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L’éducation à la bioéthique, pour quels objectifs,
quels publics et selon quelles modalités ?
Mandatés en 2005 par la Commission programmatique mixte Science et éthique,
des représentants d’ONG ont constitué un groupe de travail sous la responsabilité
de Gwen TERRENOIRE (FMTS). Le présent dossier restitue donc les démarches
entreprises et précise les objectifs visés. Ces derniers sont au nombre de cinq :
1. Initier les ONG à la connaissance des textes officiels de l’UNESCO qui
posent le principe d’une éducation à la bioéthique ;
2. Instruire les ONG sur les pratiques identifiées dans différents pays ;
3. Favoriser une réflexion sur le contenu des concepts de bioéthique et
d’éducation par l’étude des volets historique, juridique, philosophique,
scientifique, religieux et d'autres courants de pensée ;
4. Fournir aux ONG les outils de travail nécessaires afin qu’elles prolongent,
selon leurs spécificités, l’instruction d’un dossier sur lequel la société civile
doit se positionner ;
5. Leur proposer un séminaire de travail.
Ce dossier, rapport d’étape au terme de deux années de travail, met l’accent sur
des constats et des interrogations :
1. Mot nouveau, apparu aux Etats Unis en 1970, la bioéthique illustre la
tension entre le développement technico-scientifique et l’interrogation
éthique. Cette tension appelle une méthode capable de réunir dans une
même démarche, la lecture des faits de science et le repérage des valeurs
auxquelles ils renvoient. L’éducation à la bioéthique trouve donc sa
nécessité dans le besoin de communiquer des connaissances et celui de les
interroger, le tout dans le cadre d’une formalisation rigoureuse et ouverte.
2. Cette nécessité est explicitement exprimée dans les Déclarations et Rapports
officiels de l’UNESCO : Déclaration universelle sur le génome humain et les
droits de l’homme (1997), Déclaration internationale sur les données
génétiques humaines (2003), Déclaration universelle sur la bioéthique et les
droits de l’homme (2005), Rapports COMEST, Rapports des CIB. Le besoin
est donc établi. Le contenu reste à formaliser.
3. L’enseignement de la bioéthique constituant une étape vers l’éducation à la
bioéthique, il importe d’inventorier et d’analyser les expériences lancées
dans les différents enseignements : où se pratiquent-elles ? Quelles
questions les sous-tendent ? Proposent-elles des réponses ? Qui les initie ?
Quels programmes les prévoient ? De quelle validation bénéficient-elles ?
Cette mise au point sur ce qui se pratique participe de l’éducation à la
bioéthique.
4. L’éducation à la bioéthique engageant des compétences pluridisciplinaires
(sciences de la vie, sciences sociales et humaines, philosophie, droit,
sémiologie, théologie), son étude est l’occasion de poser les fondements
d’une culture transversale, décloisonnée, susceptible de rejoindre un public
large, aux convictions les plus diverses mais soucieuses de converger vers la
dignité de l’Homme en tant que finalité à respecter et à promouvoir. De
l’éducation à la bioéthique dossier d’étude, on passe alors à l’éducation à la
bioéthique, outil de paix.