Chapitre 4 Quels sont les fondements du commerce international et

COURS DE TERMINALE ES CSI 2014/2015 A. STRATAKIS THEME 2 Chapitre 4
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THEME 2. MONDIALISATION, FINANCE INTERNATIONALE ET INTEGRATION
EUROPEENNE
CHAPITRE 4 QUELS SONT LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL ET
DE L’INTERNATIONALISATION
DE LA PRODUCTION ?
Questions centrales du chapitre 4 :
- Pourquoi échange-t-on de plus en plus de biens et de services au niveau international ?
- Quels sont les avantages de ces échanges pour les producteurs ? Pour les consommateurs ? Quels en sont les
risques ? Le protectionnisme est-il souhaitable et possible ?
- Quels sont les déterminants des choix de localisation et des stratégies d’internationalisation de la production
pour les firmes multinationales ?
Objectifs du chapitre 4 :
- Acquérir des savoirs :
- Savoir définir les notions essentielles du programme de terminale : avantage comparatif, dotation
factorielle, libre-échange et protectionnisme, commerce intra-firme, compétitivité prix et hors prix,
délocalisation, externalisation, firmes multinationales, spécialisation.
- Savoir définir les notions de première : gains à l’échange, spécialisation, échange marchand.
- Savoir expliquer le rôle des avantages comparatifs et de la spécialisation dans les échanges
internationaux
- Savoir expliquer les avantages et les inconvénients du libre-échange
- Savoir détailler les fondements et les moyens des politiques protectionnistes et leurs limites
- Savoir détailler les fondements des stratégies des entreprises, en termes de localisation et
d’internationalisation de la production.
- Savoir expliquer les effets d’une variation des cours de change sur l’économie des pays concernés.
- Acquérir des savoir-faire :
- Savoir lire et interpréter, utiliser les taux de répartition, taux de croissance, taux de croissance
moyen, indice simple (de base 100), pour établir des comparaisons dans le temps et l’espace.
- Savoir distinguer les évolutions en valeur et en volume
- Savoir lire et interpréter les diverses représentations graphiques.
. A lire sur ce thème : Dossiers et Documents du Monde, octobre 2012
Lire un résumé sur le site www.socio-eco.fr
Au CDI : Les aventures d’un tee-shirt dans l’économie globalisée, P. Rivoli, 2007
Et toute une sélection de livres sur le thème de la mondialisation
. A voir : Sur les Routes du coton, film d’Erik Orsenna, 2006
Plan du cours du chapitre 4
I Analyse du commerce mondial
A/ Les caractéristiques du commerce mondial
1. La montée des échanges internationaux
2. Une évolution dans la structure des produits échangés
3. Une transformation de la géographie des échanges
B/ les déterminants des échanges et de la spécialisation
1. Les avantages comparatifs et la spécialisation
2. Un environnement économique et politique favorable
II Avantages et inconvénients des échanges internationaux
A/ Les avantages et les limites du libre échange
1. Avantages pour le consommateur et le producteur
2. Limites pour le consommateur et le producteur et le salar
B/ Les avantages et les limites du protectionnisme
1. outils et objectifs du protectionnisme
2. Les limites du protectionnisme
III Analyse des stratégies des firmes multinationales
A/. Alléger les coûts
B/ Bénéficier des atouts des différents territoires
IV Les effets d’une variation des cours de change sur l’économie des pays concernés
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CHAPITRE 4
Activité de sensibilisation
Les succès commerciaux des Hyundai et des Kia en France et en Europe suscitent la colère d’Arnaud
Montebourg, le ministre du redressement productif. Mardi 25 septembre, il a ainsi qualifié de « dumping » la
garantie de sept ans que Kia accorde en Europe quand elle n’est que de trois ans en Corée. « Les sept ans de
garantie sans supplément de prix ont beaucoup contribué à l’appréciation de la marque française sur le marché
français », reconnaît dailleurs Frédéric Verbitziy, directeur général de Kia Motors France. Les performances de
Kia comme de Hyundai sont impressionnantes. Pendant que le marché français reculait de 12.4 % sur les huit
premiers mois de l’année, les immatriculations de Hyundai ont progressé de 24.6 % et celles de Kia se sont
envolées de 37.5 %. (En 2012 cependant, Hyundai et Kia réunis ne représentent que 2.58% du marché). (…)
En mars dernier, Sergio Marchionne, patron de Fiat mais également de l’Association des constructeurs
européens (Acea) avait estimé que « l’accord de libre-échange avec la Corée était une erreur. » (…) « J’ai du
mal à croire que nos hicules importés de Corée du Sud, qui ne représentent que 0 .6 % du marché soient la
cause de tous les maux des constructeurs français. » souligne Frédéric Verbitzy. Patrick Gourvennec va plus
loin : « Nous avons importé 1 900 voitures de Corée lors du premier semestre 2012, Renault 4 400. » (…)
Aujourd’hui le SUV Koléos et la berline Latitude sont fabriqués en Corée du Sud par Renault, qui a racheté le
coréen Samsung Motors. A partir de Emmanuel Egloff, Les constructeurs coréens au banc des accusés, Le
Figaro, jeudi 27 septembre 2012
A regarder : deux vidéos sur cette même actualité (la première minute de chaque vidéo) :
.Journal TV du 26/09/2012 (http://www.youtube.com/watch?v=1BraTKjlBD8)
."Dumping": Hyundai surpris par les accusations de Montebourg
(http://www.youtube.com/watch?v=HubcV0B4DfA&playnext=1&list=PLAo5j5U8Vm-
uHm6hEPI8UrxAIBoaYKNOl&feature=results_main)
Q1. Pourquoi les constructeurs coréens sont-ils « au banc des accusés » ? De quoi a-t-on « peur » en France et
en Europe ?
Q2. Trouvez dans le texte et dans la réponse de Hyundai, les arguments qui peuvent être opposés à cette
« peur ».
Q3. Pourquoi ces problèmes d’échange entre pays sont-ils sensibles aujourd’hui ?
Rappels de première : importations, exportations, balance commerciale
Définitions de l’INSEE :
Importations : Ensemble des biens et des services fournis par des non-résidents à des résidents, à titre
onéreux ou gratuit.
Exportations : Ensemble des biens et des services fournis par des résidents à des non-résidents, à titre
onéreux ou gratuit.
Balance commerciale : La balance commerciale est le compte qui retrace la valeur des biens exportés et la
valeur des biens importés. Pour calculer la balance commerciale, la comptabilité nationale procède à
l'évaluation des importations et des exportations de biens à partir des statistiques douanières de marchandises.
Echange marchand : échange sur un marché entre le vendeur d’un bien ou service et son acheteur. Cet
échange utilise le plus souvent la monnaie.
Introduction :
La crise de 2008-2009 a fait reculer brutalement les échanges internationaux mais n’a pas généde
protectionnisme, tant les économies sont désormais interdépendantes. En 2010, l’Organisation mondiale du
Commerce (OMC) a observé un rebond spectaculaire des exportations mondiales. Les exportations mondiales
ont augmenté de 14 % alors que le PIB mondial n’a augmenté que de 3.5 %.
Les échanges internationaux connaissent un essor très important depuis les années 5O et plus encore
depuis les années 80. Au cours des 40 dernières années, le commerce mondial a plus que doublé. Ce sont les
pays les moins riches qui ont vu leur commerce extérieur croître le plus rapidement et ils sont désormais plus
ouverts que les pays riches.
Les investissements directs à l’étranger ont aussi considérablement augmenté, conséquences des
stratégies internationales des entreprises ; ils représentent aujourd’hui un quart du PIB mondial contre 4% en
1980. Des multinationales se développent aussi aujourd’hui dans les pays émergents tels que la Corée ou la
Chine, rachetant même les multinationales occidentales ou japonaises. Même si les Etats-Unis restent
prédominants dans le classement, avec 41 firmes parmi les 100 premières multinationales, leur poids diminue.
La Chine est devenue le premier exportateur mondial, avec 11.2 % des exportations mondiales en 2012, contre
8.4 % pour les Etats-Unis et 7.7 % pour l’Allemagne. Les chiffres du commerce mondial sont à interpréter avec
précaution, une partie importante des flux étant liés uniquement à des stratégies d’optimisation fiscale (flux
vers les paradis fiscaux).
.Pourquoi échange-t-on de plus en plus de biens et de services au niveau international ? (I Analyse du
commerce mondial)
.Quels sont les avantages de ces échanges pour les producteurs ? Pour les consommateurs ? Quels en sont les
risques ? Le protectionnisme est-il souhaitable et possible ? (II Avantages et inconvénients des échanges
internationaux)
.Quels sont les déterminants des choix de localisation et des stratégies d’internationalisation de la production
pour les firmes multinationales ? (III Analyse des stratégies des firmes multinationales et de leurs
conséquences)
Quelles sont les conséquences des variations de change ? ( IV Les effets d’une variation des cours de
change sur l’économie des pays concernés)
COURS DE TERMINALE ES CSI 2014/2015 A. STRATAKIS THEME 2 Chapitre 4
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I ANALYSE DU COMMERCE MONDIAL
A/ Les caractéristiques du commerce mondial
1. La montée des échanges internationaux
Document 1 : L’augmentation des exportations et des importations dans le monde Bordas doc 3 p 71
Q1. Faîtes une étude du document par groupe de deux élèves.
! Point thode : lecture et commentaire d’un graphique (cf fiche thode «Comment analyser un tableau
statistique, un graphique ou un texte en SES?» (http://socio-eco.fr rubriques Terminale AP)
Q2. Dans l’esprit de la deuxième partie de l’épreuve composé, formulez une question qui pourrait être posée
aux élèves pour construire un commentaire à partir de ce document :
2. Une évolution dans la structure des produits échangés
Document 2 : Les exportations mondiales Bordas doc 3 p 71 schéma
Et document vidéo « Les routes du commerce », site de l’OMC www.wto.org, et sur you tube. Voir le
démontage d’un ordinateur : (de 2mn à 2.36 mn)
Q1. A l’aide de données chiffrées du graphique, mettez en évidence la structure des échanges.
Q2. A partir du texte et de la vidéo, expliquez quels changements permettent de comprendre l’importance des
échanges mondiaux de produits manufacturés.
Q3. Quelles en sont les implications pour les pays développés ?
Document 3 : Le commerce intra-branche
Le Mondial de l’automobile a ouvert ses portes en septembre, dévoilant plus d’une centaine de « premières
mondiales ». Un nombre invraisemblable de véhicules, qui vont de la septième version de la Golf de
Volkswagen à la quatrième version de la Clio de Renault, en passant par la nouvelle Auris de Toyota, le Trax de
Chevrolet, et les nouvelles Logan et Sandero et Dacia… Aujourd’hui, pour réussir en Europe, le seul des quatre
grands marchés mondiaux tous les constructeurs majeurs sont présents sans exception, il faut présenter
toujours plus de modèles. (..) Un marché la croissance ne se mesure plus trop à la progression des ventes
mais à la variété des gammes. On comptabilise désormais plus de 5 000 types de voitures différentes dans le
monde, deux fois plus qu’en 1995. (…)
Les constructeurs généralistes sont attaqués sur plusieurs fronts : d’un côté, les spécialistes de voiture d’entrée
de gamme, come Dacia, Skoda, auquel s’ajoute les nouveaux entrants coréens, Hyundai et Kia, et même
américains comme Chevrolet. ; de l’autre, les spécialistes du haut de gamme allemand (Audi, BMW, Mercedes).
Forcés de baisser la moyenne d’émission de Co2 de leur flotte neuve et en quête de relai de croissance, ces
constructeurs de produits « premium » chassent sur les segments des voitures petites et moyennes.
A partir de P. Escande et P. Jaqué, réinventer la voiture de M. Tout-Le-Monde, le Monde Eco et entreprises, 25
septembre 2012.
Q1. Comment expliquer qu’il y ait autant de types de voitures sur le marché européen ?
Q2. Quelles en sont les conséquences sur les échanges internationaux ?
V Point vocabulaire : Le commerce intra-branche ou intra-industriel désigne les échanges internationaux de
produits similaires, appartenant à une me branche de l’économie. Par exemple, lorsque la France exporte
une voiture Renault vers les Etats-Unis et qu’elle importe une voiture Ford, il s’agit d’un échange intra-branche,
au sein de la branche automobile. Les échanges intra-branche représentent environ 50 % des échanges entre
les pays du Nord.
Document 4 : Un exemple d’échange de services, le service juridique
La délocalisation des activités juridiques représente encore peu de choses. Sur
Les 180 milliards de dollars dépensés en services juridiques chaque année par les américains, 1 seulement est
délocalisé. Mais ce chiffre grossit de 20 à 30 % par an, pour la simple raison que les frais d’avocats ont explosé.
Entre 1998 et 2009, les tarifs horaires des gros cabinets de conseil ont augmenté de plus de 65 %.(…)
American Express, General Electric, Sony, Yahoo ! ont commencé à utiliser les services de Pangea3, une firme
dont les avocats sont à Bombay (Inde) pour les ches routinières. La firme rifie les documents, rédige les
contrats et autres tâches répétitives.
A partir de « Offshoring your lawyer », The Economist, 16 décembre 2010.
Q1. Pourquoi les services sont-ils moins échangés que les marchandises à l’échelle internationale ?
Q2. Pourquoi les services juridiques peuvent-ils être en partie délocalisés ?
Q3. Connaissez-vous d’autres services qui sont aujourd’hui délocalisés ?
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3. Une transformation de la géographie des échanges
Document 5 : Quels sont les pays les plus insérés aujourd’hui dans le commerce mondial ? Bordas Doc 4 p 71
+ TD + Voir les cartes des pays exportateurs et importateurs :
http://www.wto.org/french/res_f/statis_f/statis_maps_f.htm
Remarque sur l’interprétation de ces chiffres : l’OMC attire l’attention sur le fait que le montant des
exportations a une signification limitée aujourd’hui, car beaucoup de produits exportés incorporent des produits
importés d’autres pays.
C’est particulièrement le cas dans des pays comme la Chine. Par exemple, les exportations d’iPhone de la Chine
vers les Etats-Unis représentent 2 milliards de dollars. Mais une fois déduite la valeur des éléments d’iPhone
importés par la Chine (en partie des Etats-Unis), il ne reste « que » 73 millions de dollars.
Q1. Décrivez, avec des chiffres du tableau, la situation des Etats-Unis dans le commerce mondial.
Q2. Que remarquez-vous à l’étude globale de ce document ?
Q3. Quelles sont les zones les plus exclues du commerce mondial ? Utilisez des chiffres du tableau.
Q4. Rappelez les différents accords qui existent dans le monde et qui ont donné lieu à une régionalisation des
échanges.
Document 6 : Une montée en puissance du Sud
Longtemps, les pays émergents ont été vus comme de vastes ateliers où les multinationales du Nord
délocalisaient ou sous-traitaient leurs activités à faible valeur ajoutée. Mais aujourd’hui les noms des champions
de ces pays comme Tata, Lenovo ou Emirates, commencent à résonner dans l’imaginaire public. Ces
entreprises n’ont plus rien à envier à celles des pays développés et leur font une concurrence redoutable, dans
des domaines de plus en plus variés. Particulièrement bien représentés dans les ressources naturelles et
l’industrie lourde, ils se sont imposés tôt, les pays émergents comptent maintenant des leaders dans les
télécoms (comme les chinois Huawei et ZTE), l’aéronautique (le brésilien Embraer) ou les ordinateurs (le
chinois Lenovo). Ces entreprises tirent avantage d’une main d’œuvre bon marché, mais c’est loin d’être leur
seul atout. Les plus performantes augmentent leur productivité à grande vitesse et innovent pour répondre à la
demande spécifique des pays en développement. Ces firmes ne se contentent pas de leur marc domestique.
Elles se développent souvent dans d’autres pays du Sud grâce à un savoir-faire acquis auprès des
consommateurs aux besoins similaires. Ainsi l’Afrique est un terrain privilégié pour les entreprises chinoises de
construction ou pour l’opérateur indien de télécoms Bharti. Elles s’aventurent également dans les pays du Nord
pour y vendre leurs produits mais également pour ouvrir des centres de recherche (…) ou racheter des
entreprises pour leur savoir-faire ou leurs brevets (le constructeur automobile chinois Geely a repris le suédois
Volvo en 2010). Pour les groupes des pays développés, elles sont aussi des clients, des fournisseurs et
également des partenaires au sein de nombreuses co-entreprises (appelées aussi joint-ventures), comme par
exemple en Chine Dongfeng-Peugeot-Citroen Automobiles.
Chiffre à retenir : en 2013, parmi les 500 plus grandes firmes du monde par la capitalisation boursière, 86
viennent du monde émergent (contre 35 en 2005).
Gabriel Hassan, « Les firmes à l’assaut des marchés », Alternatives Economiques, les chiffres de l’économie
2014.
Q1. Résumez en une phrase les informations principales de ce document.
Doc 7 : De nouveaux accords bilatéraux : deux exemples.
7A. L'annonce par le président Barroso et le premier ministre canadien Harper d'un accord politique concernant
l'accord de libre-échange Union européenne-Canada est une bonne nouvelle.(…) Le Canada est le douzième
partenaire commercial de l'UE avec plus de 60 milliards d'euros de biens manufacturés et 25 milliards de
services échangés annuellement. Les gains attendus d'un accord sont significatifs, avec une augmentation du
commerce bilatéral de l'ordre de 25%.(…) Depuis 2006, l'Union s'est en effet lancée dans l'agenda de
négociations bilatérales le plus ambitieux du monde qui pèse 275 milliards d'euros de croissance
supplémentaire. L'enjeu est de renforcer la position des entreprises européennes sur la scène internationale
alors que 90% de la croissance à venir interviendra hors Europe et que 30 millions d'emplois dépendent des
exportations. Parmi les derniers succès en date, l'accord signé avec la Corée du Sud. Eric Peters, conseiller au
bureau de politique européenne du président de la Commission européenne, le Monde, 30 octobre 2013.
7.B Le TTIP (Traité transatlantique de libre-échange) a l'ambition d'annuler les barrières douanières à
l'exportation entre les Etats-Unis et l'Union européenne, mais aussi de faire sauter tous les freins non tarifaires
pour les services et l'industrie, c'est-à-dire de faire s'entendre les deux parties sur un alignement de leurs
réglementations dans l'alimentation, l'environnement, l'agriculture, etc. Bruxelles assure que l'économie
européenne pourrait en tirer près d'un demi-point de croissance de son produit intérieur brut (PIB) en plus par
an. Mais la société civile européenne, notamment très mobilisée en Allemagne, s'inquiète d'un risque de
nivellement par le bas des normes environnementales, sociales, etc., du Vieux Continent. Aux Etats-Unis, ce
traité commercial suscite aussi beaucoup de réserves : certains s'inquiètent par exemple d'une baisse des
réglementations actuellement en cours à Wall Street, ou d'une trop grande ouverture des marchés publics
américains. Cécile Ducourtieux, Le Monde 29 septembre 2014
Q1. Quels sont les effets attendus de ces accords bilatéraux ?
Q2. En quoi cela remet-il en cause le rôle de l’OMC ?
Q3. Faites des recherches sur le TTIP pour savoir quand les négociations ont commencé, et mettre en lumière
les arguments pour et contre de chaque côté de l’Atlantique. Cherchez d’autres accords bilatéraux actuels.
Synthèse du I A : rappelez ici sans les rédiger les différentes observations faites sur l’évolution du commerce
mondial.
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B/ Les déterminants des échanges et de la spécialisation
1. Les avantages comparatifs et la spécialisation
Document 8 : l’échange expliqué par les avantages comparatifs
« Supposons deux ouvriers sachant l’un et l’autre faire des souliers et des chapeaux, écrit Ricardo,
dans ses Principes de l’économie politique et de l’impôt (1817) : l’un d’eux peut exceller dans les deux métiers ;
mais en faisant des chapeaux il ne l’emporte sur son rival que de 20 pour cent, tandis qu’ne travaillant à des
souliers, il a sur lui un avantage de 30 pour cent. Ne serait-il pas de l’intérêt de tous les deux que l’ouvrier le
plus habile se livrât exclusivement à l’état de cordonnier, et le moins adroit à celui de chapelier ? ». C’est en
effet leur intérêt, montre Ricardo. Constatant qu’il peut améliorer son pouvoir d’achat en produisant des
chapeaux et en les échangeant contre des chaussures, le moins adroit des deux couvre le gain à l’échange ;
un raisonnement qui peut être transposé à l’échelle internationale.
Les spécialisations sont alors déterminées par « l’avantage comparatif » de chaque pays, c’est-à-dire
l’avantage relatif qu’il détient face aux autres dans la production d’un bien comparée à celle d’un autre bien.
Dans le modèle classique de Ricardo, l’avantage comparatif est terminé par la productivité du travail, sans
tenir compte du capital.
Ricardo propose donc une version simplifiée de l’explication de l’insertion des pays dans le commerce
international. Un siècle plus tard, les économistes suédois Heckscher (1919), Ohlin (1933) et Samuelson (1941)
, élaborent un modèle plus large, le modèle néoclassique HOS, expliquant l’avantage comparatif par les
différences de dotations en capital et en travail (ou dotations factorielles) : un pays le capital est
relativement plus abondant que le travail, comparé aux autres pays, a un avantage comparatif dans la
production de biens nécessitant plus de capital.
D’après A. Parienty, « Les mécanismes du commerce international », Alternatives économiques, n°298, janvier
2011. in Nathan édition 2012
Q1. Adam Smith au 18ème siècle pensait qu’un pays devait se spécialiser dans la production pour laquelle il avait
un avantage absolu sur les autres nations. Qu’apporte à cette idée, la théorie de David Ricardo
au 19ème siècle ?
Q2. D’où vient l’avantage comparatif selon Ricardo ?
Q3. D’où vient l’avantage comparatif selon le modèle HOS ?
Donnez un exemple de pays pour lequel vous voyez un
avantage comparatif illustrant le modèle HOS.
Rappels de première : spécialisation,
gain à l’échange : source Nathan édition 2012
Gain à l’échange : le produit total des pays qui échangent
est supérieur à la somme de leur production avant échange.
Spécialisation : concentration de la production d’une
entreprise ou d’un pays sur un nombre limité de produits.
Exercice sur les avantages comparatifs et la spécialisation :
Ricardo a pris un exemple pour illustrer sa théorie des avantages comparatifs, avec deux produits et deux
pays : le vin et le drap, la Grande Bretagne et le Portugal.
Attention, son modèle repose sur les hypothèses suivantes :
. On suppose une immobilité parfaite des facteurs de production entre les pays (mais pas dans les pays.
. Le coût du travail est le même dans les deux pays.
Source : à partir d’un exercice de Colombe Bertrand Munoz, professeure de SES, Bretagne.
Cts de production en hommes/années de travail
Angleterre
Portugal
Drap
100
90
Vin
120
80
Q1. Quel pays a le coût le plus faible pour le drap, pour le vin ?
Q2. Que peut-on conclure si on s’appuie sur la théorie de Smith (ou des avantages absolus) ?
Q3. Dans le tableau ci-dessous, présentez les coûts relatifs des biens produits. Quel est par exemple, pour
l’Angleterre, le coût relatif du drap par rapport au nombre dheures qu’implique la production de vin.
Prix relatifs internes (proportionnels au coût du travail)
Angleterre
Portugal
Drap contre vin (quantité de vin que l'on
obtient contre une unité de drap)
100/120 = 0,83
Vin contre drap (quantité de drap que l'on
obtient contre une unité de vin)
Q4. Faîtes des phrases avec les données chiffrées du tableau.
Q5. le producteur de vin Portugais a-t-il intérêt à vendre son vin ?
Q6. Où le producteur de drap anglais a-t-il intérêt à vendre son drap ?
Q7. Dans quelle production, les deux pays ont-ils intérêt à se spécialiser ?
David Ricardo, économiste
britannique d’origine
portugaise (1772-1823), un des
premiers grands théoriciens de
l’économie. Consultez sa
biographie d’économiste et
d’homme politique sur la page
web : http://www.alternatives-
economiques.fr/david-ricardo--
1772-1823
_fr_art_222_27852.html
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