Allant plus loin dans leur démonstration, des chercheurs insistent sur le rôle positif de la
mondialisation permettant de diminuer ou d'éliminer les aspects négatifs de diverses cultures.
Porteuse d'échanges, favorisant un monde plus stable, avec de nouvelles relations planétaires
"l'universalisation du particulier …et la particularisation de l'universel "9, c'est la création du
"village global "où chacun récolte les fruits de la croissance mondiale10.
2) pour d'autres chercheurs, au contraire, la mondialisation entraîne des effets néfastes sur
pratiquement tous les plans, à commencer par le plan social et culturel.
Les fruits de la croissance se répartissent très inégalement, déstabilisant les productions
locales, creusant les écarts entre riches et pauvres, les moins qualifiés ne pouvant s'adapter
aux nouvelles règles tandis que l'environnement se dégrade. Les mouvements de capitaux
avantagent d'abord les pays riches ou les plus talentueux. Les restructurations, délocalisations,
entraînent des ravages sociaux : 20% de la population concernée profitant pleinement de cette
opportunité et 20% s'enfonçant dans une misère, au-delà de la pauvreté. Les références de ces
recherches sont très nombreuses. Le lecteur pourra se reporter notamment aux travaux de Le
Cacheux11, Guillen12 et Cordellier13.
Toujours dans cette logique, les multinationales se positionnent en super puissances faisant au
moins jeu égal avec les Etats -Nations: chaque nation n'aurait plus les moyens de contrôle et
de régulation et ne retrouverait crédibilité qu'au profit d'entités supra nationales, avec la
naïveté (du moins à court terme : les discussions de Copenhague en sont une illustration)
d'une telle ambition.
Par ailleurs, on peut constater le décalage entre l'économie réelle et ses conséquences d'une
part et d'autre part les normes, comptabilité ou règles de gestion bien incapables de mesurer
les biais introduits par ces échanges (transport, environnement, ressources, biodiversité …)
Ceci peut être perçu comme un transfert permanent préjudiciable dans le temps et l'espace des
responsabilités. Devant ce qui pourrait se transformer en catastrophe incontrôlée, certains
n'hésitent pas à affirmer que "la croissance n'est pas la solution "14.
Bien que d'essence économique, la mondialisation inquiète sur un plan culturel, dans la
remise en cause supposée de l'identité de l'homme, de sa religion, de sa dimension sociale
voire nationale15. "La mondialisation ne serait que le nouveau nom de la politique
hégémonique américaine "16.
8 KAPFERER R.N.(2002), Is there really no hope for local brands? Brand Management, 9, 3, pp 163-170
9 GIDDENS A. (1990), The consequences of modernity, Stanford, Sanford Univ.Press
10 ZDRAVKOVIC S. (2007), Antecedents of global attitude : a perspective from Sweden, Journal of Global
Marketing, 20, (2/3), pp 89-10
11 LE CACHEUX J. (2003), Mondialisation économique et financière …Revue Internationale Droit
Economique, 3-4, pp19-46, De Boecq Université
12 GUILLEN M.F. (2001), Is globalization civilizing, destructive or feeble ?…,Annual Review of sociology, 27,
pp 235-260
13 CORDELLIER S; et all (2000), La mondialisation au-delà de mythes, La Découverte, Poche Essais
14 KEMPF H. (2009), Comment les riches détruisent la planète, Editions du Seuil, Paris
15 LIEBER R.J., WEISBERG R.E. (2002), Globalization, culture and identity in crisis, International Journal of
Politics, 16, 2, Winter.
16 LATOUCHE S. (2005), L'occidentalisation du monde à l'heure de la globalisation, Editions la Découverte,
Paris
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