![](//s1.studylibfr.com/store/data-gzf/b65edecf1426303989375bc711898aae/1/006040443.htmlex.zip/bg4.jpg)
Décembre 2010 Page | 4
Introduction
Médecin en Maladies Infectieuses et Tropicales, impliquée dans la prise en charge des malades
du VIH/Sida depuis 1987 et ayant effectué des missions humanitaires dans les pays du Sud
depuis 1993, je me suis intéressée à l’observance thérapeutique depuis l’année 2000, en
Thaïlande puis en France. En tant que médecin spécialisée dans le service des Maladies
Infectieuses Soins de Suite et réadaptation du Centre Médical de Bligny depuis 2005, puis Chef
de Service depuis 2010, j’ai participé à la mise en place et au développement du programme
d’éducation thérapeutique de ce service. La formation IPCEM « Education thérapeutique du
patient VIH », ainsi que celle des infirmières et aides soignantes du service, nous ont permis de
systématiser et de généraliser l’éducation thérapeutique à tous les patients hospitalisés et de
standardiser la prise en charge grâce à la création d’outils. Avec l’aide de l’association
AlterSanté, nous avons débuté en 2010 la mise en place de l’évaluation de ce programme.
1. Justification du programme
1.1. L’observance thérapeutique dans la maladie VIH
L’observance à un traitement indique que la prise médicamenteuse est conforme à la
prescription du médecin (Greenberg, Clinical Thérapeutics, 1984). Plus exactement c’est un
comportement de prise du traitement avec une assiduité et une régularité optimales, selon les
conditions prescrites et expliquées par le médecin. L’adhésion, ou motivation du patient pour
vivre au quotidien avec son traitement, en est l’un des déterminants. Ces notions s’intègrent
aujourd’hui dans le cadre plus large de l’éducation à la santé.
Dans le cadre de l’infection à VIH le niveau d’observance requis est élevé. Il a été démontré
qu’une observance inférieure à 95 % augmentait fortement le risque d’échappement virologique,
et que le risque d’échec croissait à mesure que l’observance diminuait (rapport Yeni 2008). Les
risques liés aux défauts d’observance sont l’échappement thérapeutique et le développement de
virus résistants aux traitements. L’étude APROCO/Copilote a mis en évidence une variation de
l’observance au traitement antirétroviral au cours du temps. L’écart entre l’observance idéale et
celle que parvient à atteindre la majorité des personnes « dans la vie réelle » reste important.
L’observance est influencée principalement par des facteurs liés au traitement (nombre de
comprimés et de prises, galénique et conservation du médicament, contraintes horaires et
alimentaires, effets secondaires…), au patient (acceptation de la maladie, confiance en son
traitement et son prescripteur, éducation, atteintes neuropsychiques, addictions…) , ou son
environnement (logement, moyen de transport, difficultés sociales, niveau d’information de
l’entourage ou absence de soutien, ressources…). La plupart de ces facteurs sont, pour partie,
accessibles à l’intervention des acteurs de santé (équipes soignantes et sociales d’hôpital et de
ville, associations). La collaboration entre les équipes soignantes et les associations favorise
l’organisation d’espaces d’information et de partages d’expériences qui peuvent se tenir, de
manière complémentaire, dans différents lieux (hôpital, locaux associatifs…).
L’observance doit être appréhendée avant et pendant le premier traitement : obtenir une bonne
observance dès le premier traitement par ARV est essentiel.