La croissance pourrait atteindre 7 % dans la période 2017-2019, avant de ralentir à 6 % en 2020.
La situation budgétaire devrait s'améliorer graduellement, pour terminer en dessous de 10 % en
2017-2018, sur le principe que les investissements actuels généreront de nouvelles capacités de
production et d'exportation, que ces dépenses seront rationalisées, et que les réformes
budgétaires pour augmenter les revenus et réduire les subventions sur les carburants sont
appliquées de façon efficace. Le déficit du compte courant devrait baisser à 14,5 % du PIB en
2018, avec une hausse graduelle des exportations, et un fléchissement des importations relatif à
la construction en raison de la complétion imminente des projets d'infrastructures. Les apports
des IDE et les transferts de capitaux devraient continuer à financer le déficit. Les réserves
devraient continuer de garantir une masse monétaire suffisante et plus de quatre mois de
couverture des importations, permettant ainsi le maintien du taux de change à 177,72 francs
djiboutiens pour 1 dollar US. L'inflation devrait se stabiliser autour de 3,5 % en 2017-2018, en
raison de la robustesse du secteur de l'immobilier et de celui des services.
La croissance se reposant principalement sur les investissements dans les infrastructures, son
impact sur la création d'emplois et la réduction de la pauvreté devrait être limité. Le
gouvernement est en train de mettre en place un programme pour encourager les opportunités
d'emploi, améliorer les pratiques nutritionnelles, et fournir des transferts financiers pour réduire
la pauvreté parmi les groupes les plus défavorisés.
L'harmonisation politique et l'unité sociale sont primordiales pour assurer la stabilité
sociopolitique du pays. Pour garantir une stabilité macro-économique, le gouvernement devra
engager des réformes pour rationaliser les dépenses, et mettre en place des réformes
budgétaires pour améliorer l'environnement commercial et augmenter la mobilisation des
ressources nationales. Des réformes du marché du travail pour mieux accorder l'offre et la
demande d'emploi, et une diversification économique vers l'industrie légère et le secteur agricole
avec un potentiel pour la création d'emplois sont indispensables à la résolution des problèmes
grandissants de chômage et de pauvreté du pays.
Risques et défis
La croissance et la stabilité macro-économique du pays sont toujours sujettes à des risques
élevés, étant donné le contexte d'incertitude à l'échelle mondiale et les déséquilibres macro-
économiques internes. Djibouti est vulnérable aux incertitudes et aux perturbations de
l'économie mondiale, en raison de sa lourde dépendance au commerce du transit et du
transbordement. Les déséquilibres macro-économiques internes propres à Djibouti sont
susceptibles d'entraver la croissance, si les projets d'infrastructures financés par la dette ne sont
pas gérés efficacement pour générer des revenus suffisants destinés au service de la dette. En
outre, une insuffisance dans l'implémentation des réformes budgétaires pourrait aggraver la
détérioration de l'environnement commercial et affaiblir la croissance. L'instabilité et le
mécontentement social, associés à des problèmes de sécurité sur la Mer Rouge pourraient
ralentir l'activité économique et la croissance.