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ChristianBachelier,«LaSNCFsousl’Occupationallemande1940‐1944»,Rapportdocumentaire,1996
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Midi, plus tard P-O-Midi, membre du Conseil d’administration de la SNCF à partir de 1937.
C’est semble-t-il une rencontre décisive dans la carrière de Berthelot aux Chemins de fer :
ingénieur au Contrôle des Chemins de fer à Paris, de septembre 1924 à mars 1925; ingénieur
au Chemin de fer d’Orléans à partir du 1er avril 1925; ingénieur au Comité de direction des
Grands Réseaux du 1er octobre au 31 décembre 1925; ingénieur principal au même comité,
secrétaire de la Conférence des directeurs en 1926-1927; sous-chef d’exploitation, puis
ingénieur en chef adjoint au chef de l’Exploitation au P-O; ingénieur en chef des Études
commerciales des Grands Réseaux du 1er juillet 1931 à décembre 1935; chef du Trafic des
Réseaux P-O-Midi fusionnés en 1936-1937; chef de service de l’Exploitation Région Sud-
Ouest du 1er janvier 1938 au 30 juin 1939.
Berthelot est certes un brillant polytechnicien, mais sa carrière s’est déroulée à l’ombre du
pouvoir politique. Un élu du Lot, département desservi par le Réseau P-O, et grande figure de
la vie politique de la IIIe République, Anatole de Monzie, devenu ministre des Travaux
publics, le prend comme directeur de cabinet, poste qu’il occupe du 8 septembre 1938 au 6
juin 1940, période durant laquelle il est nommé directeur général adjoint de la SNCF. Monzie
écrira : "J’ai vécu vingt et un mois avec lui dans la plus affectueuse collaboration, parce que
j’ai trouvé un remarquable animateur en la personne de ce chef d’Exploitation de l’ex-PO
dont la SNCF à ses débuts avait méconnu les dons de meneur." (4) Berthelot croise un autre
grand commis de l’État, inspecteur des Finances et centralien, Yves Bouthillier, alors
secrétaire général des Finances et proche collaborateur de Paul Reynaud. Le 7 juin 1940,
Reynaud demande à Berthelot de prendre les fonctions de secrétaire général des Travaux
publics, ceci sans suite, le gouvernement quittant Paris quelques jours plus tard. Le 25 juin,
Frossard le désigne comme son représentant à Wiesbaden. Le 12 juillet, il refuse le poste de
secrétaire général des Travaux et Transports offert, cette fois-ci, par Piétri. Le 7 septembre,
Berthelot est nommé secrétaire d’État aux Communications (Bouthillier serait à l’origine de
sa nomination, selon les Mémoires de Berthelot (5) : "Le Maréchal avait décidé de se
débarrasser des derniers parlementaires du ministère. Il n’y avait pas réussi en juillet à cause
des bavardages.").
"7 septembre 1940 […] Berthelot, qui vient aux Communications, est une découverte
de Monzie : on le dit très antiparlementaire (6)", note le président du Sénat, Jules Jeanneney.
L’on peut trouver le même écho dans les Mémoires de Marcel Déat : "Berthelot, qui avait été
chef de cabinet de Monzie, était promu ministre des Travaux publics, ou, comme on disait
maintenant, secrétaire d’État. Sa compétence ferroviaire n’était d’ailleurs pas douteuse. Mais
on voyait s’affirmer la tendance régnante, antiparlementaire, avec appel systématique aux
militaires, aux polytechniciens, aux inspecteurs des Finances, aux conseillers d’État.
Dangereuse technocratie, sans esprit, sans compétence gouvernementale, sans la notion
élémentaire des répercussions humaines des décisions avec des hommes toujours séduits par
un système technique ou juridique, si loin qu’il soit des faits." (7) Berthelot, lui-même, assure
avoir perdu ses dernières illusions républicaines lors de l’élaboration des décrets-lois
Reynaud." (8)
Dans la révolution de palais du 13 décembre 1940 machinée notamment par Bouthillier, le
général Huntziger et le ministre de l’Intérieur Peyrouton, Berthelot joue un rôle non
négligeable : "Dès le renvoi de Laval, j’ai pris les dispositions utiles, d’accord avec Huntziger
et Peyrouton, afin d’isoler complètement Vichy : coupure du téléphone et du télégraphe;
détournement du train Clermont-Paris par Gannat; surveillance des issues de Vichy et de la
gare de Saint-Germain-des-Fossés. Ayant appris que Laval voulait regagner Paris (il m’avait
demandé son wagon), je suis allé en informer Peyrouton, vers 21 h 30" (9), rapportera-t-il lors