4. Dans un espace de dimension 1, tous les vecteurs (non nuls) sont des vecteurs propres, donc si ϕet ψsont deux
endomorphismes d’un tel espace vectoriel, ils ont au moins un vecteur propre commun.
5. a) Les matrices Aet Bne vérifient pas la propriété H, donc l’inclusion Eλ(A)⊂Ker([A, B]) est fausse (pour
toute valeur propre ; c’est vrai en particulier pour celle que nous avons choisie). Il existe donc un vecteur
U∈Eλ(A)tel que U /∈Ker([A, B]) = Ker(C),i.e. vérifiant AU =λU mais CU 6= 0.
b) On a évidemment Vect(V)⊂Im(C). Comme rg(C)=1, c’est une égalité.
c) On a V=CU =ABU −BAU =ABU −λBU = (A−λIn)U, donc V∈Im(A−λIn) = Imλ(A). Comme
Im(C) = Vect(V), on a l’inclusion Im(C)⊂Imλ(A).
d) En particulier, on a dim(Imλ(A)) >1. Cette dimension ne peut pas être égale à n: sinon, la matrice A−λIn
serait inversible, ce qui est impossible car λest une valeur propre de A.
e) On a
A, A −λIn=A(A−λIn)−(A−λIn)A= 0
et
B, A −λIn=B(A−λIn)−(A−λIn)B=BA −AB =−C.
Comme précédemment, la linéarité des applications ϕet ψest évidente; il s’agit de démontrer qu’elles sont bien
à valeur dans Imλ(A). Pour cela, considérons un vecteur X∈Imλ(A). Choisissons une matrice colonne X1telle
que X= (A−λIn)X1. Alors
AX =A(A−λIn)X1= (A−λIn)(AX1)∈Imλ(A)
et
BX =B(A−λIn)X1=(A−λIn)B−CX1= (A−λIn)(BX1)−CX1.
Comme Im(C)⊂Imλ(A),BX apparaît comme la somme de deux vecteurs de Imλ(A), donc appartient encore
à cet espace.
f) Les applications ϕet ψsont deux endomorphismes du C-espace vectoriel Imλ(A), de dimension k∈[[1, n−1]].
Pour tout X∈Imλ(A), on a [ϕ, ψ](X)=(AB −BA)X=CX ∈Im(C). Comme rg(C)=1, on a rg([ϕ, ψ]) 61.
Grâce à l’hypothèse faite, on en déduit que ϕet ψont au moins un vecteur propre commun. Notons Xun tel
vecteur propre et α, β les valeurs propres associées : il vérifie AX =αX et BX =βX, donc c’est un vecteur
propre commun à Aet B.
6. Procédons par récurrence sur n.
– Pour n= 1, la propriété est vraie.
– Soit n>2. Supposons la propriété vraie pour tout entier k∈[[1, n −1]]. Considérons deux endomorphismes
ϕ, ψ d’un C-espace vectoriel Ede dimension nvérifiant rg([ϕ, ψ]) 61. Choisissons une base Bde Eet notons
A= matB(ϕ)et B= matB(ψ): on a rg([A, B]) 61.
?Premier cas : rg([A, B]) = 0. Alors [A, B]=0, donc Aet Bont un vecteur propre commun (question 3), donc
ϕet ψaussi.
?Deuxième cas : rg([A, B]) = 1. Alors Aet Bont un vecteur propre commun (question 5), donc ϕet ψaussi.
Dans tous les cas, ϕet ψont un vecteur propre commun, ce qui prouve la propriété au rang n, donc pour tout
entier par récurrence.
Troisième partie : étude d’un autre cas particulier
1. Soit P∈E. Écrivons-le sous la forme P=a0+a1X+· · · +a2nX2n. Alors
g(P) = X2na0+a1
X+· · · +a2n
X2n=a2n+a2n−1X+· · · +a0X2n,
donc gdéfinit bien une application de Edans E. Sa linéarité est évidente : il s’agit de vérifier que, pour tous
polynômes P1, P2∈Eet tout λ∈C, on a g(P1+P2) = g(P1) + g(P2)et g(λP1) = λg(P1).
2. a) Avec les notations précédentes, si deg(P)< n, alors an=· · · =a2n= 0, donc g(P) = an−1Xn−1+· · · +
a0X2n. Si g(P)est proportionnel à P, alors les coefficients an−1, . . . , a2nsont nuls, donc Pest le polynôme nul :
ce n’est pas un vecteur propre. Par contraposition, si Pest un vecteur propre de g, alors deg(P)>n.
b) Le calcul précédent donne g(Xn) = Xn: c’est un vecteur propre de g(associé à la valeur propre 1).
3. a) Les vecteurs 1, X, . . . Xi−1appartiennent tous à Ker(fi), donc on a l’inclusion Ci−1[X]⊂Ker(fi). Soit
maintenant Pun polynôme de degré d∈[[i, 2n]] et ason coefficient dominant. On a fi(P) = ad(d−1) · · · (d−
i+ 1)Xd−i+R, où deg(R)< d −i. Comme aucun des coefficients d−k,k∈[[0, i −1]] n’est nul, on a fi(P)6= 0,
donc P /∈Ker(fi). On a donc bien l’égalité.
b) Soit i∈[[1,2n+ 1]] et λ∈Sp(fi). Soit P∈Eun vecteur propre associé : il vérifie fi(P) = λP . Notons dle
degré de Pet appliquons l’endomorphisme fd−i+1 : on obtient fd+1(P) = λf d−i+1(P). Comme deg(P) = d, on
af(d+1)(P)=0. Comme d−i+ 1 6d, on a fd−i+1(P)6= 0. On en déduit que λ= 0. Ainsi, on a Sp(fi) = {0}.
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