theme 2. mondialisation, finance internationale et integration

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COURS DE TERMINALE ES – LVH – 2012/2013 – A. STRATAKIS
THEME 2
THEME 2. MONDIALISATION, FINANCE
INTERNATIONALE ET INTEGRATION EUROPEENNE
CHAPITRE 3 QUELS SONT LES FONDEMENTS DU COMMERCE
INTERNATIONAL ET DE L’INTERNATIONALISATION
DE LA PRODUCTION ?
★ Questions centrales du chapitre 3 :
- Pourquoi échange-t-on de plus en plus de biens et de services au niveau
international ?
- Quels sont les avantages de ces échanges pour les producteurs ? Pour les
consommateurs ? Quels en sont les risques ?
Le protectionnisme est-il
souhaitable et possible ?
- Quels sont les déterminants des choix de localisation et des stratégies
d’internationalisation de la production pour les firmes multinationales ? Quelles
sont les conséquences de ces stratégies dans les pays d’accueil ?
Objectifs du chapitre 3 :
-
-
-
-
-
Acquérir des savoirs :
Savoir définir les notions essentielles du programme de terminale :
avantage comparatif, dotation factorielle, libre-échange et
protectionnisme, commerce intra-firme, compétitivité prix et hors prix,
délocalisation, externalisation, firmes multinationales.
Savoir définir les notions de première : gains à l’échange, spécialisation,
échange marchand.
Savoir expliquer le rôle des avantages comparatifs et de la spécialisation
dans les échanges internationaux
Savoir expliquer les avantages et les inconvénients du libre-échange
Savoir détailler les fondements et les moyens des politiques
protectionnistes et leurs limites
Savoir détailler les fondements des stratégies des entreprises, en termes
de localisation et d’internationalisation de la production.
Savoir expliquer les conséquences complexes de ces stratégies dans les
pays d’accueil.
Acquérir des savoir-faire :
Savoir lire et interpréter, utiliser les taux de répartition, taux de
croissance, taux de croissance moyen, indice simple (de base 100), pour
établir des comparaisons dans le temps et l’espace.
Savoir distinguer les évolutions en valeur et en volume
Savoir lire et interpréter les diverses représentations graphiques.
. A lire sur ce thème : Dossiers et Documents du Monde, octobre 2012
Lire un résumé sur le site www.socio-eco.fr
Au CDI : Les aventures d’un tee-shirt dans l’économie globalisée, P. Rivoli, 2007
Et toute une sélection de livres sur le thème de la mondialisation
. A voir : Sur les Routes du coton, film d’Erik Orsenna, 2006
1
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THEME 2
Plan du cours du chapitre 3
I Analyse du commerce mondial
A/ Les caractéristiques du commerce mondial
1. La montée des échanges internationaux
2. Une évolution dans la structure des produits échangés
3. Une transformation de la géographie des échanges
B/ les déterminants des échanges et de la spécialisation
1. Les avantages comparatifs et la spécialisation
2. Un environnement économique et politique favorable
II Avantages et inconvénients des échanges internationaux
A/ Les avantages et les limites du libre échange
1. Avantages pour le consommateur et le producteur
2. Limites pour le consommateur et le producteur et le salarié
B/ Les avantages et les limites du protectionnisme
1. outils et objectifs du protectionnisme
2. Les limites du protectionnisme
III Analyse des stratégies des firmes multinationales et de leurs conséquences
A/ Les déterminants des choix des FMN
1. Alléger les coûts
2. Bénéficier des atouts des différents territoires
B/ Les conséquences des stratégies des FMN sur les pays d’accueil
1. Des conséquences positives
2. … mais aussi des conséquences négatives
……………………………………………………………
CHAPITRE 3
Activité de sensibilisation
Les succès commerciaux des Hyundai et des Kia en France et en Europe suscitent
la colère d’Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif. Mardi 25
septembre, il a ainsi qualifié de « dumping » la garantie de sept ans que Kia
accorde en Europe quand elle n’est que de trois ans en Corée. « Les sept ans de
garantie sans supplément de prix ont beaucoup contribué à l’appréciation de la
marque française sur le marché français », reconnaît d’ailleurs Frédéric Verbitziy,
directeur général de Kia Motors France. Les performances de Kia comme de
Hyundai sont impressionnantes. Pendant que le marché français reculait de 12.4
% sur les huit premiers mois de l’année, les immatriculations de Hyundai ont
progressé de 24.6 % et celles de Kia se sont envolées de 37.5 %. (En 2012
cependant, Hyundai et Kia réunis ne représentent que 2.58% du marché). (…)
En mars dernier, Sergio Marchionne, patron de Fiat mais également de
l’Association des constructeurs européens (Acea) avait estimé que « l’accord de
libre-échange avec la Corée était une erreur. » (…) « J’ai du mal à croire que nos
véhicules importés de Corée du Sud, qui ne représentent que 0 .6 % du marché
soient la cause de tous les maux des constructeurs français. » souligne Frédéric
Verbitzy. Patrick Gourvennec va plus loin : « Nous avons importé 1 900 voitures
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de Corée lors du premier semestre 2012, Renault 4 400. » (…) Aujourd’hui le
SUV Koléos et la berline Latitude sont fabriqués en Corée du Sud par Renault, qui
a racheté le coréen Samsung Motors.
A partir de Emmanuel Egloff, Les constructeurs coréens au banc des accusés, Le
Figaro, jeudi 27 septembre 2012
A regarder : deux vidéos sur cette même actualité (la première minute de
chaque vidéo) :
.Journal TV du 26/09/2012 (http://www.youtube.com/watch?v=1BraTKjlBD8)
."Dumping": Hyundai surpris par les accusations de Montebourg
(http://www.youtube.com/watch?v=HubcV0B4DfA&playnext=1&list=PLAo5j5U8VmuHm6hEPI8UrxAIBoaYKNOl&feature=results_main)
Q1. Pourquoi les constructeurs coréens sont-ils « au banc des accusés » ? De
quoi a-t-on « peur » en France et en Europe ?
Q2. Trouvez dans le texte et dans la réponse de Hyundai, les arguments qui
peuvent être opposés à cette « peur ».
Q3. Pourquoi ces problèmes d’échange entre pays sont-ils sensibles aujourd’hui ?
Rappels de première : importations, exportations, balance commerciale
Définitions de l’INSEE :
Importations : Ensemble des biens et des services fournis par des non-résidents à des
résidents, à titre onéreux ou gratuit.
Exportations : Ensemble des biens et des services fournis par des résidents à des nonrésidents, à titre onéreux ou gratuit.
Balance commerciale : La balance commerciale est le compte qui retrace la valeur des
biens exportés et la valeur des biens importés. Pour calculer la balance commerciale, la
comptabilité nationale procède à l'évaluation des importations et des exportations de
biens à partir des statistiques douanières de marchandises.
Echange marchand : échange sur un marché entre le vendeur d’un bien ou service et
son acheteur. Cet échange utilise le plus souvent la monnaie.
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THEME 2
Introduction :
La crise de 2008-2009 a fait reculer brutalement les échanges
internationaux mais n’a pas généré de protectionnisme, tant les économies sont
désormais interdépendantes. En 2010, l’Organisation mondiale du Commerce
(OMC) a observé un rebond spectaculaire des exportations mondiales. Les
exportations mondiales ont augmenté de 14 % alors que le PIB mondial n’a
augmenté que de 3.5 %.
Les échanges internationaux connaissent un essor très important depuis
les années 5O et plus encore depuis les années 80. Au cours des 40 dernières
années, le commerce mondial a plus que doublé. Ce sont les pays les moins
riches qui ont vu leur commerce extérieur croître le plus rapidement et ils sont
désormais plus ouverts que les pays riches.
Les investissements directs à l’étranger ont aussi considérablement
augmenté, conséquences des stratégies internationales des entreprises ; ils
représentent aujourd’hui un quart du PIB mondial contre 4% en 1980. Des
multinationales se développent aussi aujourd’hui dans les pays émergents tels
que la Corée ou la Chine, rachetant même les multinationales occidentales ou
japonaises. Même si les Etats-Unis restent prédominants dans le classement,
avec 19 firmes parmi les 100 premières mondiales, leur poids diminue.
.Pourquoi échange-t-on de plus en plus de biens et de services au niveau
international ? (I Analyse du commerce mondial)
.Quels sont les avantages de ces échanges pour les producteurs ? Pour les
consommateurs ? Quels en sont les risques ? Le protectionnisme est-il
souhaitable et possible ? (II Avantages et inconvénients des échanges internationaux)
.Quels sont les déterminants des choix de localisation et des stratégies
d’internationalisation de la production pour les firmes multinationales ? Quelles
sont les conséquences de ces stratégies dans les pays d’accueil ?
(III Analyse des stratégies des firmes multinationales et de leurs conséquences)
I ANALYSE DU COMMERCE MONDIAL
A/ Les caractéristiques du commerce mondial
1. La montée des échanges internationaux
Document 1 : L’augmentation des exportations dans le monde Belin doc 1 p 80
graphique 1
Q1. Faîtes une étude du document par groupe de deux élèves et complétez le tableau
suivant :
Nature du document
Source et date
Titre
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Définitions des mots
essentiels du titre
Pays ou région(s) du monde
considéré
Période considérée
Variables présentées dans
le document
Unités
Phrase(s) d’interprétation
des données
Idée(s) principale(s) du
document
! Point méthode : lecture et commentaire d’un graphique (cf fiche méthode
«Comment analyser un tableau statistique, un graphique ou un texte en SES?»
(http://socio-eco.fr rubriques Terminale - Accompagnement personnalisé).
Q2. Dans l’esprit de la deuxième partie de l’épreuve composé, formulez une
question qui pourrait être posée aux élèves pour construire un commentaire à
partir de ce document :
2. Une évolution dans la structure des produits échangés
Document 2 : Les exportations mondiales au cours des 40 dernières années Belin
doc 3 p 81
Et document vidéo « Les routes du commerce », site de l’OMC www.wto.org, et sur
you tube. Voir le démontage d’un ordinateur : (de 2mn à 2.36 mn)
Q1. A l’aide de données chiffrées du graphique, montrez comment a évolué la
structure des échanges entre 1967 et 2008.
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THEME 2
Q2. A partir du texte et de la vidéo, expliquez quels changements permettent de
comprendre la progression des échanges mondiaux de produits manufacturés.
Q3. Quelles en sont les implications pour les pays développés ?
Document 3 : Le commerce intra-branche
Le Mondial de l’automobile a ouvert ses portes en septembre, dévoilant plus
d’une centaine de « premières mondiales ». Un nombre invraisemblable de
véhicules, qui vont de la septième version de la Golf de Volkswagen à la
quatrième version de la Clio de Renault, en passant par la nouvelle Auris de
Toyota, le Trax de Chevrolet, et les nouvelles Logan et Sandero et Dacia…
Aujourd’hui, pour réussir en Europe, le seul des quatre grands marchés
mondiaux où tous les constructeurs majeurs sont présents sans exception, il faut
présenter toujours plus de modèles. (..) Un marché où la croissance ne se
mesure plus trop à la progression des ventes mais à la variété des gammes. On
comptabilise désormais plus de 5 000 types de voitures différentes dans le
monde, deux fois plus qu’en 1995. (…)
Les constructeurs généralistes sont attaqués sur plusieurs fronts : d’un côté, les
spécialistes de voiture d’entrée de gamme, come Dacia, Skoda, auquel s’ajoute
les nouveaux entrants coréens, Hyundai et Kia, et même américains comme
Chevrolet. ; de l’autre, les spécialistes du haut de gamme allemand (Audi, BMW,
Mercedes). Forcés de baisser la moyenne d’émission de Co2 de leur flotte neuve
et en quête de relai de croissance, ces constructeurs de produits « premium »
chassent sur les segments des voitures petites et moyennes.
A partir de P. Escande et P. Jaqué, réinventer la voiture de M. Tout-Le-Monde, le
Monde Eco et entreprises, 25 septembre 2012.
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THEME 2
Q1. Comment expliquer qu’il y ait autant de types de voitures sur le marché
européen ?
Q2. Quelles en sont les conséquences sur les échanges internationaux ?
V
Point vocabulaire : Le commerce intra-branche ou intra-industriel désigne
les échanges internationaux de produits similaires, appartenant à une même
branche de l’économie. Par exemple, lorsque la France exporte une voiture
Renault vers les Etats-Unis et qu’elle importe une voiture Ford, il s’agit d’un
échange intra-branche, au sein de la branche automobile. Les échanges intrabranche représentent environ 50 % des échanges entre les pays du Nord.
Document 4 : Un exemple d’échange de services, le service juridique
La délocalisation des activités juridiques représente encore peu de choses. Sur
Les 180 milliards de dollars dépensés en services juridiques chaque année par les
américains, 1 seulement est délocalisé. Mais ce chiffre grossit de 20 à 30 % par
an, pour la simple raison que les frais d’avocats ont explosé. Entre 1998 et 2009,
les tarifs horaires des gros cabinets de conseil ont augmenté de plus de 65
%.(…) American Express, General Electric, Sony, Yahoo ! ont commencé à
utiliser les services de Pangea3, une firme dont les avocats sont à Bombay
(Inde) pour les tâches routinières. La firme vérifie les documents, rédige les
contrats et autres tâches répétitives.
A partir de « Offshoring your lawyer », The Economist, 16 décembre 2010.
Q1. Pourquoi les services sont-ils moins échangés que les marchandises à
l’échelle internationale ?
Q2. Pourquoi les services juridiques peuvent-ils être en partie délocalisés ?
Q3. Connaissez-vous d’autres services qui sont aujourd’hui délocalisés ?
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THEME 2
3. Une transformation de la géographie des échanges
Document 5 : Quels sont les pays les plus insérés aujourd’hui dans le commerce
mondial ?
Voir les cartes des pays exportateurs et importateurs :
http://www.wto.org/french/res_f/statis_f/statis_maps_f.htm
Et tableau ci-dessous :
Rang
1
2
3
4
5
6
7
8
Exportateurs *
China
United States
Germany
Japan
Netherlands
France
Korea, Republic of
Italy
En
milliards
de
dollars
Part dans les
exportations
mondiales
1578
1278
1269
770
573
521
466
448
10,4
8,4
8,3
5,1
3,8
3,4
3,1
2,9
Rang
1
2
3
4
5
6
7
8
Importateurs *
United States
China
Germany
Japan
France
United Kingdom
Netherlands
Italy
En Part dans
milliards
les
de importations
dollars mondiales
1969
1395
1067
694
606
560
517
484
12,8
9,1
6,9
4,5
3,9
3,6
3,4
3,1
*Les noms des pays sont en anglais
Source : OMC, Statistiques du commerce international 2011
Remarque sur l’interprétation de ces chiffres : l’OMC attire l’attention sur le fait que le
montant des exportations a une signification limitée aujourd’hui, car beaucoup de
produits exportés incorporent des produits importés d’autres pays.
C’est particulièrement le cas dans des pays comme la Chine. Par exemple, les
exportations d’iPhone de la Chine vers les Etats-Unis représentent 2 milliards de dollars.
Mais une fois déduite la valeur des éléments d’iPhone importés par la Chine (en partie
des Etats-Unis), il ne reste « que » 73 millions de dollars.
Q1. Faîtes une phrase avec les chiffres en gras.
Q2. Quelle est la part de la Chine, des Etats-Unis et de l’Allemagne réunis dans
les exportations mondiales ?
Q3. En utilisant les chiffres tableau et ceux du document 2 p 80 du Belin, écrivez
un compte rendu de l’évolution du poids des différentes zones géographiques
dans le commerce mondial depuis 1948.
8
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THEME 2
Q4. Quelles sont les zones les plus exclues du commerce mondial ?
Document 6 : Les échanges extra et intra-régionaux Belin doc 4 p 81
Q1. Faîtes une phrase avec tous les chiffres de l’Amérique du Nord :
Q2. Calculez la progression du commerce intra-régional en Europe entre 1965 et
2009, et faîtes une phrase avec le résultat.
Q3. Dans quelles régions du monde le commerce intra-régional a-t-il le plus
progressé ? Le moins progressé ? Justifiez vos réponses avec des chiffres du
document.
Synthèse du I A : rappelez ici sans les rédiger les différentes observations
faites sur l’évolution du commerce mondial :
B/ Les déterminants des échanges et de la spécialisation
1. Les avantages comparatifs et la spécialisation
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THEME 2
Document 7 : l’échange expliqué par les avantages comparatifs
« Supposons deux ouvriers sachant l’un et l’autre faire des souliers et des
chapeaux, écrit Ricardo, dans ses Principes de l’économie politique et de l’impôt
(1817) : l’un d’eux peut exceller dans les deux métiers ; mais en faisant des
chapeaux il ne l’emporte sur son rival que de 20 pour cent, tandis qu’ne
travaillant à des souliers, il a sur lui un avantage de 30 pour cent. Ne serait-il
pas de l’intérêt de tous les deux que l’ouvrier le plus habile se livrât
exclusivement à l’état de cordonnier, et le moins adroit à celui de chapelier ? ».
C’est en effet leur intérêt, montre Ricardo. Constatant qu’il peut améliorer son
pouvoir d’achat en produisant des chapeaux et en les échangeant contre des
chaussures, le moins adroit des deux découvre le gain à l’échange ; un
raisonnement qui peut être transposé à l’échelle internationale.
Les spécialisations sont alors déterminées par « l’avantage comparatif » de
chaque pays, c’est-à-dire l’avantage relatif qu’il détient face aux autres dans la
production d’un bien comparée à celle d’un autre bien. Dans le modèle classique
de Ricardo, l’avantage comparatif est déterminé par la productivité du travail,
sans tenir compte du capital.
Ricardo propose donc une version simplifiée de l’explication de l’insertion
des pays dans le commerce international. Un siècle plus tard, les économistes
suédois Heckscher (1919), Ohlin (1933) et Samuelson (1941) , élaborent un
modèle plus large, le modèle néoclassique HOS, expliquant l’avantage comparatif
par les différences de dotations en capital et en travail (ou dotations
factorielles) : un pays où le capital est relativement plus abondant que le travail,
comparé aux autres pays, a un avantage comparatif dans la production de biens
nécessitant plus de capital.
D’après A. Parienty,
« Les mécanismes du commerce international »,
Alternatives économiques, n°298, janvier 2011. in Nathan édition 2012
Q1. Adam Smith au 18ème siècle pensait qu’un pays devait se spécialiser dans la
production pour laquelle il avait un avantage absolu sur les autres nations.
Qu’apporte à cette idée, la théorie de David Ricardo
au 19ème siècle ?
Q2. D’où vient l’avantage comparatif selon Ricardo ?
Q3. D’où vient l’avantage comparatif selon le
modèle HOS ? Donnez un exemple de pays pour
lequel vous voyez un avantage comparatif illustrant
le modèle HOS.
10
David Ricardo, économiste
britannique d’origine
portugaise (1772-1823), un des
premiers grands théoriciens de
l’économie.
Consultez sa biographie
d’économiste et d’homme politique
sur la page web :
http://www.alternativeseconomiques.fr/david-ricardo-1772-1823_fr_art_222_27852.html
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THEME 2
Rappels de première : spécialisation,
gain à l’échange : source Nathan édition 2012
Gain à l’échange : le produit total des pays qui échangent est supérieur à la somme de
leur production avant échange.
Spécialisation : concentration de la production d’une entreprise ou d’un pays sur un
nombre limité de produits.
Exercice sur les avantages comparatifs et la spécialisation :
Ricardo a pris un exemple pour illustrer sa théorie des avantages comparatifs, avec deux
produits et deux pays : le vin et le drap, la Grande Bretagne et le Portugal.
Attention, son modèle repose sur les hypothèses suivantes :
. On suppose une immobilité parfaite des facteurs de production entre les pays (mais pas
dans les pays.
. Le coût du travail est le même dans les deux pays.
Source : à partir d’un exercice de Colombe Bertrand Munoz, professeure de SES, Bretagne.
Coûts de production en hommes/années de travail
Angleterre
Drap
100
Vin
120
Portugal
90
80
Q1. Quel pays a le coût le plus faible pour le drap, pour le vin ?
Q2. Que peut-on conclure si on s’appuie sur la théorie de Smith (ou des avantages
absolus) ?
Q3. Dans le tableau ci-dessous, présentez les coûts relatifs des biens produits. Quel est
par exemple, pour l’Angleterre, le coût relatif du drap par rapport au nombre d’heures
qu’implique la production de vin.
Prix relatifs internes (proportionnels au coût du travail)
Drap contre vin (quantité de
vin que l'on obtient contre
une unité de drap)
Vin contre drap (quantité de
drap que l'on obtient contre
une unité de vin)
Angleterre
100/120 = 0,83
Portugal
Q4. Faîtes des phrases avec les données chiffrées du tableau :
-
0,83 : en Angleterre, avec une unité de drap, on peut obtenir 0,83 unités de
vin.
1.2 :
11
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THEME 2
-
Q5. Où le producteur de vin Portugais a-t-il intérêt à vendre son vin ?
Q6. Où le producteur de drap anglais a-t-il intérêt à vendre son drap ?
Q7. Dans quelle production, les deux pays ont-ils intérêt à se spécialiser ?
Q8. Calculez le nombre d’actifs nécessaires dans chaque pays pour fabriquer une unité de
drap et de vin dans un cadre autarcique. Même question en cas de libre-échange.
Conclusion ?
Conclusion de l’exercice : Pourquoi l'exemple de Ricardo est-il très "habile" pour
montrer que le libre échange est bénéfique pour tous ?
12
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THEME 2
Document 8 : Evolution des avantages comparatifs de la France Belin doc 1 p 86
Q1. Comment ont évolué les points forts et les points faibles de la France entre
1990 et 2010 ?
Q2. Comment peut-on faire évoluer la dotation factorielle dans un pays ?
Document 9 : La nouvelle théorie du commerce international
Si les économies d’échelle internes à la firme conduisent à la disparition de
la firme la moins efficace et à la diminution du prix, les économies d’échelles
externes à la firme, celles d’un secteur entier de l’économie permettent toujours
la concurrence. Le coût unitaire spécifique diminue avec la croissance de la taille
du secteur et non avec celle d’une firme. Ces économies découlent par exemple
du regroupement dans un même lieu de firmes produisant un bien donné.
La nouvelle théorie introduit également la différenciation des produits :
chaque firme est capable d’offrir un produit qui n’est pas identique à ceux de ses
rivales. (..) Ce qui explique le commerce intra-branche.
A partir de M. Rainelli, « Internationalisation des échanges et croissance », Les
enjeux de la mondialisation, La Découverte, Repères, 2007
Q1. Quels sont les apports de la nouvelle théorie par rapport à celle de Ricardo et
au modèle HOS ?
2. Un environnement économique et politique favorable
Document 10 : La baisse du coût des transports
Belin doc 1 p 84 le graphique et Hatier doc 1 p 68
Après la Seconde guerre mondiale, le coût du
Transport a considérablement chuté.(…) Là où
le coût a moins baissé, la qualité et la rapidité
ont beaucoup progressé. Ainsi, l’usage du
conteneur a supprimé le rechargement long et
coûteux, tandis que de plus en plus de
marchandises circulent par avion. Mais le recul
n’est pas uniforme. Par exemple, les porteconteneurs géants, qui suivent des itinéraires
lucratifs entre le nord-est de l’Asie et l’Amérique
du Nord, génèrent des économies d’échelle qui
font augmenter les échanges, d’où une nouvelle
baisse des coûts. La plus grande partie du monde
en développement est laissée à l’écart de ce
processus, faute de disposer d’une échelle de
production et d’infrastructures attirant les services
de transport les moins coûteux.
U. Deichmann et I. Gill, « géographie économique
de l’intégration régionale », Finances et développement, 2008.
13
Le conteneur est un mode de
transport en lui-même, il peut
passer d’un bateau à un train ou
un camion. Par rapport au
transport maritime conventionnel,
tel qu’il se pratiquait dans les
années 60, le container a permis
de diviser par deux les délais
d’acheminement et au moins par
trois les coûts de transport.
Source :http://www.containerinfo.net/
avantages.htm
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THEME 2
Q1. Faîtes une phrase avec le chiffre de 1990 du
graphique.
Q2. Pourquoi le conteneur
a-t-il permis de faire considérablement baisser le coût du
transport ?
Le port de Tanger Med au Maroc, construit entre 2004 et 2007, en
eaux profondes et à 14 km des côtes espagnoles.
Source image : Agence marocaine de Presse (MAP) www.map.co.m
Q3. Petit exercice sur la productivité : en 1970, il fallait une centaine de dockers
pendant 5 jours pour décharger un cargo. Aujourd’hui, la même charge en
conteneurs ne réclame que 5 personnes en une seule journée. (Source : J. P.
Budillon, université Pierre-Mendès-France, Grenoble, 2011 in Nathan 2012).
De combien la productivité a-t-elle augmenté pour le déchargement d’un cargo
entre 1970 et aujourd’hui ? Détaillez vos calculs et explicitez-les. Faîtes une
phrase avec le résultat.
Rappels de première : qu’est-ce que les économies d’échelle ?
Economie d’échelle : il y a économie d’échelle lorsque l’augmentation du nombre
d’unités produites permet de faire diminuer le coût unitaire de production (les coûts fixes
sont divisés par un plus grand nombre d’unités produites).
A ne pas confondre avec rendement d’échelle : rapport entre l’augmentation de la
production en pourcentage et l’augmentation des facteurs de production en pourcentage.
Les rendements croissants s’accompagnent d’économies d’échelle puisque les coûts
unitaires diminuent avec l’accroissement des quantités produites.
14
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THEME 2
Document 11 : Le rôle des institutions dans l’évolution du commerce mondial
Et document vidéo « l’OMC a 15 ans » puis entre 3mn et 5.15 mn : présentation du
GATT et ensuite de l’OMC, à compléter par Belin doc 3 p 85 ou Hatier doc 2 p 68.
Q1. Quels sont les objectifs du GATT puis de l’OMC ?
Q2. Quels sont les principes fondamentaux de ces institutions ?
Synthèse du I B : Pourquoi les échanges se sont-ils accru depuis 60 ans ?
On peut expliquer l’augmentation des échanges par les avantages comparatifs et
la spécialisation. Selon la théorie économique classique, développée par David
Ricardo, économiste du 19ème siècle, chaque pays a intérêt à se spécialiser là où
il est le meilleur ou le moins mauvais, c’est-à-dire là où il dispose d’avantages
comparatifs. Ainsi y-a-t-il selon un Ricardo un gain à l’échange international.
Ces avantages proviennent de la productivité relative de chaque pays (modèle
ricardien) ou de la dotation factorielle nationale (modèle HOS). Cependant ces
théories ne permettent pas bien d’expliquer le développement des échanges de
biens similaires ou entre pays bénéficiant de la même dotation factorielle : c’est
le goût pour la diversité des consommateurs, les économies d’échelle attendues
par les entreprises qui vont alors expliquer les échanges commerciaux.
L’augmentation des échanges s’explique également par un environnement
économique et politique favorable depuis 60 ans : notamment la baisse du coût
des transports et la mise en place d’institutions prônant la libéralisation des
échanges, comme le GATT devenu l’OMC en 1995.
Avantage comparatif (ou relatif): avantage dont dispose un pays dans une
production au regard des pays étrangers.
Dotation factorielle : abondance relative des facteurs de production dans un
pays.
II AVANTAGES ET INCONVENIENTS DES ECHANGES
INTERNATIONAUX
A/ Les avantages et les limites du libre échange
1. Avantages pour le consommateur et le producteur
Document 12 : Les avantages du libre-échange Belin doc 2 p 88
Q1. Que signifie exactement le terme libre-échange ?
15
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THEME 2
Q2. Quels sont les avantages de ce libre-échange pour les consommateurs ?
Répondez en utilisant également les informations du I.
Q3. Quels sont les avantages pour les producteurs ?
Répondez en utilisant également les informations du I.
Document 13 : La Chine construit des TGV
a. Novice en matière de TGV il y a encore six ans, la Chine
dispose aujourd’hui d’un réseau de train à grande vitesse
long de 3 300 km, d’ores et déjà aussi étendu que celui de
l’Europe toute entière. Pékin, qui a importé l’essentiel de
cette technologie de France (Alstom), d’Allemagne
(Siemens), du japon (Kawasaki) et du Canada
(Bombardier), projette d’étendre so réseau de TGV à
18 000 km d’ici à 2020.
Ce départ sur les chapeaux de roue en surprend plus d’un.
Comment la Chine a-t-elle pu, en si peu de temps,
maîtriser le très complexe savoir-faire de la grande
vitesse ? (…) « La chine aurait pu faire son propre TGV »,
assure Sun Zhang, un professeur d’université de Tonji, à
Shanghai, « (…) mais cela nous aurait pris quinze à vingt
ans. Or la Chine veut aller très vite. »
D’après P. Girangereau, Libération, 8 mai 2010, in Nathan
édition 2012.
b. Une première dans les échanges sino-européens : le
constructeur de trains chinois CNR a annoncé mercredi 8
août qu'il allait commencer à vendre au conglomérat
industriel allemand Siemens des pièces issues de sa
technologie pour la grande vitesse ferroviaire.
Selon CNR, il s'agit de la première fois que du matériel de
train à grande vitesse est exporté de Chine vers le Vieux
Continent, alors même que la Chine a acquis sa
technologie grâce à des transferts étrangers.
Le Monde.fr avec AFP, 8 octobre 2012
Le TGV Chinois qui roule depuis 2008 à
300 km/h. La Chine est le 4ème pays
producteur de trains à grande vitesse,
derrière la France, l’Allemagne et le
Japon.
La Chine a présenté en 2011 un
prototype de train à grande vitesse
pouvant rouler à 500 km/h.
Q1. Quels avantages la Chine tire-t-elle du commerce international dans le cas
du train à grande vitesse ? Répondez d’un point de vue du consommateur et du
producteur.
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THEME 2
2. Limites pour le consommateur et le producteur
Document 14 : La domination des pays développés Hatier doc 3 p 73
Voir aussi le film : Les routes du coton, Orsenna.
La pression des plus développés en faveur du libre-échange est logique : sur un
marché ouvert les concurrents les plus innovants et les plus productifs ont toutes
les chances de gagner des parts de marché. Les firmes les plus compétitives sont
aussi celles qui peuvent faire appel, dans leur pays d’origine, à des
infrastructures de qualité, en matière de recherche, d’éducation, etc… (…) La
marche vers le libre-échange a eu des effets dévastateurs sur les pays en
développement qui n’ont pas voulu ou pas pu s’en protéger. Le problème est
particulièrement dramatique sur le plan agricole. On connaît la situation absurde
des éleveurs de poulets africains ruinés par l’afflux de poulets européens
congelés, des producteurs de lait poussés à la faillite par les arrivages de lait en
poudre (qui rendaient les enfants malades du fait de la mauvaise qualité de
l’eau). (… ) Le problème sur ce plan n’est pas tant que l’Europe, les Etats-Unis ou
encore le Japon disposent de politiques pour stabiliser l’activité de leurs propres
agriculteurs, mais surtout que les pays du Sud avec lesquels ils commercent n’en
aient pas.
Guillaume Duval, « Le protectionnisme est-il la solution ? « Alternatives
Economiques, n°281, juin 2009, in Hatier Edition 2012
Q1. Pourquoi les pays développés ont-ils intérêt, dans le cas par exemple de
l’agriculture, à promouvoir le libre-échange ?
Q2. Comment expliquer les effets dévastateurs du libre-échange sur certains
pays en développement ?
Document 15 : Toutes les spécialisations ne se valent pas … Belin doc 2 p 90
Q1. Quelles sont les limites de la spécialisation ?
Q2. Citez des exemples permettant de les illustrer.
Q3. Pourquoi toutes les spécialisations ne se valent-elles pas ?
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THEME 2
Synthèse du II A : Le libre-échange est un système économique dans
lequel il n’y a pas de restriction aux échanges commerciaux.
Le libre-échange permet aux consommateurs ..
Le libre-échange permet aux producteurs ….
Cependant, le libre-échange présente aussi des limites :
B/ Les avantages et les limites du protectionnisme
1. Objectifs et outils du protectionnisme
Document 16 : Le retour des idées protectionnistes
Qu’ils assument ou qu’ils rejettent le mot «protectionnisme», la quasitotalité des candidats à l’élection présidentielle, dont Nicolas Sarkozy, à droite, et
François Hollande, à gauche, prône à des degrés divers la mise en œuvre de
mesures protectionnistes. Le candidat le plus réservé sur la question est le
centriste François Bayrou. 65 % des Français pensent qu’il faudrait augmenter
18
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THEME 2
les taxes sur les produits importés des pays émergents tels que la Chine ou
l’Inde.
Le protectionnisme est de retour, si ce n’est dans les faits, au moins dans
le discours politique et dans les esprits. Un sondage réalisé en 2011 par l’Ifop
pour l’association « Manifeste pour un débat sur le libre-échange » montre en
effet que 65 % des Français pensent qu’il faudrait augmenter les taxes sur les
produits importés des pays émergents tels que la Chine ou l’Inde (1). Une
opinion majoritaire aussi bien chez les sympathisants PS (71 %) qu’UMP (75 %).
La théorie du libre-échange semblait dominer depuis la signature, en
1957, du traité de Rome. Ce dernier dispose que les États membres de la
Communauté économique européenne sont « désireux de contribuer, grâce à
une politique commerciale commune, à la suppression progressive des
restrictions aux échanges internationaux ». Ce libéralisme sera mis en œuvre,
aussi bien à l’intérieur du marché unique européen que vis-à-vis du reste du
monde.
Le nouveau protectionnisme, ciblé et européen
Le rejet du projet de traité constitutionnel européen (2005), puis la crise
financière et économique de 2008 ont réactualisé un discours critique du libreéchange, avec en toile de fond la crainte du chômage engendré par les
délocalisations. Porté par une poignée d’économistes, dont l’unique prix Nobel
français d’économie, Maurice Allais (décédé en octobre 2010), un nouveau
protectionnisme, ciblé et européen, est apparu.
Laurent De Boissieu « Faut-il plus de protectionnisme ? » La Croix, 12 mars 2012
Q1. Sur quels principes l’Europe s’est-elle construite ?
Q2. Pourquoi le protectionnisme revient-il en force dans les débats politiques en
France ?
Q3. A qui s’adresse ce « nouvel élan » de protectionnisme ?
Document 17 : Le protectionnisme justifié par les économistes Belin doc 4 et 5 p
91 et doc 2 p 97
Q1. Expliquez en quoi consiste une « politique commerciale stratégique » :
19
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THEME 2
Q2. Donnez les différentes raisons évoquées par les économistes pour légitimer
des mesures protectionnistes :
Document 18 : Les nouveaux arguments du protectionnisme :
Qu’ils assument ou qu’ils rejettent le mot, la quasi-totalité des candidats à
l’élection présidentielle s’y réfèrent aujourd’hui. Eva Joly reprend par exemple la
notion de « préférence sociale et environnementale aux frontières de
l’Europe ». Tandis que François Hollande prône « une nouvelle politique
commerciale pour faire obstacle à toute forme de concurrence déloyale et pour
fixer des règles strictes de réciprocité en matière sociale et environnementale » .
L’objectif est de parvenir à une situation de « juste échange », terme utilisé au
PS afin d’éviter celui, jugé trop « nationaliste » , de protectionnisme. Pour cela, il
faudrait
utiliser
le
tarif
extérieur
commun
en
tant
qu’« écluses
douanières », précise le projet socialiste pour 2012. Ces nouveaux droits de
douane auraient comme caractéristique d’être « flexibles, car ils ne
s’appliqueraient qu’aux marchandises dont les modes de production ne
respectent pas les normes pratiquées en Europe », et « transitoires, car
supprimés dès leur application par les entreprises et les États concernés ».
Laurent De Boissieu « Faut-il plus de protectionnisme ? » La Croix, 12 mars
2012
Q1. Quels sont les nouveaux arguments pour donner de la légitimité au
protectionnisme ?
Document 19 : Les outils du protectionnisme Belin doc 4 p 89 et Hatier doc 3 p
75 et document viédo sur les subventions agricoles aux Etats-Unis et en Europe,
you tube, « polémique subventions agricoles ».
20
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THEME 2
a. Selon l'OMC, le nombre de mesures protectionnistes initiées en 2011 s'élève à
340, contre 220 en 2010. De son côté, l'organisme suisse Global Trade Alert
(GTA) – qui recense l'ensemble des mesures commerciales dans le monde –
avertissait, dans un rapport publié en novembre 2011, que trois mesures
protectionnistes sont prises pour une mesure libéralisante depuis juillet 2011, et
que les tensions commerciales ont atteint leur plus haut niveau depuis le "pic" de
2009.
Anna Villechenon, Le Monde.fr, Pourquoi le protectionnisme progresse dans le
monde, 16.mars 2012
b. Le secteur de l’agriculture, l’un des secteurs les plus protégés dans de
nombreux pays développés, illustre bien cet enjeu. En 2007, alors que le cours
de nombreuses matières premières étaient déjà très élevés, le soutien apporté
aux producteurs agricoles de la zone OCDE atteignait 258 milliards de dollars,
dont les deux tiers faussaient fortement la production et les échanges.
Patrick Love et Ralph Lattimore, Le commerce international, Editions de l’OCDE,
2009 in Hatier, Edition 2012 ;
Q1. A partir des deux documents (ci-dessus et Belin ou Hatier), recensez les
différents outils du protectionnisme.
-
Mesures protectionnistes agissant sur les prix :
-
Mesures protectionnistes agissant sur les quantités :
Q2. Pourquoi les Etats-Unis et l’Europe sont-ils en opposition sur le problème des
subventions ? (document vidéo)
Pour aller plus loin dans la réflexion : Document vidéo, Xerfi Canal, Hervé
Juvin « Le protectionnisme, c'est aussi l'autonomie et la liberté », you tube.
Q1 : Quels sont les différents enjeux présentés dans cet exposé ? (écouter au
minimum de la minute 1 à la minute 7.50).
2. Les limites du protectionnisme
Document 20 : Que signifie aujourd’hui le « Made in France » ?
21
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THEME 2
Petite devinette : entre un pneu de moto vendu par le britannique Dunlop
et un autre siglé Michelin, lequel des deux est le plus français ? Celui du
manufacturier clermontois ? Raté ! Alors que Dunlop aujourd’hui filiale de
l’américain Goodyear, fabrique à Montluçon (Allier) toutes ses gommes pour
deux roues à destination du marché européen, Michelin a délocalisé la production
des siens … en Espagne et en Serbie.
Cet exemple le prouve : définir le « Made in France » n’est pas simple.
Entre les sociétés tricolores dont les produits ne sont pas ou plus fabriqués dans
l’Hexagone et les entreprises étrangères qui ont implanté des usines sur le
territoire français, il est parfois difficile de s’y retrouver.
Dans l’automobile, consommer patriotique est ainsi devenu un véritable
casse-tête. Contrairement aux apparences, il vaut mieux acheter une Toyota
Yaris, produite à Onaing près de valenciennes (Nord) ou une Smart, fabriquée à
Hambach (Moselle), que s’offrir une Peugeot 208, venue de Trnava (Slovaquie),
ou une Renault Twingo, expédiée depuis Novo Mesto (Slovénie).
A partir de Cédric Pietralunga, Le Monde Dossiers et Documents, « Ne m’appelez
plus Made in France », n° 423, octobre 2012.
Q1. Pourquoi le protectionnisme est-il difficile à mettre en place aujourd’hui ?
Document 21 : Pour dépasser l’idée de « guerre économique »…
Le dynamisme des grands pays (Chine, Inde, Brésil) a souvent été expliqué par
leurs caractéristiques propres : fort taux d’épargne et d’investissement, faible
coût du travail, effort important d’éducation, Etat fort, parmi d’autres. Un rapport
récent de l’Institute of Development Studies (Grande Bretagne) apporte un
éclairage plus complet sur le déplacement de l’innovation vers les grands pays
émergents, en observant notamment l’industrie automobile à Sao Paulo au
Brésil. (…) Des auteurs parlent aujourd’hui de « l’organisation de la
décomposition internationale de l’innovation », un peu comme on parle de la
mondialisation des processus de production.
Loin de correspondre à la vision simpliste d’une « guerre économique » entre
puissances nouvelles et anciennes, leur analyse montre l’imbrication
internationale des chaînes de valeur. L’industrie automobile, dont l’intégration
globale est une réalité, est un cas d’école. Au Brésil par exemple, les
équipementiers locaux interagissent avec les filiales de groupes automobiles
multinationaux. L’innovation se déplace alors à l’intérieur de ces groupes vers
leurs filiales locales, puis sa dynamique est transférée aux fournisseurs locaux
indépendants. Ceux-ci deviennent des « co-développeurs » de nouveaux
produits, services ou processus, dès lors qu’ils ont consenti les investissements
nécessaires, notamment en capital humain. (…) Les équipementiers ne livrent
plus seulement des composants à Volkswagen ou à General Motors, mais aussi
du design. Ils coopèrent pour cela avec les universités du pays. Et, de fait,
l’industrie locale s’engage à son tour dans une organisation internationale de
l’innovation susceptible aussi de bénéficier aux « vieilles puissances »
Tout cela témoigne de l’obsolescence de nos raisonnements et catégories :
industrie « nationale », pays « industrialisé », pays « en développement »,
22
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THEME 2
commerce « international », balance commerciale etc… La tension entre une
organisation politique internationale, dont les sujets sont les Etats-nations, et la
réalité productive d’industries et de services souvent intégrés mondialement à
toutes les étapes des chaînes de valeur est patente. Comprendre ce nouveau
paysage est un enjeu primordial pour l’élaboration de politiques publiques
efficaces.
Pierre Jacquet, Comment l’innovation industrielle s’est transportée vers le Sud Le
Monde Eco et entreprises, 25 septembre 2012
Q1. Entourez les mots ou expressions que vous ne comprenez pas et recherchez
leur signification dans un dictionnaire classique et/ou un dictionnaire de SES.
Q2.Quelle est l’idée principale de ce document ? Reformulez-la avec vos propres
termes (cela peut impliquer plusieurs phrases).
Q3. Faîtes des recherches pour trouver des « guerres «économiques qui ont eu
lieu dans le monde suite à et/ou engendrant des mesures protectionnistes.
V
Point vocabulaire :
La décomposition internationale du processus de production (DIPP) correspond à
l’éclatement des activités d’une entreprise à l’échelle mondiale, avec une
localisation de chaque segment de production dans un pays qui a des avantages
pour ce segment.
La notion de chaîne de valeur a été définie par M. Porter*, dans son livre
« l'avantage concurrentiel ». Un produit a une valeur, que le consommateur
paie. Cette valeur est l’aboutissement d’une chaîne de valeur, c’est-à-dire d’une
série d'activités ajoutant de la valeur : production, logistique, vente, marketing,
services pour les principales. Ces activités peuvent ou non être intégrées à
l’entreprise.
*professeur de stratégie d’entreprise à Harvard.
Pour aller plus loin dans la réflexion : Document vidéo : XERFI Canal « La
démondialisation » avec Jacques SAPIR, directeur d’études à l’Ecole des Hautes
Etudes en Sciences sociales.
23
COURS DE TERMINALE ES – LVH – 2012/2013 – A. STRATAKIS
THEME 2
Q1. Quelles critiques Jacques Sapir adresse-t-il à la mondialisation telle qu’elle
existe aujourd’hui ?
Synthèse du II B : Le protectionnisme est une situation dans laquelle un
Etat prend un ensemble de mesures pour protéger les producteurs nationaux de
la concurrence des producteurs du reste du monde.
Pour certains, le protectionnisme permet de
III ANALYSE DES STRATEGIES DES FIRMES MULTINATIONALES ET
DE LEURS CONSEQUENCES
Faîtes le point sur la situation actuelle des FMN à travers le monde : Belin doc 1,
2 et 3 p 82 et 83 : résumez en quelques informations-clé les idées contenues dans ces
documents :
A/ Les déterminants des choix des FMN
24
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THEME 2
1. Alléger les coûts
Document 22 : La stratégie de H & M, document vidéo : extrait du reportage de
France2 J-20h du 13 sept 2010 et « H&M - part 2/2 - prospère grâce à la
délocalisation » you tube / Voir également Belin doc 1 p 92
Q1. Quels sont les facteurs de succès pour les produits H & M ?
Q2. Quelle(s) stratégie(s) l’entreprise a-t-elle adoptées pour arriver à cette
« success story » ? Avec quelles conséquences ?
Document 23 : l’offshore dans les centres d’appels.
Les opérateurs (de téléphonie) ont largement recours à l’offshore, surtout
au Maghreb. Environ 15 000 salariés travaillent pour France Telecom en externe
(et pas forcément à l’étranger) et 4 000 pour SFR. Dans le cas de Bouygues
Telecom, ce serait un millier de postes en « offshore ». Illiad, maison mère de
Free Mobile, possède pour sa part deux centres d’appels à Casablanca, dont un
de presque 1 700 salariés.
Si les opérateurs ont fait ces choix, c’est évidemment pour des raisons de
coûts : un téléopérateur est payé au smic ou un peu plus en France, trois fois
moins en Tunisie ou au Maroc. Pour E. Mignot, patron de Teletech, 60 000
personnes travaillent sur des plateaux d’appel offshore pour des groupes
français. (…) Le Maghreb devenant « cher » (il deviendrait difficile de recruter
des personnes parlant français sans accent), France Telecom, par exemple,
« teste » la Côte d’Ivoire, le Sénégal, Djibouti, Madagascar. (…) L’offshore
permet aussi, à moindre coût, d’assurer la disponibilité des services clients des
opérateurs 7 jours sur 7, le soir passé 20 heures et le week-end. Pour ces
horaires « décalés », les employeurs français doivent verser des primes dont ils
peuvent se dispenser à l’étranger.(…) Certains parlent de rapatriement, mais en
ce moment, les prestataires sont soumis à une trsè forte pression des opérateurs
qui veulent imposer des réductions de prix sur les contrats, obligés de casser
leurs prix suite à l’arrivée de Free Mobile.
A partir de Sarah Belouezzane et Cécile Ducourtieux, « Elles relocalisent ou
tentent de le faire », le Monde, 15 juin 2012.
Q1. Quels sont les avantages que retirent les opérateurs de la délocalisation des
centres d’appel ?
25
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THEME 2
Q2. A quelles conditions selon vous pourrait être envisagé un rapatriement de
ces centres en France ?
Document 24: Externaliser, délocaliser, sous-traiter … ?
La production de l’entreprise Lejaby, qui fabrique de la lingerie féminine déjà
délocalisée à 93 % va être sous-traitée en Tunisie. Sur 450 salariés, seuls 195
conserveront leur emploi. (…) En dix ans, 600 000 emplois industriels ont été
détruits en France. (…) Ce mal français s’explique par une différence de
stratégies avec l’Allemagne : les entreprises françaises qui délocalisent
choisissent d’expatrier des unités entières de production quand les allemands
n’externalisent qu’une partie de la chaîne. La lingerie française, dont Lejaby était
le dernier symbole est aujourd’hui presque entièrement sous-traitée en Tunisie,
au Maroc et en Chine.
D’après l’Editorial du Monde, 21 janvier 2012.
Q1. Quelle différence existe-t-il entre
délocalisation et externalisation ?
Entre sous-traitance et délocalisation ?
Une manifestation contre la délocalisation
de la production et les licenciements des
ouvrières de Lejaby, janvier 2012, source
http://www.mlyon.fr
Document 25 : Exporter ou créer des filiales : à l’étranger ? Belin doc 2 p 92
Q1. Expliquez à quelle condition il est plus pertinent d’investir à l’étranger que
d’exporter :
Q2. Expliquez la phrase soulignée :
26
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THEME 2
2. Bénéficier des atouts des différents territoires
Document 26. La stratégie de Zara, extrait de l’émission Capital, septembre
2010 « Zara l’histoire d’une marque 2/2 » de la minute 8 à 10.30 mn.
Q1. Pourquoi une partie de la production est-elle conservée en Espagne ?
Q2. Pourquoi Zara est-il donc encore largement implanté en Europe ?
Q3. Rappelez quels différents types de compétitivité peuvent viser les entreprises
puis dîtes sur quelle(s) compétitivité(s) jouent Zara er H & M. Argumentez.
V
Point vocabulaire : Lorsque les FMN ont une stratégie de
multinationalisation horizontale, c’est-à-dire lorsqu’elles implantent à
l’étranger une filiale qui produit le même bien ou service que dans le pays
d’origine. Deux possibilités : soit la FMN crée des filiales-relais (c’est le cas
dans l’exemple de Zara lorsque l’entreprise ouvre un nouveau magasin dans un
pays hors de l’Espagne), soit l’entreprise achète ou crée une joint-venture –une
entreprise commune- avec une entreprise étrangère qui produit la même chose
(Volkswagen crée une joint–venture avec Skoda en République Tchèque en
1990).
Les FMN ont une stratégie de multinationalisation verticale, lorsqu’elles
décomposent la production d’un produit à travers des unités de production
implantées dans plusieurs pays. Cela aboutit à la décomposition
internationale du processus productif. Plusieurs possibilités là aussi : soit la
FMN crée des filiales ateliers, qui fabriquent une partie du produit, soit elle
achète une unité de production déjà existante (c’est l’exemple de la filiale
Porsche à Leipzig en Allemagne, qui assemble juste les pièces de la Porsche
Cayenne fabriquées à Bratislava en Slovaquie), soit elle sous-traite (c’est
l’exemple des centre d’appel au Maroc, qui travaillent pour France Telecom).
La sous-traitance
est une relation commerciale très étroite entre une
entreprise et un fournisseur, impliquant que le fournisseur travaille
principalement pour cette entreprise.
Document 27 : Pourquoi Areva reste-t-il au Niger ?
Le pays est éminemment stratégique pour le groupe qui y exploite l'uranium
depuis 1958. Il tire en effet plus du tiers de sa production mondiale au Niger, soit
27
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THEME 2
environ 3000 tonnes d'uranium par an. Le reste provenant essentiellement du
Kazakstan et du Canada. Si le pôle minier d'Areva ne représente qu'une faible
partie du chiffre d'affaires du groupe (10% en 2009), cette exploitation est
indispensable au numéro un mondial du nucléaire. Déjà parce qu'il est très
attaché à son modèle économique intégré, grâce auquel il gère la chaîne
nucléaire dans son entier, de l'exploration minière au recyclage en passant par la
construction des réacteurs. Ensuite, parce que cet approvisionnement en
uranium est indispensable à la sécurité énergétique de la France. L'uranium
nigérien alimente en effet un tiers des centrales hexagonales. C'est dire
l'importance particulière que porte le groupe français à cette région du globe.
Julie de la Brosse « Pourquoi Areva reste-t-il au Niger ? », Lexpansion.com, 17
septembre 2010 – écrit après l’enlèvement de deux salariés d’Areva au Niger.
Q1. Qu’est-ce qu’un « modèle économique intégré » (d’après la lecture de ce
texte) ?
Q2. Quels en sont les avantages ici ?
Document 28 : La France reste un territoire attractif pour les entreprises
On l’oublie souvent, mais la France reste une destination privilégiée pour
les entreprises étrangères. Certes, l’Hexagone vient de se faire doubler par
l’Allemagne et ne pointer plus qu’en troisième position au palmarès (dominé par
la Grande Bretagne) des pays européens les plus attractifs pour les
investissements étrangers. (…) « Mais la France s’arroge la première place au
palmarès des implantations industrielles », précise Marc Lhermitte, associé chez
Ernst and Young. (…)
Un chiffre suffit pour comprendre l’attrait que nous portent les industriels
d’Europe et d’ailleurs : un salarié sur quatre employé dans l’industrie en France
travaille pour une entreprise étrangère ou l’une de ses filiales. (…)
Plusieurs facteurs expliquent cette attractivité. Le premier est la qualité des
infrastructures (routes, réseau ferroviaire etc…). « Ce réseau fait de la France le
barycentre de l’Europe et permet aux industriels de toucher la plupart des
marchés de l’union depuis l’Hexagone, notamment vers la zone Méditerranée et
l’Afrique du Nord, » explique Lhermitte. Autre atout important : le coût trsè
compétitif de l’énergie « Made in France » (de 27 % inférieur à la moyenne des
prix européens). Or dans certaines industries comme la chimie ou la métallurgie,
l’énergie peut représenter jusqu’à 40 % du coût final. (…)
Selon l’OCDE, la France figure parmi les pays les plus productifs des pays
développés, derrière les Etats-Unis, mais devant l’Allemagne, le Royaume Uni ou
l’Italie. C’est une des populations actives les plus qualifiées d’Europe. (…)
28
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THEME 2
Bien Sûr, la France doit aussi composer avec de nombreux handicaps. Le coût
élevé de la main d’œuvre est régulièrement pointé du doigt. Selon l’Insee,
l’industrie française est 17 % plus chère que la moyenne de ses concurrents
européens. Mais ce n’est qu’un facteur parmi d’autres dans la décision d’investir,
et, hormis pour les industries à forte densité de main d’œuvre, comme le textile
ou l’automobile, il n’est pas toujours déterminant. (…)
A partir de Cédric Pietralunga, Le Monde Dossiers et Documents, « Ne m’appelez
plus Made in France », n° 423, octobre 2012.
Q1. Listez les différents facteurs qui permettent à la France d’attirer les
entreprises étrangères :
Q2. Pourquoi la qualification de la main d’œuvre peut-elle être un élément décisif
dans le choix de localisation d’une production ?
Document 29 : Evolution des firmes transnationales depuis le milieu du XXème
siècle Belin doc 3 p 93 et doc 1 p 94
Q1 : A partir du document 21, 20 et des stratégies de H & M et Zara vues auparavant,
élaborez un schéma pour récapituler les déterminants des différentes stratégies
d’internationalisation et de localisation.
Synthèse du III A :
Les firmes multinationales sont des entreprises qui ont des unités de
production dans plusieurs pays étrangers, qui sont des filiales de la maison mère,
filiales relais ou filiales ateliers, ou qui sont des sous-traitants. Elles organisent
leur production et leur distribution à l’échelle du monde. Cela aboutit à une
décomposition internationale de la production et à un important commerce intrafirme.
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THEME 2
Ces FMN déploient différentes stratégies. Elles ont des stratégies de
rationalisation, lorsqu’elles cherchent à répartir la production dans le monde de
façon à faire baisser les coûts de production. Elles recherchent alors la
compétitivité-prix. Elles peuvent aussi rechercher dans divers pays des savoirfaire particuliers (recherche et développement par exemple) ou des atouts
comme des transports fiables. Elles cherchent alors davantage une
compétitivité-produit. Cela aboutit à une décomposition du processus de
production, de plus en plus complexe, avec une forte proportion des échanges de
marchandises qui sont en fait du commerce intrafirme (et intra-branche).
Les FMN ont aussi des stratégies de marché, lorsqu’elles s’implantent dans un
pays dans le but d’atteindre directement les consommateurs, ce qui leur permet
de connaître mieux les tendances de ce marché et d’éviter les barrières
douanières. Les FMN poursuivent également des stratégie d’approvisionnement,
elles s’implantent alors dans des pays pour assurer leur approvisionnement dans
une matière première essentielle.
Les FMN déploient leurs activités à travers le monde selon différentes logiques :
Elles peuvent externaliser et délocaliser une partie de leur production, en
faisant appel à des sous-traitants, elles peuvent aussi créer de nouvelles filiales à
l’étranger ou acquérir des unités de production déjà existante (fusion
acquisition). Cela donne lieu à des flux d’ IDE, investissements directs à
l’étranger. Ainsi les décisions des FMN donnent lieu à des mouvements de fusionacquisition ou de scissions-externalisations.
Commerce intrafirme : désigne les échanges de produits entre les unités d’une
firme, localisées dans différents pays. Attention : un grand nombre d’échanges
intra-branche sont intra-firme.
compétitivité-prix : capacité d’une entreprise à gagner des parts de marché
grâce à une baisse des prix face aux concurrents.
Compétitivité hors-prix (ou produit ou structurelle) : capacité d’une
entreprise à gagner des parts de marché face aux concurrents grâce à des
caractéristiques hors-prix des produits (qualité, originalité, image de marque,
service lié au produit…). Elle peut aboutir à une concurrence monopolistique, où
les entreprises ont des produits tellement différenciés de ceux de leurs
concurrents, qu’ils ne sont plus vraiment en concurrence (cf cours première).
Délocalisation : transfert d’activité d’une entreprise vers une autre entreprise à
l’étranger. L’entreprise cesse son activité sur le territoire national et en crée une
nouvelle filiale à l’étranger (cela peut être une joint venture) ou en acquière une
(fusion acquisition), ou elle peut s’adresser à des sous-traitants à l’étranger.
Externalisation : transfert d’une fonction d’une entreprise vers une entreprise
sous-traitante. Il peut s’agir d’activités « non essentielles » à la production,
comme le service de nettoyage, de restauration, le marketing, etc.. Mais il peut
s’agir également d’activités liées directement à la réalisation du produit, ce qu’on
appelle le « cœur de métier » (la fabrication du moteur pour une voiture par
exemple).
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THEME 2
B/ Les conséquences des stratégies des FMN sur les pays d’accueil
1. Des conséquences positives
Document 30 : Renault et Ford en Roumanie, quels effets sur l’économie ?
Le lancement de la Logan en 2004 a été le début d’une « success story » qui a
changé la donne. Dacia représente 3 % du produit intérieur brut (PIB) du pays et
8 % de ses exportations. « Environ 80 % des composants de la Logan viennent
de Roumanie, explique Constantin Stroe, l’ancien directeur roumain de Dacia.
Chaque région du pays produit quelque chose pour cette voiture. Environ 800
entreprises travaillent pour Dacia. Un emploi chez Dacia en crée cinq. » (…) Le
succès de Renault a poussé l’américain Ford à tenter sa chance en Europe de
l’Est. En 2008, le constructeur américain a pris le contrôle de la deuxième usine
automobile roumaine. (…) Le modèle B-Max, dont la production a commencé
cette année, devrait relancer l’économie régionale grâce aux 60 000 voitures qui
vont sortir de cette usine d’ici la fin de l’année. (…) Une partie des fournisseurs
de Ford se sont déjà installés à Craivo.(…)
Renault a décidé de continuer à miser sur la Roumanie en installant en 2010 la
technopole de Titu, près de l’usine Dacia. « La technopole a créé 2 200 emplois
pour de jeunes roumains qui ont fait leurs preuves en matière de conception de
nouveaux modèles, » affirme M. Stroe. Grâce à Renault et Ford, l’industrie
automobile est en passe de devenir la colonne vertébrale de l’économie
roumaine.
Mirel Bran, La Roumanie, terre d’accueil industrielle, Le Monde Eco et
entreprises, 25 septembre 2012
Q1. L’installation de l’usine Renault a-t-elle eu des effets d’entraînements sur
l’économie de la Roumanie ? Argumentez en prenant des informations précises
dans le texte.
Q2. Faîtes des recherches sur l’ouverture de l’usine Renault Dacia à Tanger Med
en février 2012 et essayez d’envisager les effets d’entraînement sur l’économie
marocaine :
V
Point vocabulaire : les effets d’entraînements désignent l’ensemble des
activités et des emplois qui sont créées dans une économie et qui découlent
directement ou indirectement d’une activité donnée.
Q3.
Quels sont les effets des stratégies de Renault et de Ford sur la
spécialisation et le commerce extérieur de la Roumanie ?
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COURS DE TERMINALE ES – LVH – 2012/2013 – A. STRATAKIS
THEME 2
Q4. Même question pour le cas de Renault Dacia au Maroc :
2. … mais aussi des conséquences négatives
Document 31 : les profits des FMN sont souvent rapatriés avec les « prix
internes » Belin doc 2 p 94
Q1. Pourquoi le commerce intra-branche est-il souvent un commerce intrafirme ?
Q2. Quels peuvent être les conséquences de la manipulation des prix de transfert
(ou prix internes) pour le pays d’accueil des activités des FMN ?
Document 32 : La pollution des pays riches exportées vers le Sud par les FMN
Si les européens émettent relativement peu de gaz à effet de serre, c’est parce
qu’ils ont délocalisé une partie de leur industrie. Par exemple, chaque français
n’émet pas 6.7 tonnes de gaz carbonique, comme le dit la statistique officielle,
mais 9 tonnes comme l’a calculé l’Insee, en tenant compte des produits
importés. Un protectionnisme écologique est souhaitable. Mais il doit être clair
que l’effet bénéfique aura pour contrepartie une moindre disposition des produits
manufacturés à bas coûts, donc une baisse de la consommation matérielle
collective.
Hervé Kempf, Le Monde, « En plus, c’est bon pour l’environnement », 12 octobre
2011.
Q1. Pourquoi la consommation en CO2 des européens a-t-elle en apparence
diminué ?
Q2. Donnez des exemples de produits que vous consommez et qui sont produits
dans des pays « du Sud » et dont la production est polluante.
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THEME 2
Synthèse du III B :
SYNTHESE DU CHAPITRE 3
Par deux élèves de la classe
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