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INTRODUCTION :
Replacé dans le contexte algérien, l’intérêt de la fiscalité -pétrolière et non
pétrolière- est essentiellement dû au fait qu’elle constitue le moteur de l’économie
nationale et la condition de performance et de compétitivité de l’entreprise
puisqu’il est impératif de préparer l’après-pétrole. La fiscalité se retrouve alors au
centre des débats des politiques chaque année à l’occasion de la préparation,
l’élaboration et le vote de la loi de finances (LF), laquelle est complétée quasi
systématiquement par le vote à la mi-juillet de la même année, d’une loi de
finances complémentaire (LFC) dont l’utilité est loin de faire l’unanimité parce que
non justifiée.
Il faut reconnaître en effet, que les lois de finances (LF et LFC) en Algérie, expression
du mode de gouvernance économique retenu par l’Exécutif, sont très souvent objets
de polémiques, et quelquefois même très vivement critiquée voire même dénoncée
par les opérateurs économiques, privés et/ou non étatiques, non seulement parce
que non ouvertes aux débats et aux avis contradictoires (absence de concertation),
mais surtout parce qu’elles tentent au fur et à mesure à remédier au manque de
crédibilité dont souffrent les institutions du pays. Ces lois de finances parce qu’elles se
contredisent par exemple sur l’évolution des dépenses de fonctionnement de l’Etat,
révèlent au grand jour que le Gouvernement algérien n’a finalement aucune
stratégie dans la gestion des affaires du pays. C’est le cas pour la LF et LFC pour
2009 et LF pour 2010 qui ont imposé un changement brusque des modalités
d’importation en introduisant la procédure du crédit documentaire (crédoc) exigée
par le Gouvernement comme unique moyen de paiement des importations de
biens de l’étranger ; ou la loi de finances pour 2009 qui a intégré dans une sorte de
gestion en catastrophe de l’affaire Djeezy le droit de préemption sans que l’Etat
n’en retire en bout de course aucun profit. (Cf. pour la LF 2009, JORADP n° 74 du 31
Décembre 2008 ; pour la LFC 2009, JORADP n° 44 du 26 Juillet 2009. Pour la LF 2010, JORADP n°
78 du 31 Décembre 2009).
En dehors des dispositions fiscales et financières nouvellement introduites et outre le
crédoc imposé comme unique mode de paiement, il y a lieu de citer des mesures
impopulaires ou tout au moins incompréhensibles comme la suppression du crédit à
la consommation, les taxes sur les véhicules neufs, les taxes et frais de domiciliation…
La diversité et l’hétérogénéité des dispositions qui y sont introduites font de la loi de
finance un texte de loi tout à fait particulier voire même atypique.
Compte tenu de la diversité des mesures imposées et des dispositions fiscales et
financières qui y sont à chaque fois nouvellement introduites, l’impact (beaucoup
plus négatif que positif) des lois de finances devient alors important et sur la
création d’entreprises et sur le déroulement normal des opérations commerciales et