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A propos d’incontinence
Optimiser la prise en charge de l’incontinence chez la
personne âgée est une priorité en long séjour. La
personne âgée malade hospitalisée souffre de son
incontinence. C’est pour elle une déchéance.
l’hôpital La Rochefoucauld,
dans un service de trente
malades en long séjour, a priori
tous incontinents, l’équipe soignante, à l’initiative de l’encadrement du 2e étage, a entrepris
de rééduquer progressivement à
la continence un certain nombre
de patients.
Après une étude commune,
l’équipe en a sélectionné une
vingtaine. Les bases de critères
de sélection furent les suivantes :
– mobilité du malade,
– altération des fonctions cognitives ;
– degré d’incontinence (fuites,
sensations d’uriner) ;
– date et causes de la survenue
de l’incontinence (interventions,
de “forcing”.
Il va sans dire que cette rééducation a exigé également une réorganisation très disciplinée des
tâches journalières des aidessoignants ainsi qu’un investissement minuté de chacun d’eux.
Après deux mois de rééducation, l’équipe a constaté pour
ces vingt malades que :
– 7 étaient devenus continents
totaux ;
– 13 étaient devenus continents
diurnes.
Ces vingt malades, du fait de la
position assise sur les toilettes
régulièrement, ont également
retrouvé, pour la majorité, une
continence fécale.
institutionnalisation, hospitalisation, etc.).
Pour organiser cette prise en
charge, le personnel a respecté
deux principes :
– établissement d’un plan de
soins en instaurant un calendrier mictionnel, c’est-à-dire
conduire ou installer les patients
aux toilettes à des heures fixes et
précises rythmées selon les différentes prises de repas ou boissons (au réveil, 1 h 30 à 2 h
après chaque repas, au coucher
et à 6 heures) ;
– sensibilisation de la personne
âgée quotidiennement et à tout
moment, tout en veillant à ne
pas la brusquer, et à ne pas faire
A noter que, pour des malades aux fonctions supérieures
détériorées, la réussite de ce
projet repose essentiellement
sur le respect du calendrier
mictionnel.
Les avantages résultant de cette
action sont :
• Pour le patient :
– récupération d’autonomie,
– sensation de confort, de propreté,
– motivation, intérêt à la vie ;
– dignité retrouvée ;
– diminution des risques d’escarres ;
– diminution des risques d’infections.
• Pour le personnel :
– satisfaction d’un travail utile
A
et efficace,
– allégement, à long terme, des
tâches fastidieuses que sont les
changes.
• Pour l’hôpital : économie évidente des dépenses journalières
en protections.
Le travail fourni par les aidessoignants pour atteindre ce résultat a été précieux. Il est évident que sans leur motivation et
leur investissement, ces vingt
malades n’auraient pas pu retrouver seuls une continence durable.
Maria Rego-Lopes
Cadre infirmier
Marie-Claire Ravi
Aide-soignante référente
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L’équipe soignante
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