COURS DE TERMINALE ES – CSI – 2014/2015 – A. STRATAKIS THEME 2 Chapitre 4 THEME 2. MONDIALISATION, FINANCE INTERNATIONALE ET INTEGRATION EUROPEENNE CHAPITRE 4 QUELS SONT LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE L’INTERNATIONALISATION DE LA PRODUCTION ? ★ Questions centrales du chapitre 4 : - Pourquoi échange-t-on de plus en plus de biens et de services au niveau international ? - Quels sont les avantages de ces échanges pour les producteurs ? Pour les consommateurs ? Quels en sont les risques ? Le protectionnisme est-il souhaitable et possible ? - Quels sont les déterminants des choix de localisation et des stratégies d’internationalisation de la production pour les firmes multinationales ? Objectifs du chapitre 4 : - Acquérir des savoirs : Savoir définir les notions essentielles du programme de terminale : avantage comparatif, dotation factorielle, libre-échange et protectionnisme, commerce intra-firme, compétitivité prix et hors prix, délocalisation, externalisation, firmes multinationales, spécialisation. Savoir définir les notions de première : gains à l’échange, spécialisation, échange marchand. Savoir expliquer le rôle des avantages comparatifs et de la spécialisation dans les échanges internationaux Savoir expliquer les avantages et les inconvénients du libre-échange Savoir détailler les fondements et les moyens des politiques protectionnistes et leurs limites Savoir détailler les fondements des stratégies des entreprises, en termes de localisation et d’internationalisation de la production. Savoir expliquer les effets d’une variation des cours de change sur l’économie des pays concernés. - Acquérir des savoir-faire : Savoir lire et interpréter, utiliser les taux de répartition, taux de croissance, taux de croissance moyen, indice simple (de base 100), pour établir des comparaisons dans le temps et l’espace. - Savoir distinguer les évolutions en valeur et en volume - Savoir lire et interpréter les diverses représentations graphiques. . A lire sur ce thème : Dossiers et Documents du Monde, octobre 2012 Lire un résumé sur le site www.socio-eco.fr Au CDI : Les aventures d’un tee-shirt dans l’économie globalisée, P. Rivoli, 2007 Et toute une sélection de livres sur le thème de la mondialisation . A voir : Sur les Routes du coton, film d’Erik Orsenna, 2006 Plan du cours du chapitre 4 I Analyse du commerce mondial A/ Les caractéristiques du commerce mondial 1. La montée des échanges internationaux 2. Une évolution dans la structure des produits échangés 3. Une transformation de la géographie des échanges B/ les déterminants des échanges et de la spécialisation 1. Les avantages comparatifs et la spécialisation 2. Un environnement économique et politique favorable II Avantages et inconvénients des échanges internationaux A/ Les avantages et les limites du libre échange 1. Avantages pour le consommateur et le producteur 2. Limites pour le consommateur et le producteur et le salarié B/ Les avantages et les limites du protectionnisme 1. outils et objectifs du protectionnisme 2. Les limites du protectionnisme III Analyse des stratégies des firmes multinationales A/. Alléger les coûts B/ Bénéficier des atouts des différents territoires IV Les effets d’une variation des cours de change sur l’économie des pays concernés 1 COURS DE TERMINALE ES – CSI – 2014/2015 – A. STRATAKIS THEME 2 Chapitre 4 CHAPITRE 4 Activité de sensibilisation Les succès commerciaux des Hyundai et des Kia en France et en Europe suscitent la colère d’Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif. Mardi 25 septembre, il a ainsi qualifié de « dumping » la garantie de sept ans que Kia accorde en Europe quand elle n’est que de trois ans en Corée. « Les sept ans de garantie sans supplément de prix ont beaucoup contribué à l’appréciation de la marque française sur le marché français », reconnaît d’ailleurs Frédéric Verbitziy, directeur général de Kia Motors France. Les performances de Kia comme de Hyundai sont impressionnantes. Pendant que le marché français reculait de 12.4 % sur les huit premiers mois de l’année, les immatriculations de Hyundai ont progressé de 24.6 % et celles de Kia se sont envolées de 37.5 %. (En 2012 cependant, Hyundai et Kia réunis ne représentent que 2.58% du marché). (…) En mars dernier, Sergio Marchionne, patron de Fiat mais également de l’Association des constructeurs européens (Acea) avait estimé que « l’accord de libre-échange avec la Corée était une erreur. » (…) « J’ai du mal à croire que nos véhicules importés de Corée du Sud, qui ne représentent que 0 .6 % du marché soient la cause de tous les maux des constructeurs français. » souligne Frédéric Verbitzy. Patrick Gourvennec va plus loin : « Nous avons importé 1 900 voitures de Corée lors du premier semestre 2012, Renault 4 400. » (…) Aujourd’hui le SUV Koléos et la berline Latitude sont fabriqués en Corée du Sud par Renault, qui a racheté le coréen Samsung Motors. A partir de Emmanuel Egloff, Les constructeurs coréens au banc des accusés, Le Figaro, jeudi 27 septembre 2012 A regarder : deux vidéos sur cette même actualité (la première minute de chaque vidéo) : .Journal TV du 26/09/2012 (http://www.youtube.com/watch?v=1BraTKjlBD8) ."Dumping": Hyundai surpris par les accusations de Montebourg (http://www.youtube.com/watch?v=HubcV0B4DfA&playnext=1&list=PLAo5j5U8VmuHm6hEPI8UrxAIBoaYKNOl&feature=results_main) Q1. Pourquoi les constructeurs coréens sont-ils « au banc des accusés » ? De quoi a-t-on « peur » en France et en Europe ? Q2. Trouvez dans le texte et dans la réponse de Hyundai, les arguments qui peuvent être opposés à cette « peur ». Q3. Pourquoi ces problèmes d’échange entre pays sont-ils sensibles aujourd’hui ? Rappels de première : importations, exportations, balance commerciale Définitions de l’INSEE : Importations : Ensemble des biens et des services fournis par des non-résidents à des résidents, à titre onéreux ou gratuit. Exportations : Ensemble des biens et des services fournis par des résidents à des non-résidents, à titre onéreux ou gratuit. Balance commerciale : La balance commerciale est le compte qui retrace la valeur des biens exportés et la valeur des biens importés. Pour calculer la balance commerciale, la comptabilité nationale procède à l'évaluation des importations et des exportations de biens à partir des statistiques douanières de marchandises. Echange marchand : échange sur un marché entre le vendeur d’un bien ou service et son acheteur. Cet échange utilise le plus souvent la monnaie. Introduction : La crise de 2008-2009 a fait reculer brutalement les échanges internationaux mais n’a pas généré de protectionnisme, tant les économies sont désormais interdépendantes. En 2010, l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) a observé un rebond spectaculaire des exportations mondiales. Les exportations mondiales ont augmenté de 14 % alors que le PIB mondial n’a augmenté que de 3.5 %. Les échanges internationaux connaissent un essor très important depuis les années 5O et plus encore depuis les années 80. Au cours des 40 dernières années, le commerce mondial a plus que doublé. Ce sont les pays les moins riches qui ont vu leur commerce extérieur croître le plus rapidement et ils sont désormais plus ouverts que les pays riches. Les investissements directs à l’étranger ont aussi considérablement augmenté, conséquences des stratégies internationales des entreprises ; ils représentent aujourd’hui un quart du PIB mondial contre 4% en 1980. Des multinationales se développent aussi aujourd’hui dans les pays émergents tels que la Corée ou la Chine, rachetant même les multinationales occidentales ou japonaises. Même si les Etats-Unis restent prédominants dans le classement, avec 41 firmes parmi les 100 premières multinationales, leur poids diminue. La Chine est devenue le premier exportateur mondial, avec 11.2 % des exportations mondiales en 2012, contre 8.4 % pour les Etats-Unis et 7.7 % pour l’Allemagne. Les chiffres du commerce mondial sont à interpréter avec précaution, une partie importante des flux étant liés uniquement à des stratégies d’optimisation fiscale (flux vers les paradis fiscaux). .Pourquoi échange-t-on de plus en plus de biens et de services au niveau international ? (I Analyse du commerce mondial) .Quels sont les avantages de ces échanges pour les producteurs ? Pour les consommateurs ? Quels en sont les risques ? Le protectionnisme est-il souhaitable et possible ? (II Avantages et inconvénients des échanges internationaux) .Quels sont les déterminants des choix de localisation et des stratégies d’internationalisation de la production pour les firmes multinationales ? (III Analyse des stratégies des firmes multinationales et de leurs conséquences) Quelles sont les conséquences des variations de change ? ( IV Les effets d’une variation des cours de change sur l’économie des pays concernés) 2 COURS DE TERMINALE ES – CSI – 2014/2015 – A. STRATAKIS THEME 2 Chapitre 4 I ANALYSE DU COMMERCE MONDIAL A/ Les caractéristiques du commerce mondial 1. La montée des échanges internationaux Document 1 : L’augmentation des exportations et des importations dans le monde Bordas doc 3 p 71 Q1. Faîtes une étude du document par groupe de deux élèves. ! Point méthode : lecture et commentaire d’un graphique (cf fiche méthode «Comment analyser un tableau statistique, un graphique ou un texte en SES?» (http://socio-eco.fr rubriques Terminale – AP) Q2. Dans l’esprit de la deuxième partie de l’épreuve composé, formulez une question qui pourrait être posée aux élèves pour construire un commentaire à partir de ce document : 2. Une évolution dans la structure des produits échangés Document 2 : Les exportations mondiales Bordas doc 3 p 71 schéma Et document vidéo « Les routes du commerce », site de l’OMC www.wto.org, et sur you tube. Voir le démontage d’un ordinateur : (de 2mn à 2.36 mn) Q1. A l’aide de données chiffrées du graphique, mettez en évidence la structure des échanges. Q2. A partir du texte et de la vidéo, expliquez quels changements permettent de comprendre l’importance des échanges mondiaux de produits manufacturés. Q3. Quelles en sont les implications pour les pays développés ? Document 3 : Le commerce intra-branche Le Mondial de l’automobile a ouvert ses portes en septembre, dévoilant plus d’une centaine de « premières mondiales ». Un nombre invraisemblable de véhicules, qui vont de la septième version de la Golf de Volkswagen à la quatrième version de la Clio de Renault, en passant par la nouvelle Auris de Toyota, le Trax de Chevrolet, et les nouvelles Logan et Sandero et Dacia… Aujourd’hui, pour réussir en Europe, le seul des quatre grands marchés mondiaux où tous les constructeurs majeurs sont présents sans exception, il faut présenter toujours plus de modèles. (..) Un marché où la croissance ne se mesure plus trop à la progression des ventes mais à la variété des gammes. On comptabilise désormais plus de 5 000 types de voitures différentes dans le monde, deux fois plus qu’en 1995. (…) Les constructeurs généralistes sont attaqués sur plusieurs fronts : d’un côté, les spécialistes de voiture d’entrée de gamme, come Dacia, Skoda, auquel s’ajoute les nouveaux entrants coréens, Hyundai et Kia, et même américains comme Chevrolet. ; de l’autre, les spécialistes du haut de gamme allemand (Audi, BMW, Mercedes). Forcés de baisser la moyenne d’émission de Co2 de leur flotte neuve et en quête de relai de croissance, ces constructeurs de produits « premium » chassent sur les segments des voitures petites et moyennes. A partir de P. Escande et P. Jaqué, réinventer la voiture de M. Tout-Le-Monde, le Monde Eco et entreprises, 25 septembre 2012. Q1. Comment expliquer qu’il y ait autant de types de voitures sur le marché européen ? Q2. Quelles en sont les conséquences sur les échanges internationaux ? V Point vocabulaire : Le commerce intra-branche ou intra-industriel désigne les échanges internationaux de produits similaires, appartenant à une même branche de l’économie. Par exemple, lorsque la France exporte une voiture Renault vers les Etats-Unis et qu’elle importe une voiture Ford, il s’agit d’un échange intra-branche, au sein de la branche automobile. Les échanges intra-branche représentent environ 50 % des échanges entre les pays du Nord. Document 4 : Un exemple d’échange de services, le service juridique La délocalisation des activités juridiques représente encore peu de choses. Sur Les 180 milliards de dollars dépensés en services juridiques chaque année par les américains, 1 seulement est délocalisé. Mais ce chiffre grossit de 20 à 30 % par an, pour la simple raison que les frais d’avocats ont explosé. Entre 1998 et 2009, les tarifs horaires des gros cabinets de conseil ont augmenté de plus de 65 %.(…) American Express, General Electric, Sony, Yahoo ! ont commencé à utiliser les services de Pangea3, une firme dont les avocats sont à Bombay (Inde) pour les tâches routinières. La firme vérifie les documents, rédige les contrats et autres tâches répétitives. A partir de « Offshoring your lawyer », The Economist, 16 décembre 2010. Q1. Pourquoi les services sont-ils moins échangés que les marchandises à l’échelle internationale ? Q2. Pourquoi les services juridiques peuvent-ils être en partie délocalisés ? Q3. Connaissez-vous d’autres services qui sont aujourd’hui délocalisés ? 3 COURS DE TERMINALE ES – CSI – 2014/2015 – A. STRATAKIS THEME 2 Chapitre 4 3. Une transformation de la géographie des échanges Document 5 : Quels sont les pays les plus insérés aujourd’hui dans le commerce mondial ? Bordas Doc 4 p 71 + TD + Voir les cartes des pays exportateurs et importateurs : http://www.wto.org/french/res_f/statis_f/statis_maps_f.htm Remarque sur l’interprétation de ces chiffres : l’OMC attire l’attention sur le fait que le montant des exportations a une signification limitée aujourd’hui, car beaucoup de produits exportés incorporent des produits importés d’autres pays. C’est particulièrement le cas dans des pays comme la Chine. Par exemple, les exportations d’iPhone de la Chine vers les Etats-Unis représentent 2 milliards de dollars. Mais une fois déduite la valeur des éléments d’iPhone importés par la Chine (en partie des Etats-Unis), il ne reste « que » 73 millions de dollars. Q1. Décrivez, avec des chiffres du tableau, la situation des Etats-Unis dans le commerce mondial. Q2. Que remarquez-vous à l’étude globale de ce document ? Q3. Quelles sont les zones les plus exclues du commerce mondial ? Utilisez des chiffres du tableau. Q4. Rappelez les différents accords qui existent dans le monde et qui ont donné lieu à une régionalisation des échanges. Document 6 : Une montée en puissance du Sud Longtemps, les pays émergents ont été vus comme de vastes ateliers où les multinationales du Nord délocalisaient ou sous-traitaient leurs activités à faible valeur ajoutée. Mais aujourd’hui les noms des champions de ces pays comme Tata, Lenovo ou Emirates, commencent à résonner dans l’imaginaire public. Ces entreprises n’ont plus rien à envier à celles des pays développés et leur font une concurrence redoutable, dans des domaines de plus en plus variés. Particulièrement bien représentés dans les ressources naturelles et l’industrie lourde, où ils se sont imposés tôt, les pays émergents comptent maintenant des leaders dans les télécoms (comme les chinois Huawei et ZTE), l’aéronautique (le brésilien Embraer) ou les ordinateurs (le chinois Lenovo). Ces entreprises tirent avantage d’une main d’œuvre bon marché, mais c’est loin d’être leur seul atout. Les plus performantes augmentent leur productivité à grande vitesse et innovent pour répondre à la demande spécifique des pays en développement. Ces firmes ne se contentent pas de leur marché domestique. Elles se développent souvent dans d’autres pays du Sud grâce à un savoir-faire acquis auprès des consommateurs aux besoins similaires. Ainsi l’Afrique est un terrain privilégié pour les entreprises chinoises de construction ou pour l’opérateur indien de télécoms Bharti. Elles s’aventurent également dans les pays du Nord pour y vendre leurs produits mais également pour ouvrir des centres de recherche (…) ou racheter des entreprises pour leur savoir-faire ou leurs brevets (le constructeur automobile chinois Geely a repris le suédois Volvo en 2010). Pour les groupes des pays développés, elles sont aussi des clients, des fournisseurs et également des partenaires au sein de nombreuses co-entreprises (appelées aussi joint-ventures), comme par exemple en Chine Dongfeng-Peugeot-Citroen Automobiles. Chiffre à retenir : en 2013, parmi les 500 plus grandes firmes du monde par la capitalisation boursière, 86 viennent du monde émergent (contre 35 en 2005). Gabriel Hassan, « Les firmes à l’assaut des marchés », Alternatives Economiques, les chiffres de l’économie 2014. Q1. Résumez en une phrase les informations principales de ce document. Doc 7 : De nouveaux accords bilatéraux : deux exemples. 7A. L'annonce par le président Barroso et le premier ministre canadien Harper d'un accord politique concernant l'accord de libre-échange Union européenne-Canada est une bonne nouvelle.(…) Le Canada est le douzième partenaire commercial de l'UE avec plus de 60 milliards d'euros de biens manufacturés et 25 milliards de services échangés annuellement. Les gains attendus d'un accord sont significatifs, avec une augmentation du commerce bilatéral de l'ordre de 25%.(…) Depuis 2006, l'Union s'est en effet lancée dans l'agenda de négociations bilatérales le plus ambitieux du monde qui pèse 275 milliards d'euros de croissance supplémentaire. L'enjeu est de renforcer la position des entreprises européennes sur la scène internationale alors que 90% de la croissance à venir interviendra hors Europe et que 30 millions d'emplois dépendent des exportations. Parmi les derniers succès en date, l'accord signé avec la Corée du Sud. Eric Peters, conseiller au bureau de politique européenne du président de la Commission européenne, le Monde, 30 octobre 2013. 7.B Le TTIP (Traité transatlantique de libre-échange) a l'ambition d'annuler les barrières douanières à l'exportation entre les Etats-Unis et l'Union européenne, mais aussi de faire sauter tous les freins non tarifaires pour les services et l'industrie, c'est-à-dire de faire s'entendre les deux parties sur un alignement de leurs réglementations dans l'alimentation, l'environnement, l'agriculture, etc. Bruxelles assure que l'économie européenne pourrait en tirer près d'un demi-point de croissance de son produit intérieur brut (PIB) en plus par an. Mais la société civile européenne, notamment très mobilisée en Allemagne, s'inquiète d'un risque de nivellement par le bas des normes environnementales, sociales, etc., du Vieux Continent. Aux Etats-Unis, ce traité commercial suscite aussi beaucoup de réserves : certains s'inquiètent par exemple d'une baisse des réglementations actuellement en cours à Wall Street, ou d'une trop grande ouverture des marchés publics américains. Cécile Ducourtieux, Le Monde 29 septembre 2014 Q1. Quels sont les effets attendus de ces accords bilatéraux ? Q2. En quoi cela remet-il en cause le rôle de l’OMC ? Q3. Faites des recherches sur le TTIP pour savoir quand les négociations ont commencé, et mettre en lumière les arguments pour et contre de chaque côté de l’Atlantique. Cherchez d’autres accords bilatéraux actuels. Synthèse du I A : rappelez ici sans les rédiger les différentes observations faites sur l’évolution du commerce mondial. 4 COURS DE TERMINALE ES – CSI – 2014/2015 – A. STRATAKIS THEME 2 Chapitre 4 B/ Les déterminants des échanges et de la spécialisation 1. Les avantages comparatifs et la spécialisation Document 8 : l’échange expliqué par les avantages comparatifs « Supposons deux ouvriers sachant l’un et l’autre faire des souliers et des chapeaux, écrit Ricardo, dans ses Principes de l’économie politique et de l’impôt (1817) : l’un d’eux peut exceller dans les deux métiers ; mais en faisant des chapeaux il ne l’emporte sur son rival que de 20 pour cent, tandis qu’ne travaillant à des souliers, il a sur lui un avantage de 30 pour cent. Ne serait-il pas de l’intérêt de tous les deux que l’ouvrier le plus habile se livrât exclusivement à l’état de cordonnier, et le moins adroit à celui de chapelier ? ». C’est en effet leur intérêt, montre Ricardo. Constatant qu’il peut améliorer son pouvoir d’achat en produisant des chapeaux et en les échangeant contre des chaussures, le moins adroit des deux découvre le gain à l’échange ; un raisonnement qui peut être transposé à l’échelle internationale. Les spécialisations sont alors déterminées par « l’avantage comparatif » de chaque pays, c’est-à-dire l’avantage relatif qu’il détient face aux autres dans la production d’un bien comparée à celle d’un autre bien. Dans le modèle classique de Ricardo, l’avantage comparatif est déterminé par la productivité du travail, sans tenir compte du capital. Ricardo propose donc une version simplifiée de l’explication de l’insertion des pays dans le commerce international. Un siècle plus tard, les économistes suédois Heckscher (1919), Ohlin (1933) et Samuelson (1941) , élaborent un modèle plus large, le modèle néoclassique HOS, expliquant l’avantage comparatif par les différences de dotations en capital et en travail (ou dotations factorielles) : un pays où le capital est relativement plus abondant que le travail, comparé aux autres pays, a un avantage comparatif dans la production de biens nécessitant plus de capital. D’après A. Parienty, « Les mécanismes du commerce international », Alternatives économiques, n°298, janvier 2011. in Nathan édition 2012 Q1. Adam Smith au 18ème siècle pensait qu’un pays devait se spécialiser dans la production pour laquelle il avait un avantage absolu sur les autres nations. Qu’apporte à cette idée, la théorie de David Ricardo au 19ème siècle ? David Ricardo, économiste Q2. D’où vient l’avantage comparatif selon Ricardo ? britannique d’origine Q3. D’où vient l’avantage comparatif selon le modèle HOS ? portugaise (1772-1823), un des Donnez un exemple de pays pour lequel vous voyez un avantage comparatif illustrant le modèle HOS. premiers grands théoriciens de l’économie. Consultez sa biographie d’économiste et d’homme politique sur la page Rappels de première : spécialisation, web : http://www.alternativesgain à l’échange : source Nathan édition 2012 economiques.fr/david-ricardo-Gain à l’échange : le produit total des pays qui échangent 1772-1823 est supérieur à la somme de leur production avant échange. _fr_art_222_27852.html Spécialisation : concentration de la production d’une entreprise ou d’un pays sur un nombre limité de produits. Exercice sur les avantages comparatifs et la spécialisation : Ricardo a pris un exemple pour illustrer sa théorie des avantages comparatifs, avec deux produits et deux pays : le vin et le drap, la Grande Bretagne et le Portugal. Attention, son modèle repose sur les hypothèses suivantes : . On suppose une immobilité parfaite des facteurs de production entre les pays (mais pas dans les pays. . Le coût du travail est le même dans les deux pays. Source : à partir d’un exercice de Colombe Bertrand Munoz, professeure de SES, Bretagne. Coûts de production en hommes/années de travail Angleterre Portugal Drap 100 90 Vin 120 80 Q1. Quel pays a le coût le plus faible pour le drap, pour le vin ? Q2. Que peut-on conclure si on s’appuie sur la théorie de Smith (ou des avantages absolus) ? Q3. Dans le tableau ci-dessous, présentez les coûts relatifs des biens produits. Quel est par exemple, pour l’Angleterre, le coût relatif du drap par rapport au nombre d’heures qu’implique la production de vin. Prix relatifs internes (proportionnels au coût du travail) Drap contre vin (quantité de vin que l'on obtient contre une unité de drap) Vin contre drap (quantité de drap que l'on obtient contre une unité de vin) Q4. Q5. Q6. Q7. Angleterre 100/120 = 0,83 Faîtes des phrases avec les données chiffrées du tableau. Où le producteur de vin Portugais a-t-il intérêt à vendre son vin ? Où le producteur de drap anglais a-t-il intérêt à vendre son drap ? Dans quelle production, les deux pays ont-ils intérêt à se spécialiser ? 5 Portugal COURS DE TERMINALE ES – CSI – 2014/2015 – A. STRATAKIS THEME 2 Chapitre 4 Q8. Calculez le nombre d’actifs nécessaires dans chaque pays pour fabriquer une unité de drap et de vin dans un cadre autarcique. Même question en cas de libre-échange. Conclusion ? Conclusion de l’exercice : Pourquoi l'exemple de Ricardo est-il très "habile" pour montrer que le libre échange est bénéfique pour tous ? Pour compléter la réflexion : Bordas doc 2 p 72 Document 9 : La spécialisation dépend de la dotation factorielle Bordas doc 3 p 73 Document 10 : Les avantages comparatifs expliquent –ils le commerce international ? Q1. De quoi dépend la spécialisation selon la théorie des avantages comparatifs ? Selon la théorie HOS ? Q2. Le document 10 permet-il de confirmer la théorie HOS ? Doc 11 La nouvelle théorie du commerce international Si les économies d’échelle internes à la firme conduisent à la disparition de la firme la moins efficace et à la diminution du prix, les économies d’échelles externes à la firme, celles d’un secteur entier de l’économie permettent toujours la concurrence. Le coût unitaire spécifique diminue avec la croissance de la taille du secteur et non avec celle d’une firme. Ces économies découlent par exemple du regroupement dans un même lieu de firmes produisant un bien donné. La nouvelle théorie introduit également la différenciation des produits : chaque firme est capable d’offrir un produit qui n’est pas identique à ceux de ses rivales. (..) Ce qui explique le commerce intra-branche. A partir de M. Rainelli, « Internationalisation des échanges et croissance », Les enjeux de la mondialisation, La Découverte, Repères, 2007 Q1. Quels sont les apports de la nouvelle théorie par rapport à celle de Ricardo et au modèle HOS ? 2. Un environnement économique et politique favorable Document 12 : La baisse du coût des transports Après la Seconde guerre mondiale, le coût du Transport a considérablement chuté.(…) Là où le coût a moins baissé, la qualité et la rapidité ont beaucoup progressé. Ainsi, l’usage du conteneur a supprimé le rechargement long et coûteux, tandis que de plus en plus de marchandises circulent par avion. Mais le recul n’est pas uniforme. Par exemple, les porteconteneurs géants, qui suivent des itinéraires lucratifs entre le nord-est de l’Asie et l’Amérique du Nord, génèrent des économies d’échelle qui font augmenter les échanges, d’où une nouvelle Le conteneur est un mode de transport en lui-même, il baisse des coûts. La plus grande partie du monde peut passer d’un bateau à un train ou un camion. Par en développement est laissée à l’écart de ce rapport au transport maritime conventionnel, tel qu’il processus, faute de disposer d’une échelle de se pratiquait dans les années 60, le container a permis production et d’infrastructures attirant les services de diviser par deux les délais d’acheminement et au de transport les moins coûteux. moins par trois les coûts de transport. U. Deichmann et I. Gill, « géographie économique Source :http://www.containerinfo.net/avantages.htm de l’intégration régionale », Finances et développement, 2008. Q1. Pourquoi le conteneur a-t-il permis de faire considérablement baisser le coût du transport ? Q2. Petit exercice sur la productivité : en 1970, il fallait une centaine de dockers pendant 5 jours pour décharger un cargo. Aujourd’hui, la même charge en conteneurs ne réclame que 5 personnes en une seule journée. (Source : J. P. Budillon, université Pierre-Mendès-France, Grenoble, 2011 in Nathan 2012). De combien la productivité a-t-elle augmenté pour le déchargement d’un cargo entre 1970 et aujourd’hui ? Détaillez vos calculs et explicitez-les. Faîtes une phrase avec le résultat. Rappels de première : qu’est-ce que les économies d’échelle ? Economie d’échelle : il y a économie d’échelle lorsque l’augmentation du nombre d’unités produites permet de faire diminuer le coût unitaire de production (les coûts fixes sont divisés par un plus grand nombre d’unités produites). A ne pas confondre avec rendement d’échelle : rapport entre l’augmentation de la production en pourcentage et l’augmentation des facteurs de production en pourcentage. Les rendements croissants s’accompagnent d’économies d’échelle puisque les coûts unitaires diminuent avec l’accroissement des quantités produites. Document 13: Le rôle des institutions dans l’évolution du commerce mondial Et document vidéo « l’OMC a 15 ans » puis entre 3mn et 5.15 mn : présentation du GATT et ensuite de l’OMC, Q1. Quels sont les objectifs du GATT puis de l’OMC ? Q2. Quels sont les principes fondamentaux de ces institutions ? 6 COURS DE TERMINALE ES – CSI – 2014/2015 – A. STRATAKIS THEME 2 Chapitre 4 Synthèse du I B : Pourquoi les échanges se sont-ils accru depuis 60 ans ? On peut expliquer l’augmentation des échanges par les avantages comparatifs et la spécialisation. Selon la théorie économique classique, développée par David Ricardo, économiste du 19ème siècle, chaque pays a intérêt à se spécialiser là où il est le meilleur ou le moins mauvais, c’est-à-dire là où il dispose d’avantages comparatifs. Ainsi y-a-t-il selon un Ricardo un gain à l’échange international. Ces avantages proviennent de la productivité relative de chaque pays (modèle ricardien) ou de la dotation factorielle nationale (modèle HOS). Cependant ces théories ne permettent pas bien d’expliquer le développement des échanges de biens similaires ou entre pays bénéficiant de la même dotation factorielle : c’est le goût pour la diversité des consommateurs, les économies d’échelle attendues par les entreprises qui vont alors expliquer les échanges commerciaux. L’augmentation des échanges s’explique également par un environnement économique et politique favorable depuis 60 ans : notamment la baisse du coût des transports et la mise en place d’institutions prônant la libéralisation des échanges, comme le GATT devenu l’OMC en 1995. Avantage comparatif (ou relatif): avantage dont dispose un pays dans une production au regard des pays étrangers. Dotation factorielle : abondance relative des facteurs de production dans un pays. II AVANTAGES ET INCONVENIENTS DES ECHANGES INTERNATIONAUX A/ Les avantages et les limites du libre échange 1. Avantages pour le consommateur et le producteur Document 14 : Les avantages du libre-échange Bordas docs 1 à 3 p 74-75 Q1. Que signifie exactement le terme libre-échange ? Q2. Quels sont les avantages de ce libre-échange pour les consommateurs ? Répondez en utilisant également les informations du I Q3. Quels sont les avantages pour les producteurs Document 15 : La Chine construit des TGV a. Novice en matière de TGV il y a encore six ans, la Chine dispose aujourd’hui d’un réseau de train à grande vitesse long de 3 300 km, d’ores et déjà aussi étendu que celui de l’Europe toute entière. Pékin, qui a importé l’essentiel de cette technologie de France (Alstom), d’Allemagne (Siemens), du japon (Kawasaki) et du Canada (Bombardier), projette d’étendre so réseau de TGV à 18 000 km d’ici à 2020. Ce départ sur les chapeaux de roue en surprend plus d’un. Comment la Chine a-t-elle pu, en si peu de temps, maîtriser le très complexe savoirfaire de la grande vitesse ? (…) « La chine aurait pu faire son propre TGV », assure Sun Zhang, un professeur d’université de Tonji, à Shanghai, « (…) mais cela nous aurait pris quinze à vingt ans. Or la Chine veut aller très vite. » D’après P. Girangereau, Libération, 8 mai 2010, in Nathan édition 2012. b. Une première dans les échanges sino-européens : le constructeur de trains chinois CNR a annoncé mercredi 8 août qu'il allait commencer à vendre au conglomérat industriel allemand Siemens des pièces issues de sa technologie pour la grande vitesse ferroviaire. Selon CNR, il s'agit de la première fois que du matériel de train à grande vitesse est exporté de Chine vers le Vieux Continent, alors même que la Chine a acquis sa technologie grâce à des transferts étrangers. Le Monde.fr avec AFP, 8 octobre 2012 Q1. Quels avantages la Chine tire-t-elle du commerce international dans le cas du train à grande vitesse ? Répondez d’un point de vue du consommateur et du producteur. Le TGV Chinois qui roule depuis 2008 à 300 km/h. La ème Chine est le 4 pays producteur de trains à grande vitesse, derrière la France, l’Allemagne et le Japon. La Chine a présenté en 2011 un prototype de train à grande vitesse pouvant rouler à 500 km/h. 2. Limites pour le consommateur et le producteur Document 16 : La domination des pays développés (Voir aussi le film : Les routes du coton, Orsenna). La pression des plus développés en faveur du libre-échange est logique : sur un marché ouvert les concurrents les plus innovants et les plus productifs ont toutes les chances de gagner des parts de marché. Les firmes les plus compétitives sont aussi celles qui peuvent faire appel, dans leur pays d’origine, à des infrastructures de qualité, en matière de recherche, d’éducation, etc… (…) La marche vers le libre-échange a eu des effets dévastateurs sur les pays en développement qui n’ont pas voulu ou pas pu s’en protéger. Le problème est particulièrement dramatique sur le plan agricole. On connaît la situation absurde des éleveurs de poulets africains ruinés par l’afflux de poulets européens congelés, des producteurs de lait poussés à la faillite par les arrivages de lait en poudre (qui rendaient les enfants malades du fait de la mauvaise qualité de l’eau). (… ) Le problème sur ce plan n’est pas tant que l’Europe, les Etats-Unis ou encore le Japon disposent de politiques pour stabiliser l’activité de leurs propres agriculteurs, mais surtout que les pays du Sud avec lesquels ils commercent n’en aient pas. 7 COURS DE TERMINALE ES – CSI – 2014/2015 – A. STRATAKIS THEME 2 Chapitre 4 Guillaume Duval, « Le protectionnisme est-il la solution ? « Alternatives Economiques, n°281, juin 2009, in Hatier Edition 2012 Q1. Pourquoi les pays développés ont-ils intérêt, dans le cas par exemple de l’agriculture, à promouvoir le libreéchange ? Q2. Comment expliquer les effets dévastateurs du libre-échange sur certains pays en développement ? Q3. Quelles sont les limites de la spécialisation ? Q4. Citez des exemples permettant de les illustrer. Q5. Pourquoi toutes les spécialisations ne se valent-elles pas ? Synthèse du II A : Le libre-échange est un système économique dans lequel il n’y a pas de restriction aux échanges commerciaux. Le libre-échange permet aux consommateurs .. Le libre-échange permet aux producteurs ….Cependant, le libre-échange présente aussi des limites… B/ Les avantages et les limites du protectionnisme 1. Objectifs et outils du protectionnisme Document 17 : Le retour des idées protectionnistes Qu’ils assument ou qu’ils rejettent le mot «protectionnisme», la quasi-totalité des candidats à l’élection présidentielle, dont Nicolas Sarkozy, à droite, et François Hollande, à gauche, prône à des degrés divers la mise en œuvre de mesures protectionnistes. Le candidat le plus réservé sur la question est le centriste François Bayrou. 65 % des Français pensent qu’il faudrait augmenter les taxes sur les produits importés des pays émergents tels que la Chine ou l’Inde.Le protectionnisme est de retour, si ce n’est dans les faits, au moins dans le discours politique et dans les esprits. Un sondage réalisé en 2011 par l’Ifop pour l’association « Manifeste pour un débat sur le libre-échange » montre en effet que 65 % des Français pensent qu’il faudrait augmenter les taxes sur les produits importés des pays émergents tels que la Chine ou l’Inde (1). Une opinion majoritaire aussi bien chez les sympathisants PS (71 %) qu’UMP (75 %). La théorie du libre-échange semblait dominer depuis la signature, en 1957, du traité de Rome. Ce dernier dispose que les États membres de la Communauté économique européenne sont « désireux de contribuer, grâce à une politique commerciale commune, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux ». Ce libéralisme sera mis en œuvre, aussi bien à l’intérieur du marché unique européen que vis-à-vis du reste du monde. Le nouveau protectionnisme, ciblé et européen Le rejet du projet de traité constitutionnel européen (2005), puis la crise financière et économique de 2008 ont réactualisé un discours critique du libre-échange, avec en toile de fond la crainte du chômage engendré par les délocalisations. Porté par une poignée d’économistes, dont l’unique prix Nobel français d’économie, Maurice Allais (décédé en octobre 2010), un nouveau protectionnisme, ciblé et européen, est apparu. Laurent De Boissieu « Faut-il plus de protectionnisme ? » La Croix, 12 mars 2012 Q1. Sur quels principes l’Europe s’est-elle construite ? Q2. Pourquoi le protectionnisme revient-il en force dans les débats politiques en France ? Q3. A qui s’adresse ce « nouvel élan » de protectionnisme ? Document 18 : Le protectionnisme justifié par les économistes Bordas Q1. Expliquez en quoi consiste une « politique commerciale stratégique » : Q2. Donnez les différentes raisons évoquées par les économistes pour légitimer des mesures protectionnistes : Document 19 : Les nouveaux arguments du protectionnisme : Qu’ils assument ou qu’ils rejettent le mot, la quasi-totalité des candidats à l’élection présidentielle s’y réfèrent aujourd’hui. Eva Joly reprend par exemple la notion de « préférence sociale et environnementale aux frontières de l’Europe ». Tandis que François Hollande prône « une nouvelle politique commerciale pour faire obstacle à toute forme de concurrence déloyale et pour fixer des règles strictes de réciprocité en matière sociale et environnementale » . L’objectif est de parvenir à une situation de « juste échange », terme utilisé au PS afin d’éviter celui, jugé trop « nationaliste » , de protectionnisme. Pour cela, il faudrait utiliser le tarif extérieur commun en tant qu’« écluses douanières », précise le projet socialiste pour 2012. Ces nouveaux droits de douane auraient comme caractéristique d’être « flexibles, car ils ne s’appliqueraient qu’aux marchandises dont les modes de production ne respectent pas les normes pratiquées en Europe », et « transitoires, car supprimés dès leur application par les entreprises et les États concernés ». Laurent De Boissieu « Faut-il plus de protectionnisme ? » La Croix, 12 mars 2012 Q1. Quels sont les nouveaux arguments pour donner de la légitimité au protectionnisme ? Document 20 : textes ci-dessous + document vidéo sur les subventions agricoles aux Etats-Unis et en Europe, you tube, « polémique subventions agricoles ». a. Selon l'OMC, le nombre de mesures protectionnistes initiées en 2011 s'élève à 340, contre 220 en 2010. De son côté, l'organisme suisse Global Trade Alert (GTA) – qui recense l'ensemble des mesures commerciales dans le monde – avertissait, dans un rapport publié en novembre 2011, que trois mesures protectionnistes sont prises pour une mesure libéralisante depuis juillet 2011, et que les tensions commerciales ont atteint leur plus haut niveau depuis le "pic" de 2009. Anna Villechenon, Le Monde.fr, Pourquoi le protectionnisme progresse dans le monde, 16.mars 2012 b. Le secteur de l’agriculture, l’un des secteurs les plus protégés dans de nombreux pays développés, illustre bien cet enjeu. En 2007, alors que le cours de nombreuses matières premières était déjà très élevé, le soutien 8 COURS DE TERMINALE ES – CSI – 2014/2015 – A. STRATAKIS THEME 2 Chapitre 4 apporté aux producteurs agricoles de la zone OCDE atteignait 258 milliards de dollars, dont les deux tiers faussaient fortement la production et les échanges. Patrick Love et Ralph Lattimore, Le commerce international, Editions de l’OCDE, 2009 in Hatier, Edition 2012 ; Q1. A partir des deux documents, recensez les différents outils du protectionnisme. Q2. Pourquoi les Etats-Unis et l’Europe sont-ils en opposition sur le problème des subventions ? (document vidéo) Pour aller plus loin dans la réflexion : Document vidéo, Xerfi Canal, Hervé Juvin « Le protectionnisme, c'est aussi l'autonomie et la liberté », you tube. Q1 : Quels sont les différents enjeux présentés dans cet exposé ? (écouter au minimum de la minute 1 à la minute 7.50). 2. Les limites du protectionnisme Document 21 : Que signifie aujourd’hui le « Made in France » ? Petite devinette : entre un pneu de moto vendu par le britannique Dunlop et un autre siglé Michelin, lequel des deux est le plus français ? Celui du manufacturier clermontois ? Raté ! Alors que Dunlop aujourd’hui filiale de l’américain Goodyear, fabrique à Montluçon (Allier) toutes ses gommes pour deux roues à destinatio n du marché européen, Michelin a délocalisé la production des siens … en Espagne et en Serbie. Cet exemple le prouve : définir le « Made in France » n’est pas simple. Entre les sociétés tricolores dont les produits ne sont pas ou plus fabriqués dans l’Hexagone et les entreprises étrangères qui ont implanté des usines sur le territoire français, il est parfois difficile de s’y retrouver.Dans l’automobile, consommer patriotique est ainsi devenu un véritable casse-tête. Contrairement aux apparences, il vaut mieux acheter une Toyota Yaris, produite à Onaing près de valenciennes (Nord) ou une Smart, fabriquée à Hambach (Moselle), que s’offrir une Peugeot 208, venue de Trnava (Slovaquie), ou une Renault Twingo, expédiée depuis Novo Mesto (Slovénie). A partir de Cédric Pietralunga, Le Monde Dossiers et Documents, « Ne m’appelez plus Made in France », n° 423, octobre 2012. Q1. Pourquoi le protectionnisme est-il difficile à mettre en place aujourd’hui ? Document 21 : Pour dépasser l’idée de « guerre économique »… Le dynamisme des grands pays (Chine, Inde, Brésil) a souvent été expliqué par leurs caractéristiques propres : fort taux d’épargne et d’investissement, faible coût du travail, effort important d’éducation, Etat fort, parmi d’autres. Un rapport récent de l’Institute of Development Studies (Grande Bretagne) apporte un éclairage plus complet sur le déplacement de l’innovation vers les grands pays émergents, en observant notamment l’industrie automobile à Sao Paulo au Brésil. (…) Des auteurs parlent aujourd’hui de « l’organisation de la décomposition internationale de l’innovation », un peu comme on parle de la mondialisation des processus de production. Loin de correspondre à la vision simpliste d’une « guerre économique » entre puissances nouvelles et anciennes, leur analyse montre l’imbrication internationale des chaînes de valeur. L’industrie automobile, dont l’intégration globale est une réalité, est un cas d’école. Au Brésil par exemple, les équipementiers locaux interagissent avec les filiales de groupes automobiles multinationaux. L’innovation se déplace alors à l’intérieur de ces groupes vers leurs filiales locales, puis sa dynamique est transférée aux fournisseurs locaux indépendants. Ceux-ci deviennent des « co-développeurs » de nouveaux produits, services ou processus, dès lors qu’ils ont consenti les investissements nécessaires, notamment en capital humain. (…) Les équipementiers ne livrent plus seulement des composants à Volkswagen ou à General Motors, mais aussi du design. Il s coopèrent pour cela avec les universités du pays. Et, de fait, l’industrie locale s’engage à son tour dans une organisation internationale de l’innovation susceptible aussi de bénéficier aux « vieilles puissances » Tout cela témoigne de l’obsolescence de nos raisonnements et catégories : industrie « nationale », pays « industrialisé », pays « en développement », commerce « international », balance commerciale etc… La tension entre une organisation politique internationale, dont les sujets sont les Etats-nations, et la réalité productive d’industries et de services souvent intégrés mondialement à toutes les étapes des chaînes de valeur est patente. Comprendre ce nouveau paysage est un enjeu primordial pour l’élaboration de politiques publiques efficaces. Pierre Jacquet, Comment l’innovation industrielle s’est transportée vers le Sud Le Monde Eco et entreprises, 25 septembre 2012 Q1. Entourez les mots ou expressions que vous ne comprenez pas et recherchez leur signification dans un dictionnaire classique et/ou un dictionnaire de SES. Q2.Quelle est l’idée principale de ce document ? Reformulez-la avec vos propres termes (cela peut impliquer plusieurs phrases). Q3. Faîtes des recherches pour trouver des « guerres «économiques qui ont eu lieu dans le monde suite à et/ou engendrant des mesures protectionnistes. V Point vocabulaire : La décomposition internationale du processus de production (DIPP) correspond à l’éclatement des activités d’une entreprise à l’échelle mondiale, avec une localisation de chaque segment de production dans un pays qui a des avantages pour ce segment. La notion de chaîne de valeur a été définie par M. Porter*, dans son livre « l'avantage concurrentiel ». Un produit a une valeur, que le consommateur paie. Cette valeur est l’aboutissement d’une chaîne de valeur, c’està-dire d’une série d'activités ajoutant de la valeur : production, logistique, vente, marketing, services pour les principales. Ces activités peuvent ou non être intégrées à l’entreprise. *professeur de stratégie d’entreprise à Harvard. Pour aller plus loin dans la réflexion : Document vidéo : XERFI Canal « La démondialisation » avec Jacques SAPIR, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales. 9 COURS DE TERMINALE ES – CSI – 2014/2015 – A. STRATAKIS THEME 2 Chapitre 4 Q1. Quelles critiques Jacques Sapir adresse-t-il à la mondialisation telle qu’elle existe aujourd’hui ? Synthèse du II B : Le protectionnisme est une situation dans laquelle un Etat prend un ensemble de mesures pour protéger les producteurs nationaux de la concurrence des producteurs du reste du monde. Pour certains, le protectionnisme permet de III ANALYSE DES STRATEGIES DES FIRMES MULTINATIONALES ET DE LEURS CONSEQUENCES A/ Les déterminants des choix des FMN 1. Alléger les coûts Document 22 : La stratégie de H & M, document vidéo : extrait du reportage de France2 J-20h du 13 sept 2010 et « H&M - part 2/2 - prospère grâce à la délocalisation » you tube / Voir également Le luxe ne connaît pas la crise, envoyé spécial décembre 2012, you tube. Q1. Quels sont les facteurs de succès pour les produits H & M ? Q2. Quelle(s) stratégie(s) l’entreprise a-t-elle adoptées pour arriver à cette « success story » ? Avec quelles conséquences ? Document 23 : l’offshore dans les centres d’appels. Les opérateurs (de téléphonie) ont largement recours à l’offshore, surtout au Maghreb. Environ 15 000 salariés travaillent pour France Telecom en externe (et pas forcément à l’étranger) et 4 000 pour SFR. Dans le cas de Bouygues Telecom, ce serait un millier de postes en « offshore ». Illiad, maison mère de Free Mobile, possède pour sa part deux centres d’appels à Casablanca, dont un de presque 1 700 salariés. Si les opérateurs ont fait ces choix, c’est évidemment pour des raisons de coûts : un téléopérateur est payé au smic ou un peu plus en France, trois fois moins en Tunisie ou au Maroc. Pour E. Mignot, patron de Teletech, 60 000 personnes travaillent sur des plateaux d’appel offshore pour des groupes français. (…) Le Maghreb devenant « cher » (il deviendrait difficile de recruter des personnes parlant français sans accent), France Telecom, par exemple, « teste » la Côte d’Ivoire, le Sénégal, Djibouti, Madagascar. (…) L’offshore permet aussi, à moindre coût, d’assurer la disponibilité des services clients des opérateurs 7 jours sur 7, le soir passé 20 heures et le week-end. Pour ces horaires « décalés », les employeurs français doivent verser des primes dont ils peuvent se dispenser à l’étranger.(…) Certains parlent de rapatriement, mais en ce moment, les prestataires sont soumis à une trsè forte pression des opérateurs qui veulent imposer des réductions de prix sur les contrats, obligés de casser leurs prix suite à l’arrivée de Free Mobile. A partir de Sarah Belouezzane et Cécile Ducourtieux, « Elles relocalisent ou tentent de le faire », le Monde, 15 juin 2012. Q1. Quels sont les avantages que retirent les opérateurs de la délocalisation des centres d’appel ? Q2. A quelles conditions selon vous pourrait être envisagé un rapatriement de ces centres en France ? Document 24: Externaliser, délocaliser, sous-traiter … ? La production de l’entreprise Lejaby, qui fabrique de la lingerie féminine déjà délocalisée à 93 % va être soustraitée en Tunisie. Sur 450 salariés, seuls 195 conserveront leur emploi. (…) En dix ans, 600 000 emplois industriels ont été détruits en France. (…) Ce mal français s’explique par une différence de stratégies avec l’Allemagne : les entreprises françaises qui délocalisent choisissent d’expatrier des unités entières de production quand les allemands n’externalisent qu’une partie de la chaîne. La lingerie française, dont Lejaby était le dernier symbole est aujourd’hui presque entièrement sous-traitée en Tunisie, au Maroc et en Chine. D’après l’Editorial du Monde, 21 janvier 2012. Q1. Quelle différence existe-t-il entre délocalisation et externalisation ? Entre sous-traitance et délocalisation ? Document 25 : Exporter ou créer des filiales Bordas doc 2 p 78 recopier dans votre cours les deux premières colonnes du tableau. Répondre aux Q1 et Q2. 2. Bénéficier des atouts des différents territoires Une manifestation contre la délocalisation de la production et les licenciements des ouvrières de Lejaby, janvier 2012, source http://www.mlyon.fr Document 26. La stratégie de Zara, extrait de l’émission Capital, septembre 2010 « Zara l’histoire d’une marque 2/2 » de la minute 8 à 10.30 mn. Q1. Pourquoi une partie de la production est-elle conservée en Espagne ? Q2. Pourquoi Zara est-il donc encore largement implanté en Europe ? Q3. Rappelez quels différents types de compétitivité peuvent viser les entreprises puis dîtes sur quelle(s) compétitivité(s) jouent Zara er H & M. Argumentez. V Point vocabulaire : Lorsque les FMN ont une stratégie de multinationalisation horizontale, c’est-à-dire lorsqu’elles implantent à l’étranger une filiale qui produit le même bien ou service que dans le pays d’origine. Deux possibilités : soit la FMN crée des filiales-relais (c’est le cas dans l’exemple de Zara lorsque l’entreprise ouvre un nouveau magasin dans un pays hors de l’Espagne), soit l’entreprise achète ou crée une joint-venture 10 COURS DE TERMINALE ES – CSI – 2014/2015 – A. STRATAKIS THEME 2 Chapitre 4 –une entreprise commune- avec une entreprise étrangère qui produit la même chose (Volkswagen crée une joint–venture avec Skoda en République Tchèque en 1990). Les FMN ont une stratégie de multinationalisation verticale, lorsqu’elles décomposent la production d’un produit à travers des unités de production implantées dans plusieurs pays. Cela aboutit à la décomposition internationale du processus productif. Plusieurs possibilités là aussi : soit la FMN crée des filiales ateliers, qui fabriquent une partie du produit, soit elle achète une unité de production déjà existante (c’est l’exemple de la filiale Porsche à Leipzig en Allemagne, qui assemble juste les pièces de la Porsche Cayenne fabriquées à Bratislava en Slovaquie), soit elle sous-traite (c’est l’exemple des centre d’appel au Maroc, qui travaillent pour France Telecom). La sous-traitance est une relation commerciale très étroite entre une entreprise et un fournisseur, impliquant que le fournisseur travaille principalement pour cette entreprise. Document 27 : Pourquoi Areva reste-t-il au Niger ? Le pays est éminemment stratégique pour le groupe qui y exploite l'uranium depuis 1958. Il tire en effet plus du tiers de sa production mondiale au Niger, soit environ 3000 tonnes d'uranium par an. Le reste provenant essentiellement du Kazakstan et du Canada. Si le pôle minier d'Areva ne représente qu'une faib le partie du chiffre d'affaires du groupe (10% en 2009), cette exploitation est indispensable au numéro un mondial du nucléaire. Déjà parce qu'il est très attaché à son modèle économique intégré, grâce auquel il gère la chaîne nucléaire dans son entier, de l'exploration minière au recyclage en passant par la construction des réacteurs. Ensuite, parce que cet approvisionnement en uranium est indispensable à la sécurité énergétique de la France. L'uranium nigérien alimente en effet un tiers des centrales hexagonales. C'est dire l'importance particulière que porte le groupe français à cette région du globe. Julie de la Brosse « Pourquoi Areva reste-t-il au Niger ? », Lexpansion.com, 17 septembre 2010 – écrit après l’enlèvement de deux salariés d’Areva au Niger. Q1. Qu’est-ce qu’un « modèle économique intégré » (d’après la lecture de ce texte) ? Q2. Quels en sont les avantages ici ? Document 28 : La France reste un territoire attractif pour les entreprises On l’oublie souvent, mais la France reste une destination privilégiée pour les entreprises étrangères. Certes, l’Hexagone vient de se faire doubler par l’Allemagne et ne pointer plus qu’en troisième position au palmarès (dominé par la Grande Bretagne) des pays européens les plus attractifs pour les investissements étrangers. (…) « Mais la France s’arroge la première place au palmarès des implantations industrielles », précise Marc Lhermitte, associé chez Ernst and Young. (…) Un chiffre suffit pour comprendre l’attrait que nous portent les industriels d’Europe et d’ailleurs : un salarié sur quatre employé dans l’industrie en France travaille pour une entreprise étrangère ou l’une de ses filiales. (…) Plusieurs facteurs expliquent cette attractivité. Le premier est la qualité des infrastructures (routes, réseau ferroviaire etc…). « Ce réseau fait de la France le barycentre de l’Europe et permet aux industriels de toucher la plupart des marchés de l’union depuis l’Hexagone, notamment vers la zone Méditerranée et l’Afrique du Nord, » explique Lhermitte. Autre atout important : le coût trsè compétitif de l’énergie « Made in France » (de 27 % inférieur à la moyenne des prix européens). Or dans certaines industries comme la chimie ou la métallurgie, l’énergie peut représenter jusqu’à 40 % du coût final. (…) Selon l’OCDE, la France figure parmi les pays les plus productifs des pays développés, derrière les Etats-Unis, mais devant l’Allemagne, le Royaume Uni ou l’Italie. C’est une des populations actives les plus qualifiées d’Europe. (…) Bien Sûr, la France doit aussi composer avec de nombreux handicaps. Le coût élevé de la main d’œuvre est régulièrement pointé du doigt. Selon l’Insee, l’industrie française est 17 % plus chère que la moyenne de ses concurrents européens. Mais ce n’est qu’un facteur parmi d’autres dans la décision d’investir, et, hormis pour les industries à forte densité de main d’œuvre, comme le textile ou l’automobile, il n’est pas toujours déterminant. (…) A partir de Cédric Pietralunga, Le Monde Dossiers et Documents, « Ne m’appelez plus Made in France », n° 423, octobre 2012. Q1. Listez les différents facteurs qui permettent à la France d’attirer les entreprises étrangères : Q2. Pourquoi la qualification de la main d’œuvre peut-elle être un élément décisif dans le choix de localisation d’une production ? Elaborez un schéma pour récapituler les déterminants des différentes stratégies d’internationalisation et de localisation. Synthèse du III A : Les firmes multinationales sont des entreprises qui ont des unités de production dans plusieurs pays étrangers, qui sont des filiales de la maison mère, filiales relais ou filiales ateliers, ou qui sont des sous-traitants. Elles organisent leur production et leur distribution à l’échelle du monde. Cela aboutit à une décomposition internationale de la production et à un important commerce intra-firme. Ces FMN déploient différentes stratégies. Elles ont des stratégies de rationalisation, lorsqu’elles cherchent à répartir la production dans le monde de façon à faire baisser les coûts de production. Elles recherchent alors la compétitivité-prix. Elles peuvent aussi rechercher dans divers pays des savoir-faire particuliers (recherche et développement par exemple) ou des atouts comme des transports fiables. Elles cherchent alors davantage une compétitivité-produit. Cela aboutit à une décomposition du processus de production, de plus en plus complexe, avec une forte proportion des échanges de marchandises qui sont en fait du commerce intrafirme (et intra-branche). 11 COURS DE TERMINALE ES – CSI – 2014/2015 – A. STRATAKIS THEME 2 Chapitre 4 Les FMN ont aussi des stratégies de marché, lorsqu’elles s’implantent dans un pays dans le but d’atteindre directement les consommateurs, ce qui leur permet de connaître mieux les tendances de ce marché et d’éviter les barrières douanières. Les FMN poursuivent également des stratégie d’approvisionnement, elles s’implantent alors dans des pays pour assurer leur approvisionnement dans une matière première essentielle. Les FMN déploient leurs activités à travers le monde selon différentes logiques : Elles peuvent externaliser et délocaliser une partie de leur production, en faisant appel à des sous-traitants, elles peuvent aussi créer de nouvelles filiales à l’étranger ou acquérir des unités de production déjà existante (fusion acquisition). Cela donne lieu à des flux d’ IDE, investissements directs à l’étranger. Ainsi les décisions des FMN donnent lieu à des mouvements de fusion-acquisition ou de scissions-externalisations. Commerce intrafirme : désigne les échanges de produits entre les unités d’une firme, localisées dans différents pays. Attention : un grand nombre d’échanges intra-branche sont intra-firme. compétitivité-prix : capacité d’une entreprise à gagner des parts de marché grâce à une baisse des prix face aux concurrents. Compétitivité hors-prix (ou produit ou structurelle) : capacité d’une entreprise à gagner des parts de marché face aux concurrents grâce à des caractéristiques hors-prix des produits (qualité, originalité, image de marque, service lié au produit…). Elle peut aboutir à une concurrence monopolistique, où les entreprises ont des produits tellement différenciés de ceux de leurs concurrents, qu’ils ne sont plus vraiment en concurrence (cf cours première). Délocalisation : transfert d’activité d’une entreprise vers une autre entreprise à l’étranger. L’entreprise cesse son activité sur le territoire national et en crée une nouvelle filiale à l’étranger (cela peut être une joint venture) ou en acquière une (fusion acquisition), ou elle peut s’adresser à des sous-traitants à l’étranger. Externalisation : transfert d’une fonction d’une entreprise vers une entreprise sous-traitante. Il peut s’agir d’activités « non essentielles » à la production, comme le service de nettoyage, de restauration, le marketing, etc.. Mais il peut s’agir également d’activités liées directement à la réalisation du produit, ce qu’on appelle le « cœur de métier » (la fabrication du moteur pour une voiture par exemple). B/ Les conséquences des stratégies des FMN sur les pays d’accueil 1. Des conséquences positives Document 30 : Renault et Ford en Roumanie, quels effets sur l’économie ? Le lancement de la Logan en 2004 a été le début d’une « success story » qui a changé la donne. Dacia représente 3 % du produit intérieur brut (PIB) du pays et 8 % de ses exportations. « Environ 80 % des composants de la Logan viennent de Roumanie, explique Constantin Stroe, l’ancien directeur roumain de Dacia. Chaque région du pays produit quelque chose pour cette voiture. Environ 800 entreprises travaillent pour Dacia. Un emploi chez Dacia en crée cinq. » (…) Le succès de Renault a poussé l’américain Ford à tenter sa chance en Europe de l’Est. En 2008, le constructeur américain a pris le contrôle de la deuxième usine automobile roumaine. (…) Le modèle B-Max, dont la production a commencé cette année, devrait relancer l’économie régionale grâce aux 60 000 voitures qui vont sortir de cette usine d’ici la fin de l’année. (…) Une partie des fournisseurs de Ford se sont déjà installés à Craivo.(…) Renault a décidé de continuer à miser sur la Roumanie en installant en 2010 la technopole de Titu, près de l’usine Dacia. « La technopole a créé 2 200 emplois pour de jeunes roumains qui ont fait leurs preuves en matière de conception de nouveaux modèles, » affirme M. Stroe. Grâce à Renault et Ford, l’industrie automobile est en passe de devenir la colonne vertébrale de l’économie roumaine. Mirel Bran, La Roumanie, terre d’accueil industrielle, Le Monde Eco et entreprises, 25 septembre 2012 Q1. L’installation de l’usine Renault a-t-elle eu des effets d’entraînements sur l’économie de la Roumanie ? Argumentez en prenant des informations précises dans le texte. V Point vocabulaire : les effets d’entraînements désignent l’ensemble des activités et des emplois qui sont créées dans une économie et qui découlent directement ou indirectement d’une activité donnée. Q2. Quels sont les effets des stratégies de Renault et de Ford sur la spécialisation et le commerce extérieur de la Roumanie ? 2. … mais aussi des conséquences négatives Faites des recherches sur les profits des FMN rapatriés avec les « prix internes » Q1. Pourquoi le commerce intra-branche est-il souvent un commerce intra-firme ? Q2. Quels peuvent être les conséquences de la manipulation des prix de transfert (ou prix internes) pour le pays d’accueil des activités des FMN ? Document 31 : La pollution des pays riches exportées vers le Sud par les FMN Si les européens émettent relativement peu de gaz à effet de serre, c’est parce qu’ils ont délocalisé une partie de leur industrie. Par exemple, chaque français n’émet pas 6.7 tonnes de gaz carbonique, comme le dit la statistique officielle, mais 9 tonnes comme l’a calculé l’Insee, en tenant compte des produits importés. Un protectionnisme écologique est souhaitable. Mais il doit être clair que l’effet bénéfique aura pour contrepartie une moindre disposition des produits manufacturés à bas coûts, donc une baisse de la consommation matérielle collective. Hervé Kempf, Le Monde, « En plus, c’est bon pour l’environnement », 12 octobre 2011. Q1. Pourquoi la consommation en CO2 des européens a-t-elle en apparence diminué ? . 12 COURS DE TERMINALE ES – CSI – 2014/2015 – A. STRATAKIS Synthèse du III B : 13 THEME 2 Chapitre 4