projet de soins - Résidence du Parc

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PLAN
INTRODUCTION
A. ORGANISATION MEDICALE
Rôle du médecin coordinateur
B. ORGANISATION PARAMEDICALE
Dossier de soins
-
Généralités
Grille AGGIR
Suivi thérapeutique et situation à risque
-
Poly médicamentation
Incontinence
Chute
Désorientation
Fin de vie
Alimentation
-
Nutrition
Hydratation
Soins de bouche
Evaluation – Prévention des escarres
Evaluation - suivi de la douleur
Hygiène collective et individuelle
-
Améliorer la résistance du patient aux infections
Limiter la transmission des agents infectieux
C. EVALUATION DU PROJET DE SOINS
D. CONCLUSION
Résidence du parc-Projet de soins 2006
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Le projet de soins en gériatrie ne se limite pas aux soins médicaux stricto sensu.Il s’y ajoute
une réflexion sur l’environnement de la personne âgée qui concerne aussi bien son cadre de
vie que l’épanouissement de chaque personnalité dans le cadre institutionnel .
Notre travail consiste donc à s’appuyer sur les bases et les acquis qui serviront de socle aux
projets proposés concernant l’organisation médicale et paramédicale de la structure.
Nous allons donc développer ces deux chapitres :
A. ORGANISATION MEDICALE
Elle est sous la responsabilité du médecin coordinateur.
Il a pour mission de mettre en œuvre avec le concours de l’équipe soignante et si possible, les
intervenants libéraux,le projet de soins. Ce projet fait partie du projet de vie de l’institution
qui se trouve sous la responsabilité du directeur. Le médecin coordinateur assurera au mieux
la coordination avec les autres prestataires de soins externes à l’établissement (professionnels
de santé libéraux intervenant dans cette institution, établissements de santé publics et privés
etc.).
Il doit s’assurer qu’il existe une réponse aux besoins médicaux des résidents (permanence de
soins notamment le week-end ou la nuit) et donnera son avis sur l’adéquation entre l’état de
santé des entrants avec les capacités de prise en charge de l’institution (visite d’ admission).
Il est chargé de l’élaboration du dossier médical dont il est souhaitable qu’il soit défini un
dossier type pour l’établissement qui contienne les informations médicales sur les antécédents
médicaux et chirurgicaux du résident, son motif d’entrée, la thérapeutique en cours, l’état de
dépendance (grille AGIR - MMS), les comptes-rendus d’hospitalisation, les différents
diagnostics, les recherches de déficiences, etc., dossier qui sera maintenu dans le bureau du
médecin ( il pourra être consulté par les médecins traitants) permettant de préserver le secret
médical.
Il est également le référent, le conseiller gériatrique pour l’élaboration du dossier infirmier,
l’information et la formation des personnels paramédicaux, l’évaluation des pratiques de soins
au sein de l’établissement dans un souci de dynamique pluridisciplinaire visant à assurer aux
résidents une meilleure qualité de vie et les garanties de soins appropriés ainsi que les mesures
de prévention d’ aggravation Il supervisera donc l’organisation paramédicale.
B – ORGANISATION PARAMEDICALE
Elle s’articule autour du dossier de soins infirmiers. Il sera élaboré par l’équipe infirmière,
sous l’égide de l’infirmière référente si elle existe, avec la participation du médecin
coordinateur.
Dans les dossiers de soins doivent donc figurer les fiches suivantes :
1. Généralité :
- identité
- transmissions
- observations
- autonomie
2. Suivi thérapeutique et situation à risque :
- polymédicamentation
- incontinence urinaire
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-
chutes
désorientation
fin de vie
-
nutrition
hydratation
soins de bouche
3. Alimentation
4. Evaluation, prévention des escarres
5. Evaluation, suivi de la douleur
6. Hygiène collective et individuelle :
- améliorer la résistance du patient aux infections
- limiter la transmission des agents infectieux
-
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1. GENERALITE :
L’arrivée en institution, même si elle se réalise dans de bonnes conditions est un
événement marquant qui doit mobiliser toute l’attention de l’équipe soignante. Cette
entrée en institution est souvent un déracinement, une source de douleur
psychologique, voire de dépression et peut entraîner une aggravation de la
désorientation, provoquant un syndrome de glissement.
Le personnel soignant doit être formé à identifier et prévenir l’apparition de
symptômes à l’entrée en institution. Ecouter et accueillir est une base essentielle de la
fonction du soignant.
Le dossier de soins doit inclure les grilles de dépendances utilisées, valables pour
les médecins et les personnels paramédicaux notamment la grille AGGIR (cf annexe
1) Reconnue aujourd’hui comme grille de référence au niveau national, elle permet de
mesurer et d’évaluer périodiquement la perte d’autonomie : effectuée à l’entrée, elle
sera réévaluée régulièrement (au moins une fois par an et plus si nécessaire ).
Le dossier de soins infirmiers doit comporter l’identité complète du patient, sa date
d’entrée, ses correspondants médicaux et paramédicaux, les personnes à prévenir, les
antécédents médicochirurgicaux, le traitement à l’entrée , la fiche personnalisée
(situation matrimoniale, enfants, entourage…) ; la situation financière, les habitudes
de vie, les loisirs, les convictions religieuses, le projet d’animation, les prescriptions
médicales, les transmissions des soignants, la grille de poids, si nécessaire la fiche de
surveillance
de
l’alimentation,des
boissons
etc.…(cf
annexe
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2. SUIVI THERAPEUTIQUE ET SITUATION A RISQUE
A. La polymédicamentation
La polymédicamentation est fréquente chez la personne âgée en institution et la nonobservance thérapeutique ou les erreurs sont tout aussi fréquentes soit du fait du prescripteur
(formation en réseau) soit du fait de la personne âgée elle-même (déficience du geste, de la
vue, troubles mnésiques…).
Il faut savoir que 10% des hospitalisations en gériatrie sont dues de façon directe à la
pathologie iatrogène : que de souffrances peuvent être évitées par un suivi thérapeutique.
L’infirmière de l’établissement a un rôle important à jouer dans le suivi thérapeutique
des résidentes, il lui faut du doigté et de la psychologie pour imposer la distribution de
médicaments auprès de certaines personnes âgées.
A terme cela permet d’établir un catalogue des médicaments les plus utilisés et leurs
effets thérapeutiques en gériatrie, d’accroître l’efficacité et de diminuer les risques.
B. L’incontinence urinaire
L’incontinence urinaire est une affection touchant 1 femme sur 2 après la ménopause,
22% des personnes âgées au domicile et jusqu’à 70 % dans les services de long séjour.
Longtemps considéré comme une fatalité liée à l’âge et au sexe, elle est reconnue maintenant
comme une pathologie à part entière.
L’équipe soignant a pour tâche :
- de rechercher une infection urinaire qui peut être à l’origine de cette
incontinence ;
- de susciter un bilan urologique éventuellement afin de caractériser
l’incontinence
- en fin de vie de proposer une sonde urinaire quand cela évite les changes
fréquents et améliore le confort de vie
Lorsque l’incontinence urinaire est installée ,les soignants veillent au change
régulier des protections afin d’assurer une bonne qualité de vie, choisissent les
protections adaptées à la gravité de l’incontinence et utilisent le protocole établi pour
l’incontinence nocturne (cf annexe 3)
C Les chutes
Les chutes sont fréquentes chez le sujet âgé (au moins 2000000 de chutes chez
les plus de 65 ans en France chaque année) et le chuteur a un risque 20 fois plus élevé de
chuter que le non-chuteur. Et surtout dans 1 cas sur 3, à moyen terme, la chute entraîne une
perte d’autonomie.
Là aussi, il faut être préventif à quatre niveaux :
• L’environnement qui est l’affaire de tous, soignants et nonsoignants
• Veiller à une bonne nutrition
• Surveillance de l’équilibre
• Traquer les causes iatrogènes : hypotension, somnolence due aux
psychotropes, hypoglycémie du diabétique âgé, etc.
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D Les patients désorientés
Les désorientations, les démences en particulier de type Alzheimer, sont très
fréquentes dans la population âgée puisqu’elles touchent 20% des plus de 80 ans à différents
stades .Savoir dépister une démence débutante est primordial et fait partie du travail de
l’équipe soignante puisqu’à l’heure actuelle elle débouche sur des thérapeutiques qui
stabilisent la maladie, mais aussi parce que ce dépistage amène une prise en charge adaptée.
On peut utiliser la grille I.A.D.L (simplifiée) dérivée de la grille I.A.D.L (Instrumental
Activities of Daily Living) ou le M.M.S. (Mini Mental Stade de Folstein,(cf annexe a))
L’équipe soignante, à la vue des résultats de ces tests, suscite auprès du médecin de famille, la
réalisation d’un bilan neurologique et neuropsychologique (intérêt d’un travail en réseau).
L’accompagnement des patients âgés désorientés sera également soigné car il permet,
quand il est bien réalisé, de stabiliser l’évolution et d’améliorer le confort de vie.
La Résidence du Parc n’accueille pas, à l’entrée , des résidents souffrant de la maladie
d’Alzheimer ou assimilée.
Elle maintient , sur demande de la famille,au sein de l’établissement les résidents qui
présentent au cours de leur séjour les symptômes de cette maladie dans la mesure où ces
résidents ne manifestent aucun signe d’errance (fugues) et/ou ne portent pas atteinte à la
tranquillité et au bien-être des autres résidents.
E. La fin de vie
Le personnel soignant sera amené à prendre en charge la fin de vie des résidents qui
peut fort bien se réaliser, sous certaines conditions, et le plus souvent dans l’établissement. En
effet elle nécessite peu de médicaments et un matériel de base (comme le lit médicalisé, les
matelas anti-escarres, les seringues autopulsées…)
Cette fin de vie demande une prise en charge de la souffrance globale qui est à la fois
physique, psychique, sociale et spirituelle et ne peut se faire qu’en équipe.
La base de cet accompagnement de fin de vie est constituée par la maîtrise aussi
parfaite que possible de la douleur et des autres symptômes. Elle suppose qu’il n’y ait ni
acharnement thérapeutique, ni euthanasie, beaucoup de temps pour l’écoute. Enfin ne pas
oublier la communauté qui est à la fois soignante et soignée dans ces moments difficiles et
qu’il faut associer à cet accompagnement.
3. ALIMENTATION
a) La nutrition
D’abord être préventif, la variation du poids est une donnée aussi importante que la
tension artérielle. La pesée du sujet âgé doit être systématique et pluriannuelle. On sait qu’une
perte de poids de plus de 2 Kg en un mois ou de plus de 4 Kg en six mois doit donner
l’alarme.
Chez les sujets à risque, on peut utiliser une grille d’estimation de l’apport alimentaire
et protéique quotidien. En cas de signes d’alerte ou dans les situations de crise (infections,
alitement, fracture, intervention chirurgicale…) on utilisera un outil validé : M.N.A. (Mini
Nutritionnal Assesment, cf. annexe 5) qui permet d’établir un score . Tout patient dont le
score est inférieur à 24 doit faire l’objet d’une prise en charge étiologique et thérapeutique. Le
M.N.A. est facile à réaliser par une infirmière ou une aide-soignante.
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Le personnel soignant a pour mission d’effectuer cette surveillance nutritionnelle, de
donner des conseils diététiques tout en respectant les goûts et la liberté de chacun, de
connaître et d’administrer les compléments protéiniques et hypercaloriques qui sont
nombreux et variés.
b) Hydratation
La personne âgée se déshydrate facilement et là aussi la déshydratation peut avoir des
conséquences incalculables en terme d’autonomie, de confort de vie, de pathologie .Il faut
particulièrement être vigilant en cas de fortes chaleurs, d’hyperthermie ou chez le résident
désorienté .Le personnel soignant, mais aussi l’ensemble du personnel doit inciter à boire ,
sans forcer mais avec persévérance et selon un programme établi , surveiller les premiers
signes de déshydratation : baisse de la vigilance, confusion, plis cutanés et sécheresse des
muqueuses , baisse de la tension artérielle, etc…
Parfois, outre la réhydratation orale, il faut corriger, et mettre en place des perfusions sous
cutanées faciles à mettre en œuvre ,en tout lieu, et demandant peu de surveillance.
c) l’hygiène bucco-dentaire
Surveiller et soigner la bouche des personnes âgées est essentiel car une bouche propre permet
d’avoir du goût et de l’appétit.
Le dépistage et la thérapeutique d’une mycose permettent d’éviter anorexie et dénutrition.
Préserver le coefficient masticatoire est également important et quand cela n’est pas possible,
adapter l’alimentation en essayant de lui conserver des qualités gustatives (aliments mixés ou
semi-liquides).
4-EVALUATION/PREVENTION DES ESCARRES
Si le temps de constitution d’un escarre peut être inférieur à trois heures, la durée de
traitement peut atteindre un an au stade IV. Leur prévention est essentielle, permettant
d’éviter des souffrances pour la personne âgée et sa famille.
Cela suppose de s’en préoccuper de manière permanente, ce qui sollicite l’attention de toute
l’équipe surtout en cas d’immobilisation pour fracture, intervention chirurgicale ou infection
sévère.
Deux objectifs :
- éviter l’apparition des escarres
- les traiter le plus tôt possible s’ils sont apparus dès le stade I
Les moyens de prévention existent et doivent être parfaitement connus des soignants :
-
lutter contre la dénutrition (cf. chapitre nutrition)
lutter contre la déshydratation
maintenir une hygiène parfaite des téguments
surveiller et masser les points d’appui
agir sur la mobilisation : mettre au fauteuil quand cela est possible ou sinon
changer les positions (cf annexe 6)
utiliser précocement le matériel anti-escarres et en particulier le matelas.
Quand les escarres sont constituées, elles engendrent quasiment toujours des douleurs qu’il
faut prendre en charge.
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5-EVALUATION/SUIVI DE LA DOULEUR
Les personnes âgées sont parmi les plus grands oubliés de la douleur . En effet, souvent elles
ne l’expriment pas ou alors la douleur a des caractéristiques bien particulières.
Il faut traquer la douleur de la personne âgée et la prendre en charge, c’est l’affaire de tous et
en particulier des soignants.
Il faut savoir l’évaluer :
- par l’E.V.A. (échelle visuelle analogique), si le patient est conscient et non
désorienté (cf annexe 7)
- par l’E.C.P.A. (échelle comportementale pour personnes âgées) ou échelle
DOLOPLUS de B.Wary (cf annexe 7)
Il faut la prendre en charge et bien utiliser les 3 paliers thérapeutiques de la douleur de
l’O.M.S., y compris les opiacés qui ne sont pas réservés aux fins de vie, mais aux douleurs
importantes résistantes aux 2 premiers paliers.
Enfin un principe essentiel : toujours croire à la plainte douloureuse de la personne.
6-HYGIENE COLLECTIVE ET INDIVIDUELLE
A) Améliorer la résistance des patients aux infections.
Avec l’avancée en âge, le nombre de sujets porteurs (bactérie dans un site où sa présence est
habituelle sans qu’elle soit responsable d’infection)ou colonisés(bactérie dans un site qui en
est normalement exempt mais cette bactérie n’est responsable d’aucun symptôme local ou
général)augmente .
Cette colonisation peut donner lieu à une authentique infection sous l’effet de nombreux
facteurs liés au vieillissement.
a) Le sujet âgé accumule tous les facteurs prédisposant à l’infection
-fragilité, dépendance et immobilisation relative responsables de complications
(encombrement bronchique, stase vésicale…)
-troubles sphinctériens (rétention et incontinence urinaire ou fécale)
-troubles psycho-comportementaux qui compliquent la prose en charge
-dénutrition, troubles de la déglutition
-altération de la fonction immunitaire favorisant la survenue et la gravité des infections
-polypathologie responsable d’hospitalisations répétées, de durées de séjour souvent
élevées, et d’utilisation fréquente de dispositifs invasifs (sonde à demeure, sonde nasogastrique, catheter veineux).
-soins à haut risque de contact contaminant des mains du personnel et de
l’environnement (toilette et change)
-atypies sémiologiques et symptomatologies d’emprunt (syndrome confusionnel,
chute,apyrexie voire hypothermie)sources de retard diagnostique.
-gravité de l’infection par les complications satellites (déshydratation, phlébite,
escarre, dénutrition) et par les phénomènes de défaillance « en cascade ».
-interférences médicamenteuses avec les fonctions de défense (stéroides et immunité,
rétention d’urine et anticholinergiques)
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b)Prévenir en réduisant les facteurs de risque liés aux personnes âgées
-traitement des maladies sous jacentes pour améliorer les capacités de défense :
atteinte vasculaire, neuropathie diabétique, vessie neurologique, mauvais contrôle
glycémique.
-prévention des pneumopathies de déglutition par surveillance de l’alimentation,
position demi-assise en post-prandial et pendant le sommeil.
-surveillance de l’état nutritionnel qui joue un rôle considérable dans le risque
infectieux.
-Prévention des infections de la peau qui représente une importante barrière contre
l’infection.
-prévention des infections urinaires par une utilisation minimale des sondes vésicales,
une bonne hydratation, le traitement des dysfonctionnements sphinctériens, la lutte
contre les fécalomes.
-évaluation du risque infectieux de chaque résident basée sur la recherche de facteurs
de risque pour repérer les résidents susceptibles de contracter une infection ou au
contraire être à l’origine d’infection croisée.
-mise en place d’une politique vaccinale
-mise en place d’une politique d’utilisation des antibiotiques.
B) Limiter la transmission des agents infectieux
La prévention nécessite une démarche coordonnée et doit prioriser les bonnes pratiques
d’hygiène visant à limiter la transmission des micro-organismes par le respect des précautions
standards .
Les précautions standards sont l’ensemble des mesures d’hygiène qui s’appliquent à tout
résident sans tenir compte de l’existence d’une éventuelle infection. Elles concernent
l’hygiène des mains , les techniques de soins et de nursing, le nettoyage et la désinfection du
matériel de soins, l’entretien des locaux , de la vaisselle et du linge, la prévention des
accidents d’exposition aux liquides biologiques dont le sang.
a) hygiène des mains
-du fait de leurs fonctions , les mains du personnel sont la voir principale de
transmission , la flore étant acquise au contact des patients ou de l’environnement.
-la contamination des mains peut être diminuée par un lavage simple au savon doux
(élimination des souillures, matière organique, squames cutanés et réduction de la flore
transitoire par activité mécanique) ou/et un lavage antiseptique ou hygiénique
(réduction de la flore transitoire).
-l’organisation du lavage des mains implique de disposer de points de lavage des
mains fonctionnels, d’utiliser des produits adaptés, efficaces, bien tolérés , présentés
dans un conditionnement approprié et de mettre en place une politique de lavage des
mains avec le personnel concerné lui-même pour une meilleure adhésion.
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b) les techniques de soins
Le concept de soins individualisés vise à réduire le risque de transmissions
croisées des micro-organismes.
Sa mise en place implique de rechercher une organisation adaptée du travail qui
permet, d’une part de diminuer le risque de contamination de l’environnement
en limitant les allées et venues et en rationalisant le lavage des mains, d’autre part
de limiter au strict minimum les soins en série, qui ne devraient concerner que les
gestes peu contaminants , par un regroupement des soins qui concernent la même
personne à un même moment (par exemple prise de constantes, toilette, soins de
sonde, voire pansements).
Le matériel nécessaire aux soins sera également individualisé et listé avec consignes
écrites permettant d’appliquer à chaque matériel la procédure adéquate de nettoyage
ou/et de désinfection pour une utilisation de matériel propre entre chaque personne.
Sont concernés le matériel personnel (brosse à dents, peigne, rasoir, déambulateur,
barres de lit, bassin, chaise pot, urinal…) et le matériel de soins collectifs (stéthoscope
, tensiomètre, guéridon de soin, ciseaux à ongles, lève malade, chariot de douche,
matériel kiné éventuel…)
L’utilisation réfléchie en terme de bénéfice/coût de matériel à usage unique facilite
l’individualisation des soins et du matériel.
c) nettoyage et désinfection
Le risque de transmission des micro-organismes par le matériel ou l’environnement
contaminé doit être pris en compte car il constitue des réservoirs ou des vecteurs, en
particulier dans un contexte d’infection à bactéries multi-résistantes aux antibiotiques.
Il implique la mis en œuvre de procédures de nettoyage-désinfection pour éviter la
contamination.
Le nettoyage est une procédure qui élimine les salissures par action chimique ou
mécanique.
La désinfection est une procédure qui abaisse le niveau de contamination par action
d’un désinfectant adapté au niveau de risque infectieux potentiel, au niveau de
désinfection nécessaire , aux normes d’activité du produit (faibles, intermédiaires,
élevées).
L’organisation implique de bénéficier de circuits du plus sale au plus propre,
d’automatiser le traitement du matériel (lave-bassin) et de toujours manipuler le
matériel propre avec des mains propres.
d) toilette et soins cutanés
La toilette avec les soins cutanés qui l’entourent, est un soin fondamental chez la
personne âgée et doit obéir à la plus grande rigueur en matière d’hygiène comme les
soins les plus techniques.
Une toilette complète est nécessaire tous les jours, que la personne soit ou non
autonome.
Quelque soit le type de toilette (chariot douche, baignoire à hauteur variable ou toilette
au lit pour les personnes non verticalisables, douche accompagnée, toilette au lavabo
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pour les personnes verticalisables) l’objectif est de maintenir une peau saine pour
maintenir sa fonction de barrière envers les micro-organismes.
Les changes, associés à la prévention des escarres , sont des soins en série à haut
risque de transmission qui nécessitent une organisation rigoureuse.
Le lavage des mains entre chaque personne est impératif.
Le lavage des mains des résidents doit être répété plusieurs fois par jour en dehors de
la toilette avec un protocole à définir par les équipes de l’établissement , en cohérence
avec les différentes activités (animation…)
e) soins urinaires
L’infection urinaire, souvent asymptomatique chez le patient âgé institutionnalisé est
la première cause d’infection.
La présence de bactéries dans les urines représente un risque collectif car elle constitue
un réservoir microbien , en particulier de bactéries multi-résistantes aux antibiotiques,
avec risques de transmission lors des soins urinaires.
La manipulation des urines souvent infectées est un geste à haut risque de transmission
manuportée et de contamination de l’environnement.
La prévention repose sur l’évaluation systématique de la continence , le choix pour
chaque personne de la méthode la plus adaptée pour le drainage des urines
(accompagnement aux toilettes à espace régulier, étui pénien, changes à usage unique,
sondage à demeure, sondage itératif), le respect des recommandations pour les soins
spécifiques à chaque dispositif, une hygiène rigoureuse des mains lors des soins
urinaires.
f)Entretien des locaux, de la vaisselle et du linge
La maîtrise de la contamination de l’environnement est indispensable pour la
protection des personnes hébergées et du personnel.
Cette maîtrise sera facilitée par une architecture appropriée chaque fois que possible et
pas la classification des locaux en différentes zones à risque clairement identifiées (par
exemple hall d’entrée , chambres, local à linge sale, salle à manger…) avec pour
chacune des zones le niveau d’hygiène requis pour une lisibilité de tous les
intervenants
dans
l’établissement
(soignants
mais
aussi
familles,
bénévoles,administratifs…).Pour chaque zone, on doit retrouver une cohérence en
terme d’architecture, de traitement d’air, de comportement , de tenue vestimentaire et
de procédure d’entretien des locaux.
Le contrôle de la qualité de l’eau est une obligation légale à associer à une
maintenance rigoureuse du réseau.
L’hygiène du linge et de la vaisselle nécessite des techniques de lavage appropriées à
adapter à la taille de l’établissement, des circuits qui minimisent le nombre de
manipulations et les croisements « sale-propre ».
g)prévention des accidents d’exposition aux liquides biologiques dont le sang
-La tenue vestimentaire doit permettre d’éviter la contamination du personnel et ne
doit pas constituer un vecteur de micro-organismes entre les résidents. Elle sera définie
en fonction du type de soins pratiqués : soins de proximité (toilette, change), soins
spécifiques (lavement, pansement), soins contaminants.
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-le port de gants à usage unique non stériles limite l’exposition du personnel aux
liquides biologiques et diminue le risque fécal très présent dans les établissements
pour personnes âgées dépendantes. Il est indiqué chaque fois qu’il y a un risque de
contact avec des liquides biologiques , avec des muqueuses ou de la peau lésée.
Dans tous les cas il est impératif que les gants soient à résident unique et à soin
unique, et que l’usage des gants soit strictement limité aux soins : passer des soins à
d’autres tâches sans les enlever peut remettre en cause toute la politique d’hygiène en
contribuant à la contamination de l’environnement.
C)Evaluation du projet de soins
Pour juger de l’efficacité du projet de soins , il est nécessaire de l’évaluer au moyen
d’outils de mesure. Cette évaluation, outre le soutien de la motivation de l’équipe
soignante , permet de modifier ou d’adapter les pratiques.
Au niveau des soins, évaluations répétées :
-
de l’autonomie : amélioration ou dégradation (par résident et au niveau de
l’établissement (GIR moyen pondéré)
- du nombre d’infections/an
- du nombre de chutes /an
- du nombre d’escarres /an
- du nombre d’hospitalisations/an/résident et pour l’établissement
- évaluation des coûts thérapeutiques
- du nombre de décès/an dans l’établissement , en hospitalisation.
La liste n’est pas exhaustive et les outils de mesure doivent être discutés et adoptés en
équipe.
Au niveau des soignants :
- indice du « turn over »
- taux d’absentéisme, etc …
Un but : adapter le système de soins aux besoins réels des résidents âgées dans
l’établissement tout en préservant la qualité du travail des soignants.
D)Conclusion
Le projet de soins nécessite un travail en équipe et en réseau médico-social.
Il faut que chacun ait acquit une culture de coopération avec des objectifs communs :
-
réunion de synthèse pour définir les objectifs
l’infirmière aura un rôle relationnel important avec le médecin , les
soignants libéraux et ceux de l’établissement.
- Il serait bon de disposer d’un correspondant gériatrique , neurologique et
psychiatrique pour les situations de crise
- Formation professionnelle continue de l’équipe soignante
- Temps d’écoute de ce personnel soignant
Il faut éviter les déportations sociales de la personne âgée du domicile à l’institution, de
l’institution à l’hôpital vers un long séjour.
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Le sujet âgé est un sujet avant d’être âgé.Il faut respecter ses désirs et ses choix, recueillir son
adhésion au projet de soins sans contraindre ni forcer.
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