Semaine après semaine, mois après mois le moral remontait, le projet professionnel était de
plus en plus clair. Sa réalisation serait longue et difficile, mais je décidais de m’y lancer.
J’allais devoir associer ma passion pour le sport, ma curiosité sur la physiologie humaine,
mon respect de l’être humain, mon désir de ne pas me couper entièrement du monde de
l’industrie et mon souhait de transmettre des éléments de ma carrière professionnelle.
Je me suis lancé dès avril 2008 dans une formation de thérapie manuelle (qui durera jusque
fin 2013).
Mi 2008 un bureau d’étude international du bâtiment me donnait ma chance pour une
mission d’expertise de 3 mois : proposition de sécuriser un site agro-alimentaire classé
SEVESO II. Mission remplie, il me proposa, une seconde mission d’aide à la réflexion sur le
doublage de la capacité de production d’un site agro-alimentaire de produits infantiles tout en
continuant la production. Fin 2008 la crise financière arrivait. Bien que budgétisés pour toute
l’année 2009, la direction France donnait l’ordre de licencier tous les derniers rentrés en
2008. J’étais déçu mais je savais que mon projet était en cours et qu’il était possible. De plus
mon moral était bien remonté ; bien qu’encore fragile je savais que j’étais sorti de ma
dépression. On continuait avec mon parrain à élaborer ma stratégie de projet.
Pour des raisons financières et d’équilibre moral, d’Avril à Novembre 2009, je travaillais à
plein temps en tant que manœuvre dans un centre de recherche végétal (retour à mes
origines = premier secteur d’activité après l’ISA).
Depuis janvier 2010, je travaille à temps partiel dans un cabinet en Ressources Humaines où
je fais de l’accompagnement de personnes licenciées et où, en plus, nous essayons de
développer des formations en entreprise sur la production, la qualité, la maintenance et la
gestion du stress. Elles sont finançables par les OPCA. Les premiers retours sont très
positifs.
Vous me direz : rien d’extraordinaire !
C’est vrai, si ce n’est une façon particulière d’aborder les problèmes des entreprises :
aucune solution pré-remplie, toute faite, mais la réflexion en interne à des solutions. Le
« réveil des hommes » passe par l’information.
Question gestion du stress je ne parle jamais de la gestion du temps comme la plus part des
cabinets de conseils. J’aborde l’aspect humain. Comment reconnaître l’implantation du
stress en nous. Quels dégâts le stress engendre sur notre équilibre physiologique. Comment
lutter contre son implantation. Quelle est la part de la pression environnementale et
socioculturelle dans le stress. Comment s’en détacher.
En parallèle, j’ai ouvert un cabinet où je traite des patients en thérapie manuelle. Méthode
proche de l’ostéopathie mais où j’aborde les problèmes du patient de façon globale.
Les 2 projets sont menés de front. Pas toujours facile, mais tellement intéressant.
Merci à l’AI Parrainage pour son accompagnement, sa sympathie et son ouverture d’esprit.
Il est de plus en plus rare que le parcours professionnel soit du début jusqu’à la fin dans un
seul domaine. Pourtant la mentalité française est encore loin de celles des pays Anglo-
saxons qui acceptent les revirements de situation et les changements de direction
professionnelle.