N°2 Mars/Avril 2012 “Le génie représente un pour cent d'inspiration et quatre-vingt-dix-neuf pour cent de transpiration” Thomas Edison Sommaire Editorial COMMUNICATIONS ARGOSPINE 2012 LE COÛT DU SAVOIR http://thecostofknowledge.com RESTE-T-IL UNE PLACE POUR L’UTILISATION DES FILS SOUS-LAMAIRES ? COMMENT PRENDRE EN CHARGE EFFICACEMENT LES FRACTURES DE LA CHARNIÉRE CERVICOTHORACIQUE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE SPONDYLARTHRITE ANKYLOSANTE POURQUOI ET QUAND UNE VERTÉBRECTOMIE PARTIELLE OU TOTALE PEUT-ELLE APPORTER UN BÉNÉFICE AU PATIENT ? L’ABORD POSTÉRIEUR EST-IL LE GOLD STANDARD OU LA RÉFÉRENCE DANS LE TRAITEMENT DES MÉTASTASES CERVICO-DORSALES ? POURQUOI ET QUAND EST-IL LE MIEUX INDIQUÉ ? ARTHRODÈSE CERVICO-OCCIPITALE CHEZ L’ENFANT. 4 CAS DIFFICILES CYPHOSE JONCTIONNELLE PROXIMALE (CJP) DANS LE CADRE DE LA CHIRURGIE DE LA SCOLIOSE DE L’ADULTE : FACTEURS DE RISQUES ET STRATÉGIES DE PRÉVENTION NOUVEL ALGORITHME DE TRAITEMENT CHIRURGICAL DES CYPHOSCOLIOSES LOMBAIRES DÉGÉNÉRATIVES DE PLUS DE 30° DE COURBURE MAJEURE. ÉTUDE PROSPECTIVE CONNAISSANCE DE L’ANATOMIE CHIRURGICALE COMME PRÉALABLE À LA CHIRURGIE MINI-INVASIVE : COMMENT ÉVITER LES COMPLICATIONS ET LES PROBLÈMES ? 3 3 4 5 5 6 8 9 Plus de 10.000 universitaires du monde entier ont déjà signé la pétition, “Le coût du savoir”. Ils sont révoltés par les prix des abonnements que doivent payer les bibliothèques pour s’abonner à des revues scientifiques, dont le contenu provient desdites universités. Les scientifiques font le travail de recherche, fournissent les 1% d’imagination et 99% de transpiration réglementaires, sans obtenir d’autre rémunération que la béatitude d’être “acceptés” dans une revue référencée à comité de lecture. Ce mouvement fait suite à l’annonce d’un médaillé Field 1998, Timothy Glover, qu’il ne ferait plus publier ses travaux dans certaines revues payantes, dénonçant les éditeurs qui font des profits sur la base “de frais d’abonnements de bibliothèques”. Harvard a emboîté le pas, qui paie chaque année près de 4 millions de dollars d’abonnements à des revues scientifiques, pour avoir accès à des publications faites gratuitement par ses propres chercheurs. Harvard incite du reste ces derniers à mettre en ligne gratuitement leurs travaux. Selon l’article publié par le Monde Science http://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/04/25/harvard-rejoint-les-universitaires-pour-un-boycott-des-editeurs_1691125_1650684.html#xtor=RSS-3208, l’industrie de l’édition scientifique se porte bien. Cité par le Monde, Robert Darnton, directeur de la bibliothèque de Harvard a expliqué : “Nous faisons les recherches, écrivons les articles, œuvrons au référencement des articles par d'autres chercheurs, le tout gratuitement... Et ensuite nous rachetons le résultat de notre travail à des prix scandaleux”. Chacun d’entre nous a pu constater que pour obtenir un article, il faut débourser en moyenne 30 à 40 euros, prix pour le moins prohibitif... Il poursuit : “A long terme, la réponse sera de rendre libre d'accès les publications des revues, mais nous avons besoin d'un effort concerté pour atteindre cet objectif”. Par ailleurs, les droits de reproduction appartiennent à l’éditeur, ce qui empêche l’auteur, à moins d’acrobaties incertaines, de publier son travail dans plusieurs revues. Mais si les auteurs publient leurs revues en ligne, comment pourront-elles être référencées et citées dans les publications internationales ? La création de sites dédiés devra sans doute être envisagée, mais leur création et leur gestion ne sera pas gratuite. Et qui validera la teneur des articles publiés sur ces sites ? Les comités de lecture des revues scientifiques sont censés être des barrières de contrôles permettant de valider le caractère scientifique des travaux soumis aux comités de lecture, ce qui n’est cependant pas toujours le cas. Suite p.2 SUITE PAGE 2 Directeur de la publication : P. ANTONIETTI. Rédacteurs en Chef : P. ANTONIETTI, D. PIERRON Rédacteurs associés : R. CAVAGNA, B. EDOUARD, G. GAGNA, L. GHEBONTNI, P. KEHR, F. LISOVOSKI, Ch. MAZEL, D. ROBINE. Chargé des relations avec le GIEDA : D. GASTAMBIDE (Paris). Chargé des relations avec le GES : Jean-Paul STEIB (Strasbourg). Chargé des relations avec l'Amérique du Nord : Fabien BITAN (New York). Publicité : M. FOURNET (06 12 58 39 71) - Secrétariat de rédaction : F. ANTONIETTI - Marketing : M. PIERRON Maquette : ORBIEL Imprimerie : ROTIMPRES, C/Pla de l’Estany - 17181 Aiguaviva (Girona), Espagne. Bimestriel (6 n°/an). Tirage 5.000 exemplaires routés. Consultable en ligne. Siège social : 5, rue Blondeau - 92100 Boulogne Billancourt - Tél : 06 19 71 76 39 - E-mail : [email protected]. SARL au capital de 34.000 Euros - SIRET 483 032 231 00019 - APE 221E Numéro de commission paritaire : 0108 T 87683 - ISSN 0997-7503 - Dépôt légal 2ème trimestre 2012 Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 1 SOMMAIRE (SUITE) ÉDITORIAL (SUITE) COMMUNICATIONS ARGOSPINE 2012 EST-IL POSSIBLE DE PRÉVENIR LES FRACTURES DU SEGMENT ADJACENT APRÈS VERTÉBROPLASTIE ? CYPHOSE POST-TRAUMATIQUE ET DÉSÉQUILIBRE SAGITTAL DE LA CHARNIÈRE THORACO-LOMBAIRE. QUE PEUT-ON ACCEPTER ? QUAND ET COMMENT CORRIGER ? SUIVI À LONG TERME DES ARTHRODÈSES LOMBAIRES INTERSOMATIQUES VERTÉBROPLASTIE À FAIBLE VOLUME. UNE TECHNIQUE DE RÉDUCTION DES FRACTURES VERTÉBRALES L’OSTÉOSYNTHÈSE PERCUTANÉE : LE NOUVEAU “GOLD STANDARD” DANS LES FRACTURES A2 ET A3 ? STENT VERTÉBRAL (STENTOPLASTIE) : LE FUTUR GOLD STANDARD DU TRAITEMENT DES FRACTURES THORACOLOMBAIRES MAGERL A3.1 ET A3.2 ? RESTE-T-IL UNE PLACE POUR LA CHIRURGIE OUVERTE TRADITIONNELLE ? DOULEURS LOMBOSACRÉES, PELVIENNES ET RADICULAIRES : DIAGNOSTIC POSITIF ET INTÉRÊT THÉRAPEUTIQUE DES INJECTIONS D’ANESTHÉSIQUES LOCAUX ET DE STÉROÏDES INDICATIONS DES ARTHRODÈSES CIRCONFÉRENTIELLES DANS LES FUSIONS LOMBOSACRÉES POURQUOI J’AI ARRÊTÉ D’IMPLANTER DES PROTHÈSES DISCALES AU NIVEAU L5-S1 RÉDUCTION ET ARTHRODÈSE DU SPONDYLOLISTHÉSIS PAR LYSE ISTHMIQUE DOULOUREUX DE L’ADULTE QUEL EST LE « GOLD STANDARD » DU TRAITEMENT CHIRURGICAL DES SPONDYLOLISTHÉSIS DE HAUT GRADE ? RECONSTRUCTION ET STABILISATION DE LA CHARNIÈRE LOMBOSACRÉE APRÈS RÉSECTION DE TUMEURS OSSEUSES MALIGNES COMMENT TRAITER L’INSTABILITÉ OCCIPITO-C2 CHEZ L’ENFANT ? CHIRURGIE DU RACHIS CERVICAL : QUAND ET COMMENT PONTER LA CHARNIÈRE CERVICO-THORACIQUE ? ÉVALUATION DU DISQUE INTERVERTÉBRAL DANS LES FRACTURES THORACOLOMBAIRES DE TYPE MAGERL A ÉTAT DE L’ART : LA RÉSECTION DES TUMEURS DES ZONES JONCTIONNELLES. COMMENT ÉVITER L’INSTABILITÉ ET/OU LA DÉFORMATION POST-OPÉRATOIRES POURQUOI JE CONTINUE À IMPLANTER DES PROTHÈSES AU NIVEAU L5 S1 COMMENT ÉVALUER LA RÉDUCTIBILITÉ ET L’ÉQUILIBRE SAGITTAL ? LA RÉDUCTION DU GLISSEMENT EST-ELLE UN ENJEU IMPORTANT DU TRAITEMENT CHIRURGICAL DES SPONDYLOLISTHÉSIS DE HAUT GRADE ? INFLUENCE DU REMPLACEMENT FACETTAIRE SUR LES DISQUES INTERVERTÉBRAUX ET LES ARTICULAIRES ADJACENTES DYSFONCTIONNEMENT SEGMENTAIRE TRAITÉ PAR STABILISATION DYNAMIQUE DU RACHIS LOMBAIRE NOTRE EXPÉRIENCE DE LA FIXATION HYBRIDE TTLI DANS L’INSTRUMENTATION LOMBAIRE 10 10 12 14 14 15 16 P. A. 16 16 18 19 19 20 20 20 21 22 24 24 26 27 28 FICHE TECHNIQUE TRAITEMENT DU SPONDYLOLISTHÉSIS PAR LYSE ISTHMIQUE DE GRADE 0/1 PAR ALIF SEULE UTILISANT LA TECHNIQUE D’UNE CAGE À “FIXATION SACRÉE, ENCASTRÉE” NOROTTE G, CRAVIARI T, HAMAMI R, GAROTTA L, DEHOUX E. Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 29 31 CONGRÈS, COURS 2 Quoi qu’il en soit, nous constatons qu’une fois de plus, RACHIS, votre journal, qui entre dans sa troisième décennie, fait d’ores et déjà figure de précurseur : revue gratuite, routée à près de 5.000 abonnés, accès internet gratuit, téléchargement gratuit des articles. Cela grâce aux industriels partenaires qui n’ont jamais fait pression sur nous pour quelque publication que ce soit, qu’ils en soient remerciés. Grâce aussi à l’excellente gestion (!!!) et au caractère non lucratif de ladite revue. Certes, nous ne sommes pas référencés par Pubmed et consorts, et ne le serons jamais car nous n’en ferons pas la demande, mais nous avons pris une voie dans laquelle nous sommes prestigieusement suivis par HARVARD, que nous allons abonner à notre publication. De quoi être modestement fiers, non ? LE RACHIS LE RACHIS LE RACHIS LE RACHIS LE RACHIS LE RACHIS LE RACHIS LE RACHIS LE RACHIS LE RACHIS Une banque de données de plus de 2000 articles COMMUNICATIONS ARGOSPINE 2012 RESTE-T-IL UNE PLACE POUR L’UTILISATION DES FILS SOUS-LAMAIRES ? COMMENT PRENDRE EN CHARGE EFFICACEMENT LES FRACTURES DE LA CHARNIÈRE CERVICO-THORACIQUE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE SPONDYLARTHRITE ANKYLOSANTE C. VILLAS C. OLERUD UNIVERSITY OF NAVARRE, PAMPLONA, SPAIN DEPARTMENT OF ORTHOPEDICS, UPPSALA UNIVERSITY HOSPIATAL, UPPSALA, SWEDEN Carlos Villas a stabilisation du rachis par instrumentation segmentaire de la charnière cervico-thoracique, peut s’avérer difficile du fait du dessin et du mode de connexion des tiges, qui peuvent avoir des formes et un diamètre différents ou du fait du type de fixation de la tige sur le rachis. Les tiges peuvent être fixées au moyen de vis, de crochets ou de fils métalliques ; ces fils peuvent être placés de diverses façon par rapport aux articulaires, aux pédicules, aux lames et aux épineuses. Au niveau du rachis cervical inférieur et du rachis thoracique supérieur, le vissage pédiculaire peut être très difficile, voire impossible du fait d’une trop faible dimension des pédicules. La technique est toujours techniquement délicate. Par ailleurs, les contrôles fluoroscopiques pré-opératoires de la charnière cervico-thoracique sont toujours difficiles. Dans cette situation, la navigation assistée par ordinateur serait adaptée voire nécessaire. Les vissages pédiculaires ne sont pas utilisés au niveau du rachis thoracique. L’ancrage sur les apophyses épineuses peut être utilisé sans contrôle scopique, mais elles sont parfois absentes (antécédents de laminectomie) ou trop minces ou trop peu saillantes (au-dessous de T2). On peut appuyer des crochets ou des fils sur les apophyses transverses mais uniquement au niveau thoracique. L Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 Les lames, lorsqu’elles sont présentes, peuvent également recevoir des crochets ou des fils souslamaires. L’utilisation de fils métalliques sous-lamaires peut être considérée comme révolue, beaucoup de chirurgiens, de moins de 50 ans, ne connaissent même pas cette technique. Cependant, elle s’est révélée efficace pour les montages longs lors du traitement chirurgical de fracture, de tumeur et de malformation. D’un point de vue pratique, il faut garder en tête que cette technique peut être utile, et qu’elle peut enrichir notre arsenal chirurgical. En ce qui nous concerne, même si nous utilisons des vis pédiculaires au niveau thoracique depuis les années 80, nous n’avons pas abandonné totalement la technique de fils sous-lamaires, en particulier au niveau de la jonction cervico-thoracique. Cette technique de fils métalliques peut être utilisée soit seule soit dans des montages associant des vis et des crochets selon chaque cas particuliers. Nous avons repris une série de 25 patients présentant une métastase vertébrale, ayant bénéficié d’une ostéosynthèse cervico-thoracique avec des tiges lisses ou annelées, ainsi que des fils sous-lamaires de C3 à T6. Lorsqu’une laminectomie avait été antérieurement réalisée, il a été associé un cerclage de l’apophyse transverse. Le recul moyen est de 10 mois (plus de deux ans chez 7 patients). Nous n’avons noté aucune mobilisation du montage, ni rupture du matériel, et l’efficacité de la technique est considérée comme excellente, sans récidive de déformation. L’utilisation de fils sous-lamaires est donc une technique fiable qui peut être utile pour stabiliser la charnière cervico-thoracique. C. Olerud a spondylarthrite ankylosante (SA) est une pathologie rhumatismale affectant le squelette axial. Cette maladie inflammatoire aboutit à une ossification des ligaments et des disques, et finalement à une ankylose rachidienne. Le traitement médical précoce vise à réduire l’inflammation, prévenir les raideurs, par la suite, le but est de permettre au patient de s’enraidir dans un équilibre rachidien fonctionnellement acceptable. Toutefois, en raison des contraintes biomécaniques, l’ankylose a tendance à se produire en cyphose thoracique, parfois sévère. Les patients peuvent être vus dans diverses situations par les chirurgiens du rachis : patients jeune sans diagnostic établi qui consultent pour des rachialgies chroniques, patients déjà ankylosés ayant subi un traumatisme rachidien, ou patients avec une déformation rachidienne déjà constituée. Nous nous concentrerons sur le cas des traumatismes, notamment de la charnière cervico-thoracique. Cependant, la plupart des considérations que nous allons développer sont applicables généralement aux fractures du rachis et patients atteints de spondylarthrite ankylosante. Le rachis ankylosé présente des propriétés biomécaniques particulières qui doivent être prises en compte dans le cadre de la prise en charge de traumatismes. Le patient présente généralement une ostéoporose sévère, du fait de plusieurs facteurs : inflammation L 3 chronique, inactivité physique, et traitement anti-inflammatoire au long cours. Le traumatisme rachidien qui pourrait être tout à fait banal chez la plupart des patients (sauf dans le cas de complications neurologiques) ne l’est pas chez le patient atteint de spondylarthrite ankylosante. Comme le rachis est enraidi, les tissus mous s’ossifient, il n’y a pas de ligament ou de disque qui puisse assurer la stabilité et un trait de fracture peut s’étendre à tout le rachis. Les fractures peuvent également être multiples. En raison de la rigidité d’une part et d’autre part d’un bras de levier très important du fait de cette rigidité, le foyer de fracture est soumis à des forces et des contraintes tout à fait considérables ; ceci implique un risque de déplacement secondaire et la nécessité d’une stabilisation chirurgicale. La stabilité initiale de la fracture n’est due qu’aux parties molles environnantes, et peut faillir en raison des forces engendrées par la mobilisation. Des forces très différentes agissent sur le rachis en position couchée et en position debout ; de ce fait, différents déplacements peuvent être observés, avec des conséquences différentes pour le patient. S’il existe initialement une importante cyphose, les contraintes en position allongée auront tendance à se concentrer sur le foyer de fracture, étant donné que la tête et le rachis cherchent un point d’appui sur la surface de repos. Cette extension localisée peut entraîner un étirement médullaire avec des lésions concomitantes survenant en position allongée. D’autre part, une fracture cervicale basse peut entraîner un moment cyphotique au niveau de la charnière cervico-thoracique lorsque le patient est debout, ce qui peut conduire à une déformation en cyphose “chin-on-chestdeformity”. Le risque de déplacement secondaire avec des conséquences neurologiques graves est donc élevé, pouvant survenir plusieurs semaines après la fracture initiale. Ces raisons, ainsi que l’intérêt d’une mobilisation précoce, sont les principaux motifs pour lesquels je plaide pour une stabilisation chirurgicale dans tous les cas de fracture du rachis chez les patients atteints de spondylarthrite ankylosante. Par ailleurs, un deuxième élément est susceptible d’entraîner des risques neurologiques : le tissu péri-rachidien inflammatoire a tendance à saigner et la survenue d’un hématome épidural est toujours possible, entraînant une compression médullaire. Du fait de l’ostéoporose, de la déformation et de la raideur, la simple mise en évidence d’une fracture peut être extrêmement difficile. Une mince fissure peut passer totalement inaperçue, d’autant qu’une raideur de l’épaule associée peut rendre inexploitable les radiographies standard de la charnière cervico-dorsale ; l’existence d’une cyphose importante peut empêcher la réalisation d’un scanner ou d’une IRM, le patient ne pouvant être introduit dans l’appareil. Toutefois, si un patient présente des symptômes cliniques de fracture (douleurs rachidiennes, même après un traumatisme mineur) la recherche d’une fracture doit être effectuée au moyen de toutes les techniques d’imagerie possibles. Le traitement de ces fractures est également très difficile. En raison des déformations pré-existantes, l’installation du patient sur la table d’opération peut être périlleuse : en effet, l’association de déformation et de raideur augmente les complications liées à l’hyper-pression sur les parties saillantes, sternum, épaules, genoux. Un billot mobile sous le thorax, un support de tête amovible et des coussins en silicone sont très utiles pour éviter ce type de complications. Il faut également prendre le plus grand soin d’éviter les complications oculaires par hyperpression. Toute pression sur l’abdomen doit également être évitée pour limiter le risque de saignement per-opératoire. La surélévation de la tête abaisse la pression veineuse sanguine de façon significative et limitant là encore le saignement. Sur le plan technique, une instru- COMMUNICATIONS ARGOSPINE 2012 mentation postérieure nous paraît la méthode de choix. J’essaye toujours d’obtenir au moins 4 vis solidement placées sur 2 ou 3 niveaux de part et d’autre du foyer de fracture. Du côté droit, une prise bicorticale paraît intéressante, mais du côté gauche je suis plus réticent du fait de la proximité de l’aorte. Les tiges sont cintrées selon la courbure rachidienne, et verrouillées en compression, pour favoriser le contact de part et d’autre du foyer de fracture, ce qui est mécaniquement avantageux. La position dans laquelle il faut fixer le rachis est particulièrement délicate. Doit-on s’efforcer de restaurer l’équilibre pré-fracturaire, ce qui est neurologiquement plus sûr, ou doit-on profiter de l’opportunité de cette intervention chirurgicale pour essayer d’obtenir une correction d’une cyphose pré-existante, si celle-ci était fonctionnellement gênante pour le patient ? C’est une question difficile, mais il n’y a pas d’élément dans la littérature pour se forger une opinion avec certitude. Pour ce qui me concerne, ma philosophie est la suivante, selon l’état neurologique du patient : s’il n’y a pas de signe neurologique, et si la fracture a entraîné une accentuation de la cyphose pré-existante (chin-on-chest-deformity), il est probablement sans risque de réduire la fracture au moins à son niveau d’alignement d’avant le traumatisme. Si la déformation pré-traumatique a été améliorée par la survenue de la fracture, sans qu’il y ait de signe neurologique, il est également plus logique de fixer dans cette nouvelle position. Si avant le traumatisme le patient présentait une déformation qu’il jugeait fonctionnellement gênante, et qui n’a pas été améliorée par la fracture, il faut discuter de la possibilité d’une correction partielle de cette cyphose avec le patient ; si la fracture a entraîné des signes neurologiques partiels, il est plus prudent de restaurer l’alignement préfracturaire. Dans ce cas, la correction devra être réalisée dans une étape ultérieure. En cas de déficit neurologique complet, il semble logique d’essayer d’obtenir la meilleure position possible pour faciliter les suites opératoires et la rééducation du patient. Dans ce cas il faut également envisager l’éventualité d’une décompression, surtout lorsqu’il existe une cause évidente de compression, en particulier un hématome épidural. Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 POURQUOI ET QUAND UNE VERTÉBRECTOMIE PARTIELLE OU TOTALE PEUT-ELLE APPORTER UN BÉNÉFICE AU PATIENT ? C. MAZEL, L. BALABAUD INSTITUT MUTUALISTE MONTSOURIS, PARIS FRANCE étendue. Les limites sont liées au fait que la survenue d’une métastase au cours de l’évolution d’un cancer est le témoin d’une diffusion de la maladie, ce qui en assombri significativement le pronostic. Christian Mazel u cours des 30 dernières années, le traitement des tumeurs primitives et métastatiques du rachis a été révolutionné par les progrès de la chirurgie. Plusieurs études récentes ont démontré une supériorité significative de la chirurgie pour décomprimer la moelle ou les éléments neurologiques, diminuer la douleur et améliorer la qualité de vie, avec un taux de complication chirurgicale faible. Les objectifs de la chirurgie sont la décompression et la stabilisation. Très souvent la chirurgie n’a qu’un effet palliatif, mais parfois, une prise en charge curative peut être envisagée dans le cas de tumeurs primitives, plus rarement de tumeurs secondaires. Lorsqu’il s’agit de tumeurs rachidiennes primitives, quelques pionniers ont décrits les premières techniques de vertébrectomie totale emportant la tumeur. Les possibilités très étendues de la chirurgie du rachis sont un point essentiel de la prise en charge multi-disciplinaire des tumeurs du rachis. La vertébrectomie en bloc, totale ou partielle, est une technique difficile. Le rapport bénéfice risque doit toujours être pris en considération dans la décision de réaliser de telles techniques chirurgicales. Le but des résections larges est de guérir le patient. Le problème est difficile à résoudre lorsqu’il s’agit de tumeurs métastatiques, et qu’il faut discuter de résection A Indications thérapeutiques dans les tumeurs du rachis Les deux principales stratégies chirurgicales dans le traitement des tumeurs du rachis sont palliatives d’une part, consistant principalement en une décompression médullaire avec stabilisation rachidienne ; curatives d’autre part avec résection tumorale en bloc et stabilisation. Les résections curatives en bloc nécessitent une vertébrectomie totale ou partielle. Toutes ces possibilités ont été parfaitement décrites par le Global Spinal Tumor Study Group (GSTSG). Le choix chirurgical dépend des objectifs et de la gestion globale de la maladie. Terminologie ENNEKING a défini le premier les principes de la prise en charge chirurgicale des tumeurs. Ses principes ont été adaptés à la prise en charge des tumeurs rachidiennes, notamment en ce qui concerne les marges de la résection (intra-lésionnelle, marginale ou élargie). L’espace épidural et la moelle épinière empêche de réaliser une résection “radicale” sans lésion neurologique. De plus, il est important de définir des termes comme curetage, qui est une technique intralésionnelle, en bloc, qui indique une résection tumorale monobloc. Finalement, dans le cadre de la chirurgie des tumeurs du rachis, la résection est rarement “élargie”, et c’est l’analyse histologique qui détermine finalement la limite de l’excision réalisée, qui peut être différente des intentions chirurgicales. Par ailleurs, la chirurgie des tumeurs du rachis doit être agressive pour effectuer la résection la plus complète possible et ainsi améliorer la durée de survie du patient, qu’il s’agisse d’une tumeur primitive ou de métastase isolée. 4 Partial cervico-thoracic vertebrectomy Le GSTSG, le Groupe international Multicentrique, a proposé une classification des différents types de résection selon les options chirurgicales, vertébrectomie palliative versus totale, la méthode chirurgicale, par fragmentation ou en bloc ; l’analyse histopathologique de la limite de résection, intra-lésionnelle contre large. Evaluation des patients et diagnostic L’évaluation initiale des patients présentant une tumeur du rachis doit inclure un historique complet, un examen clinique, les examens de laboratoire, notamment les marqueurs tumoraux, et les explorations d’imagerie. Lorsque la tumeur primitive est inconnue, le bilan complet comporte une radio de thorax, un scanner thoraco-abdomino-pelvien, une scintigraphie au technétium et une mammographie chez les femmes. Le diagnostic histo-pathologique est établi par biopsie ; l’identification de la tumeur primitive est essentielle à l’évaluation du degré d’extension et au choix de la stratégie chirurgicale. Chirurgie palliative versus chirurgie curative La chirurgie palliative est indiquée dans la plupart des cas de métastases. Le but est de stabiliser le rachis, décomprimer les racines et/ou la moelle. Dans certains rares cas, la résection totale en bloc de la tumeur est recommandée. Il s’agit essentiellement de cas ou le traitement médical n’est pas très efficace (par exemple carcinome rénal ne répondant pas à la chimiothérapie ou à la radiothérapie ; récidive tumorale dans des post-radiothérapies) ; dans d’autres cas, il est important de réduire le volume tumoral (métastase thyroïdienne). Les métastases isolées de certaines tumeurs primitives peuvent être une indication de traitement curatif. Dans ces cas, il faut disposer d’un traitement médical adjuvent. La possibilité d’une résection en Total en bloc vertebrectomy bloc dépend de la localisation de la tumeur au sein de la vertèbre. Les tumeurs du médiastin postérieur, tout comme les tumeurs de PANCOAST envahissant le rachis ne sont pas des métastases mais des tumeurs primitives. L’extension régionale aux corps vertébraux adjacents et/ou la paroi thoracique aux structures neurologiques doit être évaluée, et traitée comme s’il s’agissait d’une métastase localisée. La seule différence est que dans cette situation, la résection vertébrale et/ou pariétale est associée à la résection de la tumeur primitive. Résultats de la chirurgie L’évaluation des résultats de la chirurgie n’est pas toujours facile ni fiable. Dans l’exposé, nous allons nous référer à des séries de patients suivis dans notre établissement ou en collaboration avec d’autres institutions. Résultats des résections en bloc des tumeurs de PANCOAST 36 cas de tumeurs de PANCOAST ont été opérés selon la technique évoquée au-dessus. La vertébrectomie a été complète dans 7 cas, partielles dans les 29 cas restants. Le suivi post-opératoire va de 8 jours à 12,2 ans, avec une moyenne de 46 mois. Un patient est décédé de cause inconnue après l’intervention. 35 patients ont donc été revus, 21 patients (60%) sont décédés avec une survie moyenne de 16,7 mois (8 jours à 44 mois). Les 14 patients restants (40%) sont encore en vie avec une moyenne de 78 mois post-opératoires (46 à 144 mois). Bien que le choix des patients soit essentiel, et qu’il existe incontestablement une courbe d’apprentissage de ces techniques de chirurgie très complexe, les résultats positifs confirment la faisabilité de la résection en bloc de tumeurs jusque-là considérées comme inextirpables. Résultats du traitement chirurgical des métastases Le GSTSG est un groupe international de chirurgiens de 6 centres basés au Danemark, en France, en Allemagne, en Italie, au Japon et au Royaume-Uni. Le GSTSG a mené une étude prospective sur 223 patients sur une période de deux ans. Tous les patients ont été traités chirurgicalement, les techniques chirurgicales ont été classées en agressives ou palliatives. Le diagnostic histologique de métastase, d’origine épithéliale, a été posé, et en post-opératoire les oncologues ont traité médicalement les patients avec des thérapies adjuvantes. L’âge moyen était de 61 ans. 74% des patients ont bénéficié d’une chirurgie agressive (excision en boc ou DEBULKING complet) ; les autres patients ont eu une chirurgie de décompression palliative a minima. En pré-opératoire, 92% des patients présentaient des douleurs, 24% une paraparésie, 22% des troubles urinaires (50% étaient incontinents). Le cancer du sein, du rein, du poumon et de la prostate représentait 75% des cancers en cause ; dans 60% des cas, il existait des métastases rachidiennes multiples (TOMITA 6 ou 7). La mortalité péri-opératoire (dans les 30 jours suivants l’intervention) a été de 5,8%. En post-opératoire, pour l’ensemble des patients, la douleur avait été améliorée dans 72% des cas, 53% ont récupéré ou maintenu une autonomie leur assurant l’indépendance, 39% ont récupéré des fonctions urinaires. La moyenne de survie de la cohorte était de 352 jours (11,7 mois) ; les patients ayant bénéficié d’une chirurgie agressive ont survécu significativement plus longtemps que les patients du groupe palliatif (P = 0,003). De même, l’amélioration fonctionnelle a été plus importante chez les patients ayant bénéficié d’une chirurgie agressive. Le traitement chirurgical amélioré la qualité de vie, faisant diminuer les douleurs, et en maintenant ou améliorant l’autonomie des patients, ainsi qu’en améliorant le contrôle sphinctérien. Ces données permettent de mettre en évidence l’amélioration de la qualité de vie et la faible mortalité et morbidité de la chirurgie. Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 Conclusion La résection des tumeurs métastatiques ou des tumeurs du médiastin postérieur avec extension vertébrale de la charnière cervicothoracique constitue une chirurgie difficile, mais dont les résultats sont très positifs chez la plupart des patients lorsque la sélection est faite de façon appropriée et la technique chirurgicale adaptée. De la sorte, les complications sont limitées, de même que le risque de récidive tumorale. Le résultat pour la qualité de vie et l’espérance de vie est très significatif. Roy-Camille R, Mazel C, Saillant G, et al. (1990) Treatment of malignant tumours of the spine with posterior instrumentation. In: Sundaresan N, Schmideck HH, Schiller AL, Rosenthal DI editors: Tumour of the spine. Philadelphia: WB Saunders, pp. 473-87. Roy-Camille R, Saillant G, Mazel C. Tumours of the Thoracic Spine: Review of five Cases. J Spinal Disord Tech 15(6):507-512. Mazel C, Grunenwald D, Laudrin P, et al. (2003) Radical excision in the management of thoracic and cervicothoracic tumours involving the spine results in a series of 36 cases. Spine 28:782-92. L’ABORD POSTÉRIEUR EST-IL LE GOLD STANDARD OU LA RÉFÉRENCE DANS LE TRAITEMENT DES MÉTASTASES CERVICO-DORSALES ? POURQUOI ET QUAND EST-IL LE MIEUX INDIQUÉ ? Références Falicov A, Fisher CG, Sparkes J et al. (2006). Impact of surgical intervention on quality of life in patients with spinal metastases. Spine 31:2849-56. Fisher CG, Keynan O, Boyd M, et al. (2005) The surgical management of primary tumour of the spine: initial results of an ongoing prospective cohort study. Spine 30:1899-1908. Ibrahim A, Crockard A, Antonietti P, et al. (2008) Does spinal surgery improve the quality of life for those with extradural (spinal) osseous metastases? An international multicenter prospective observational study of 223 patients. J Neurosurg Spine 8:271-8. Roy-Camille R, Saillant G, Bisserié M, et al. 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Les facteurs qui permettent le choix de la voie d’abord sont les suivants : stabilité biomécanique et équilibre rachidien ; facteurs neurologiques, localisation de la compression médullaire, type de tumeur et objectif oncologique (résection en bloc ou réduction tumorale), expérience des chirurgiens, pronostic de la pathologie et préférence du patient. D’une façon générale, les abords antérieurs sont préférables si la tumeur concerne principalement les niveaux C6 C7, et si la position du sternum permet la visualisation de T1. De T1 à T3, les tumeurs peuvent être abordées par voie antérieure mais nécessité généralement une section du sternum. T2 à T4 sont facilement accessibles par voie postérieure, en particulier si on réalise une résection en bloc. De façon habituelle, un abord combiné antérieur et postérieur est nécessaire pour les tumeurs de la jonction cervico-dorsale, en particulier si une laminectomie doit être effectuée ou s’il y a plus d’une localisation métastatique. Nous traiterons des indications des différentes voies d’abord pour les tumeurs métastatiques de la charnière cervico-dorsale, et des critères décisionnels généraux. ARTHRODÈSE CERVICO-OCCIPITALE CHEZ L’ENFANT. 4 CAS DIFFICILES G. PIATTELLI, A. ANDALORO GASLINI CHILDREN HOSPITAL, GENOVA, ITALY e traitement chirurgical de l’instabilité du rachis cervical chez l’enfant est difficile, tant pour ce qui concerne les indications que la technique (taille corporelle), la résistance de l’os et le choix du type d’ostéosynthèse. L’arthrodèse cervico-occipitale chez l’enfant peut être indiquée L 5 en cas de tumeur, de traumatisme, de malformation cervicale (syndrome de MORQUIO, syndrome de DOWN, dysplasie osseuse). Cas cliniques Nous présentons 4 cas d’instabilité occipito-cervicale traités avec instrumentation. CAS N° 1 : fillette de 7 ans, syndrome de DOWN, grave instabilité cervicale avec signes neurologiques, CAS N° 2 : fillette de 11 ans, invagination avec platybasie et impression basilaire. CAS N° 3 : fillette, dysplasie spondylo-épiphysaire, sténose cervicale et instabilité. COMMUNICATIONS ARGOSPINE 2012 CAS N° 4 : fillette : syndrome de MORQUIO, sténose de la jonction occipito-cervicale et absence de fermeture du corps de C1. Dans les cas 2 et 3, une quadriplégie aiguë a régressé avec le traitement médicamenteux avant l’intervention. Tous les patients ont bénéficié d’une arthrodèse occipito-cervicale instrumentée qui n’a pas été étendue au-delà de C4. Le résultat a été satisfaisant, avec l’amélioration de la qualité de vie. Figure 6. Figure 2. Figure 4. Figure 8. Figure 3. Figure 7. Figure 5. Figure 9. CYPHOSE JONCTIONNELLE PROXIMALE (CJP) DANS LE CADRE DE LA CHIRURGIE DE LA SCOLIOSE DE L’ADULTE : FACTEURS DE RISQUES ET STRATÉGIES DE PRÉVENTION M. DI SILVESTRE, F. LOLLI, K. MARTIKOS, F. VOMMARO, T. GREGGI, A. TOSCANO RIZZOLI ORTHOPAEDIC INSTITUTE, BOLOGNA, ITALY a cyphose jonctionnelle proximale (CJP) est une complication du traitement chirurgical des déformations, le but de notre étude est d’identifier le facteur de risque et les stratégies de prévention dans le cadre du traitement chirurgical de la scoliose de l’adulte. Méthodes et résultats 38 patients consécutifs (31 femmes et 7 hommes), d’âge moyen 66 ans, traités chirurgicalement dans notre département entre 2000 et 2005, ont été inclus dans cette étude. Tous les patients présentaient une scoliose idiopathique à l’âge adulte, avec un déséquilibre sagittal en cyphose. Dans 14 cas une arthrodèse antérieure a été réalisée. Dans 7 cas il a été réalisé une ostéosynthèse postérieure avec L Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 ostéotomie de soustraction transpédiculaire et un montage avec vis pédiculaire ; dans 25 cas il a été réalisé une ostéotomie de type SMITH-PETERSEN. Les résultats cliniques radiographiques (OSWSTRY, EVA) ont été étudiés. Le recul moyen est de 3,8 ans (extrêmes de 2 à 8 ans), l’incidence de CJP était de 23,7%. Dans le cas de montage court (niveau supérieur entre T10 et L1), l’incidence était de 50%. Selon l’incidence pelvienne, les patients ont été divisés en deux groupes : groupe A (IP < à 55° : 23 cas), groupe B (IP > à 55° : 15 cas). Les patients du groupe B présentaient une perte plus importante de la lordose lombaire (43% versus 12%), de l’équilibre sagittal (35% versus 15%), et une inci- Figure 2. Figure 1. dence de CJP plus importante (40% versus 13, 6%) au dernier recul. 6 En conclusion, la survenue d’une CJP est une complication importante et non exceptionnelle Figure 3. dans le cadre de la chirurgie des déformations vertébrales de l’adulte. Nos données mettent en évidence que la terminaison basse (T10 à L1) du montage et une incidence pelvienne élevée (> 55°) sont associées à un risque statistiquement plus élevé de survenue d’une CJP. Notre stratégie pour empêcher cette complication consiste en une planification pré-opératoire, ou le choix de la technique chirurgicale est basé sur cette formule : x = incidence pelvienne lordose lombaire (mesurée après correction par plâtre), ou x est la correction en degré nécessaire pour restaurer l’équilibre sagittal. FUSION ROMEO ®2 SYSTÈME D’OSTÉOSYNTHÈSE POSTÉRIEUR • VIS S À EX XTR RÉM MIT TÉ PRO OFILÉ ÉE • TÊTE PO OLYYAX XIA ALE E ET “L LOW W PROFILE” • MO ONT TAG GE LO ONG • CR ROCHE ET AUTO OSTA ABLE E by spineart GENÈVE NEW YORK COMMUNICATIONS ARGOSPINE 2012 NOUVEL ALGORITHME DE TRAITEMENT CHIRURGICAL DES CYPHOSCOLIOSES LOMBAIRES DÉGÉNÉRATIVES DE PLUS DE 30° DE COURBURE MAJEURE. ÉTUDE PROSPECTIVE K. HASEGAWA NIIGATA SPINE SURGERY CENTER, NIIGATA, JAPAN ous proposons un algorithme de décision pour le traitement chirurgical des cyphoscolioses lombaires dégénératives (CSLD) basé sur l’existence d’une sténose canalaire (CLE), une instabilité segmentaire (INST) et de lombalgies par déséquilibre (DES). Le but de cette étude prospective est d’étudier l’efficacité de cet algorithme. N Figure 4. En cas de cyphose modéré avec déséquilibre sagittal : une ostéotomie postérieure de soustraction ou résection de la colonne est réalisée si x > 30° ; une ostéotomie postérieure de soustraction ou ostéotomie de SMITH-PETERSEN étagée (en cas de déséquilibre majeur) si x < 30°. Lorsqu’il existe une déformation angulaire en cyphose et un déséquilibre sagittal, nous optons pour une ostéotomie postérieure de soustraction ou une résection rachidienne. Références 1. P. S. Rose, K. H. Bridwell, L. G. Lenke et al. (2009) Role of pelvic incidence, thoracic kyphosis, and patient factors on sagittal plane correction following pedicle subtraction osteotomy. Spine 34: 785-791. 2. K. Watanabe, L.G. Lenke, Y.J. Kim, et al. (2010) Proximal junctional vertebral fracture in adults after spinal deformity surgery using pedicle screw constructs: analysis of morphological features. Spine (Phila Pa 1976) 15;35(2):138-45. Méthodes et résultats 31 patients présentant un angle de COBB de plus de 30° (hommes 6, femmes 25, âge moyen : 66.6 ans, extrêmes 34 à 86 ans) ont été inclus dans cette étude. Le déséquilibre a été défini comme la distance entre C7 et le milieu de la ligne sacrée, supérieur ou égale à 10 cm. L’instabilité a été définie par l’ouverture des facettes articulaires. Voici le détail de l’algorithme : 1- CLE +, INST -, DES - : décompression seule (groupe D). 2- CLE +, INST +, DES - : décompression + arthrodèse intersomatique courte (1 à 2 segments) (groupe DF). 3- CLE +/-, INST -, DES + : correction par voie postérieure et arthrodèse étendue (groupe PSF). 4- CLE +/-, INST +, DES + : PSF et DF (groupe PSF et DF). Les résultats cliniques (EVA, SF 36, MACNAB) et les analyses radiographiques ont été étudiés Figure 2a : Group PSF + DF. 64 years old women. Neurogenic intermittent claudication, low back pain, and inbalance of the trunk. de façon prospective pendant plus d’un an. Les 31 cas ont été divisés en 4 groupes : groupe D 4, groupe DF 14, groupe PSF 6, groupe PSF + DF : 7. Les statuts préopératoires des groupes DF PSF et PSF + DF étaient 49/41/53,3/57, 1 pour le SF 36 (score maximal 100) et pour l’EVA (lombalgies, douleurs irradiées) : 68/70.6/79.9/67.5/39.5/72.4 ; 29.1. Les angles de COB préopératoires dans le plan coronal (courbure principale et sagittale (angle L1 S1)) pour les groupes D/DF/PSF/PSF + DF étaient respectivement 34.1/38/58/56.2 et 16.6/-20.6/-11/10.4 (- = lordose, + = cyphose). Les résultats finaux des groupes D/DF/PSF/PSF+DF étaient respectivement de 73.8/57.2/61.8/68.2 pour Figure 2b : X-rays shows typical findings of the degenerative kyphoscoliosis and complete block of the dye at L3/4 in myelography/myeloCT. Figure 2c : Excellent result 4 years after correction and fusion (PSF+DF). Connectez-vous à votre site internet Figure 3a : Group D: 77-year-old women, neurogenic intermittent claudication without low back pain. le-rachis.com le SF36 et 21.8/34.8/40.4/44.5/45.8, 15/37.9 ; 14.3 pour l’EVA. L’angle de COB final dans les Figure 1. Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 8 plans coronal et sagittal pour les groupes DF PSF ET PSF + DF étaient respectivement de 35- CONNAISSANCE DE L’ANATOMIE CHIRURGICALE COMME PRÉALABLE À LA CHIRURGIE MINI-INVASIVE : COMMENT ÉVITER LES COMPLICATIONS ET LES PROBLÈMES ? G. BODON, O. DOERR, J. DEGREIF KLINIKUM ESSLINGEN, DEPARTMENT OF TRAUMATOLOGY AND ORTHOPAEDICS, KARLSBAD, GERMANY Figure 3b : Decompression L3/4 was performed.Claudication once improved, but left leg pain deteriorated 7 months following the surgery. Figure 3c : Chirurgie de reprise (TLIF, L3/4, L4/5) indiquée avec le diagnostic de sténose foraminale L3-L4 et L4-L5. Bon résultat, disparition de la douleur du membre inférieur gauche. .6/30.3/12.1/19.3 et – 18.7/15.7/-16/-8.9 respectivement. Le nombre de patients selon la classification de MACNAB étaient (excellent/good/bon/correct/mauvais) pour le groupe D : 0/1/2/1 ; DF 1/2/9/2 ; PSF 2/0/2/2 ; PSF + DF : 3/2/0/2. Le nombre de réintervention était de D 1, DF 1, PSF 3, PSF ET DS 0. En conclusion, le traitement chirurgical des CSLD est techniquement difficile. L’algorithme que nous avons présenté peut être un bon indicateur des indications chirurgicales. Cependant, il n’a pas empêché la survenue de problèmes en particulier sténose foraminale dans les groupes D et DF, LOOSENING et pseudarthrose dans le groupe PSF, avec ostéoporose sévère, insuffisance de correction de la cyphose lombaire dans le groupe PSF + DF. Références 1. Aebi M. (2005) The adult scoliosis. Eur Spine J 14:925-48. 2. Benner B, Ehni G. (1979) Degenerative lumbar scoliosis. Spine 4:548-552. 3. Briard JA, Jegou D, Cauchoix J. (1979) Adult lumbar scoliosis. Spine 4:526-32. 4. Bridwell KH. (2006) Decision making regarding Smith-Petersen vs. pedicle subtraction osteotomy vs. vertebral column Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 resection for spinal deformity. Spine 31:S171-S178. 5. Epstein, JA, Epstein BS, Lavine LS. 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En raison de sa complexité, la chirurgie de cette zone peut aboutir à de nombreuses et sérieuses complications. La chirurgie peut être indiquée dans le cadre de traumatismes, de tumeurs, infections ou pathologies dégénératives. L’instrumentation postérieure peut être effectuée par une voie d’abord postérieure classique, ou par voie mini-invasive percutanée. L’abord de la face antérieure du rachis est possible à travers les cavités thoracique et/ou abdominale. L’abord transpleural rétropéritonéal par thoracotomie au niveau de la 10ème côte, donne accès aux vertèbres de T10 à L5 (abord de HODGSON (1)). Les structures vulnérables au cours de ces abords sont le contenu du canal rachidien, les structures situées en avant du rachis et traversant le diaphragme à ce niveau. Les vis sont placées par voie percutanée en utilisant la technique décrite par MAGERL en 1977 ou la technique décrite par WIESNER en 1999 (2). Les vis pédiculaires sont passées à travers une incision cutanée sous contrôle d’un amplificateur de brillance. Les pédicules du rachis thoracique inférieur et du rachis lombaire supérieur présentent des caractéristiques similaires. La dimension de ces pédicules a été mesurée par de nombreux auteurs en utilisant différentes méthodes, L 9 et de ce fait montre donc de grande variation. Les données suivantes précisent les proportions approximatives des pédicules entre T11 et L2 (3). Les pédicules sont de forme ovale, la hauteur diminue de T11 à L2, passant de 16,9 mm en moyenne à 14,9 mm en moyenne, tandis que la largeur du pédicule reste aux alentours de 8,5 mm. L’axe du pédicule forme avec le plan transversal un angle qui décroit de T11 à T12 et augmente à nouveau au niveau lombaire : T11 1,2°, T12 – 4,2° ? L1 10,9°, L2 12°. L’angle sagittal décroit de T11 à T12 (de 12,9 à 10°), et reste sensiblement constant au niveau lombaire supérieur : L1 2,6°, L2 2,7°. La distance inter-pédiculaire augmente de 19 mm en T11 à 23 mm en L2. Pour l’abord antérieur de la jonction thoraco-lombaire, nous préférons une voie d’abord gauche (à droite, l’abord est rendu plus difficile par la présence du foie et de la veine cave inférieure, fragile). Pour aborder les corps vertébraux, il est nécessaire de mobiliser et de protéger les gros vaisseaux. L’aorte thoracique est située sur la face latérale gauche de la colonne, elle gagne la ligne médiane en se dirigeant caudalement, et se trouve en avant de T12 lors de la traversée diaphragmatique. L’aorte abdominale descend sur le côté gauche des plans médians jusqu’à L4. La veine cave inférieure est située à droite de l’aorte abdominale, au niveau du pilier diaphragmatique droit. Sur les parois latérales du rachis se trouve le muscle psoas major ; sa couche profonde s’insère sur les apophyses transverses de L1 à L5, la couche superficielle sur les corps vertébraux et les disques de T12 à L4. Il s’attache de façon conjointe avec le muscle iliaque sur le petit trochanter du fémur. Le carré des lombes, quadrangulaire, se trouve situé latéralement par rapport au psoas, il provient de la crête iliaque et du ligament iliolombaire et s’attache au bord inférieur de la 12ème côte et la pointe des apophyses transverses de L1 à L4. Le muscle le plus complexe de la charnière thoracolombaire est le diaphragme, qui sépare les deux cavités thoracique et abdominale. Ce muscle en forme de dôme s’attache ventralement à l’apophyse xiphoïde (pars sternales) latéralement, à la face externe des 6 dernières cotes (pars costalis) et en arrière est constitué de la pars lombalis. Cette pars lombalis est formée par les crus laterale et crus mediale. La crus laterale est constituée de deux arcs, médial et latérale lombocostale, située sur les muscles psoas, quadratus lumborum, se rattachant au corps de L1 et/ou L2, aux apophyses transverses de L1 et à la 12ème côte. La crus mediale provient de la face ventrale de la partie supérieure des corps vertébraux et du ligament vertébral commun antérieur (à droite de L1 à L4, à gauche de L1 à L3). Parfois, une partie de la crus mediale, la crus intermedium, peut être individualisée. La crus mediale et son homologue controlatéral détermine une forme de 8, laissant place à deux ouvertures. La base de l’orifice postérieur, orifice aortique, est formée par le corps vertébral de T12. Cet orifice laisse passage à l’aorte et au canal thoracique (chylothorax) du côté droit. L’ouverture ventrale du 8 située au niveau de T10, un peu en avant et à gauche de l’orifice aortique. Il laisse passage à l’œsophage, au nerf vague, aux branches œsophagiennes de l’artère gastrique. L’orifice de la veine cave est formé par le tendon central du diaphragme, situé au niveau T8 T9, et laissant passage à la veine cave inférieure (et à une branche du nerf phrénique droit) qui est adhérente aux parois de l’orifice. Il existe deux orifices plus petits entre la crus medial et la crus lateral de chaque côté, pour le tronc du sympathique, le grand et le petit nerf splanchniques (le grand nerf splanchnique traverse parfois la crus medial) et la veine azygos droite ainsi que les veines hémiazygos à gauche (4-5). Les artères segmentaires et veines cheminent dorsalement, dans le sillon situé latéralement aux corps vertébraux. On prendra soin de ne pas léser ces vaisseaux car il peut se produire un saignement subs- COMMUNICATIONS ARGOSPINE 2012 tantiel (l’artère segmentaire est une branche directe de l’aorte). Références 1. R. Bauer, F. Kerschbaumer, S. Poisel (1993) Atlas of spinal operations. Thieme 2. Lothar Wiesner, Ralph Kothe, Wolfgang Rüther (1999) Anatomic evaluation of two different techniques for the percutaneous insertion of pedicle screws in the lumbar spine. Spine 24: 1599-1603 3. Marcelo A. Rodrigues, Roberto Q. Ingraham and T. Glenn Pait (2005) Anatomic Constraints and Concerns of Vertebroplasty and Kyphoplasty in D.K. Resnick, S.R. Garfin (eds) Vertebroplasty and Kyphoplasty. Thieme, pp 14-23. 4. T. B. Johnston, D. V. Davies, F. Davies (eds) (1958) Gray’s Anatomy: descriptive and applied, Thirty-Second Edition, Longmans, Green and Co., London. 5. G.D. Cramer, S.A. Darby (1995) Basic and Clinical Anatomy of the Spine, Spinal Cord and ANS. Mosby CYPHOSE POST-TRAUMATIQUE ET DÉSÉQUILIBRE SAGITTAL DE LA CHARNIÈRE THORACO-LOMBAIRE. QUE PEUT-ON ACCEPTER ? QUAND ET COMMENT CORRIGER ? JM. VITAL, I. OBEID, A. BOURGHLI, O. GILLE SPINE UNIT BORDEAUX UNIVERSITY HOSPITAL, BORDEAUX, FRANCE EST-IL POSSIBLE DE PRÉVENIR LES FRACTURES DU SEGMENT ADJACENT APRÈS VERTÉBROPLASTIE ? Figure 1e : Les différents angles à prendre en considération. I. LIEBERMAN SCOLIOSIS AND TUMOR PROGRAM, TEXAS BACK INSTITUTE, PLANO, USA Jean-Marc Vital Isador H. Lieberman es fractures tassement rachidiennes ont un effet négatif sur la qualité de vie. De nombreuses données de la littérature confirment l’efficacité et la sécurité de la cimentoplastie (vertébroplastie et kyphoplastie) dans le traitement des fractures tassement vertébrales. Cependant, il persiste une importante contro- L verse entourant la question des fractures des niveaux adjacents après cimentoplastie. Les études cliniques et biomécaniques ne sont pas concluantes pour ce qui concerne la cause et le traitement des segments adjacents. Le sentiment actuel est cependant que ces fractures résultent d’une part de l’ostéoporose sous-jacente, d’autre part d’une déformation en cyphose qui entraîne une augmentation des contraintes sur les niveaux adjacents à la fracture par opposition à ce qui survient après vertébroplastie ou kyphoplastie. 4 stratégies peuvent être adoptées pour limiter le risque de fracture du segment adjacent. 1 – traitement médical de l’ostéoporose 2 – restauration de l’équilibre sagittal du rachis 3 – cimentoplastie des segments vulnérables lors du traitement initial 4 – cimentoplastie préventive. évaluation de l’équilibre sagittal a été relativement peu appliquée à la traumatologie thoraco-lombaire. Dès 1982, Stagnara (1) décrivait, sur une série de volontaires sains, l’angle régional théorique (A.R.Th.) variant selon le niveau anatomique entre 9° en T11 et 1° en L1. En 1995, lors du Symposium de la SOFCOT sur les fractures thoraco-lombaires, Argenson et Lassale décrivent l’angle régional traumatique (A.R.Tr.) selon la formule : A.R.Tr. = Cyphose Régionale – A.R.Th. . En 2006 au congrès de la Société Française de Chirurgie du Rachis (S.F.C.R.) Faline note que les fractures thoraciques touchent les sujets à grande incidence pel- L’ Figure 1b : Radiographie de face. Figure 2a : Abord combiné simultané. 2a : Schéma de l’installation. Figure 1c : Scanner. Figure 2b : Vue per-opératoire. Figure 2c : Contrôle radiologique pré et post-opératoire. Connectez-vous à votre site internet Figure 1d : Radiographie de bassin de profil pour mesurer l’incidence pelvienne. le-rachis.com Une banque de données de plus de 2000 articles Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 Figure 1 : Bilan radiologique complet d’une lésion traumatique thoraco-lombaire. 1a : Radiographie de profil. 10 vienne (I.P.) donc à grandes courbures thoracique et lombaire (type dynamique de Delmas ou type 3 ou 4 de Roussouly) alors que les fractures lombaires touchent les sujets à faible I.P. (type statique de Delmas ou type 1 ou 2 de Roussouly). Cette étude fait com- Figure 2d : contrôle cl l i n i q u e pré et postopératoire. Solutions for the Aging Spine ILLIICO ILLICO SSystème ystème de FFixation ixaation Postérieure P osstérieure MISS ® Simple – Sans Sans contrainte, contrainte, le chirur chirurgien gien n contrôle contrôle la mise en place tige.. plac e de e la tige A daptab ble – SS’appuie ’appuie sur des techniques techniqu ues familières familières et sur Adaptable ll’expérience ’expérie ence du chirur gien. chirurgien. R eprodu uctible – Guidage facilit é afin de d réduire réduire ll’exposition ’exposit Reproductible facilité rayonnemen o ts. aux rayonnements. OssseoSScrew OsseoScrew O SSystème ystème de FFixation ixaation du rrachis ach his ™ Zone Z one d’expansion d’expansion cconçue onçue afin d’améliorer d’améliorer la fixa fixation tion au pédicule. pédicule e. FFixation ixation augmentée augmentée de 56 % par rapport rappo ort à une vis pédiculaire pédiculaire 1 standard dans un os de mauv aise qua lité. standard mauvaise qualité. Résistance R ésistan nce à l’arrachement l’arrachement de la vis OSSEOSCREW OSSSEOSCREW supérieure supérieure de 30 % dans un os nor normal, mal, par rapport rappo ort à une vis pédiculaire pédiculaire standard lors des ttests. ests.1 standard OsseoFix Oss seoFix ® Ce pr produit oduit n’est pas approuvé approuvé à la vente aux USA A Approuvé Appr ouvé à la vente dans l’Union Eur Européenne. opéenne. Systtème de Réduction Système Rédu uction des FFractures racctures rrachidiennes achidiiennes Système Système e conçu conçu pour stabiliser et réduire réduire les fractures fractures du corps corps vvertébral. ertébral a. LL’implant ’implan nt crée crée des canaux osseux permettant permettan m t une interdigitation du ciment ciment à l’intérieur l’intérieur de d l’os l’os spongieux. spongieux.1 interdigitation LLe e déplo déploiement oiement ccontrôlé ontrôlé de ll’implant ’implant per permet met d d’obtenir ’obtenir des rrésultats ésultatss reproductibles. reproductibles. P ossibilité de diminuer la quantité quantité de ciment ciment utilisé en Possibilité 1 comparaison a d’autres systèmes. systèmes. comparaison à d’autres Attention: Implant d’investigation. gation. Usage investigationnel uniquement quement (loi Fédérale Americaine. ericaine. Approuvé à la vente dans l’Union Européenne. d Européenne. é 22, aavenue venue e Jean Bar Bartt 78960 V oisins-le-Bretonneux - FRANCE FR RANCE Voisins-le-Bretonneux TL: +33 3 (0)1 39 30 69 30- FX: +33 (0)1 30 44 17 43 w ww.alpha .aalphatecspine.com www.alphatecspine.com Ce document est rréservé éservé à une distribution au sein de la CE uniquement. ent. Produit Pr oduit non appr approuvé ouvé à la vente aux ux US USA. 1 Donnée D onnée enr enregistrée egistrée LIT-84369 LIT T-84369 04/05/12 /05/12 COMMUNICATIONS ARGOSPINE 2012 postérieure est un peu mobile ou plus souvent postérieur avec ostéotomie de soustraction trans-pédiculaire au sommet, comme l’a décrit Gertzbein (2) ; - deux temps séparés comme décrit par Kostuik (3) ou concomitants comme décrit par Acaroglu et Farcy (4) ; dans ce dernier cas l’opéré est en décubitus latéral, une équipe pose les implants postérieurs, l’autre libère et greffe la colonne antérieure par thoracotomie ou thoraco-phrénolombotomie ; une alternative Figure 3 : radiographies pré et post-opératoire consiste à poser les implants postérieurs sur un patient en d’une ostéotomie transdiscale partielle. décubitus ventral pour plus de facilité technique puis à pourprendre que la mesure de I.P. sur suivre par voie combinée comme le cliché de profil de la charnière décrit plus haut ; lombo-sacrée est indispensable - trois temps avec libération postédans le bilan radiologique d’une rieure puis libération antérieure et enfin fixation postérieure (backfracture thoraco-lombaire. La valeur de l’I.P. détermine front-back) qui n’ont plus un l’A.R.Th., la correction qu’il fau- grand intérêt. dra donner en cas de fracture Un article récent d’El-Sharkawi (5) fraiche et celle qu’il faudra retrou- compare les 2 techniques que nous ver en cas de cyphose post-trau- utilisons le plus, l’ostéotomie de soustraction trans-pédiculaire et le matique. Dans ce cas de cyphose post-trau- double temps : l’auteur estime matique, les douleurs dont se comme nous que les risques sont à plaint le patient, se situent le plus peu près les mêmes pour les 2 souvent dans la lordose lombaire techniques mais que la correction sous-jacente à la cyphose post- obtenue par les ostéotomies est traumatique et constituent l’indi- plus importante. L’ostéotomie de cation à la chirurgie la plus fré- soustraction trans-pédiculaire est donc actuellement la chirurgie de quente. La correction chirurgicale peut se correction des cyphoses post-traumatiques qui a notre préférence faire en : - un temps antérieur si la colonne dans le Service. Figure 4 : contrôle radiologique pré et pot-opératoire d’une ostéotomie de T12. Figure 5 : contrôle radiographique pré et post-opératoire d’une ostéotomie de L5 avec cages. Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 Références 1. Stagnara P, De Mauroy JC, Dran G, Gonon G, Costanzo G, Dimnet J. Reciprocal angulation of vertebral bodies in a sagittal plane : approach to references for evaluation of kyphosis and lordosis. Spine 1982 ; 7 : 335-42. 2. Gertzbein SD, Harris MB. Wedge osteotomy for the correction of post-traumatic kyphosis : a new technique and a report of 3 cases. Spine 1992 ; 17 : 374-9. 3. Kostuik JP, Matsusaki H. Anterior stabilization instrumentation and decompression for post-traumatic kyphosis. Spine 1989 ; 14 : 379-86. 4. Acaroglu ER, Schwab FJ, Farcy JP. Simultaneous anterior and posterior approachs for correction of late deformity due to thoraco-lumbar fractures. Eur Spine J 1996 ; 5 : 56-62. 5. El-Sharkawi MM, Koptan WMT, ElMiligui YH, Said GZ. Comparison between pedicle substraction osteotomy and anterior corpectomy and plating for correcting post-traumatic kyphosis : a multicenter study . Eur Spine J 2011 ; 20 : 1434-40. SUIVI À LONG TERME DES ARTHRODÈSES LOMBAIRES INTERSOMATIQUES B. POFFYN, D. VERBRUGGEN, T. TAMPERE, G. SYS DEPARTMENT OF ORTHOPAEDIC SURGERY AND TRAUMATOLOGY, GHENT UNIVERSITY HOSPITAL, GHENT, BELGIUM objectif de cette étude est d’évaluer les résultats cliniques et l’efficacité de l’arthrodèse intersomatique lombaire par voie antérieure, ALIF après un recul moyen de 9 ans et demi. L’ Méthode et résultats Méthode : entre janvier 1999 et octobre 2005, 59 ALIF ont été effectuées, chez 59 patients. Les indications étaient une discopathie dégénérative mono-segmentaire isolée avec perte de hauteur discale supérieure ou inférieure à 5 mm, discopathie dégénérative bi-segmentaire symptomatique avec un pincement discal de +/- 5 mm, une sténose foraminale par hernie discale et échec de chirurgie discale sans laminectomie. L’âge moyen au moment de la chirurgie était de 41,1 ans (extrêmes de 25 à 63 ans). Cliniquement, les patients ont été évalués à un recul moyen de 9,5 ans (extrêmes de 5 à 12 ans), au moyen d’une échelle visuelle analogique (EVA), d’un test d’OSWETRY (ODI) et du questionnaire SF 36. Résultats : l’évaluation clinique pré et post-opératoire à long terme de 37 patients a été obtenue. 19 patients ont été perdus de vue, deux patients sont décédés pendant la période post-opératoire. L’EVA moyenne pré-opératoire pour la douleur lombaire, était de 6,69 (+/2.15) ; l’EVA moyenne à long terme était de 4,95 (+/2.95), ce qui représentait une amélioration significative (P < 0.01). 12 Figure 1. Figure 2. Les scores ODI post-opératoires à long terme étaient de 36,11 (+/- 22.32) ; le contraire, l’ODI pré-opératoire était de 59,31 (+/17.16), ce qui traduit là encore une amélioration significative après la chirurgie. Selon le questionnaire SF 36, les résultats moyens à bons ont été retrouvés. Références Tiusanen H, Seitsalo S, Osterman K, Soini J. (1996) Anterior interbody lumbar fusion in severe low back pain. Clin Orthop Relat Res (324):153-63. Sacks S. (1966) Anterior interbody fusion of the lumbar spine. Indications and results in 200 cases. Clin Orthop Relat Res 44:163-70. Gumbs AA, Bloom ND, Bitan FD, Hanan SH. (2007) Open anterior approaches for lumbar spine procedures. Am J Surg 194(1):98-102. Figure 7. Figure 3. Figure 8. Figure 4. Figure 9. Figure 5. Figure 6. Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 Les scores des patients masculins et féminins ont été comparés sans qu’une différence significative soit retrouvée (P = 0.65). Nous avons également évalué les résultats de la chirurgie selon le niveau opéré. Les niveaux L4 L5 ont été comparés au niveau L5-S1, mais il n’a pas été trouvé de différence significative. 73% des patients se déclarent prêts à subir à nouveau une intervention chirurgicale identique ; 54% des patients sont retournés 13 au travail après une période moyenne de 7,5 mois. En conclusion, en nous basant sur les résultats de cette étude, nous pouvons affirmer que l’ALIF est une technique qui permet d’obtenir une diminution importante de la douleur et une amélioration fonctionnelle substantielle. Si les critères d’indications strictes sont respectés, l’ALIF est une bonne option thérapeutique dans le traitement des discopathies lombaires dégénératives. LE LE LE LE LE LE LE LE LE LE RACHIS RACHIS RACHIS RACHIS RACHIS RACHIS RACHIS RACHIS RACHIS RACHIS Une banque de données de plus de 2000 articles COMMUNICATIONS ARGOSPINE 2012 L’OSTÉOSYNTHÈSE PERCUTANÉE : LE NOUVEAU “GOLD STANDARD” DANS LES FRACTURES A2 ET A3 ? VERTÉBROPLASTIE À FAIBLE VOLUME. UNE TECHNIQUE DE RÉDUCTION DES FRACTURES VERTÉBRALES A. BHAVE DEENANATH MANGESHKAR HOSPITAL PUNE INDIA AND BHARATIVIDYAPEETH MEDICAL COLLEGE, PUNE, INDIA Y.P. CHARLES, S. SCHULLER, A. WALTER, J.P. STEIB SERVICE DE CHIRURGIE DU RACHIS, HÔPITAUX UNIVERSITAIRES DE STRASBOURG a vertébroplastie s’est révélée une technique efficace, peu invasive, dans le traitement des fractures tassements ostéoporotiques. De nombreux articles plaident en faveur de l’utilisation de la vertébroplastie, l’inverse peu la décrivent comme une technique inefficace. L Matériel et méthodes Il s’agit de nous présenter une étude prospective portant sur 104 patients et 137 vertébroplasties de faible volume, suivies pendant plus de deux ans, et réalisées pour fractures tassement ostéoporotique en compression. Tous les patients présentaient une fracture tassement ne répondant au traitement conservateur pendant six semaines au moins, ils ont alors été traités par vertébroplastie. Résultats Tous les patients ont vu leur douleurs diminuer, ce résultat s’est maintenu pendant au moins deux ans. L’EVA est passé de 8 ou 9 en pré-opératoire à 3 ou 2 en postopératoire. Il n’est survenu que deux fractures vertébrales adjacentes. En conclusion, la vertébroplastie à faible volume peut être considérée comme une technique effi- cace pour diminuer la douleur et le préjudice fonctionnel dans le cadre des fractures compression ostéoporotiques chez les patients sélectionnés. Cette technique semble également prévenir le risque de fracture des niveaux adjacents, puisqu’elle diminue la rigidité de la vertèbre traitée par rapport à la technique de vertébroplastie classique. Références Boszczyk B. (2010) Volume matters: a review of procedural details of two randomised controlled vertebroplasty trials of 2009. Eur Spine J 19(11): 1837-40. Belkoff SM, Mathis JM, Jasper LE, Deramond H. (2001) The biomechanics of vertebroplasty. The effect of cement volume on mechanical behavior. Spine (Phila Pa 1976) 26(14): 1537-41. Michel AK, Liebschner MA, RosenbergWS, Keaverry JM. (2001) Effects of the bone cement volume and distribution of vertebral stiffness after vertebroplasty. Spine 26:1547-1554. Yann Philippe Charles endant les dernières années, la chirurgie minimale invasive (MIS) a trouvé sa place dans le traitement des fractures thoraco-lombaires et représente un intérêt P certain. L’ostéosynthèse percutanée permet de préserver la musculature paravertébrale, ce qui représente un avantage par rapport à la chirurgie conventionnelle à ciel ouvert. Par ailleurs, la douleur post-opératoire et la durée d’hospitalisation sont diminuées, puis la rééducation est facilitée. Bien que ces avantages soient bénéfiques à court terme pour le patient, le résultat à long terme doit être garanti par une réduction aussi efficace qu’à ciel ouvert en réduisant la fracture de manière adéquate. La cyphose régionale post-traumatique et le sagittal index de Farcy doivent être analysés afin d’établir la stratégie de réduction et d’obtenir un équilibre sagittal physiologique. Différentes méthodes dérivés de la chirurgie classique peuvent être adaptées au MIS. Figure 3. Figure 1. Figure 1 : Ostéosynthèse percutanée et expansion du corps vertébral. Figure 6. Figure 4. Figure 2. Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 Figure 5. Figure 2 : Ostéosynthèse percutanée et cage de corporectomie partielle. Figure 7. 14 L’installation du patient en décubitus ventral représente une méthode de réduction importante permettant de corriger la majeure partie de la déformation. Par ailleurs, la traction par halo et au niveau des jambes sur table de Cotrel peut optimiser cette réduction. La réduction peut également être augmentée à la jonction thoraco-lombaire et en lombaire en introduisant des tiges hyper-lordosées dans les têtes de vis à l’aide d’un système de persuadeur. En poussant ces tiges cintrées en antérieur, la lordose de la colonne va augmenter, favorisant ainsi la réduction de la fracture en utilisant des vis mono-axiales. Les systèmes de compression et de distraction sur vis polyaxiales n’apportent souvent qu’un faible bénéfice. Le cintrage in situ a été utilisé à ciel ouvert. Cette technique a été adaptée à la chirurgie percutanée et permet de corriger la cyphose post-traumatique en cintrant les tiges dans le patient en augmentant la lordose et en accentuant la réduction par un mécanisme de ligamentotaxis. Le renforcement de la colonne antérieure par vertébroplastie ou un système d’expansion vertébrale permet d’éviter la perte de correction secondaire. Dans les fractures de type diabolo ou burst, une greffe antérieure complémentaire par un mini-abord vidéo-assisté est recommandé en utilisant. Une cage remplie d’os pris aux dépends de la vertèbre fracturée et de la côte dans la voie d’abord peut être utilisée. En cas de montage long, le matériel d’ostéosynthèse percutané peut être retiré par les petites incisions en percutané au bout d’un an, sans disséquer la musculature paravertébrale. Ceci permet de redonner de la mobilité aux niveaux non arthrodésés. L’ostéosynthèse percutanée représente une technique chirurgicale efficace et de plus en plus standardisée pour les fractures instables et très cyphosantes. Dans le cadre des fractures récentes A3.1 sans recul du mur postérieur, l’expansion vertébrale sans ostéosynthèse et généralement suffisante. Dans les fractures de type A2 ou A3.2 et A3.3 non neurologiques, l’ostéosynthèse percutanée est indiquée et peut être combinée avec une cimentoplastie ou une greffe antérieure. STENT VERTÉBRAL (STENTOPLASTIE) : LE FUTUR GOLD STANDARD DU TRAITEMENT DES FRACTURES THORACOLOMBAIRES MAGERL A3.1 ET A3.2 ? YP. F. HEINI 1, L. BENNEKER 2 1. SPINE SERVICE ORTHOPÄDIE SONNENHOF, BERN, SWITZERLAND 2. SPINE SERVICE ORTHOPAEDIC DEPARTMENT, INSELSPTIAL, BERN SWITZERLAND Références 1. Farcy JP, Weidenbaum M, Glassman SD. (1990) Sagittal index in management of thoracolumbar fractures. Spine 15: 958965. 2. Fuentes S, Metellus P, Fondop J, PechGourg G, Dufour H, Grisoli F. (2007) Percutaneous pedicle screw fixation and kyphoplasty for management of thoracolumbar burst fractures. Neurochirurgie 53: 272-276. 3. Grass R, Biewener A, Dickopf A, Rammelt S, Heineck J, Zwipp H. (2006) Percutaneous dorsal versus open instrumentation for fractures of the thoracolumbar border. A comparative, prospective study. Unfallchirurg 109: 297-305. 4. Logroscino CA, Proietti L, Tamburrelli FC. (2009) Minimally invasive spine stabilisation with long implants. Eur Spine J 18 (Suppl 1): S75-S81. 5. Palmisani M, Gasbarrini A, Brodano GB, De Iure F, Cappuccio M, Boriani L, Amendola L, Boriani S. (2009) Minimally invasive percutaneous fixation in the treatment of thoracic and lumbar spine fractures. Eur Spine J 18 (Suppl 1): S71-S74. 6. Pelegri C, Benchikh El Fegoun A, Winter M, Brassart N, Bronsard N, Hovorka I, de Peretti F. (2008) Percutaneous osteosynthesis of lumbar and thoracolumbar spine fractures without neurological deficit: surgical technique and preliminary results. Rev Chir Orthop Reparatrice Appar Mot 94: 456-463. 7. Rampersaud YR, Annand N, Dekutoski MB. (2006) Use of minimally invasive surgical techniques in the management of thoracolumbar trauma: current concepts. Spine 31 (Suppl 1): S96-S102 8. Ringel F, Stoffel M, Stüer C, Meyer B. (2006) Minimally invasive transmuscular pedicle screw fixation of the thoracic and lumbar spine. Neurosurgery 59: 361-367. 9. Steib JP, Charles YP, Aoui M. (2010) In situ contouring technique in the treatment of thoracolumbar fractures. Eur Spine J 19 (Suppl 1): S66-S68. 10. Wild MH, Glees M, Plieschnegger C, Wenda K. (2007) Five-year follow-up examination after purely minimally invasive percutaneously and conventionally treated patients. Arch Orthop Trauma Surg 127: 335-343. Paul F. Heini e traitement des burst-fractures thoraco-lombaires reste l’objet de controverse parmi les chirurgiens du rachis pour autant que les patients ne présentent pas de déficit neurologique. La plus grande partie de la communauté chirurgicale du monde anglo-saxon conseille un traitement conservateur. A l’inverse, les chirurgiens traumatologues, notamment en Allemagne, recourent généralement à la chirurgie par double abord, avec reconstruction de la colonne antérieure et stabilisation postérieure par vis pédiculaires. Ceci démontre le large éventail d’options thérapeutiques de ce type de lésion. L Existe-t-il cependant une place pour une approche moins agressive dans le traitement de ces fractures ? La kyphoplastie a été utilisée avec succès dans le traitement des burst-fractures, le ciment étant associé à du phosphate de calcium (MAESTRETTI). Cependant la technique n’est pas très répandue, notamment en raison des limitations d’utilisation du ciment au phosphate de calcium. En outre, l’utilisation d’un ballonnet n’a qu’une efficacité restreinte pour la restauration de la hauteur du corps vertébral audelà de la correction spontanément obtenue par le positionnement du patient. L’addition d’un stent au ballonnet (“stentoplastie”) peut permettre d’aller au-delà de ses limites et d’obtenir une meilleure correction de la fracture. La série de cas présenté ici doit démontrer la faisabilité de la stentoplastie dans le traitement des fractures MAGERL A3.1 et A3.2 dans un groupe sélectionné de patients. L’utilisation des endoprothèses pour les fractures vertébrales dans cette indication est hors AMM et doit être mentionnée. Toutefois, la capacité de restauration de la hauteur vertébrale par le stent est particulièrement importante dans le groupe de patients considérés, avec une qualité osseuse suffisante. Il est nécessaire d’ajouter du ciment pour parvenir à une stabilité suffisante. Le PMMA est utilisé car il procure la meilleure résistance mécanique. Les réserves à l’égard de l’utilisation de cette technique chez les patients jeunes sont parfaitement compréhensibles, cependant, l’expérience actuelle ne démontre aucun problème de consolidation à ce jour. Une étude anatomique réalisée sur rachis, 4 ans après vertébroplastie ne montre aucun effet néfaste de l’utilisation du PMMA. La stentoplastie peut être réalisée isolément avec succès dans certains cas de fractures traumatiques A3.1 et A3.2. Il n’y a cependant encore aucun standard d’utilisation de cette technique. Cette approche mini-invasive pour le traitement de ces fractures semble très attrayante, mais une évaluation plus poussée, dans un protocole d’étude contrôlé est nécessaire. Le recours à cette technique pourrait entraîner un changement de paradigme, pouvant aboutir à une restauration de la colonne antérieure par cette technique, éventuellement associée à une stabilisation postérieure percutanée mini-invasive. Connectez-vous à votre site internet le-rachis.com Une banque de données de plus de 2000 articles Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 Figure 1: Comparaison des scanners pré et post-opératoires d’un patient de 41 ans présentant une fracture de Magerl A3.2. Traitement par stentoplastie et injection de ciment PMMA. Restauration complète de la hauteur corporéale avec réduction subtotale du fragment postérosupérieur. 15 COMMUNICATIONS ARGOSPINE 2012 RESTE-T-IL UNE PLACE POUR LA CHIRURGIE OUVERTE TRADITIONNELLE ? DOULEURS LOMBOSACRÉES, PELVIENNES ET RADICULAIRES : DIAGNOSTIC POSITIF ET INTÉRÊT THÉRAPEUTIQUE DES INJECTIONS D’ANESTHÉSIQUES LOCAUX ET DE STÉROÏDES S. K. FOKTER L. AGUILAR DEPARTMENT OF ORTHOPAEDICS AND SPORTS TRAUMA, CELJE TEACHING HOSPITAL, CELJE, SLOVENIA Samo K. Fokter elon la classification AO (MAGERL) la plus fréquente et la plus sévère des fractures de type A est la burstfracture A3, classifiée en sousgroupe A3.1 incomplète, A3.2 complète (2 plateaux vertébraux impliqués) et A3.3 burst-fracture (1). Ces fractures sont causées par un mécanisme de compression axiale et de flexion, ce qui explique les lésions de la colonne antérieure et du mur vertébral postérieur. La rétropulsion du fragment postéro-supérieur du corps vertébral, qui reste solidaire de l’annulus postérieur, réduit les dimensions du canal et s’associe fréquemment à des lésions neurologiques. Les éléments typiques d’une burst-fracture sont l’augmentation de l’existence inter-pédiculaire et la perte de hauteur du corps vertébral. L’importance de la cyphose locale peut être déterminée à partir des plateaux vertébraux adjacents ; une lésion ligamentaire associée peut être suspectée sur une cyphose importante et un écart inter-épineux. Les burst-fractures du rachis thoracolombaire représentent environ 45% de toutes les fractures du rachis thoracolombaire, la moitié des patients n’ayant aucune séquelle neurologique après le S traumatisme (2). Les objectifs du traitement des burst-fractures thoracolombaires sont la réduction de la déformation, la libération du canal, s’il y a un déficit neurologique la mobilisation précoce du patient et à long terme la stabilité du rachis. Les burst-fractures stables sans déficit neurologique et avec cyphose de moins de 25°, peuvent être traitées orthopédiquement avec succès. Si la cyphose est de plus de 25°, le corps vertébral très fragmenté ou s’il existe des lésions neurologiques, le traitement chirurgical est indiqué. Au cours des 20 dernières années, des avancées technologiques significatives ont été réalisées, telle l’utilisation de vis pédiculaires au niveau du rachis thoracique (3), la capacité de reconstruction de la colonne antérieure avec des cages ajustables, des techniques mini-invasives. A l’horizon des années 2010 apparaissent des techniques nouvelles, notamment l’utilisation de l’instrumentation postérieure par voie percutanée et, les techniques vidéo-assistées utilisant des distracteurs spécifiques pour la réduction de la fracture (4). Cependant, le traitement des burst-fractures reste l’un des domaines très controversé de la chirurgie du rachis. Références 1. Aebi M. (2000) Classification of thoracolumbar fractures and dislocations. Eur Spine J 19:S2-S7. 2. Domenicucci M, Preite R, Ramieri A, et al. (1996) Thoracolumbar fractures without neurosurgical involvement: surgical or conservative treatment? J Neurosurg Sci 40:1-10. 3. Wang ST, Ma HL, Liu CL, et al. (2006) Is fusion necessary for surgically treated burst fractures of the thoracolumbar and lumbar spine? A prospective, randomized study. Spine 31:2646-2652. 4. Le Huec JC, Tournier C, Aunoble S, Madi K, Leijssen Ph. (2010) Video-assisted treatment of thoracolumbar junction fractures using a specific distractor for reduction: prospective study of 50 cases. Eur Spine J 19:S27-S32. CLINICA TEKNON DESP 10, BARCELONA, SPAIN Lluis Aguilar es lombalgies chroniques ou aiguës peuvent être secondaires à une lésion traumatique ou à une inflammation des différentes structures anatomiques du rachis. Pour commencer, il est possible de définir des modèles de différents types de lombalgies : 1- Douleurs discogéniques, survenant principalement en position assise, inconstamment accompagnées d’une radiculalgie, elles L Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 moindre mouvement, ou lors de la mise en charge axiale, du fait de l’hyper-mobilité et de la réaction de défense sous forme d’une contracture musculaire douloureuse. Bien qu’il existe d’autres types de douleurs (rhumatismale, inflammatoire, traumatique), nous avons décrit là les principaux types de douleurs justifiant la consultation auprès d’un médecin. Il est prouvé de longue date que la plupart des lombalgies aiguës se résolvent spontanément. Le recours à un traitement conservateur, notamment des antiinflammatoires, est généralement suffisant. L’utilisation d’injection sélective peut être d’une grande aide dans le diagnostic étiologique des lombalgies et également pour le traitement des crises douloureuses. Les différents types d’infiltrations diagnostiques et thérapeutiques sont décrits, et en particulier un nouveau type sera décrit, notamment les infiltrations épi ou péridurales, dans le cadre des lombalgies aiguës ou chroniques. INDICATIONS DES ARTHRODÈSES CIRCONFÉRENTIELLES DANS LES FUSIONS LOMBOSACRÉES JP. STEIB SURGICAL SPINE UNIT, STRASBOURG UNIVERSITY HOSPITAL, FRANCE a chirurgie de tous les jours se fait par un abord postérieur unique avec utilisation de vis pédiculaires. Ces vis prennent les 3 colonnes de René Louis et permettent une bonne restauration du profil rachidien. La greffe postérolatérale et articulaire de qualité est suffisante dans la majorité des cas. Nous sommes restés fidèles à l’os spongieux pris sur la crête iliaque. La cage « stand alone » est dans notre expérience, souvent à l’origine d’impaction et de pseudarthrose et nous préférons y L Connectez-vous à votre site internet le-rachis.com sont liées à une discopathie, leur origine est expliquée par la libération dans le canal dural de substances inflammatoire ou irritative liées à la dégénérescence discale elle-même. 2- Douleurs articulaires postérieures : liées à des lésions arthrosiques des facettes articulaires ou à un dysfonctionnement, la douleur survient lors de la mobilisation et surtout de l’hyper-extension du rachis, elle diminue avec au cours du mouvement. 3- Douleurs par compression des éléments nerveux. Il s’agit de compression des racines et/ou du sac dural. Elles peuvent se manifester par des douleurs radiculaires ou une claudication neurogène. Ces symptômes d’irritation neurologiques peuvent être accompagnés de lombalgies et dans certains cas de troubles de la sensibilité et/ou de déficit moteur. 4- Douleurs par instabilité dégénératives tri-articulaires (facettes articulaires et disques) : la diminution de hauteur discale aboutissant à une détente des muscles para-spinaux entraîne du segment considéré. La douleur survient au Jean-Paul Steib 16 associer une ostéosynthèse et une greffe postérieures. Le PLIF a été à la mode dans les années 90. Il oblige à ouvrir le canal et à refouler la racine ce qui amène parfois quelques soucis. L’orthopédiste préfère toujours éviter une exposition durale inutile. La forme de la cage n’est pas toujours appropriée à celle du disque avec un contact souvent imparfait et une lordose inadéquate. Le TLIF est actuellement en vogue surtout avec l’essor de la chirurgie mini-invasive. Il permet de redonner de la hauteur au ROI-C ® Cervical Avenue ® L Latéral ROI-A ® Antérieur Médian ROI-A ® Antérieur Oblique Chirurgie minimale invasive. Connectez-vous à votre site internet Nouvelle technologie d’ancrage pour la stabilisation et la fusion antérieure. le-rachis.com Le Rachis - N° 1 - Janvier-Février 2012 w w w . l d r m17 e d i c a l . c o m Hôtel de Bureaux 1, 4 rue Gustave Eiffel, 10430 Rosières Près Troyes - Mailing Address: Technopole de l’Aube, BP 2, 10902 Troyes Cedex 9, France - Tel: +33(0)3 25 82 32 63, Fax: +33(0)3 25 82 33 71 COMMUNICATIONS ARGOSPINE 2012 corps vertébral, mais écartement intersomatique ne veut pas dire lordose. La forme de la cage n’est pas plus adaptée que pour le PLIF : une vraie lordose demande une hauteur postérieure de la cage bien supérieure à sa hauteur antérieure ce qui est rarement le cas. La fusion n’est pas toujours totale et un scanner est nécessaire pour juger de sa réalité. Une greffe doit ponter l’espace intersomatique sans solution de continuité et les travées osseuses doivent être vues tout au long de cet espace sur les reconstructions de face et de profil. Le TLIF demande aussi une arthrectomie qui va déstabiliser le rachis en plus des lésions initiales et en plus de la discectomie. La cage dure dans de l’os ostéoporotique n’est pas forcément un bon soutien antérieur. Nous avons plusieurs exemples de perte de lordose postopératoire malgré une ostéosynthèse-arthrodèse postérieure et un TLIF. Nous avons l’exemple d’une véritable luxation intervertébrale compliquant la chirurgie d’un spondylolisthésis dégénératif banal traité par cette technique. Une chirurgie de reprise avec extension de la synthèse et usage de crochets a été nécessaire en raison d’une ostéoporose avancée. Nos indications d’arthrodèse circonférentielles représentent moins de 5% de nos arthrodèses lombosacrées. Elles intéressent les spondylolisthésis isthmiques de plus de 50% et dégénératifs avec déséquilibre antérieur et instabilité. Elles s’adressent aussi aux échecs de fusion postérieure ou antérieure avec pseudarthrose. La chirurgie se fait par abord postérieur premier avec fixation, réduction par cintrage in situ et arthrodèse postéro-latérale. La greffe intersomatique se fera secondairement par ALIF L4-L5 et par péroné trans-sacro-lombaire(TSL) en L5-S1. L’ALIF nous semble plus naturelle avec discectomie, parfait nettoyage et avivement des plateaux vertébraux. L’insertion d’un greffon tricortical ou d’une cage adaptée respecte la forme du disque ouvert en avant. Du BMP peut améliorer et accélérer la fusion. La greffe est en général visible après 6 mois (figure 1). L’usage des cages se heurte à un paradoxe : si leurs orifices sont petits la fixation immédiate est meilleure mais le peu de place pour l’os fait prendre le risque de pseudarthrose ; si les orifices sont plus importants la fixation pri- Figure 2 : Péroné trans-sacrolombaire. maire est moins bonne avec risque d’enfoncement. Nous préférons aux cages classiques en PEEK les cages grillagées laissant la place à l’os et autorisant une interpénétration os-greffecage. En L5-S1 et en particuliers dans les grands spondylolisthésis, nous utilisons le péroné (figure 2). Il est introduit entre les racines S1 et S2 après avoir soulevé un volet sacré. Le point d’entrée est loin des racines et il n’y a aucun risque neurologique. Le péroné a 1cm de diamètre et peut avoir jusqu’à 10cm de longueur. Il est toujours disponible et prélevé par une deuxième équipe. Une broche donne la direction est une mèche creuse à diamètre croissant est passée sur elle (figure 3). Le péroné est enfoncé au marteau. La fixation due au péroné est solide immédiatement. Les conditions de fusion sont optimales avec un os cortical traversant de l’os spongieux. A distance la fusion peut intéresser tout le disque. L’arthrodèse circonférentielle lombo-sacrée n’est pas une chirurgie de tous les jours. Elle est indiquée dans les grandes instabilités, les grandes déformations et quand il existe un vide antérieur après une réduction postérieure Figure 3 : Pseudarthrose sur montage hybride avec cage intersomatique : péroné TSL. importante. En L4-L5 nous préférons l’ALIF à l’os ou aux cages grillagées. En L5-S1 notre préférence va au péroné TSL. Figure 1 : SPL dégénératif, double abord avec ALIF par greffon iliaque. Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 18 POURQUOI J’AI ARRÊTÉ D’IMPLANTER DES PROTHÈSES DISCALES AU NIVEAU L5-S1 E. CÁCERES HEAD ORTHOPAEDIC DEPARTMENT, HOSPITAL VALL D’HEBRON, BARCELONA Enric Cáceres u cours de la dernière décennie, plusieurs études prospectives randomisées de grande valeur ont comparé l’efficacité du traitement conservateur à celle du traitement chirurgical dans le cadre des pathologies dégénératives discales lombaires. L’arthrodèse lombaire peut réduire la douleur, diminuer l’incapacité fonctionnelle de manière plus efficace que le traitement chirurgical chez les patients présentant une lombalgie chronique. Les patients opérés avaient un taux significativement plus élevés de résultats subjectifs favorables et un taux de retour au travail plus élevé que le groupe non chirurgical. Cependant, il n’a été mis en évidence aucune différence significative selon les techniques d’arthrodèse utilisées, qu’il s’agisse d’un résultat objectif ou subjectif. Les auteurs concluent que l’arthrodèse lombaire réalisée chez un groupe de patients bien informés et sélectionnés présentant une lombalgie chronique sévère peut diminuer la douleur et réduire l’incapacité fonctionnelle plus efficacement que le traitement non chirurgical ; il n’y a pas non plus de supériorité de l’arthrodèse avec ostéosynthèse par rapport à l’arthrodèse sans ostéosynthèse. Au cours des 4 dernières années, de nouvelles techniques et de nouveaux implants ont été mis au point, permettant d’éviter la réalisation d’arthrodèse du rachis lombaire dégénératif. On peut désigner ces techniques sous le terme générique d’arthroplastie du rachis. Pour être une véritable alternative à l’arthrodèse rachidienne, les tech- A niques de remplacement discal doivent avoir au moins les mêmes avantages que ceux de l’arthrodèse ; il doit comporter l’ablation du disque, pré-supposant ainsi que la douleur est principalement d’origine discale, restaurer la hauteur discale et la stabilité segmentaire et la lordose. La restauration de la lordose segmentaire doit rééquilibrer le rachis, préserver la mobilité et protéger les segments adjacents d’une dégénérescence accélérée. Différentes études ont rapporté les résultats favorables du remplacement complet du disque (PTD) et des premières études prospectives randomisées ont rapporté des résultats comparables de l’arthrodèse et du remplacement discal monosegmentaire. Les inconvénients rapportés, hyperlordose segmentaire, hypercontrainte des articulaires postérieures, modification de la biomécanique au détriment des articulaires, peuvent altérer le résultat post-opératoire. Cependant, les études sondages destinées à évaluer la concordance entre chirurgiens du rachis sur les options thérapeutiques dans 6 scénarios cliniques différents de pathologie dégénérative du rachis lombaire, montraient l’absence de consensus sur le choix thérapeutique. D’autres études n’ont pas mis en évidence de résultats comparables de l’arthrodèse L5-S1 et de la PTD, mais les résultats de PTD 51 étaient inférieurs à ceux de la PTD L4-L5. Par ailleurs, la chirurgie du disque L5-S1 présente un risque plus important de complications sexuelles chez l’homme. Tous ces éléments expliquent pourquoi nous avons arrêté d’implanter des prothèses discales en L5-S1 chez l’homme. Références Videbaek TS, Christensen FB, Soegaard R, et al. (2006) Circumferential fusion improves outcome in comparison with instrumented posterolateral fusion: long-term results of a randomized clinical trial. Spine 31:2875 – 80 Fairbank J, Frost H, WilsonMacDonald J, et al. (2005) Randomised controlled trial to compare surgical stabilisation of the lumbar spine with an intensive rehabilitation programme for patients with chronic low back pain: the MRC spine stabilisation trial. BMJ 330:1233 McAfee PC, Cunningham B, Holsapple G, et al. (2005) A prospective, randomized, multicenter Food and Drug Administration investigational device exemption study of lumbar total disc replacement with the Charité artificial disc versus lumbar fusion: part II: evaluation of radiographic outcomes and correlation of surgical technique accuracy with clinical outcomes. Spine 30:1576 – 83 Zigler J, Delamarter R, Spivak JM, et al. (2007) Results of the prospective, randomized, multicenter Food and Drug Administration investigational device exemption study of the ProDisc-L total disc replacement versus circumferential fusion for the treatment of 1-level degenerative disc disease. Spine 32:1155 – 62 Blumenthal S, McAfee PC, Guyer RD, et al. (2005) A prospective, randomized, multicenter Food and Drug Administration investigational device exemptions study of lumbar total disc replacement with the Charité artificial disc versus lumbar fusion: part I: evaluation of clinical outcomes. Spine 30:1565 – 75 Joon Y Lee, Justin B. Hohl, Catherine J. Fedorka, et al. (2011) Surgeons Agree to Disagree on Surgical Options for Degenerative Conditions of the Cervical and Lumbar Spine. Spine 36:E203-212 le glissement chez les patients adultes présentant un spondylolisthésis par lyse isthmique. Références 1. Floman Y (2000) Progression of lumbosacral isthmic spondylolisthesis in adults. Spine. 25:342–347 2. Floman Y (2005) Progression and surgical management of isthmic spondylolis- thesis in adults. In: Gunzburg R, Szpalski M (eds). Spondylolysis, Spondylolisthesis and Degenerative Spondylolisthesis. Lippincott Williams and Wilkins, Philadelphia, pp 211. 3. Lenke LG, Bridwell KH, Bullis D, et al. (1992) Results of in situ fusion for isthmic spondylolisthesis. J Spinal Disord 5:433-442. Figure 3. RÉDUCTION ET ARTHRODÈSE DU SPONDYLOLISTHÉSIS PAR LYSE ISTHMIQUE DOULOUREUX DE L’ADULTE QUEL EST LE « GOLD STANDARD » DU TRAITEMENT CHIRURGICAL DES SPONDYLOLISTHÉSIS DE HAUT GRADE ? E. ASHKENAZI I. LIEBERMAN ISRAEL SPINE CENTER, TEL AVIV, ISRAEL arthrodèse postéro-latérale in situ est considérée comme la technique de référence du traitement chirurgical du spondylolisthésis de bas grade de l’adulte. Cependant, la correction de la translation sagittale par instrumentation est plus controversée chez l’adulte. Cependant, elle peut retarder la dégénérescence des disques adjacents. SCOLIOSIS AND TUMOR PROGRAM, TEXAS BACK INSTITUTE, PLANO, USA L’ Méthodes et résultats Nous présentons une étude rétrospective de 19 cas consécutifs de spondylolisthésis par lyse isthmique de L5, ayant bénéficié d’une chirurgie avec réduction du glissement dans notre centre. Tous les patients ayant été opérés selon cette technique ont été inclus dans l’étude. L’évaluation des résultats a été basée sur l’ODI (OSWESTRY DISABILITY INDEX) pour ce qui concerne la lombalgie et l’échelle visuelle analogique (EVA) pour la lombalgie et la douleur radiculaire. Le résultat a été évalué également par la reprise du travail, la reprise des activités sportives et la nécessité de prise d’antalgiques. En janvier 2000 et décembre 2009, nous avons opéré 19 patients adultes âgés de 20 à 74 ans (moyenne 47) qui présentaient des douleurs en relation avec un spondylolisthésis lombaire ou lombosacré par lyse isthmique. Les indications chirurgicales étaient les lombalgies anciennes, des radiculalgies ne répondant pas au traitement non chirurgical. Résultats Le glissement était compris entre 15 et 90% (moyenne 34%). Tous les patients ont bénéficié d’une décompression par voie postéLe Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 ous les patients présentant des spondylolisthésis sont différents les uns des autres. Les indications chirurgicales dans le traitement des spondylolisthésis de haut grade doivent être basées sur l’état fonctionnel du patient, et respecter les principes spécifiques de cette chirurgie. L’état fonctionnel du patient est évalué en fonction de la douleur résultant de la déformation, de l’instabilité, de la dégénérescence discale associée et de l’existence d’un syndrome neurologique. La douleur peut être mécanique, il peut s’agir d’une douleur référée, d’une claudication, d’une radiculalgie. L’indication chirurgical T Figure 4. Figure 1. doit prendre en compte les attentes du patient, le niveau d’exigence attendu, la structure rachidienne, l’importance de l’atteinte neurologique et la qualité osseuse. Les options chirurgicales doivent comporter la réduction de la déformation, la décompression des éléments neurologiques, et la stabilisation de toute instabilité associée. Ces buts peuvent être atteints par différentes techniques chirurgicales, différentes voies d’abord et différentes techniques de greffe. En gardant tout ceci à l’esprit, il est donc impossible de définir un “gold-standard” pour le traitement chirurgical du spondylolisthésis de haut grade. Figure 5. Figure 2. rieure, d’une fixation par vis pédiculaire, de la réduction du glissement ainsi que d’une arthrodèse intersomatique par voie postérieure. Le glissement a été réduit totalement chez 7 patients, entre 90 et 95% chez 12 d’entre eux. Les radiographies n’ont montré aucune rupture de matériel à un recul moyen de 38 mois (extrêmes de 18 à 72 mois). Une perte de correc- tion très minime (5%) a été observée dans 4 cas. Il n’y a eu aucune complication neurologique. L’ODI pré-opératoire moyen était de 54, il est passé en post-opératoire à 12 (extrêmes de 0 à 20). L’EVA moyenne en pré-opératoire pour la lombalgie était de 7,5, passée à 1,6 après l’intervention (extrêmes de 0 à 3). L’EVA pré-opératoire moyenne pour la radiculalgie était de 8, elle est passée à 1 en moyenne en postopératoire (extrêmes de 0 à 4). 12 patients ont été suivis pendant plus de trois ans, aucun n’a présenté de dégénérescence des disques adjacents. En conclusion, ces résultats peuvent appuyer la nécessité de réduire 19 Connectez-vous à votre site internet le-rachis.com Une banque de données de plus de 2000 articles COMMUNICATIONS ARGOSPINE 2012 RECONSTRUCTION ET STABILISATION DE LA CHARNIÈRE LOMBOSACRÉE APRÈS RÉSECTION DE TUMEURS OSSEUSES MALIGNES COMMENT TRAITER L’INSTABILITÉ OCCIPITO-C2 CHEZ L’ENFANT ? P. BANCEL CLINIQUE ALLERAY LABROUSTE, PARIS, FRANCE JA. MARTÍN-BENLLOCH HOSPITAL UNIVERSITARIO “DR. PESET”, ORTHOPAEDIC SURGERY DEPARTMENT, VALENCIA, SPAIN JA. Martín-Benlloch es tumeurs de la charnière lombosacrée sont rares, mais leur traitement chirurgical est complexe, tant du point de vue technique que du point de vue oncologique. Différentes types de tumeurs primitives peuvent se développer au niveau du sacrum du fait l’embryogénèse particulière de la région. Le diagnostic est souvent difficile du fait de l’absence de signe et de symptômes spécifiques. Les tumeurs sacrées sont donc généralement diagnostiquées à un stade avancé, les tumeurs sont alors de grande dimension, et elles envahissent les nerfs sacrés et parfois même les structures pelviennes voisines. Le traitement chirurgical est l’un des domaines les plus difficiles de la chirurgie du rachis tumoral, notamment en raison de la quantité et de la qualité des organes susceptibles d’être affectés par la maladie tumorale. Les techniques de chirurgie radicale peuvent aboutir au traitement définitif de la tumeur, mais avec de graves séquelles permanentes, digestives, urinaires ou sexuelles. Les complications comme l’infection, les saignements massifs et l’instabilité spino-pelvienne sont fréquemment associées à ce type de chirurgie. L Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 Il résulte de ces considérations que les principaux buts de la chirurgie sont la résection large de la tumeur, le rétablissement de la stabilité spino-pelvienne et la reconstruction des parties molles. Les tumeurs bénignes et malignes du sacrum représentent de 2 à 4% de toutes les tumeurs osseuses primitives, et de 1 à 7% des tumeurs rachidiennes. Le chordome (40%) est la tumeur sacrée la plus fréquente. Par ordre de fréquence, vient ensuite le chondrosarcome chez l’adulte, 25% de ces tumeurs sont des tumeurs pelviennes primitives envahissant le sacrum. La tumeur à cellules géantes est la tumeur bénigne la plus commune au niveau du sacrum. Environ la moitié des tumeurs sacrées sont des métastases, le cancer primitif étant le poumon, le sein, la prostate ou le rectum. Ils peuvent infiltrer directement l’os du sacrum, augmentant la complexité du traitement chirurgical et imposant une approche multi-disciplinaire. Références Varga PP, Bors I, Lazary A. (2009) Sacral Tumors and Management. Orthop Clin N Am 40:105-23. Dickey ID, et al. (2005) Reconstruction after Total Sacrectomy. Early Experience with a New Surgical Technique. Clin Orthop RR, 438: 42–50 Fourney DR. et al. (2005) En bloc resection of primary sacral tumors: classification of surgical approaches and outcome. J Neurosurg Spine 3:111–122 Doita M, et al. (2003) Total Sacrectomy and Reconstruction for Sacral Tumors. Spine 28, 15: E296–E301 sillaires, tributaire des veines maxillaires et des plexus pharyngés postérieurs. Par les fines veines pharyngo-vertébrales, la région postérieure du naso-pharynx se draine à travers le fascia-pharyngobasilaire et la membrane atlantooccipitale antérieure (en dedans de la musculature crânio-cervicale antérieure, et en dehors du ligament longitudinal antérieur), et communique avec les plexus péri-odontoïdiens et les veines épidurales. Philippe Bancel ne bonne connaissance de l’embryologie, de l’anatomie, de la physiopathologie du rachis cervical de l’enfant est essentielle pour éviter les écueils, reconnaître les variations de la normale et identifier les enfants susceptibles de développer des complications, ceci afin d’entreprendre le traitement approprié. Les instabilités rotatoires C1 C2 peuvent être aiguës ou chroniques, d’origines traumatique, infectieuse, congénitales, dystrophiques, métaboliques ou liées à une arthrite rhumatoïde. U Terminologie Pendant longtemps, l’instabilité rotatoire atlanto-axoïdienne a été appelée subluxation rotatoire atlanto-axoïdienne. Ce terme est inexact. Nous préférons le terme de déplacement rotatoire atlantoaxoïdien fixé, tel que décrit par FILDING et HAWKINS. Quatre types d’instabilité rotatoire C1 C2 ont été décrits par ces deux auteurs. Etiopathogénie du syndrome de GRISEL Le drainage veineux de la cavité nasale, du naso-pharynx et de l’oro-pharynx semble jouer un rôle majeur. Le drainage veineux de la partie supérieure de la cavité nasale se fait vers les veines orbitales par les veines ethmoïdales antérieure et postérieure. La partie inférieure de la cavité nasale latérale et du septum nasal se fait vers les plexus ptérygoïdes profonds, tributaires des veines sphénopalatines. L’oro-pharynx se draine dans les veines ton- 20 Cas cliniques et présentation Traitement : la durée d’évolution de la douleur et de la déformation joue un rôle majeur dans la décision thérapeutique : - Moins d’un mois : collier, antiinflammatoires non stéroïdiens, antalgiques, repos, suffisent généralement à obtenir la guérison. Si les symptômes ne s’améliorent pas au bout d’une semaine, hospitalisation pour traction sous myorelaxants. - Entre une semaine et un mois : hospitalisation pour traction, antiinflammatoires non stéroïdiens, relaxant musculaire ; parfois, la mise en place d’un halo-cast est nécessaire. En cas de déplacement antérieur persistant, le maintien du halo-cast peut être poursuivi pour six semaines pour permettre la cicatrisation ligamentaire. - Un mois et plus : traction, générale par halo, mais le pronostic n’est pas très bon : soit la déformation n’est pas réductible, soit elle se reproduit. Indications chirurgicales : - Déformation persistant depuis plus de trois mois, - Impossibilité d’obtenir ou de maintenir la réduction, - Récidive de la déformation après un traitement orthopédique correct (6 semaines d’immobilisation après réduction). - Déficit neurologique. - Persistance d’un déplacement antérieur anormal. En conclusion, si la plupart des instabilités rotatoires C1 C2 chez l’enfant guérissent rapidement au prix d’un traitement léger, la méconnaissance du diagnostic ou la mise en route d’un traitement approprié, peuvent conduire à des situations désastreuses imposant un traitement lourd et/ou la chirurgie. CHIRURGIE DU RACHIS CERVICAL : QUAND ET COMMENT PONTER LA CHARNIÈRE CERVICO-THORACIQUE ? P. BANCEL CLINIQUE ALLERAY LABROUSTE, PARIS, FRANCE es lésions de la jonction cervico-thoracique sont essentiellement antérieures. Ces lésions exposent au risque de cyphose ou de tassement vertébral. Leur traitement peut être réalisé par un seul abord, mais impose parfois une stabilisation postérieure. L’accessibilité par voie antérieure, normalement gênée par la clavicule, le sternum et les gros vaisseaux est plus difficile que l’abord postérieur direct. L Quand fusionner et ostéosynthéser la charnière cervicothoracique ? Schématiquement, deux situations imposent la fixation et l’arthrodèse. 1- Correction de la déformation : la courbure peut être souple, et le réalignement du rachis requiert une ostéosynthèse solide pour maintenir la correction ; inversement, une déformation rigide peut nécessiter une ostéosynthèse si les conditions biomécaniques exposent à une aggravation. 2- Instabilité : la définition de l’instabilité est biomécanique ; PANJABI en a donné une définition clinique, mais il n’y a pas réellement de consensus clinique ni radiologique. La décision thérapeutique repose sur le diagnostic : - d’instabilité potentielle liée à la croissance, aux conditions biomécaniques, et à l’importance ou à la nécessité de la résection ; - l’instabilité immédiate liée à l’importance des lésions ou à l’existence d’un défect. Comment fixer et arthrodéser ? La fusion est plus facilement obtenue par abord antérieur, surtout lorsqu’il existe un défect et une cyphose résiduelle. Parfois, la situation est résolue de façon simple : c’est le cas de lésions antérieures isolées à un seul étage, imposant un double abord, antérieur et postérieur et une ostéosynthèse. A l’inverse, les lésions peuvent être complexes, le choix de la voie d’abord est alors déterminé selon les objectifs du traitement et de la stabilisation. L’abord postérieur et la stabilisation sont aisés, mais exposent aux risques de lésions cutanées et de cyphose iatrogène. Le principal problème reste l’abord antérieur : difficulté d’accès, espace limité, stabilisation trop courte. Du fait de ces trois éléments, un abord antérieur élargi et l’association à une ostéosynthèse postérieure peut être nécessaire. Quelles types de fixation et de fusion ? - Antérieure : il a été démontré (EBM) que l’excision de deux disques expose à un risque de pseudarthrose plus élevé que la corporectomie. Il n’a pas été mis en évidence de supériorité de l’auto-greffe ou de l’utilisation de substituts osseux, par contre, il est recommandé d’associer une ostéosynthèse, habituellement une plaque vissée. - Postérieure : le risque de pseudarthrose est important, mais les possibilités de fixation sont très variées : vis, crochets, montage hybride ; cependant, les conditions mécaniques peuvent exposer à l’arrachement des vis et à des problèmes cutanés. Quoiqu’il en soit, les abords antérieur et postérieur requièrent une connaissance parfaite de l’anatomie. - Voie antérieure : dissection de structures vitales rétro-sternales, cachés par le sternum l’articulation sterno-claviculaire, la clavicule et les muscles. - Voie postérieure : les repères anatomiques sont facilement identifiés, du fait de la saillie des épineuses de C7 et T1. Cependant, la désinsertion des muscles érecteurs du rachis peut exposer à une cyphose secondaire et à des problèmes cutanés. En conclusion, de nombreuses pathologies peuvent impliquer la charnière cervico-thoracique et ÉVALUATION DU DISQUE INTERVERTÉBRAL DANS LES FRACTURES THORACOLOMBAIRES DE TYPE MAGERL A H. PASCAL-MOUSSELLARD, P. LORIAUT, G. MERCY, JY. LAZENNEC, Y. CATONNÉ PITIÉ SALPÉTRIÈRE, PARIS, FRANCE algré une littérature très abondante, la prise en charge optimale des fractures thoraco-lombaires reste controversée. De nombreux auteurs soutiennent l’existence de lésions discales dans les fractures de type MAGERL A. Le but de cette étude est d’évaluer les lésions des disques intervertébraux adjacents aux fractures thoracolombaires de type MAGERL A. M Méthode et résultats 56 patients présentant une fracture thoracolombaire de type MAGERL A ont été étudiés de façon prospective (95 fractures), avec un recul de 2 ans. Les patients ont été traités, dans notre centre, soit de façon conservatrices soit chirurgicalement, entre 2006 et 2010. L’évaluation radiologique était basée sur le scanner et l’IRM réalisées initialement, après traitement et au dernier recul. L’étude par scanner comportait l’identification du sous-type de fracture selon la classification de MAGERL/AO, les mesures des corps vertébraux adjacents, et la hauteur des disques en mm. L’index vertébral a été défini comme le rapport entre la vertèbre fracturée et la hauteur de la vertèbre sus-jacente. L’index discal a été défini comme le rapport entre la hauteur du disque susLe Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 jacent et du disque sous-jacent. Une IRM sagittale T2 a été réali- sée pour évaluer le signal discal, la hauteur et la morphologie des Figure 1. Figure 2. 21 requérir une chirurgie majeure. Le principal problème est constitué par les lésions antérieures extensibles, nécessitant des abords larges et une stabilisation. Dans certains cas, il est nécessaire d’associer des abords larges, une fixation et une arthrodèse postérieure associées offrant alors le maximum de chance de guérison. COMMUNICATIONS ARGOSPINE 2012 disques, avec comparaison à la classification d’ONER. La hauteur discale moyenne était de 1.03 +/- 0.36 initialement, de 0.98 +/- 0.23 après traitement et de 0.98 +/+ 0.35 au dernier recul. La hauteur vertébrale moyenne était de 0.88 +/- 2 initialement, de 0.86 +/- 0.26 après traitement et 0.85 +/- 0.24 au dernier recul. Aucune modification du signal discal n’a été mise en évidence La morphologie discale était soit normale, soit modifiée, avec redistribution du tissu discal dans le plateau vertébral enfoncé. Les valeurs moyennes et les observations ne sont pas modifiées au dernier recul. En conclusion, dans cette étude, le scanner a montré qu’il n’y avait pas de perte de hauteur dans les disques adjacents à une fracture de type A, alors que la lésion du plateau était plus Figure 3. ÉTAT DE L’ART : LA RÉSECTION DES TUMEURS DES ZONES JONCTIONNELLES. COMMENT ÉVITER L’INSTABILITÉ ET/OU LA DÉFORMATION POST-OPÉRATOIRES F. PARKER HOPITAUX UNIVERSITAIRES PARIS-SUD, BICETRE, UNIVERSITE PARIS XI, PARIS, FRANCE Fabrice Parker a plupart des lésions intradurales sont traitées par voie postérieure, avec laminectomie vertébrale chez les adultes, lamino-plastie chez les enfants. Lésions intradurales extramédullaires. Ce groupe de lésion est principalement représenté par le méningiome (incidence plus élevée chez les femmes, influence hormonale) et le neurinome. Les tumeurs peuvent être postérieure ou latérale dans l’espace intradu- L Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 ral : les méningiomes sont plus souvent latéraux ou postérieurs, avec une adhérence durale, qui requiert une résection complète. Les neurinomes se développent le plus souvent aux dépens des racines sensitives postérieures, et sont mobiles dans l’espace intradurale. Dans ce groupe, la moelle est généralement refoulée par la tumeur, au cours de la résection, la moelle est visualisée et n’est pas mobilisée. Habituellement, une stabilisation n’est pas requise. Les tumeurs peuvent être antérieures, avec envahissement de l’espace pré-médullaire : cette localisation concerne essentiellement le méningiome, avec une insertion intradurale antérieure ou neurinome, développé aux dépens des racines antérieures. Dans ces cas, l’abord chirurgical est rarement antérieur, et dans la plupart des cas il est réalisé par voie postérieure et avec une extension postéro-latérale (laminectomie et arthrectomie). La moelle épinière peut être mobilisée en mettant un point sur le ligament dentelé. La plupart des méningiomes se développent au niveau thoracique, et une stabilisation n’est pas indispensable si la résection n’a concerné qu’un étage, et si l’articulaire controlatérale a été respectée. Au niveau lombaire ou cervical, la lésion concerne habituelle moins de 2 ou 3 segments. Au niveau des zones jonctionnelles, une stabilisation est nécessaire. Tumeurs intradurales intramédullaires. Les hémangioblastomes sont des tumeurs extrêmement vascularisées ; il s’agit généralement de forme familiale dans 20% des cas (syndrome de Von Hippel Lindau). Le principal problème est la vascularisation de la tumeur et sa topographie à la surface de la moelle. Une embolisation pré-opératoire peut être indiquée ; la plupart de ces tumeurs se développent en arrière du ligament dentelé, et peuvent être abordées par simple laminectomie. Dans de rares cas, un abord antérieur peut être réalisé, toujours avec des difficultés techniques pour la fermeture de la dure-mère. Les astrocytomes ou épendymomes intramédullaires sont des tumeurs bénignes, 22 à progression lente, toujours abordées par laminectomie. Dans ce groupe, la laminectomie est souvent étendue, peut concerner plusieurs segments vertébraux et parois les zones jonctionnelles cervico-thoraciques ou thoracolombaires. La myélotomie et l’envahissement postérieur de la moelle peuvent aboutir secondairement à une atrophie des muscles paraspinaux. La technique est parfaitement réglée, mais l’intervention peut durer de 4 à 8 heures selon l’étendue de la tumeur. Une instabilité clinique et radiologique survient secondairement dans 15% des cas chez l’adulte environ, et peut rester modérée. Par contre, la chirurgie intramédullaire reste un problème majeur chez l’enfant. Tous les cas pédiatriques nécessitent un suivi orthopédique et neurochirurgical prolongé, avec fréquemment une nécessité d’une stabilisation secondaire. Situations anatomiques particulières. Les lésions intradurales et extradurales avec extension canalaire comme le neurinome. Lorsque la importante dans les fractures A3 que dans les fractures A1. L’IRM n’a pas montré de lésion majeure du disque intervertébrale en terme de signal et de forme. Ceci suggère que l’intégrité du disque intervertébral peut être préservée dans les fractures de type MAGERL A, qui ne comporterait donc qu’une lésion osseuse. La perte de hauteur intervertébrale résulterait donc de l’enfoncement du disque dans le plateau vertébral. Références 1. Oner FC, Rijt vd R, Ramos LMP, Dhert WJA, Verbout AJ. (1998) Changes in the disc space after thoracolumbar spine fractures. J Bone Joint Surg Br 80:833-839. 2. Oner FC, Van Gils APG, Dhert WJA, Verbout AJ. (1999) MRI findings of thoracolumbar spine fractures: a categorisation based on MRI examinations of 100 fractures. Skeletal Radiol 28:433443 tumeur se développe au niveau C1 C2, une stabilisation n’est généralement pas nécessaire. Lorsque la topographie est située en dessous de C2, au niveau cervical, si une arthrectomie est réalisée, une stabilisation postérieure doit être envisagée au niveau opéré, au cours de la même intervention. Les épendymomes géants (myxopapillaires) du filum terminale requièrent une large laminectomie, qui peut concerner la charnière thoracolombaire, mais une stabilisation n’est généralement pas nécessaire. Le pronostic fonctionnel est plus neurologique qu’orthopédique, les récidivent sont possibles et nécessitent une réintervention. Des méningocèles post-opératoires ne sont pas exceptionnels. L’existence d’une instabilité préopératoire, clinique ou radiologique, doit être évaluée avec précision, en particulier, dans les zones jonctionnelles. L’analyse anatomique pré-opératoire des lésions osseuses est un des points essentiels du succès de ces interventions dans notre expérience, réalisées au mieux après discussions orthopédiques et neurochirurgicales. Dans tous les cas, il faut anticiper la nécessité d’une stabilisation ; le drainage doit être évité lorsque la dure-mère a été ouverte. La rééducation et la neuro-réhabilitation sont utiles pour prévenir les déformations rachidiennes secondaires. Un suivi clinique et radiologique prolongé est indispensable. Dans notre service, la plupart des cas sont traités de façon optimale grâce à une discussion neuroorthopédique. Vers la Sérénité Simplicité Contrôle Efficacité COMMUNICATIONS ARGOSPINE 2012 POURQUOI JE CONTINUE À IMPLANTER DES PROTHÈSES AU NIVEAU L5 S1 J. ALLAIN, CH. FLOUZAT LACHANIETTE, A. POIGNARD SERVICE DE CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE. CHU PARIS XII. HOPITAL H. MONDOR – UPEC Jérôme Allain es techniques chirurgicales utilisées dans le traitement de la lombalgie chronique (LBP) par lésion dégénérative discale sont essentiellement l’arthrodèse et l’arthroplastie discale. Il est difficile d’évaluer l’efficacité de l’arthrodèse lombaire dans le LBP, car la majorité des séries publiées se réfère principalement à une douleur radiculaire. Au cours de la réunion annuelle de la SO.F.C.O.T en 1973, les résultats du symposium sur l’arthrodèse lombaire dans la lombalgie chronique était très décevant. DECEZE et KAHN ont conclu qu’une partie importante des patients présentant une lombalgie isolée sont restés lombalgiques après chirurgie, et que leur état fonctionnel n’a pas été amélioré. Dans une partie portant sur 55 patients lombalgiques traités par arthrodèse intersomatique lombaire par voie antérieure, GOUTALIER a rapporté un taux d’échec de 60%, avec un recul de 7 ans en moyenne. Dans cette série, 20% des résultats initialement satisfaisants se sont détériorés entre la 4ème et la 5ème année ; l’analyse du pincement discal sur les radiographies de profil a mis en évidence des lésions des disques néo-charnières dans 25 à 29% des cas. Il est clair à présent que la génétique joue un rôle important dans le développement de la discopathie dégénérative discale. L’arthrodèse n’est donc certainement pas un bon traitement de la L Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 lombalgie chez les adultes de moins de 50 ans. Les résultats fonctionnels des arthroplasties discales lombaires semblent satisfaisants : en préopératoire, la lombalgie et la radiculalgie sont évaluées par EVA entre 50 et 80 ; au dernier recul, après prothèse discale, entre 20 et 40 avec un recul de 1 à plus de 10 ans (3). L’ODI préopératoire moyen est compris entre 45 et 55 %, au dernier recul il est de 15 à 25%. L’amélioration moyenne de l’ODI est donc d’environ 30% dans la majorité des études publiées (8). Subjectivement, 80% des patients déclarent être satisfaits ou très satisfaits du résultat de leur prothèse discale. Selon les critères de la FOOD and DRUGS ADMINISTRATION (FDA), le taux de succès des prothèses totales de disque rapporté dans la littérature est habituellement de 75 à 80% (extrêmes de 63 à 93%). Plusieurs études prospectives ont comparé les résultats de l’arthrodèse et de l’arthroplastie discale, dans le cadre des lombalgies discogéniques (9-10). Les résultats à court terme montrent que l’arthroplastie n’augmente pas la morbidité pré-opératoire (objectif initial de l’étude de la FDA), mais que des résultats fonctionnels supérieurs sont observés après arthroplastie, bien que la différence observée à court terme ne soit pas toujours statistiquement significative. La littérature rapporte des mobilités post-opératoires très variables après arthroplastie, dépendant principalement du type de prothèse. Dans notre expérience, la mobilité moyenne du niveau L5 S1 est de 4 à 5° pré-opératoire, approximativement de 6 à 10° après arthroplastie. Au dernier recul, environ 75% des prothèses implantées gardent une mobilité sur les radiographies dynamiques. Le concept de préservation de la mobilité, dont le but est de limiter les discopathies des disques néo-charnières, est donc confirmé in-vivo dans la plupart des cas. De plus, il existe une corrélation significative entre la mobilité de la pro- thèse et le résultat fonctionnel (11). Le secret du succès de l’arthroplastie discale lombaire est la sélection rigoureuse des patients. Le patient idéal est jeune, moins de 50 ans, actif. Il a des lombalgies invalidantes attribuées avec certitude à une discopathie mono-segmentaire avec perte de hauteur discale significative et/ou Modic I sur l’IRM, les douleurs résistant à un traitement médical bien conduit. Après 10 ans d’expérience, je continue à implanter des prothèses discales au niveau L5-S1, et rien ne m’incite à modifier cette attitude à court ou moyen terme. Après sélection rigoureuse des patients, l’arthroplastie discale, correctement réalisée donne des résultats très satisfaisants dans 85% des cas, à deux ans de recul, 87,5% des patients déclarent qu’ils subiraient à nouveau la même intervention contre 79% seulement pour les arthrodèses lombaires réalisées par la même voie d’abord et avec le même recul. Ceci confirme (1) la qualité des résultats et (2) le sentiment ressenti par le patient que, contrairement à l’arthrodèse, l’arthroplastie n’est pas un acte mutilant. Références 1. Goutallier D, Vigroux JP, Sterkers Y (1988). Long-term results of interbody anterior arthrodesis in the treatment of common low back pain. Importance of preoperative discography findings. Rev Chir Orthop Reparatrice Appar Mot 74:23-34. 2. Fritzell P, Hagg O, Wessberg P, et al. 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(1995) Retrograde ejaculation after anterior interbody lumbar fusion. Eur Spine J 4:339-42. 9. Bertagnoli R, Yue JJ, Shah RV, et al. (2005) The treatment of disabling singlelevel lumbar discogenic low back pain with total disc arthroplasty utilizing the Prodisc prosthesis: a prospective study with 2-year minimum follow-up. Spine 30:2230-6. 10. Blumenthal S, McAfee PC, Guyer RD, et al. (2005) A prospective, randomized, multicenter Food and Drug Administration investigational device exemptions study of lumbar total disc replacement with the CHARITE artificial disc versus lumbar fusion: part I: evaluation of clinical outcomes. Spine 30:1565-75; discussion E387-91. 11. David T (2007) Long-term results of one-level lumbar arthroplasty: minimum 10-year follow-up of the CHARITE arti- ficial disc in 106 patients. Spine 32:6616. 12. Lemaire JP, Carrier H, Sariali el H, et al. (2005) Clinical and radiological outcomes with the Charite artificial disc: a 10-year minimum follow-up. J Spinal Disord Tech 18:353-9. 13. Tropiano P, Huang RC, Girardi FP, et al. (2003) Lumbar disc replacement: preliminary results with ProDisc II after a minimum follow-up period of 1 year. J Spinal Disord Tech 16:362-8. 14. Zigler JE, Burd TA, Vialle EN, et al. (2003) Lumbar spine arthroplasty: early results using the ProDisc II: a prospective randomized trial of arthroplasty versus fusion. J Spinal Disord Tech 16:352-61. 15. Du Bois M, Donceel P (2006) Outcome and cost of lumbar disc replacement versus fusion. In: Szpalski M, Gunzburg R, Le Huec J, Brayda-Bruno M, eds. Non fusion technologies in spine surgery. Philadelphia: Lippincott Williams & Wilkins 2006. p. 279-83. 16. McAfee PC, Cunningham B, Holsapple G, et al. (2005) A prospective, randomized, multicenter Food and Drug Administration investigational device exemption study of lumbar total disc replacement with the CHARITE artificial disc versus lumbar fusion: part II: evaluation of radiographic outcomes and correlation of surgical technique accuracy with clinical outcomes. Spine 30:1576-83; discussion E388-90. 17. Huang RC, Girardi FP, Cammisa FP, Jr., et al. (2005) Correlation between range of motion and outcome after lumbar total disc replacement: 8.6-year follow-up. Spine 30:1407-11. COMMENT ÉVALUER LA RÉDUCTIBILITÉ ET L’ÉQUILIBRE SAGITTAL ? LA RÉDUCTION DU GLISSEMENT EST-ELLE UN ENJEU IMPORTANT DU TRAITEMENT CHIRURGICAL DES SPONDYLOLISTHÉSIS DE HAUT GRADE ? I. OBEID, A. BOURGHLI, JM. VITAL SPINE UNIT, BORDEAUX UNIVERSITY HOSPITAL, BORDEAUX, FRANCE e spondylolisthésis de haut grade est généralement défini comme un déplacement de L5 sur S1 de plus de 50% (grade III et plus de MEYERDING). La déformation posturale, les symptômes neurologiques et le risque élevé d’aggravation du glissement rendent la prise en charge de ces spondylolisthésis de haut grade très complexe. Une analyse précise de l’équilibre sagittal est nécessaire pour évaluer au mieux les conséquences de cette déformation sur L 24 le complexe spino-pelvien, et en déduire le meilleur traitement. Cependant, il persiste une controverse autour du traitement chirurgical, de la nécessité ou non de réduire la déformation, de la technique de décompression et de l’alignement optimal de la zone arthrodésée. L’évaluation de l’alignement sagittal des spondylolisthésis de haut grade est réalisée par l’analyse des paramètres rachidiens : cyphose thoracique, lordose lombaire (LL), angle lombosacré (LSA) et paramètres pelviens : bascule pel- vienne (PT), pente sacrée (SS) et incidence pelvienne (PI). Un autre paramètre pelvien pourrait être ajouté : “l’incidence de L5” (L5 I) qui reflète l’amélioration de l’équilibre sagittal obtenue par la réduction lorsqu’elle est réalisée. De plus, l’alignement sagittal global devrait être mesuré par deux paramètres supplémentaires : la bascule rachidienne (entre C7 et S1) qui représente l’alignement global du rachis ; le décalage sagittal (entre C7 et l’axe des hanches) qui représente l’alignement pelvirachidien glo- bal, prenant en compte le pelvis en tant qu’élément compensateur. Deux catégories de spondylolisthésis de haut grade peuvent être isolées : le groupe à bassin équilibré et le groupe à bassin déséquilibré. Le groupe équilibré a une PT et une SS identique à celles des patients asymptomatiques, alors que le groupe déséquilibré a une PT avec une pente sacrée plus faible, ce qui traduit une rétroversion du bassin compensant le déséquilibre sagittal ; ce dernier groupe montre également un LSA plus cyphotique, une L5I plus élevée et une lordose lombaire plus élevée également, incluant davantage de vertèbres dans la lordose, avec une cyphose thoracique diminuée. Le traitement chirurgical de cette pathologie est le seul moyen d’améliorer les symptômes neurologiques et de mettre fin à la progression du glissement. La réduction de la déformation lombosacrée, chez les patients présentant une rétroversion pelvienne, doit être tentée pour restaurer un alignement sagittal correct. Le corps vertébral de L4 doit être inclus dans l’arthrodèse pour obtenir ce but, car nous pensons en effet qu’il est plus facile d’obtenir la réduction de la cyphose lombosacrée et d’améliorer l’équilibre sagittal de cette façon. Ceci améliore l’aspect esthétique du patient, et peut théoriquement réduire le risque de dégénérescence des niveaux sus-jacents long terme. Une arthrodèse circonférentielle en L5 S1 donne de meilleurs taux de fusion et limitent la survenue d’une cyphose ultérieure. Les études analysant les retentissements fonctionnels des spondylolisthésis de haut grade ont mis en évidence une corrélation inverse entre l’importance du glissement et l’image que le patient a de lui-même (questionnaire SRS). Les patients présentant un angle de bascule pelvienne important sont généralement plus douloureux et présentent des signes neurologiques plus fréquemment (JOA SCORE). La réduction du glissement a amélioré ces différents scores, et les patients traités par arthrodèse circonférentielle ont eu un meilleur résultat sur la douleur et sur la fonction globale que les patients traités par arthrodèse postéro-latérale ou arthrodèse antérieure seule. Les patients présentant un spondylolisthésis de haut grade avec bassin rétroversé et déséquilibre rachidien vers l’avant doivent être traités de façon plus agressive que les patients présentant un bassin équilibré ; la réduction du spondylolisthésis doit améliorer l’angle lombosacré, l’inciLe Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 dence de L5, afin d’améliorer l’équilibre global du rachis. Nous pensons qu’une fixation sacro-pelvienne complète doit être réalisée en L5 S1 avec une arthrodèse circonférentielle et deux vis iliaques doivent être associées au montage. La réduction partielle du glissement est un compromis intéressant pour éviter les complications neurologiques observées en cas de réduction complète ; cette réduction doit être réalisée de façon progressive, sous neuro-monitoring (potentiels évoqués sensitifs et potentiels évoqués moteurs). Cas n°1 Jeune fille de 14 ans, présentant une sciatique droite et des lombalgies, en relation avec un spondylolisthésis de grade V et un pelvis déséquilibré. Résection partielle de L5, du dôme de S1, réduction partielle et arthrodèse circonférentielle par abord postérieur. Les radiographies pré et postopératoires de profil mettent en évidence la diminution de l’hyperlordose de 138° à 62°, la diminution du nombre de vertèbres incluses dans la lordose de 8 à 6. La correction des paramètres pelviens après réduction : fusion complète à trois ans, après l’intervention. Diminution de la bascule pelvienne de 32 à 21°. Amélioration très importante de la lordose lombaire (angle L5 S1) à plus de 100°. MD, PhD, Timo Yrjo nen, MD, PhD, Pekka Tervahartiala, MD, PhD, Seppo Seitsalo, MD, PhD, Mikko Poussa, MD, PhD, and Ville Remes, MD, PhD. Posterolateral, Anterior, or Circumferential Fusion In Situ for High-Grade Spondylolisthesis in Young Patients : A Long-Term Evaluation Using The Scoliosis Research Society Questionnaire. Spine Volume 31, Number 2, pp 190–196 ©2006, Lippincott Williams & Wilkins, Inc. 3. Raphaël Vialle, MD; Cyril Dauzac, MD; Nejib Khouri, MD; Philippe Wicart, MD; Christophe Glorion, Cas n° 1. Cas n° 2 Jeune fille de 13 ans, lombosciatique L5 bilatérale, lombalgies, spondylolisthésis de grade III avec bassin équilibré. Résection partielle du dôme de S1, réduction et arthrodèse circonférentielle par abord postérieur. Radiographies pré et post-opératoires de profil, diminution de la l’hyperlordose de 105 à 60°, diminution du nombre de vertèbres incluses dans la segment lordotique de 8 à 5. Correction des paramètres pelviens après réduction : diminution modérée de la bascule pelvienne de 20 à 17°, amélioration de la lordose lombosacrée (angle L5 S1) de + 24 à – 4°. Références 1. Frederic Sailhan, MD, Sohrab Gollogly, MD, and Pierre Roussouly, MD. The Radiographic Results and Neurologic Complications of Instrumented Reduction and Fusion of High-Grade Spondylolisthesis Without Decompression of the Neural Elements: A Retrospective Review of 44 Patients. Spine Volume 31, Number 2, pp 161–169 ©2006, Lippincott Williams & Wilkins, Inc. 2. Ilkka Helenius, MD, PhD, Tommi Lamberg, MD, PhD, Kalevi O sterman, MD, PhD, Dietrich Schlenzka, Cas n° 2. 25 MD; Pierre Guigui, MD. Sacral and Lumbar-pelvic Morphology in Highgrade Spondylolisthesis. Orthopedics August 2007/Volume 30. Number 8. 4. Hubert Labelle, Pierre Roussouly, Daniel Chopin, Eric Berthonnaud, Timothy Hresko, Mike O’Brien. Spinopelvic alignment after surgical correction for developmental spondylolisthesis. Eur Spine J (2008) 17:1170–1176 DOI 10.1007/s00586-008-0713-y 5. Michael T. Hresko, MD, Hubert Labelle, MD, Pierre Roussouly, MD, and Eric Berthonnaud, PhD. Classification of High-Grade Spondylolistheses Based on Pelvic Version and Spine Balance Possible Rationale for Reduction. Spine Volume 32, Number 20, pp 2208 –2213 ©2007, Lippincott Williams & Wilkins, Inc. 6. Jean-Marc Mac-Thiong, MD, Zhi Wang, MD, Jacques A. de Guise, PhD, and Hubert Labelle, MD. Postural Model of Sagittal Spino-Pelvic Alignment and Its Relevance for Lumbosacral Developmental Spondylolisthesis. Spine Volume 33, Number 21, pp 2316 –2325 ©2008, Lippincott Williams & Wilkins COMMUNICATIONS ARGOSPINE 2012 INFLUENCE DU REMPLACEMENT FACETTAIRE SUR LES DISQUES INTERVERTÉBRAUX ET LES ARTICULAIRES ADJACENTES Y.P. CHARLES ¹,², L. LIMA ¹, S. PERSOHN ¹, J.-P. STEIB ², P. ROUCH ¹, W. SKALLI ¹ 1. LABORATOIRE DE BIOMÉCANIQUE, ARTS ET MÉTIERS PARIS TECH, PARIS, FRANCE 2. SERVICE DE CHIRURGIE DU RACHIS, HÔPITAUX UNIVERSITAIRES DE STRASBOURG, FRANCE implant Neofacet permet de stabiliser un segment lombaire après facettectomie et recalibrage. Il est indiqué dans le spondylolisthésis dégénératif débutant avec dégénérescence discale modérée et sténose dynamique. Une étude in vitro préalable a démontré son intérêt de stabilisation en torsion sans limiter les mobilités en flexion-extension et en inflexion latérale. Le but de cette étude est de vérifier l’influence de cet implant sur le disque instrumenté, les disques et les articulaires des niveaux adjacents et de la comparer à l’arthrodèse. L’ Matériel et méthodes Un modèle en éléments finis validé de L3 au sacrum (S1 encastré) a été utilisé pour étudier les segments L3-L4, L4-L5, L5-S1 en déplacements imposés dans les configurations : rachis intact, facettectomie et recalibrage, Neofacet, arthrodèse L4L5. Les répartitions des mobilités segmentaires et les efforts nécessaires, ainsi que les contraintes intradiscales (Von Mieses), ont été calculés en flexion-extension, inflexion latérale et torsion. Les forces de contact articulaires ont été déterminées en extension et en torsion en L3-L4 et L5-S1. Résultats En flexion-extension la mobilité L4-L5 représente 33% sur le segment L3-S1 intact, 42% après facettectomie-recalibrage, 42% avec Neofacet, 9% en arthrodèse. Les observations sont similaires en inflexion latérale. En torsion la mobilité L4-L5 représente 34% en intact, 60% après facettectomie, 17% avec Neofacet et 19% en arthrodèse. Avec facettectomie-recalibrage et Neofacet la contrainte dans l’annulus antérieur L4-L5 est à 1,2 MPa en flexion et de 1,0 MPa aux segments adjacents. En arthrodèse elle est de 0,6 MPa en L4-L5, 1,2 MPa en L3L4, 1,8 MPa en L5-S1. Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 La torsion génère une contrainte comparable à 1,7 MPa avec Neofacet et l’arthrodèse. En extension, les forces articulaires sont de 9,1 N en L3-L4 et 15,1 N en L5-S1 avec l’arthrodèse contre 1,2 N et 0 N avec Neofacet. Conclusion L’étude sur modèle en éléments finis a permis de vérifier les résultats cinématiques in vitro et indique que Neofacet stabilise L4L5 après facettectomie et recalibrage comme l’arthrodèse. Ceci est dû à la liaison transverse qui provoque néanmoins une légère augmentation des contraintes en torsion dans les disques adjacents. En déplacement imposé, sans compensation des hanches in vivo, l’arthrodèse sollicite les disques et les articulaires des segments adjacents de manière plus importante que le Neofacet (L5-S1 > L3-L4). En revanche, l’arthrodèse diminue la sollicitation du disque instrumenté. implant description, surgical technique, and a prospective report on 29 patients. Neurosurg Focus; 22: E13. 9. Palmer DK, Inceoglu S, Cheng WK (2011) Stem fracture after total facet replacement in the lumbar spine: a report of two cases and review of the literature. Spine J 23. [Epub ahead of print] 10. Charles YP, Persohn S, Steib JP, et al. (2011) Influence of an auxiliary facet system on lumbar spine biomechanics. Spine 36: 690-9. Figure 1. Figure 2. Figure 3. Figure 4. Figure 5. Références 1. Büttner-Janz K (2010) Status quo of facet joint replacement. Orthopade 39: 60922. [In German]. 2. Abumi K, Panjabi MM, Kramer MM, et al. (1990) Biomechanical evaluation of lumbar spinal stability after graded facetectomy. Spine 15: 1142-7. 3. Teo EC, Lee KK, Qiu TX, et al. (2004) The biomechanics of lumbar graded facetectomy under anterior-shear load. IEEE Trans Biomech Eng 51: 443-9. 4. Wilke HJ, Schmidt H, Werner K, et al. (2006) Biomechanical evaluation of a new total posterior-element replacement system. Spine 31: 2790-6. 5. Zhu Q, Larson CR, Sjovold SG, et al. 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ALTINORS BASKENT UNIVERSITY ISTANBUL HOSPITAL, ISTANBUL, TURKEY Figure 4. e dysfonctionnement d’un segment mobile (DSM) du rachis lombaire est un sujet très controversé. L’utilisation d’une stabilisation dynamique (SD) est assimilée à une technique de non fusion. L Matériel et méthodes 25 patients ont été évalué en préopératoire selon le même protocole et ont été opérés selon la même technique pendant une période d’un an. Les critères d’inclusion étaient l’existence de signes cliniques d’un DSM avec ou sans sténose. En pré-opératoire, des radiographies de face, de profil, des radiographies dynamiques en flexion extension de profil ont été réalisées ; la hauteur discale antérieure et postérieure, le diamètre antéropostérieur du disque et les angles de lordose segmentaire apicale de part et d’autre de la lordose ont été mesurés. 9 femmes et 16 hommes ont été inclus dans l’étude, l’âge moyen 43 +/- 7,6 ans. En moyenne, les patients présentaient des symptômes douloureux depuis 38 mois +/- 29,6 mois, et le recul moyen a été de 12 +/- 3,5 mois. La hauteur discale antérieure, postérieure et moyenne a significativement augmenté. Il n’y a pas eu de différence significative entre les angles pré-opératoires et post-opératoires, qu’il s’agisse de clichés statiques ou dynamiques, ou en position neutre. Au recul moyen aucun patient n’a développé de nouveaux signes de dégénérescence de niveaux adjacents. En conclusion, dans l’ensemble, ce nombre limité de données radiologiques, préconise la stabilisation dynamique comme technique de non fusion dans le traitement des DSM. Cependant, un recul à long terme est indispensable pour en vérifier l’efficacité rendant un suivi plus prolongé nécessaire pour étudier l’efficacité à long terme de la stabilisation dynamique dans le traitement chirurgical des DSM. Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 Figure 5. Figure 1. Figure 6. Figure 2. Figure 7. Références 1. Garfin SR, Reilley MA (2002) Minimally invasive treatment of osteoporotic vertebral body compression fractures. Spine J 2:76-80. 2. Garfin SR,Yuan HA, Reiley MA (2001) New technologies in spine: kyphoplasty and vertebroplasty for the treatment of painful osteoporotic compression fractures. Spine 26:1511- 5. 3. Atalay B, Caner H, Gokce C, Altinors N (2005) Kyphoplasty: 2 years of experience in a neurosurgery department. Surg Neurol 64:72-76. 4. Lieberman I, Reinhardt MK (2003) Figure 3. 27 Vertebroplasty and kyphoplasty for osteolytic vertebral collapse. Clin Orthop 415 (Suppl):176-86. 5. Lin CC, Chen IH, Yu TC, Chen A, Yen PS (2007) New symptomatic compression fracture after percutaneous vertebroplasty at the thoracolumbar junction. AJNR Am J Neuroradiol 28:1042– 1045. 6. Lin WC, Lee YC, Lee CH, Kuo YE, Cheng YF, Lui CC, Cheng TT (2008) Refractures in cemented vertebrae after percutaneous vertebroplasty: a retrospective analysis. Eur Spine J 17:592–599. COMMUNICATIONS ARGOSPINE 2012 NOTRE EXPÉRIENCE DE LA FIXATION HYBRIDE TTLI DANS L’INSTRUMENTATION LOMBAIRE JR. FERNANDEZ MARIÑO, L. QUIROGA MONTES, F. DE BORJA SOBRON CAMINERO, LA. ESPARRAGOZA CABRERA, EV. HERRERA, JB. DIAZ-MAURIÑO GARRIDO-LESTACHE HOSPITAL GREGORIO MARAÑON, MADRID, SPAIN a littérature regorge de publications concernant les discopathies des segments adjacents, en tant que complication consécutive à une fixation rachidienne. L’objectif de cette technique est de prévenir la dégénérescence segmentaire après arthrodèse, bien que de telles dégénérescences aient été décrites après prothèse discale ou stabilisation lombaire dynamique. Le but de cette étude est d’évaluer la fixation hybride utilisée dans notre service. L Méthodes et résultats Nous avons étudié 8 cas de fixation lombaire, implantés entre 2010 et 2011. Les données provenaient des dossiers médicaux, comportant à la fois l’évaluation symptomatique, et l’imagerie des patients opérés. Les résultats ont été évalués en pré et post-opératoires par EVA, test d’OSWETRY, et analyses radiologiques. Les résultats cliniques ont été collectés pendant le suivi, qui commençait dès la période post-opératoire immédiate et poursuivi pendant un an. D’un point de vue épidémiologique, 5 femmes et 3 hommes ont été inclus dans l’étude. L’âge moyen des patients était de 70,2 ans, dans 6 cas l’instrumentation a été utilisée chez des patients déjà opérés de façon conventionnelle auparavant, dans deux cas il s’agissait d’une intervention de première intention. D’un point de vue clinique, tous les patients présentaient une lombalgie chronique, 7 une radiculalgie. Deux patients seulement étaient lombalgiques en post-opératoire, 2 se plaignaient de radiculalgie. Aucun des patients ne présentaient de signe de discopathie des segments adjacents, proximaux ou distaux. Nous n’avons déploré aucune complication post-opératoire notable. Une amélioration fonctionnelle significative a été notée par évaluation EVA et score d’OSWESTRY. Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 Figure 3. Figure 1. Figure 4. Figure 2. En conclusion, le système de fixation semble protéger la dégénérescence des niveaux adjacents, une amélioration fonctionnelle importante a été obtenue, un recul plus important et un nombre de cas plus élevés sont nécessaires pour des conclusions plus valables. Références 1. Kim H, Lim DH, Oh HJ, Lee KY, Lee SJ (2011) Effects of nonlinearity in the materials used for the semi-rigid pedicle screw systems on biomechanical behaviors of the lumbar spine after surgery. Biomed Mater 6(5):055005. [Epub 2011 Aug 18]. 2. La Rosa G, Giglio G, Oggiano L (2011) Surgical treatment of neurological scoliosis using hybrid construct (lumbar transpedicu- 28 Figure 5. lar screws plus thoracic sublaminar acrylic loops). Eur Spine J 20 Suppl 1:S90-4. [Epub 2011 Mar 15]. 3. Gu J, Wang YJ, Duanmu QL, Wu JS, Han GH, Wu YF, Wei W (2010) [Influence of pedicle screws with different insertion depth on neighboring uninfused segments in a goat lumbar spinal fusion model]. Zhongguo Gu Shang 23(11):845-8. [in Chinese] FICHE TECHNIQUE TRAITEMENT DU SPONDYLOLISTHÉSIS PAR LYSE ISTHMIQUE DE GRADE 0/1 PAR ALIF SEULE UTILISANT LA TECHNIQUE D’UNE CAGE À “FIXATION SACRÉE, ENCASTRÉE” NOROTTE GILLES 1, CRAVIARI THIERRY, HAMAMI RAOUF, GAROTTA LORENZO, DEHOUX EMILE 1- CENTRE HOSPITALIER DES ALPES DU SUD, 1 PLACE A. MURET, 05000 GAP es auteurs décrivent une technique permettant l’arthrodèse du spondylolisthésis par lyse isthmique de grade 0/1 par ALIF seule, sans ajout de fixation complémentaire. Cette technique est le fruit de notre expérience et de l’analyse des complications observées avec différentes cages d’ALIF (cage sans fixation, cage avec double fixation haut/bas), dans le spondylolisthésis dégénératif/lyse isthmique et au vu de la littérature. Les résultats préliminaires des 3 premiers patients lombo-radiculalgiques opérés avec 6 mois minimum de recul sont très encourageants (excellent résultat clinique et radiologique). Cela nous incite à rapporter cette technique, tant le bénéfice de ne pas avoir à faire d’arthrodèse circonférentielle ou d’avoir à compléter par une fixation complémentaire antérieure (plaque, vis trans-corporéale) nous paraît intéressant, même si cela est en cours de confirmation à plus grande échelle par d’autres équipes. L MATÉRIEL ET MÉTHODE Trois points de cette technique d’ALIF doivent être soulignés : 1- Le concept et l’utilisation d’une cage d’ALIF à fixation uniquement inférieure (sacrée) nous a paru fondamentale en cas de spondylolisthésis. L’analyse des échecs d’utilisation, soit de cage sans fixation, soit de cage avec une fixation haut/bas mérite une explication biomécanique. Le poids du tronc s’exerçant sur L5/S1 explique l’importance des forces de glissement, lorsque le patient est en charge. La réduction, plus ou moins complète du spondylolisthésis est la règle en décubitus dorsal, en hyperlordose. Mais, après la réalisation de l’ALIF, la remise en charge explique les constatations suivantes: 1.1- En utilisant une cage sans fixation, le glissement se reproduit aboutissant à une restabilisation spontanée (en cas de spondylolisthésis dégénératif) en trois Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 mois environ, mais avec une perte réductionnelle de la correction initiale de l’équilibre sagittal et /ou l’effet “dé-sténosant” de l’ALIF, lié à la ligamentotaxis. En cas de lyse isthmique, l’hypermobilité segmentaire impose généralement une fixation complémentaire (soit antérieure, soit postérieure). D’autre part ,une cage sans fixation au niveau L5/S1, en raison de l’obliquité du disque et de son ouverture en avant, a tendance à migrer en avant sous l’effet des mouvements d’extension .Cela entraine un taux de pseudarthrose en L5/S1 supérieur aux autres étages, voir des expulsions de cage. 1.3- En utilisant une cage à fixation supérieure associée à une fixation inférieure, les contraintes de glissement, en “va et vient”, par le biais de la fixation supérieure se transmette à la jonction (vis, ancre) / cage. Cela crée des contraintes mécaniques, qui usent localement l’implant créant parfois un granulome antérieur, une expulsion de vis/ancre et/ou une ostéolyse péri-fixation. Mais surtout cette fixation supérieure transmet la pression du poids du tronc à la fixation inférieure. Cela est susceptible d’entrainer une fracture marginale antérieure au niveau du sacrum (1), surtout chez les personnes âgées/ostéoporotiques. Ce risque existe aussi avec l’adjonction de plaque an avant de la cage. - Dans les deux cas c’est l’analyse biomécanique cage/glissement qui est en cause. Aussi, nous avions adopté depuis quelques années, un système simple de blocage “anti-glissement” au niveau sacré, en mettant deux vis spongieuse de 3/5 de 20 mm , dont les tètes affleurantes bloquaient le glissement en avant d’une cage sans fixation. Cela entraine systématiquement la disparition des pseudarthroses et /ou des expulsions de cages en L5/S1, mais sans entrainer de fracture marginale antérieure du sacrum , que l’on observe lors de l’adjonction d’une fixation supérieure. Cela a en plus l’avantage d’être plus sim- ple à réaliser dans un os plus dur (plateau sacré), qu’un vissage de bas en haut dans le corps de L5 dont l’orientation est souvent problématique en cas de spondylolisthésis . 2- La stabilité primaire de L’ALIF seule dépend ensuite d’autres facteurs : la forme de la cage, sa profondeur, sa hauteur, son angulation, et son positionnement, la préservation des structures ligamentaires sont ensuite déterminants : 2.1- Il faut à notre avis, respecter la “fermeture” anatomique postérieure du disque, car la cage fixée au sacrum a alors un effet bloquant quant aux forces de glissement. La partie postérieure de L5 venant se caler contre la partie postérieure de la cage fixée au sacrum. L’amélioration de l’équilibre sagittal projette le poids du tronc en arrière, ce qui augmente la pression sur cette zone bloquante. Cela impose une forme postérieure adapté de la cage pour limiter le risque de subsidence et répartir la pression du plateau sur l’implant. La retension ligamentaire (ligament vertébraux post/ant, annulus latéralement) par la restitution de la hauteur discale augmente la stabilité. Cela est suffisant en cas de spondylolisthésis dégénératif, mais ne suffit pas en cas de lyse isthmique. Dans ce cas, le contact entre le plateau supérieur de la cage et le plateau inférieur de L5 se trouve limité en raison de l’aspect en cupule inversée du plateau inférieur de L5 .Ce contact en “deux points ant/post” n’est pas suffisant en cas lyse isthmique pour neutraliser les mouvements en extension/flexion/rotation de L5 sur S1. 3- L’encastrement par l’ostéotomie marginale antéro-inférieure de L5 de la cage en cas de lyse isthmique, vise à supprimer “l’effet cupule inversée” tout en respectant le plus possible la corticale inférieure du plateau de L5. Un éventuel dôme de S1 sera également aplani. Cette ostéotomie de 3 mm, optimise le contact du 29 plateau inférieur de L5 sur le plateau supérieur de la cage. Cela neutralise mieux les mouvements antéro-postérieurs, mais aussi rotatoires de L5. Mais surtout, elle transforme les forces de glissement en force de compression, et utilise leur effet stabilisant (sans recréer pour autant les risques d’une fixation supérieure) sans perte majeur réductionnelle. En effet, l’utilisation d’une angulation de 12° minimum oblige L5 à s’écarter du plateau de S1 vers le haut, ce qui auto-limite le glissement L5 au-dessus de la cage, par l’augmentation de la tension ligamentaire périphérique de l’annulus préservé. - Enfin cet artifice favorise la formation d’un ostéophyte en pont antérieur, et cela indépendamment de ce qui est mis dans la cage, comme cela s’observe dans les fractures marginales antérieures des corps vertébraux. TECHNIQUE de la “cage à fixation inférieure, encastrée” en cas de lyse L5/S1 - La technique de l’ALIF (par voie retropéritonéale ou transpéritonéale) décrite ici utilise la cage “KILI” (SPINEWAY) conçue pour ce concept, mais peut être réalisé par n’importe quelle cage utilisant ces principes. Elle reste donc classique : annulotomie antérieure du disque a minima, discectomie, distraction progressive, avivement des plateaux, tout en utilisant l’hyperlordose obtenue par la table opératoire et/ou le positionnement d’un support sous le sacrum. La variante en cas de lyse isthmique consiste, en dehors des points techniques décrits cidessus à mettre : - une cage, petite en largeur pour faciliter son encastrement frontal et sagittal dans la partie inférieure de L5. Pour cela, lors de la distraction, on laisser en place le premier “spacer” qui a une “bonne tenue” (retension ligamentaire). On réalise, au-dessus avec un ostéotome une coupe marginale antéro-inférieure de L5 de 2/3 mm de haut sur la largeur du “spacer” laissé en place, en terminant le trait juste au-dessous du fond de la cupule du plateau inférieure de L5. Puis on pose une cage de 3 mm de plus avec un angulation de 12°. Un éventuel dôme sacré sera aplani. L’effet stabilisant primaire est immédiat. Le vissage inférieur de la cage est ensuite effectué, ainsi que le contrôle fluoroscopique de face et de profil. Un corset dont le but est de limiter l’anteflexion du tronc, les efforts physiques, le port de charge lourde est mis deux mois dès le lever. Aucune rééducation n’est prescrite. - La lyse isthmique concernant essentiellement des sujets jeunes, l’os est en général de bonne qualité et il n’y a pas de subsidence ou de perte réductionnelle significative. Chez les sujets âgés, la stabilisation dégénérative de lyse permet de se dispenser de l’ostéotomie pour ne pas fragiliser le corps ostéoporotique. Bien évidemment, en cas de résultat insuffisant, un geste postérieur de stabilisation ou de libération radiculaire serait toujours possible le patient en est informé. CONCLUSION Le bénéfice d’un abord antérieur (ALIF) est connu. Il ne crée aucun dégât musculaire ou neurologique. L’annulotomie antérieure suffit à la discectomie et à l’insertion de la cage. La restitution de la hauteur par cage d’ALIF ouvre le formamen par la ligamentotaxis, libérant indirectement la racine L5 comprimée, sans avoir à libérer le nodule de Gill, tout en évitant les complications liés à l’emploi de greffons cortico-spongieux seuls (ALIF sans cage (4)). Cette technique nous semble intéressante, également par l’absence de nécessité : soit de geste de fixation postérieure (TLIF, PLIF, ELIF) (réalisant classiquement une arthrodèse circonférentielle), soit en cas d’ALIF stand-alone en évitant une ostéosynthèse complémentaire soit par plaque (2) ou vis transcorporérale (3). Cela simplifie la procédure, minimise la iatrogénie du geste chirurgical. On peut espérer que cela facilitera également la prise de décision Schéma de la technique de la “KILI encastrée”. FICHE TECHNIQUE opératoire, chez des sujets jeunes, qui ont certes un handicap quotidien, souvent tolérable depuis de nombreuses années, mais qui en l’absence de sciatique, n’ont pas recours à la chirurgie notamment en raison du fait que les techniques postérieures plus “agressives”, entraînent parfois des pertes d’emplois surtout chez des travailleurs de force par la longueur de la convalescence. RÉFÉRENCES Pré-opératoire Postopératoire Homme de 45 ans ,lombosciatique gauche chronique, spondylolisthésis par lyse au dessus d’anomalie transverso-sacrée gauche, ALIF seule (cage KILI + rhBMP2). 1- Jeffrey F, Lastfogel B.S, Thomas J. Altstadt, M.D., Richard B. Rodgers, M.D. and Eric M. Horns, M.D., Ph.D. Sacral fractures following stand-alone L5-S1 anterior lumbar interbody fusion for isthmic spondylolisthésis: Report of 3 cases. J Neurosurg Spine 13:288-293,2010 2- Aunoble S, Hoste D, Donkersloot P, Liquois F, Basso Y, Le Huec JC. Videoassisted ALIF with cage and anterior plate fixation for L5-S1 spondylolisthesis. J spinal Disord Tech. 2006 3- Markus Wenger, Emanuel Vogt, Thomas-Marc Markwalder. Double-segment Wilhelm Tell technique for anterior lumbar interbody fusion in unstable isthmic spondylolisthesis and adjacent segment discopathy. Journal of Clinical Neuroscience 13 (2006) 256-269 4- Hirokazu Ishihara, Ruyusuke Osada, Masahiko Kanamori, Yoshiharu Kawaguchi, Kazuo Ohmori, Tomoatsu Kimura, Hisao Matsui and Haruo Tsuji. Minimum 10-years Follow-up Study of Anterior Lumbar Interbody Fusion for Isthmic Spondylolisthesis. Jouranl of spinal Disorders,Vol.14,N°2,pp.91-99.2001 RECOMMANDATIONS AUX AUTEURS La revue LE RACHIS est consacrée à la publication de travaux se rapportant essentiellement à la pathologie vertébromédullaire : articles spécifiques originaux, notes techniques, faits cliniques, perspectives technologiques, actualité. Tous les textes reçus à la Rédaction sont soumis, de façon anonyme, à l’approbation de deux membres au moins du Comité Rédactionnel afin que puissent être respectées les normes de publication. Les opinions exprimées dans les articles n’engagent que leurs auteurs. Les textes doivent être adressés à la Rédaction. Les Editions LE RACHIS informent leurs lecteurs que toutes personnes souhaitant publier dans ses pages des articles adressés à la rédaction ainsi que des photographies et illustrations éventuellement jointes, sont présumées détenir seules à ce titre les droits de parution et d’exploitation. En adressant pour parution un article à la rédaction, les candidats à la publication autorisent les Editions LE RACHIS à publier tout ou partie de cet article dans leurs colonnes, à le reproduire dans toute autre revue y compris après traduction éventuelle dans la langue de la dite revue. Dans cette éventualité, les articles concernés seront publiés avec le nom de l’auteur et la référence de parution dans les Editions LE RACHIS. TITRE : Le titre doit indiquer explicitement le sujet du travail. Les noms et références du ou des auteurs doivent figurer impérativement. PRÉSENTATION DES TEXTES : Les textes doivent être présentés uniquement en fichiers Word, en format A4, chaque page comprenant en moyenne 35 lignes. BIBLIOGRAPHIE : Elle se limite aux articles cités dans le texte. Les références sont classées par ordre alphabétique, avec une numérotation permettant un rappel dans le texte, et doivent être conformes aux normes internationales (Index Medicus). Dans les références bibliographiques, la liste des auteurs doit être exhaustive. Les formules « et al. » et « et coll. » sont proscrites. ICONOGRAPHIE : Les figures et tableaux sont présentés séparément en mentionnant de façon précise, le numéro d’ordre, l’orientation et toutes les indications utiles. Une légende succincte s’impose en français. Les fichiers iconographiques doivent être envoyés en format JPEG haute qualité afin de permettre d’obtenir une qualité optimale de reproduction. TIRÉS À PART : Des tirés à part des articles peuvent être adressés gratuitement, par internet, au format PDF, à leurs auteurs sur demande. Homme 32 ans, lombosciatique chronique gauche, spondylolisthésis par lyse L5/S1, ALIF seule (cage KILI + rhBMP2), pont osseux antérieur à mois, reprise travail physique à six mois. Tout texte ou matériel d’illustration provenant d’une publication antérieure doit être accompagné d’une autorisation écrite de l’auteur et de l’éditeur concernés. Connectez-vous à votre site internet le-rachis.com Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 30 CONGRÈS - COURS 7-9 juin 2012 - Strasbourg, France LE RACHIS LE RACHIS LE RACHIS LE RACHIS LE RACHIS LE RACHIS LE RACHIS Une banque de données de plus de 2000 articles 6-8 mai 2012 - Dubaï, Emirat de Dubaï Le Rachis - N° 2 - Mars-Avril 2012 15 juin 2012 - Istambul, Turquie 31 Traitement percutané des fractures et tumeurs du corps vertébral. VBS-VBB & Vertecem V+. Les ballonnets test VBB préparent la cavité et simulent le déploiement des stents VBS. L’ouverture simultanée des stents VBS restaure la hauteur du corps vertébral fracturé. La structure mécanique unique des stents VBS maintient la cavité créée. Le ciment osseux haute viscosité Vertecem V+ permet un remplissage contrôlé et sécurisé de la vertèbre. Pour plus d’informations, flashez le code. Synthes 1078 avenue Oehmichen - B.P. 21019 25461 Etupes Cedex - France Tél. 03 81 31 25 50 - Fax 03 81 31 25 51 Instruments et implants approuvés par l’AO Foundation 143 avenue de Verdun 92130 Issy-les-Moulineaux - France Tél. 01 58 88 36 10 - Fax 01 58 88 36 30 www.synthes.fr