L`intelligence fluide

publicité
L’intelligence
Source principale: l’Essentiel de Cerveau et psycho, No9, février-avril 2012
Qu’est-ce que l’intelligence ?
 Alors qu’en général accord de tous pour qualifier une
personne d’« intelligente »
 Difficile de déterminer ce qu’est l’intelligence
 Autant de définition de l’intelligence que de personnes qui
travaillent sur le sujet
 Connaissance des bases anatomiques et physiologiques de
l’intelligence en retard sur les connaissances psychologiques
Définitions de l’intelligence
 Petit Larousse : « Faculté de comprendre, de saisir par la
pensée ; ensemble des fonctions mentales ayant pour objet la
connaissance conceptuelle et rationnelle. L’intelligence est ce
qui différentie l’homme de l’animal. »
 « L’intelligence confère à celui qui en est doté la capacité de
maîtriser des situations nouvelles et inattendues et de
comprendre sans apprentissage prolongé le sens des choses
et leur relations ».
 « Bien juger, bien comprendre, bien raisonner, ce sont les
ressorts essentiels de l’intelligence »
Qu’est-ce que l’intelligence?
Pour certains, elle prend trois formes:
 analytique (scolaire)
 créative ( capacité à s’adapter à la nouveauté)
 pratique (capacité à mettre en œuvre ses
connaissances)
Qu’est-ce que l’intelligence?
Pour Howard Gardner il y aurait 8 ou 9 intelligences:
1)
Langagière (exprimer sa pensée par le langage)
2)
Logicomathématique
3)
Musicale (reconnaître, interpréter, créer)
4)
Kinesthésique: utiliser son corps (danseur, chirurgien, …)
5)
Spatiale : représentation de l’espace (marins, architectes, sculpteurs)
6)
Interpersonnelle (comprendre et interagir bien avec les autres)
7)
Intrapersonnelle (se comprendre, bien « s’utiliser)
8)
Naturaliste: utiliser ses connaissances sur l’environnement naturel
9)
Intelligence existentielle : se poser des questions métaphysiques
Les tests QI portent principalement sur les 1) et 2)
L’intelligence est-elle innée ou acquise?
 « Si l’hérédité définit les limites de l’intelligence, l’environnement
détermine largement si ces limites vont être atteintes ».E.
Turkheimer, psychologue
 Etudes sur les vrais/faux jumeaux montrent que patrimoine
génétique et environnement ont des influences comparables
 La corrélation entre QI de personnes de liens de parenté croissants:
o
o
o
o
O entre personnes choisies au hasard
0,15 entre cousins
0,5 entre frères et sœurs
0,85 entre jumeaux monozygotes
 Etudes avec jumeaux MZ séparés suite à l’adoption, mais attention
aux biais de niveau social!
 La forte ressemblance entre
jumeaux MZ* et DZ **à 3 mois
vient du milieu (utérin) à la
naissance.
La pression génétique
augmente ensuite la
convergence entre jumeaux MZ
mais pas DZ
*MZ : monozygote, vrais jumeaux
**DZ: dizygotes, faux jumeaux
Bases génétiques de l’intelligence
 L’intelligence a certes une composante génétique, mais il n’y
a pas un gène de l’intelligence!
 Recherche des gènes impliqués dans l’intelligence par des
puces à ADN : 7000 enfants, 500’000 marqueurs examinés.
 Résultats décevants, différences infimes: sans doutes des
centaines de gènes impliqués
 De plus l’environnement influence l’expression des gènes
(épigénétique).
 On connait par contre certaines mutations qui entrainent des
déficits intellectuels (QI<70).
Bases anatomiques et physiologiques de
l’intelligence
 L’intelligence n’est pas localisée dans une zone du cerveau
 La proportion cortex préfrontal /cerveau est identique entre
les grands singes et les humains
 L’intelligence serait le produit de la connexion du lobe frontal
(planification et pensée) avec le lobe pariétal (informations
sensorielles)
 La vitesse de transmission entre ces deux régions ferait la
différence entre deux cerveaux
Ces interneurones très efficaces seraient absents chez les autres mammifères
Bases anatomiques et physiologiques de
l’intelligence
 Par TEP (glucose radioactif): Lors d’une tâche de
raisonnement difficile, certaines zones du cerveau sont
activées, mais beaucoup moins intensément chez les
personnes qui obtiennent de meilleurs résultats aux tests.
 Les cerveaux performants sont économes en énergie.
 L’intelligence est associée à un cerveau plus efficace, pas à un
cerveau qui travaille plus dur!
Bases anatomiques et physiologiques de
l’intelligence
 Importance de la myéline: les gens intelligents auraient une
meilleure gaine de myéline, l’information circule plus rapidement
 La myélinisation augmente avec l’expérience
(pianistes virtuoses: + de myéline dans zones impliquées)
 Expérience → myéline ↗ → apprentissages favorisés.
 Chez l’enfant, l’intelligence se développe à mesure que se crée la
gaine de myéline
 Les enfants à QI élevés ont plus de myéline
 Dès 65-70 ans les neurones perdent leur myéline, en même temps
déclin de l’intelligence
 L’exposition à la fumée du tabac (période fœtale et adolescence)
perturbe la formation de la gaine de myéline !
Bases anatomiques et physiologiques de
l’intelligence
 Elagage et diminution du nombre des synapses corrélés avec
l’apprentissage au cours de l’enfance
a : surdoués
b : intelligence moyenne
c : intellectuellement déficients
Les connexions synaptiques sont éliminées à partir de la
puberté. Grâce à cette élimination, le cerveau n’utilise
l’énergie que là où c’est nécessaire.
Bases anatomiques et physiologiques de
l’intelligence
 L’activité métabolique ↗ jusqu’à 5 ans puis
diminue.
 Le cerveau adulte consomme moitié moins
d’énergie que celui d’un enfant de 5 ans
 Les autistes et trisomiques conservent trop de
synapses
→ surconsommation inutile d’énergie
→ zones indispensables à des tâches cognitives ne
reçoivent pas assez d’énergie
L’intelligence (psychologie)
 Intelligence:
o Cognitive : raisonnement, mémoire, perception visuelle/auditive,
capacités d’adaptation
o Emotionnelle et sociale : s’adapter à son environnement et
résoudre les problèmes
 Les tests de QI ne mesurent que l’intelligence cognitive
 Certains pensent que seulement 20% de la réussite scolaire
et professionnelle est due à l’intelligence cognitive
 Importance de l’expertise, qui peut compenser
l’intelligence
L’intelligence (psychologie)
On peut distinguer :
 L’intelligence fluide : capacité de réflexion pure, mobilité
cognitive
 L’intelligence cristallisée : somme des connaissances acquises
grâce à l’i. fluide
 Opposition entre réflexion et mémorisation
 Facteur G : intelligence générale, car le + souvent les capacités
partielles sont liées
 A partir de l’étude de J.Carrol, 1993. Données de 130’000 personnes
 A analysé les liens entre diverses formes d’intelligence :
o intelligence verbale
o raisonnement abstrait
o capacité de mémoire
Intelligence maîtresse (G)
o intelligence visuelle ou auditive
o créativité et production d’idées
o vitesse et précision du raisonnement
 Modèle de Adolf Jäger, 1920-2002, Berlin
 Les capacités ont deux composantes :
o l’une relative à un contenu (p.ex. raisonnement numérique)
o l’autre opérationnelle (p.ex. mémoire)
 Aussi un facteur global d’intelligence G qui chapeaute le tout
Cerveau et psycho, 41, 2010, p.57
L’intelligence (psychologie)
On doit aussi tenir compte de:
 Les formes plus applicables d’intelligence:
résolution d’un problème avec beaucoup de
paramètres, sans UNE solution exacte (p.ex.
simulation d’être maire d’une ville)
 Le potentiel de progression d’une personne
(pré-test, acquisition des règles nécessaires à
la résolution, post-test)
L’intelligence émotionnelle
Capacités à:
 Identifier ses émotions : pouvoir gérer et non subir, comprendre les
émotions d’autrui
 Comprendre ses émotions, leurs causes et leurs conséquences
 Exprimer ses émotions : partage social, permet le resserrement des
liens sociaux
 Réguler ses émotions
 Utiliser ses émotions pour les relations professionnelles et sociales
 L’intelligence émotionnelle favorise la qualité des relations sociales
Intelligence et environnement
Les conditions d’éducation déterminent le statut
intellectuel:
 Facteurs biologiques (nourriture)
 Facteurs psychologiques:
o
o
o
o
stimulations sensorimotrices
stimulations linguistiques
stimulations affectives
stimulations sociales
Enfants d’un orphelinat
À 16 mois :
QI = 65
Intellectuellement
déficients
QI
QI = 90
Intellectuellement
normaux
Laissés à l’orphelinat
À 4 ans : QI = 60
Placés en institution
spécialisée avec
éducateurs qualifiés
A 3 ans : QI = 93
Adultes :
• niveau scolaire normal
• socialement intégrés
• métiers, salaires moyens
Adultes :
• inadaptés sociaux
• métiers non qualifiés
• salaires très bas
• non mariés
Les tests d’intelligence (QI)
 Alfred Binet (1857-1911) a élaboré une « échelle métrique de l’intelligence »
 But : comprendre les différences individuelles et établir un diagnostic scientifique de la
débilité mentale des enfants
 Développe une échelle de mesure pour les enfants « normaux » et scolarisés (premier
test de QI)
Binet étudie sur ses deux filles les facultés psychiques supérieures
que sont:
 mémoire
 représentation mentale
 imagination
 attention
 compréhension
 suggestibilité
 sentiment esthétique
 sentiments moraux
 force musculaire et force de volonté
 habileté
coup d’oeil
Test d’intelligence de Binet pour établir
son échelle.
Exemple des tâches qu’un enfant doit
être capable de faire, selon son âge.
L’enfant sera qualifié de :
 régulier d’intelligence
 avancé d’intelligence
 retardé d’intelligence
Exemple : test des gravures
Question : qu’est-ce que cela? Qu’est-ce que ça représente?
A 3 ans : énumération des objets et personnages, sans établir de lien entre eux
A 7 ans : description de la nature des personnages et objets, liaisons
A 15 ans : interprétation : indication du sujet de la scène, note émotionnelle
2% ont un QI > 130
70% ont un QI entre 85 et 115%
2% ont un QI <70
1 enfant sur 1000 est surdoué (QI>145)
Tests trouvés dans « Le Cerveau » No2, 2012, journal de la ligue suisse pour le cerveau
TEST DE LOGIQUE :
Chaque carte ci-dessous porte sur un côté un chiffre et sur l’autre une lettre.
Question :
Quelle(s) carte(s) faut-il tourner pour décider si la règle suivante est vraie ou fausse ?
La règle est : « Si un A est sur une face, alors il y a un trois sur l’autre côté ».
TEST DE LOGIQUE :
Chaque carte ci-dessous porte sur un côté un chiffre et sur l’autre une lettre.
Question :
Quelle(s) carte(s) faut-il tourner pour décider si la règle suivante est vraie ou fausse ?
La règle est : « Si un A est sur une face, alors il y a un trois sur l’autre côté ».
 Dans ce raisonnement dit « conditionnel » de la forme « si A alors… » seulement
10% des sujets adultes choisissent les bonnes cartes, ce qui signifie que 90 % des
sujets ne sont pas logiques.
 Ce faible résultat ne dépend pas du niveau éducatif puisque le même score est
atteint par des professionnels ayant le doctorat ; seuls des sujets experts en
mathématiques ou sciences techniques atteignent un niveau de 50%.
 L’homme n’est pas naturellement logique ce qui explique les croyances
irrationnelles (horoscopes, loto, graphologie…).
Alain Lieury, psychologie et cerveau, eds Dunod, p.48.
Téléchargement