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Pour déconstruire le discours libéral, il importe en effet de revenir à l’essentiel : le meilleur
investissement est celui que nous plaçons dans la solidarité.
2. L’impôt en quelques chiffres
2.1. Impôt sur les revenus du travail et impôt sur les revenus du capital
En 2007, les contribuables ont versé à l’Etat près de 92 milliards d’euros d’impôts.
2007 est l’année qui précède la crise financière et économique. En cela, c’est une année plus
typique. En 2009, les recettes fiscales ont en effet baissé de quasi 15 % !
Les impôts les plus importants sont l’impôt des personnes physiques (qui pèse pour
l’essentiel sur les revenus du travail) : 34 milliards d’euros, la TVA (qui pèse sur les ménages
lorsqu’ils consomment) : 25 milliards d’euros, l’impôt des sociétés (sur les bénéfices) : 12
milliards d’euros, les accises (qui pèsent aussi sur la consommation des ménages) : 7
milliards d’euros.
Suivent ensuite les droits d’enregistrements (3,5 milliards), les droits de succession (1,7
milliard) et d’autres impôts.
Le précompte mobilier (qui s’applique aux revenus financiers tels les intérêts et les
dividendes) rapporte 3 milliards d’euros.
On peut en somme considérer que sur 92 milliards de recettes fiscales, 66 milliards d’euros
(IPP, TVA et accises) pèsent directement sur les ménages (travailleurs et non actifs), soit
plus de 70 %.
L’impôt sur les revenus du capital (investi ou placé) totalise quant à lui 15 milliards d’euros
(impôt des sociétés et précompte mobilier), soit 16 %.
Cette répartition est d’autant plus aberrante que la part des salaires dans la richesse produite
n’a cessé de reculer depuis trente ans.
2.2. Taux marginaux, taux moyen : clarifier le débat.
L’on a trop souvent, à l’occasion des débats politiques, entendu une certaine rengaine
libérale nous expliquer qu’en Belgique «
on paie trop vite, trop d’impôt
».
En réalité, certains agitent l’épouvantail des taux marginaux en affirmant qu’à partir de 18
730 euros, l’on est taxé à 45 % et qu’à partir de 34 330 euros, l’on est taxé à 50 %.
Il s’agit en réalité des taux marginaux prévus au barème de l’impôt des personnes
physiques, lequel compte 5 taux. Cela signifie que seuls les revenus à partir de 34 330 euros
sont soumis à 50 % (et pas la totalité des revenus).
De plus, les montants soumis au barème sont les revenus imposables, autrement dit les
revenus bruts, soustraction faite des cotisations sociales, soustraction faite des frais
professionnels (forfaitaires ou réels) et des dépenses déductibles (déduction des rentes
alimentaires, déduction pour habitation, déduction des frais de garde, etc…).