SOCIOLOGIE Chapitre 2 : GROUPES ET RESEAUX - socio

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COURS PREMIERE ES – LVH – STRATAKIS – 2012/2013
Partie 2 Sociologie Chapitre 2 : groupes et réseaux sociaux
SOCIOLOGIE
Chapitre 2 :
GROUPES ET RESEAUX SOCIAUX
★ Questions centrales du chapitre 2 :
Comment distinguer les groupes sociaux, comment les définir ?
Comment ces groupes sociaux fonctionnent-ils ?
Comment mobilisent-ils les individus ?
Objectifs du chapitre 3 :
Acquérir des savoirs :
Savoir définir les notions essentielles du programme de première : groupes
primaire/secondaire, groupes d’appartenance/de référence, groupes d’intérêt,
passager clandestin, incitations sélectives, capital social, formes de sociabilité.
Il faut savoir :
distinguer les groupes sociaux des simples agrégats physiques et des catégories
statistiques
mettre en évidence les différents types de groupes sociaux en fonction de
caractéristiques comme la taille, leur rôle, leur fonctionnement …
expliquer les mécanismes de fonctionnement au sein des groupes sociaux
expliquer ce que sont les réseaux et mettre en évidence leur différences tant dans
le fonctionnement que dans leur rôle auprès des individus.
-
Acquérir des savoir-faire :
savoir lire et interpréter des tableaux à double entrée et différents types de
représentations graphiques (diagrammes, représentations de séries
chronologiques)
savoir lire et interpréter, utiliser les taux de répartition, taux de croissance, taux
de croissance moyen, indice simple (de base 100), pour établir des comparaisons
dans le temps et l’espace.
Plan :
I Comment les individus s’associent-ils pour constituer des groupes sociaux ?
II Comment la taille des groupes influe-t-elle sur leur mode de fonctionnement ?
III Comment les réseaux sociaux fonctionnent-ils ?
I COMMENT LES INDIVIDUS S’ASSOCIENT-ILS POUR CONSTITUER DES
GROUPES SOCIAUX ?
A. Qu’est-ce qu’un groupe social ?
Activité de sensibilisation : visionnage d’un extrait long du film « Ressources humaines »
de Laurent Cantet, année 1999. Voir aussi Belin p 265
Un fils, cadre en stage dans l’entreprise où son père est ouvrier, reproche à ce dernier de ne pas
participer au mouvement de grève par peur de décevoir son patron et d’affirmer son opinion. Le
père redoute que l’attitude de son fils ne compromette sa carrière, après tant d’efforts pour le
sortir de sa condition ouvrière.
Présentation de la nomenclature des PCS , permettant de classer la population française :
1. Agriculteurs 2. Commerçants, artisans, chefs d’entreprise 3.Cadres et professions libérales 4.
professions intermédiaires 5. Employés 6.ouvriers et 2 catégories d’inactifs (retraités/étudiants, au
foyer)
Q1. Où se situent Frank dans cette nomenclature ? Où se situe son père ?
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Document 1 : Changer de groupe et … trouver sa place ?
« Ressources humaines », bien ancré dans la réalité sociale, n’en est pas moins une
fiction qui lorgne vers une fable. Elle pourrait s’appeler « Le Chien et le Loup »* version
moderne. Le Loup, c’est Frank (Jalil Lespert), un louveteau encore, frais émoulu de son
école parisienne. Il revient à la maison familiale à l’occasion d’un stage. Dûment cravaté,
masquant son appréhension derrière des phrases apprises, un sourire tour à tour timide
et conquérant, le voici dans l’usine où son père est ouvrier soudeur. Employé modèle
face à la même machine depuis trente ans, ce père-là est lui le « chien », habitué aux
ordres, à la routine, et pas mécontent de son sort. L’ambition, la fierté, il les a reportés
sur Frank, le fils qui va rejoindre ceux d’en haut, les cravatés, ceux qui dirigent. Tandis
que lui, l’échine arrondie, va s’installer à son poste, comme tous les autres jours. (…)
face au patron de l’usine, petit homme à la rondeur trompeuse, Frank dose la soumission
et une assurance presque insolente. Il veut plaire autant qu’apprendre, montrer ses
belles dents sans mordre – ainsi fait-on chez les jeunes loups. Frank est un « petit
arriviste » aux yeux de la déléguée CGT (…). Quand il met la main sur un document
confidentiel tapi dans un ordinateur : l’entreprise a concocté un plan de licenciement.
Dont son père, parmi d’autres, fera les frais. Petit clic et grand choc. Le voilà qui se sent
redevenir chien. Mais un chien rebelle, féroce, prêt à tout. Qui passe à l’action.
François Gorin, critique du film de Laurent Cantet, Télérama, décembre 1999.
*Célèbre fable de Jean de La Fontaine.
Q2. A quels signes/comportements pouvez-vous repérer la « place » de chacun des
protagonistes du film (Frank et son père, le Directeur des ressources humaines, le
patron, la secrétaire) dans la nomenclature des PCS et plus généralement dans l’espace
social ?
Q3. A quels signes peut-on repérer que Frank a changé de groupe social par rapport à
son père ?
Q4. Quelles sont les motivations des salariés qui se mettent en grève dans cette usine ?
Q5. Pourquoi la pression sur le père qui ne fait pas grève (et sur les autres salariés de
l’entreprise dans son cas) est-elle très forte ?
Document 2 : Nous et les autres Belin doc 2 p 267 jusqu’à « château ».
Et Hatier doc 2 p 240 : La jeunesse n’est qu’un mot
Ce que je veux rappeler c’est que la vieillesse et la jeunesse ne sont pas des données
mais sont construites socialement, dans la lutte entre les jeunes et les vieux. Les
rapports entre l’âge social et l’âge biologique son très complexes. Si l’on comparait des
jeunes de différentes fractions de la classe dominante, par exemple tous les élèves qui
entrent à l’Ecole Normale Supérieure, ou à Poltytechnique, l’ENA etc… la même année ,
on verrait que ces « jeunes gens » ont d’autant plus les attributs de l’adulte, du vieux, du
noble, du notable etc… qu’ils sont plus proches du pouvoir. Quand on va des intellectuels
aux PDG, tout ce qui fait jeune, chebeux longs, jean etc… disparaît.
D’après Pierre Bourdieu, « La jeunesse n’est qu’un mot », in Question de sociologie,
Editions de Minuit, 1984, Hatier 2012.
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Q1. A quels signes voit-on l’appartenance d’un individu à un groupe social (doc Belin) ?
Q2. Rappelez comment on entre dans les écoles nommées par Pierre Bourdieu (doc
Hatier).
Q3. La jeunesse est-elle une catégorie statistique ou un groupe social ? Justifiez votre
réponse.
Un groupe social désigne un ensemble d’individus répondant aux deux critères
suivants
- les membres du groupe entretiennent des relations, directes ou indirectes, obéissant à
des règles préétablies ;
- les membres du groupe ont conscience d’appartenir au groupe et sont vus par les
autres comme membres du groupe.
Par exemple, un groupe de supporters, une famille, une classe, un groupe d’amis, etc…
Contre-exemples : une file d’attente devant le cinéma par exemple n’est pas un groupe
social ; la catégorie socio-professionnelle « profession intermédiaire » n’est pas un
groupe social car les individus n’entretiennent pas de relation entre eux nécessairement
et n’ont pas conscience d’appartenir à ce groupe.
B.Groupe primaire, groupe secondaire
Document 3 : Groupes primaire et secondaire selon le sociologue Charles Horton Cooley
Belin doc 1 p 266 (Hatier doc 1 et 2 p 246)
Q1. Qu’est-ce qui différencie les relations entre les groupes les membres dans un groupe
primaire et dans un groupe secondaire ?
Groupe primaire : groupe de petite taille caractérisé par des relations directes (de
face-à-face) et un fort degré d’intimité, par exemple une famille, un groupe d’amis,…
Groupe secondaire : groupe de grande taille caractérisé par des relations souvent
indirectes et un faible degré d’intimité, par exemple une foule de manifestants, une
nation, les salariés d’une grande entreprise.
A l’oral : doc 3 p 267 le tableau proposé.
C. Groupe d’appartenance, groupe de référence
Document 4 : le coin des gagneurs à Harlem belin doc 3 p 269
Q1. Quels comportements adopte l’élite des Noirs américains ?
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Q2. De qui veulent-ils se distinguer et quel est leur groupe de référence selon vous ?
Groupe d’appartenance : groupe social auquel appartient objectivement un
individu, par exemple un élève qui appartient au groupe des collégiens.
Groupe de référence : groupe social auquel un individu souhaite appartenir. L’individu
cherche donc à en adopter les normes, valeurs et pratiques sociales (socialisation
anticipatrice). Par exemple, un collégien qui prend comme modèle de comportement les
normes et les valeurs d’un groupe de lycéens.
Les groupes peuvent avoir des stratégies de distinction par rapport aux autres groupes.
Et lorsqu’un individu souhaite changer de groupe social, il adopte alors une stratégie
d’imitation. A noter : le groupe de référence est un groupe de statut plus valorisé que
celui d’appartenance de l'individu.
II COMMENT LA TAILLE DES GROUPES INFLUE-T-ELLE SUR LEUR MODE
DE FONCTIONNEMENT ?
Activités de sensibilisation :
Image Belin doc 2 p 264 (le Mouvement des « Civil Rigths »)
Q1. Comment expliquer la présence de citoyens blancs dans ces mouvements ?
Belin Doc 3 p 265 : « permanents et temporaires »
Q2. Qu’est-ce qu’un « intérimaire » ?
Q3. A quoi s’expose un salarié qui ne fait pas grève ? Répondre en utilisant aussi le film
ressources Humaines.
Belin documents « réagir » p 272 : Se mobiliser, mais comment ?
Q1. Quelles sont les formes de mobilisation présentées ici ?
Document 5 : Un pour tous , tous pour un ? Belin doc 1 p 272
(et utiliser également le film ressources Humaines)
Q1. Comment agirait un salarié adoptant un comportement de passager clandestin lors
d’une grève réclamant une hausse des salaires ?
2. Que se passe-t-il si tous les salariés adoptent un tel comportement ?
3. Comment peut-on distinguer les incitations sélectives positives des incitations
sélectives négatives ? Illustrez votre réponse.
Des individus peuvent poursuivre des buts communs et avori alors intérêt à se
regrouper pour s’organiser et mettre en œuvre les moyens de défendre leurs intérêts :
on les appelle des groupes d’intérêt, qui peuvent prendre la forme d’un lobby, d’une
association, d’une organisation non gouvernementale (ONG).
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Le sociologue Mancur Olson a mis en évidence que la poursuite de l’intérêt individuel
peut pousser chacun à se conduire en passager clandestin, c’est-à-dire à attendre que
les autres agissent, sans agir soi-même afin de ne pas supporter le coût d’une action
collective et de ne bénéficier que des avantages éventuels octroyés à tous (une
augmentation de salaire après une grève par exemple).
Cependant si tous les individus agissent ainsi, il n’y a pas d’action collective. Comment
alors expliquer qu’il y ait quand même des actions collectives ? On peut répondre à cette
question par les incitations sélectives. Les incitations positives incitent les individus à
participer à l’action collective : gratification matérielle ou symbolique, accès à
l’information. Les incitations sélectives négatives dissuadent les individus d’adopter le
comportement du passager clandestin : remarques négatives des autres membres du
groupe, exclusion.
Les incitations sélectives de type moral ou symbolique sont d’autant plus efficaces que la
taille des groupes est réduite. Le comportement de passager clandestin est davantage
stigmatisé et sanctionné.
III COMMENT LES RESEAUX SOCIAUX FONCTIONNENT-ILS ?
A/ Les différentes formes de sociabilité
Dossier à préparer à la maison :
Document 6 : Réseaux sociaux et cycle de vie Belin doc 1 p 288 et questions
Document 7 : Sociabilités associatives Belin doc 2 p 289 et questions
Document 8 : réseaux sociaux et socialisation Belin doc 3 p 289
Le terme sociabilité regroupe toutes les formes de relations que les individus
entretiennent les uns avec les autres. Les formes de sociabilité, c’est-à-dire les types
d’activité par lesquelles se nouent les relations entre les individus, sont diverses : repas
et fêtes, ou encore loisirs en famille, échanges dans le voisinage, activités sportives,
culturelles, caritatives au sein d’associations.
La sociabilité s’organise principalement autour de la famille, de l’école, de
l’environnement professionnel et du voisinage. Elle prend aussi d’autres formes avec les
technologies de la communication (réseaux sociaux par Internet).
La sociabilité varie selon l’âge, elle est plus intense entre 15 et 30 ans, elle se resserre
autour du noyau familial ensuite, puis a tendance à décliner fortement après 70 ans. Elle
varie aussi selon les milieux sociaux : elle est plus large et variée pour les cadres que
pour les catégories populaires.
Le saviez-vous ? Combien de personnes connaît-on au cours de sa vie ? En moyenne
5000 !
B/ Les réseaux sociaux et le capital social
Document 9 : La force des liens faibles et la recherche d’emploi Belin doc 1 p 290
Q1. Expliquez en quoi l’enquête de Granovetter montre l’importance des réseaux sociaux
dans la recherche d’emploi.
Q2. Pourquoi, d’après le modèle de Granovetter, les liens faibles jouent-ils un rôle plus
important que les liens forts dans la recherche d’emploi ?
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Document 10 : Les modes d’obtention de la première embauche Belin doc 2 p 291
Q1. Faites une phrase avec à partir de la donnée entourée.
Q2. Montrez que la candidature spontanée peut aussi reposer sur des réseaux
personnels.
Document 11 :La notion de « capital social » Belin doc 3 p 291
Q1. Quelles sont les deux raisons qui peuvent expliquer que le chômage des parents
influe sur la difficulté des enfants à trouver un emploi ?
Q2. Pourquoi la mobilisation des réseaux familiaux dans la recherche d’emploi est-elle
plus difficile pour les actifs issus de l’immigration maghrébine ?
Q3. Montrez que le capital social est source d’inégalités face à l’emploi ?
Les réseaux sociaux sont l’ensemble des liens de nature amicale, mondaine,
professionnelle ou politique tissés entre des individus. Un réseau est ouvert et
dynamique, ce qui le distingue d’autres formes de liens comme les communautés (où le
lien est avant tout un lien lié à des caractéristiques communes (religion, localité ..). Les
réseaux peuvent offrir des opportunités aux individus. Granovetter par exemple a montré
la force des liens faibles. Ces liens faibles servent en effet de passerelles vers d’autres
réseaux que les liens forts (liens avec la famille, les amis), et donc de nouvelles sources
d’informations.
Les réseaux sociaux peuvent ainsi devenir une ressource. C’est ce que Pierre Bourdieu
appelait le capital social : réseau des relations d’un individu appréhendé comme
ressource pour optimiser sa situation professionnelle, son patrimoine, son pouvoir etc…
(Cf définition du Nathan de première.). Le capital social agit comme un « carnet d’adresse »
qui va permettre aux individus de solliciter l’aide de connaissances dans la recherche
d’informations sur des formations ou des entreprises, la recherche d’emploi, de stages
etc… Selon Pierre Bourdieu, le capital social est socialement inégalement réparti, les
catégories les plus favorisées disposant d’un plus grand capital social que les ouvriers ou
les employés (catégories populaires). Ceci s’explique par l’appartenance à de grandes
familles qui ont déjà de larges réseaux, puis par le passage par des lycées prestigieux, et
par les grandes écoles où les réseaux des anciens élèves sont très actifs (Polytechnique,
les Mines…). Le capital social permet de rentabiliser un diplôme et vient donc renforcer
le capital culturel et le capital économique. Pierre Bourdieu parle de « capital global »
pour désigner la possession de ces trois capitaux dans la grande bourgeoisie française.
Le capital culturel est l’ensemble des ressources culturelles mobilisables par un individu,
comprenant le langage, les capacités intellectuelles, les savoirs et savoir-faire, mais
aussi la possession d’objets culturels, et les diplômes.
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