
1. Vers une intégration de la capacité de recommandation au calcul de la valeur d’un
client.
S’intéresser à la valeur d’un client, ou mieux encore d’une clientèle, impose de structurer une
revue de la littérature ayant pour thème la gestion de la relation clients. Un tel exercice
apparaît rapidement relever de la gageure. En effet, ce domaine est caractéristique de ceux où
les pratiques commerciales souvent anciennes, comme la vente à domicile ou la vente par
correspondance, ont longtemps pris le pas et devancé la réflexion académique.
Dans un contexte mouvant, mêlant à la fois de profondes modifications de la structure de la
distribution, des modes de communication et du comportement des consommateurs, ce sont
sans doute les réflexions menées autour du concept de fidélité qui ont été les plus marquantes.
Elles ont permis de mettre en lumière, malgré leur efficacité opérationnelle globale, les limites
d’approches purement mécaniques et ouvert la voie à des considérations mettant en relief
l’importance de la dimension attitudinale de la fidélité (Frisou, 2005). Certaines entreprises, à
l’instar d’American Express et de ses clients « ambassadeurs », ont rapidement pris conscience
qu’au-delà de la répétition de leurs comportements, leurs clients pouvaient exprimer une autre
forme de leur valeur en activant leur potentiel de recommandation.
Sans remonter jusqu’à Aristote qui fut sans doute le premier à formaliser l’importance des
phénomènes d’influence interpersonnelle (Buttle, 1998), faire état de l’ensemble des travaux
pouvant être reliés aux phénomènes d’influence, comme ceux de leadership ou d’expertise
perçue (Vernette et Giannelloni, 2004 ; Vernette, 2007) est hors de portée de cette
contribution. Notre approche de la valeur de la recommandation s’articulera en deux temps :
tout d’abord l’intégration de la recommandation comme composante additionnelle de la valeur
client (CLV), puis l’analyse de l’impact du mode de recrutement sur la qualité des clients.