pays récolte toutefois les premiers fruits de sa
politique de diversification, portée aujourd’hui par le « Plan d’accélération industrielle 2014-
2020 ». Ce plan vise : (1) le renforcement du Maroc dans les chaînes de valeur mondiales
(automobile, aéronautique, offshoring, électronique, textile, agroalimentaire, chimie-
parachimie, pharmacie et métallurgie-mécanique-électromécanique), (2) la création de 500
000 emplois, (3) l'accroissement de la part industrielle dans le PIB de 9 points. Le secteur
automobile, inexistant à l’export au début de la décennie, est ainsi devenu le premier poste
d’exportation du Maroc. La mise en place d’écosystèmes sectoriels dans l’automobile et
textile a pour objectif de mieux associer les PME locales, avec des effets attendus sur
l’emploi.
Au final, le solde courant a dégagé un déficit contenu à 3,8% du PIB (2,1% en 2015),
soutenu par la bonne tenue des transferts financiers des non-résidents (+3,4% en 2016) et
des recettes du tourisme (+3,3%). Les réserves de change poursuivent leur
consolidation (6,4 mois d'importation à fin 2016) et devraient continuer à croitre en 2017.