CARDIOTOXICOLOGIE TOXICITE AIGUË, CHRONIQUE ET CUMULATIVE DEA DE TOXICOLOGIE Toxicologie du médicament, Toxicologie d’organes CARDIOTOXICITE Nicolas Deye Réanimation Médicale & Toxicologique Hôpital Lariboisière, Paris [email protected] On distingue 2 types de toxicité chronique : 1/ toxicité d’accumulation dans un organe (élimination < absorption ; la concentration toxique augmente progressivement ; la libération du toxique peut être brutale ou non) 2/ toxicité répétée (les effets s’additionnent au fur et à mesure de l’exposition) La toxicité cardiaque cumulative est essentiellement chronique et s’oppose à la toxicité aiguë. Ses manifestations cliniques peuvent être aiguës ou non. Cette accumulation toxique peut être liée à la prise de : médicaments à tropisme cardiaque exclusif ou de médicaments à pénétration intra-cellulaire diffuse dont le trouble cardiaque est une manifestation. 1. PRINCIPALES ETIOLOGIES CARDIAQUES TOXIQUES LORS DE L’EXPOSITION CHRONIQUE AU NIVEAU DU CŒUR ET DES VAISSEAUX 2. PRINCIPALES COMPLICATIONS CARDIAQUES DES CHIMIOTHERAPIES ANTI-CANCEREUSES 3. AUTRES PRINCIPAUX MEDICAMENTS A ACCUMULUTION INTRA-CARDIAQUE 1. PRINCIPALES ETIOLOGIES CARDIAQUES TOXIQUES DES PATHOLOGIES COURANTES LORS D’EXPOSITION CHRONIQUE (CŒUR ET DES VAISSEAUX) Hypertension artérielle Plomb Di sulfure de carbone Baryum Myocardiopathie Antimoine Arsenic Cobalt Précordialgies et angor Monoxyde de carbone Nitrates aliphatiques Di sulfure de carbone Syndrome de Raynaud Arsenic Chlorure de Vinyle monomère Nitrates aliphatiques Troubles du rythme Hydrocarbures FC Hydrocarbures halogénés aliphatiques, solvants chlorés Hypertension artérielle (1) Le Plomb (Pb) : Pénétration digestive dans l'organisme (par déglutition des particules et des poussières inhalées) et surtout par défaut d'hygiène ("maladie des mains sales"). Pénétration inhalatoire : les poussières, vapeurs et fumées de Pb sont inhalables (50 % de la dose inhalée atteignant les alvéoles est absorbée). Expérimentalement, le Pb a un effet sur l'appareil cardiovasculaire : il entraîne une vasoconstriction artériolaire et un effet hypertenseur. La colique de Pb s’accompagne d’une HTA modérée initiale puis HTA + habituelle si saturnisme avancé. Hypertension artérielle (2) Di sulfure de Carbone (CS2) Liquide très volatile (utilisé dans la production de viscose et soie artificielle) dont les vapeurs sont irritantes pour la peau. Sa toxicité est surtout neurologique (et respiratoire). Si exposition chronique : hypoTA ou HTA et augmentation de la fréquence des maladies ischémiques (par altération du métabolisme lipidique et atteinte vasculaire). Hypertension artérielle (3) • Baryum : en toxicité chronique Rappel : toxicité aiguë = - troubles du rythme : bradycardie sinusale, QT allongé, T négatives (hypokaliémie), troubles de l’excitabilité ventriculaire et supraventriculaire avec tachycardie, ES, FV - dose toxique si > 200mg et létale : entre 1 et 15g per os • Cadmium Rôle de la néphropathie ? Myocardiopathie (1) Antimoine (Sb) Pénètre dans l’organisme par voies digestive ou pulmonaire. En cas d’ exposition chronique (voire aiguë ) : possible toxicité myocardique (modifications ECG révélatrices), BAV, QT , ES, FA, TV, OAP lésionnel. Cobalt (Co) Absorbés surtout par voie respiratoire (fumées et aérosols de Co). L’absorption digestive dépend de la liposolubilité du composé. L’atteinte cardiaque s’observe (surtout) dans l’exposition chronique : elle se traduit par une cardiomyopathie (anomalies diastoliques) puis insuffisance cardiaque d’installation rapide et épanchement péricardique. Myocardiopathie (2) Arsenic (As) Pénètre dans l’organisme par voies respiratoire (fumée, aérosols) et cutanée (voire digestive). En chronique : troubles ECG réversibles, symptômes d’insuffisance cardio-vasculaire (cardiomyopathie avec troubles de repolarisation et de la conduction), des cas de gangrène et d’endartérite oblitérante. L’ As pourrait aussi entraîner des réactions vasospastiques périphériques entraînant un phénomène de Raynaud, une acrocyanose, une gangrène des doigts et des orteils (black foot). En aigu : myocardite (BAV, QT , hyperexcitabilité, choc cardiogénique et hypovolémique). Etain (Sn) Vapeur d’étain : possibles troubles diastoliques, valvulopathie Précordialgies et angor (1) Monoxyde ce carbone (CO) Voie de pénétration dans l'organisme essentiellement pulmonaire, liée à l'apport extérieur de CO inhalé et traversant très facilement la membrane alévolo-capillaire. Il existe aussi une production physiologique minime de CO par catabolisme des hèmes (myoglobine, Hb, cytochromes) Ses principaux organes cibles sont le SNC, la peau, les muscles. Sur le plan cardiologique, existent des troubles de la repolarisation avec un aspect pouvant évoquer une ischémie, ainsi que des troubles du rythme. On note une labilité tensionnelle avec collapsus (OAP cardiogénique). Précordialgies et angor (2) Nitrates aliphatiques Voie d’absorption transcutanée. Formation de methémoglobine et d’hypotension par vasodilatation. Dans l’industrie, l’exposition au NA entraîne un état de tolérance. A l’arrêt de l’activité (WE, vacances) un syndrome de sevrage peut survenir avec vasoconstriction notamment coronarienne, avec angor voir IDM. Di Sulfure de Carbone (CS2) Syndrome de Raynaud (1) Arsenic (As) Pénétration digestive, pulmonaire et cutanée. Des troubles ECG réversibles ont été rapportés ainsi que des symptômes d’insuffisance vasculaire, des cas de gangrène et d’endartérite oblitérante. L’ As entraîne des réactions vasospastiques périphériques avec un phénomène de Raynaud, une acrocyanose, une gangrène des doigts et des orteils (black foot disease) Nitrates aliphatiques Syndrome de Raynaud (2) Chlorure de Vinyle Monomère (CVM) Gaz inflammable et explosif. En intoxication aiguë, il est irritant pour la peau, les muqueuses. Il entraîne une dépression du SNC et sensibilise le cœur aux adrénergiques. En toxicité chronique, il provoque des lésions hépatiques et extra-hépatiques notamment acrosyndromes avec phénomènes angioneurotiques allant jusqu’au syndrome de Raynaud. Troubles du rythme HCFC (fluoro alcanes) Utilisés comme réfrigérants. Toxicité hépatique surtout. Dans des conditions extrêmes de surexposition accidentelle associées à une hypoxie, tous les hydrocarbures fluorés peuvent induire des risques d’hyperexcitabilité myocardique. Hydrocarbures halogénés aliphatiques, solvants chlorés Utilisés en industrie du fait de leur faible inflammabilité. Absorbés par toutes les voies mais en industrie surtout par voie inhalatoire (ce sont des produits volatiles surtout si utilisés chauds). Possible pénétration transcutanée. Essentiellement toxiques du SNC, beaucoup de composés halogénés augmentent la réponse du myocarde à l’adrénaline (TDR : FV). 2. COMPLICATIONS DES CHIMIOTHERAPIES ANTI-CANCEREUSES La chimiothérapie peut induire une grande variété de toxicités aiguës ou chroniques pouvant atteindre de multiples organes. Avec l’augmentation des taux de rémission complète, certaines toxicités chroniques apparaissent plus fréquentes. Par ailleurs, les risques sont majorés par les régimes multidrogues. COMPLICATIONS CUTANÉO-MUQUEUSES COMPLICATIONS DIGESTIVES COMPLICATIONS NEUROLOGIQUES COMPLICATIONS HEPATIQUES COMPLICATIONS VESICALES ET RENALES COMPLICATIONS INFECTIEUSES (endocardite, myocardite) TOXICITE HEMATOLOGIQUE (transfusion : OAP, anémie : syndrome coronarien) COMPLICATIONS METABOLIQUES (troubles du rythme) AUTRES COMPLICATIONS (œdème : OAP) COMPLICATIONS PULMONAIRES… ET DONC CARDIAQUES DROITES A TERME • Cardiopathie droite secondaire à la fibrose pulmonaire irréversible, donc tardive (si la thérapeutique a été surdosée, non arrêtée suffisamment tôt, si il y a radiothérapie associée…) • Agents toxiques • Bléomycine • Busulfan • Carmustine • Chlorambucil COMPLICATIONS CARDIOVASCULAIRES DES CHIMIOTHERAPIES A- Anthracyclines (s’intercale dans l’ADN et l’ARN) Une toxicité aigue Un toxicité tardive cumulative (Par le biais de la production de radicaux libres : perte de myofibrilles) B- Le 5 Fluoro-uracile C- Autres produits Perfusion de paclitaxel Cyclophosphamide Vincristine et Vinblastine Mitomycine C Mitoxantrone Amsacrine D- Immunothérapie Interféron Interleukine 2 CARDIOMYOPATHIE LIÉE AUX ANTHRACYCLINES Présentation clinique (1) Toxicité aiguë (imprévisible, non dose-dépendant) survient pendant la perfusion, dans les heures ou les jours suivant la 1ère perfusion ; souvent bénin et réversible sous traitement mais pas toujours : • Troubles du rythme, modifications ECG • Épanchement péricardique • Dysfonction myocardique (myocardite) pouvant aboutir à une insuffisance cardiaque Forme subaiguë (3 à 8 mois après la dernière dose) • Tachycardie , fatigue et tachypnée • Dyspnée • Œdème aigu du poumon • Insuffisance cardiaque • Bas débit cardiaque CARDIOMYOPATHIE LIÉE AUX ANTHRACYCLINES Présentation clinique tardive (2) = toxicité cumulative chronique (dose-dépendante) dans 3% des cas (0-30%) Elle apparaît à distance de la dernière injection : 1 mois (quelques semaines) à plusieurs années après la fin du traitement (jusqu’à parfois plus de 5 ans) Elle se manifeste essentiellement sous la forme d’une cardiomyopathie dilatée « toxique », non obstructive avec décompensation cardiaque globale (prédominance gauche). Les examens retrouvent une dysfonction ventriculaire systolique mais débutent par une dysfonction diastolique. Irréversible, elle évolue vers le décès du patient dans environ 30% des cas (insuffisance cardiaque terminale 10%), malgré les thérapeutiques disponibles. ANTHRACYCLINES Présentation tardive (3) La cardiotoxicité dépend de plusieurs facteurs : -La dose cumulative le risque augmente avec la dose totale reçue. Insuffisance cardiaque dans 30% des patients ayant reçu une dose totale cumulative > 550 mg/m2 pour la doxorubicine (adriblastine). Doses totales recommandées limitées à 500-550 mg/m2 pour adriamycine, 600 mg/m2 pour daunorubicine (cérubidine), 100-225 mg/m2 pour idarubicine et 1500-1800 mg/m2 pour zorubicine (rubidazone). -L’existence de facteurs de risques associés : radiothérapie médiastinale antérieure, cardiomyopathie sous-jacente, âges extrêmes (<10 ou >70ans), association à d’autres agents : endoxan, bléomycine. -Le mode d’administration : une administration fractionnée sur plusieurs jours voire semaine semble préférable à une injection mensuelle unique et une perfusion continue moins cardiotoxique qu’une injection IV directe (bolus : pic plasmatique + élevé). EVALUATION DE LA TOXICITE CARDIAQUE ECG (micro-voltage tardif) Fraction d’éjection ventriculaire gauche (scintigraphie…) • si dose cumulée d’antracycline est de 300 mg/m2 d’équivalent de doxorubicine • si mauvaise tolérance • si dose cumulée atteint ou dépasse 450 mg/m2 avant chaque nouvelle cure Echocardiographie • avec évaluation de la fonction ventriculaire gauche systolique (FE < 45%; FR<25%; DTDVG 60 mm) et diastolique (250 mg/m2 avec anomalies de relaxation et de compliance VG). • 10% d’échocardiographies anormales à 4 ans et 40% à 10 ans Biomarqueurs cardiaques Biopsie endomyocardique ÉCHOCARDIOGRAPHIE DOPPLER (examen réalisable sur des modèles de petits animaux) DÉBIT CARDIAQUE FRACTION D’EJECTION VG EVALUTION DES PRESSIONS DE REMPLISSAGE Doxorubicine induced-heart failure Male Sprague-Dawley rats • Doxorubicin 3 mg/kg, iv, (injection after overnight fasting) every other day for three doses. • Hemodynamic function was measured at the end of the 5th week after doxorubicin injections. Su HF, Samsamshariat A, Endocrinology. 2006 Su HF, Samsamshariat A, Endocrinology. 2006 Su HF, Samsamshariat A, Endocrinology. 2006 SD rats (300 to 350 g) Doxorubicin :3.3 mg/kg/week, IV, for 4weeks. Liu X, Gu X, J Am Coll Cardiol. 2006 PRISE EN CHARGE MEDICALE comparable à celui des autres CMD Curatif • IEC de l’angiotensine, AA2 et diurétiques • b bloquants • Anti-arythmiques • Défibrillateur implantable • Pace Maker • transplantation cardiaque Préventif • Examen avant toute administration (échographie, angiographie isotopique) • Respect des contre-indications (IDM < 3 mois, CMD avec FE < 35%) • Surveillance en cours de traitement (avant chaque cycle si FDR ou avant chaque cycle si dose toxique atteinte si pas de FDR) et après traitement pendant plusieurs années. • Perfusion continue AGENTS CARDIOPROTECTEURS Le dexrazoxane, cardioxane (anti-oxydant chélateur du fer ) D’autres molécules sont en cours d’évaluation • IEC Encapsulation de l’anthracycline L’amifostine Monoxyde d’azote (NO) ou des sphingolipides CARDIOMYOPATHIE LIÉE AU 5 Fluoro-Uracil (5FU : antimétabolite) Présentation clinique Non dose-dépendant, dans 5-10% des cas, surtout si tabac (risquex2), souvent à la 1ère cure (dans les 24-48H), grave (12% de décès), réapparition dans > 2 cas sur 3 si réintroduction donc arrêt définitif. Insuffisance coronarienne aiguë le plus souvent (2% des patients) : douleur thoracique, modifications ECG Réversible après l’arrêt de la perfusion (en 2 à 7 jours) et traitement médical (nitrés) mais parfois infarctus du myocarde, troubles du rythme (mort subite), choc, insuffisance cardiaque réversible si arrêt du traitement Coronarographie : coronaires saines (spasme, plus fréquent si coronaropathie préalable; thrombus; mécanisme immuno-allergique; rôle toxique direct du fluoro-acétaldéhyde) CORONAROGRAPHIE ET … TRAITEMENT DU SPASME CARDIOPATHIES LIEES AUX AUTRES CHIMIOTHERAPIES - NOUVEAUX ANALOGUES Paclitaxel (TDR et TDC réversibles à l’arrêt de la perfusion) Agents alkylants = cyclophosphamide (endoxan) : insuffisance cardiaque globale (dose –dépendante) quelques jours après l’injection, TDR et TDC, régressif si arrêt (total) L’ifosfamide (holoxan): TDR et de repolarisation Vincristine et Vinblastine (insuffisance coronarienne aiguë si polychimiothérapie) Mitomycine C (majore la toxicité des anthracyclines ; toxique si seule et si cumul > 30 mg/m2) Mitoxantrone (TDR et insuffisance cardiaque si dose > 110-120 mg/m2 et risque majeur si > 160 mg/m2) Intercalants = Amsacrine : TDR (hypokaliémie), insuffisance cardiaque Taxol : TDC, TDR, bradycardie Autres agents biologiques : Etoposide, Acide transrétinoïque (ATRA) COMPLICATIONS CARDIOVASCULAIRES DES IMMUNOTHERAPIES Interféron alpha (cardiotoxicité 5 à 10%) Troubles du rythme et de la conduction, insuffisance coronarienne aiguë si ATCD cardio-vasculaires et cardiomyopathie. Réversible. Interleukine 2 (IL 2) Cardiotoxicité dose-dépendante souvent réversible à l’arrêt sans séquelle : TDR, TDC, choc, manifestations d’insuffisance coronaire aiguë; lésions endothéliales (fuite capillaire); rétention hydro-sodée. Fréquence moindre si administration sous-cutanée mais accrue si le nombre de cures ou les doses augmentent (dose classique : 18 MUI). Anticorps monoclonaux • Alemtuzumab • Trastuzumab CHIMIOTHERAPIES TOXIQUES CUMULATIVES A- Anthracyclines B- Autres produits Mitomycine C Mitoxantrone Cyclophosphamide C- Immunothérapie Interleukine 2 SYNDROMES CARDIOTOXIQUES LIES AUX MEDICAMENTS DE LA CHIMIOTHERAPIE Dysfonction systolique du ventricule gauche Anthracyclines Mitoxantrone (Novantrone) Cyclophosphamide à dose élevée Trastuzumab (Herceptin) Isofamide (Ifex) Acide tout transrétinoïque (Trétinoïne) Hypertension artérielle Bevacizumab (Avastin) Cisplatinium (Platinol) Hypotension Etoposide (Vépéside) Paclitaxel (Taxol) Alemtuzumab (Campath) Cétuximab (Erbitux) Rituximab (Rituxan) IL-2 Denileukin (Ontak) Interféron-a Acide tout transrétinoïque (Trétinoïne) Ischémie 5FU (Adrucil) Cisplatinium (Platinol) Capécitabine (Xeloda) IL-2 Autres effets toxiques Tamponnade ou fibrose endomyocardique : Busulfan Myocardite hémorragique : cyclophosphamide (cytoxan) Bradyarythmies : Paclitaxel (Taxol), Thalidomide Phénomène de Raynaud : Vinblastine (Velban) Neuropathie autonome : Vincristine (Oncovin) Allongement du QT ou torsade de pointe : Arsenic (Trésenox) Fibrose pulmonaire : Bléomycine (Blénoxane) 3. AUTRES PRINCIPAUX MEDICAMENTS A ACCUMULATION INTRA-CARDIAQUE De nombreux médicaments pris au long cours peuvent parfois s’accompagner de manifestations liées à une accumulation dans les tissus myocardiques (cordarone, chloroquine…) Charlier P, Cochand-Priollet B, Polivka M, Goldgran-Toledano D, Leenhardt A. Chloroquine cardiomyopathy revealed by complete atrio-ventricular block. A case report. Arch Mal Coeur Vaiss. 2002;95:833-7. Ces manifestations peuvent être histologiques (dépôt ± spécifiques sur les biopsies myocardiques) mais également s’accompagner de manifestations parfois graves : troubles conductifs ou rythmiques principalement. Myocardites médicamenteuses • Deux mécanismes principaux possibles – la toxicité directe – ou une réaction d’hypersensibilité (certains anticonvulsivants, ATB, antipsychotiques, vaccins) – myocardites de stress (catécholamines) • Diagnostic myocardite = clinique, échographique (épaississement pariétal à VG de taille normale ou CMD à épaisseur septale normale = 50%), à l’IRM et la biopsie myocardique Myocardites, intoxications et ECMO. Baud FJ, Tournoux F, Deye N. 2010 Diagnostic histo. de myocardite • Myocardite = inflammation du myocarde (myocytes, intertitium, vaisseaux et souvent péricarde) preuve histologique de l’inflammation aiguë = pas de fibrose ; subaiguë et chronique = fibrose • Critères usuels = histo-pathologiques de Dallas basés sur l’existence d’un infiltrat cellulaire inflammatoire avec ou sans nécrose myocytaire : – Présence d’un infiltrat inflammatoire cellulaire et interstitiel avec nécrose ou lésions myocytaires (dégénérescence) = myocardite – Présence d’un infiltrat inflammatoire sans mise en évidence de lésion des myocytes = myocardite possible – Absence de lésion inflammatoire et myocytaire = pas de myocardite • PCR et immuno-histochimie négative si toxique Xénobiotique responsable de myocardite d’hypersensibilité Pénicilline, phénicolé, cyclines, amphotéricine B, streptomycine, isoniazide, sulfonamides, phénytoines, carbamazépine, indométacine, methyldopa, spironolactone, thiazidique Signes extracardiaques Biopsie Cutanés, muqueuses, digestifs, respiratoires, ORL, Hyperéosinophilie Infiltrat périvasculaire d’éosinophiles, de cellules géantes multinuclées et de leucocytes Pronostic Mort subite Traitement Arrêt du traitement, Guérison Corticoïdes, complète Immunosuppresseurs Xénobiotique cause de myocardite Signes (extra-) cardiaques Cocaïne Neurologiques Mort subite, CMNO ? Emétine Signes cutanés, digestifs Catécholamines Sueur, confusion, Hyperglycémie Alopécie, mucite, Signes digestifs Mort subite, CMD Anthracyclines (2-5% des cas) Endoxan Radiothérapie Ethylène Glycol Colchicine Organophosphorés Interféron α, IL 2 Phénothiazines Hydrocarbure, Etain CO Antimoine, arsenic, cobalt Phosphures d’Alu (raticide) Morsures de scorpion , serpent, araignée Cutanéo-muqueux digestifs, ORL, respiratoires Rénal, acidose, coma Digestifs, CIVD, aplasie Sd nicoti-muscari-nique Biopsie Traitement = éviction Infiltrat inflammatoire, amyonécrose, lésions bischémiques Inhib. Calciques Infiltrat inflammatoire: cel. mononuclées et histiocytes Lésion focales de nécroses Aspirine ? et d’hémorragie Dipyridamole ? Raréfaction myofibrillaire, myocytolyse, inclusion smitochondriales Hémorragie Raréfaction myofibrillaire, lesions microvasculaires, fibrose irréversible Cristaux d’oxalate de Ca++ Fomépizole Ac (Fab) ? Atropine, Pralidoxime Neuro : PC, coma Vasoplégie, hémorragie Oxygène Signes généraux, OAP Sérum spécifique CONCLUSION Les complications cardiaques des agents antinéoplasiques sont nombreuses.Elles peuvent être sévères et doivent être prévenues par une bonne évaluation pré-thérapeutique, le respect des précautions d’usage des différents agents, et par une surveillance adaptée lors du suivi thérapeutique. Lorsqu’elles surviennent, elles doivent être traitées de façon précoce et rigoureuse afin d’en minorer les conséquences. Les myocardites toxiques sont probablement sous-estimées du difficulté diagnostique. rares mais fait de la