Théories des Organisations L'Ecole néo-classique Cours : Semestre 3 Jihad JAMÏ. Professeur de l’enseignement supérieur Faculté Poly disciplinaire Larache 2010/2011 1 PLAN PÉTER FERDINAND DRUCKER ET LES TÂCHES PRINCIPALES DU MANAGEMENT OCTAVE GÉLINIER ET LES FONDEMENTS DE L'EFFICACITÉ DES ENTREPRISES ALFRED PRITCHARD SLOAN ET LE CONCEPT DE DÉCENTRALISATION 2 Cette école s'est développée grâce à l'apport de grands praticiens (Chef d'entreprise et grands cabinets de conseil type Mac Kinsey, Boston Consulting Group...). C'est un courant orienté vers le pragmatisme, dont la base théorique demeure très largement inspirée de l'école classique (d'ou son nom...), mais qui a su incorporer ce qui paraît bénéfique dans les courants postérieurs. Fin des années 60, les principes sur lesquels reposait le management traditionnel (organisation scientifique du travail, centralisation, planification opérationnelle, etc.) deviennent insuffisantes. La spécialisation apparaît limitée et de nouveau besoins surviennent (innovation, concurrence, compétitivité, changement social...). 3 Des auteurs/chercheurs, tel que : P. Drucker, A.P. Sloan, 0. Gélinier, se sont intéressé à l'analyse de cas concrets d'organisation et aux aspects de la structure concernant la direction générale. 4 PLAN PÉTER FERDINAND DRUCKER ET LES TÂCHES PRINCIPALES DU MANAGEMENT OCTAVE GÉLINIER ET LES FONDEMENTS DE L'EFFICACITÉ DES ENTREPRISES ALFRED PRITCHARD SLOAN ET LE CONCEPT DE DÉCENTRALISATION 5 PÉTER FERDINAND DRUCKER ET LES TÂCHES PRINCIPALES DU MANAGEMENT P. Drucker est aujourd'hui considéré comme le théoricien du management le plus Populaire Ses œuvres se distinguent par leur portée pragmatique et opérationnelle pour les managers. Le pape du management Né à vienne en 1909. consultant et professeur en management aux Etats-Unis Auteur d'une cinquantaine (50) d'ouvrages 6 Selon Drucker, les trois tâches majeures du management se présentent comme suit: 1.la fixation d'objectifs clairs, opérationnels, motivants, permettant la répartition du travail, ou de missions spécifiques ; 2. l'établissement d'un travail productif et d'une satisfaction au travail de toutes les personnes de l'organisation , 3. la gestion des impacts et des responsabilités sociales (car l'entreprise se trouve toujours dans une communauté). A ces trois taches sont associées des actions 1.déterminer les objectifs à atteindre ; 2. analyser et organiser le travail en une structure 3. assurer un rôle motivationnel et communicationnel 4. piloter avec des instruments de mesure et avec des normes élaborées 5. former les acteurs. 7 Drucker est aussi considéré comme l'un des auteurs qui ont remis en cause les principes tayloriens en préconisant des méthodes motivationnelles comme la direction par objectifs «Management by objectives». Selon lui, le management doit donner à chaque acteur de l'organisation, des objectifs, des ressources et les règles de contrôles sous-jacentes. 8 Succès et critique de l’apport de P. Drucker : Succès Les retombées opérationnelles des apports de P. Drucker Les apports sont rendus compréhensibles aux acteurs en gestion. Critiques Toutefois, on peut reprocher aux travaux de l'auteur de ne pas intégrer les apports des approches psychosociologiques et ceux de la théorie des systèmes. 9 PLAN PÉTER FERDINAND DRUCKER ET LES TÂCHES PRINCIPALES DU MANAGEMENT OCTAVE GÉLINIER ET LES FONDEMENTS DE L'EFFICACITÉ DES ENTREPRISES ALFRED PRITCHARD SLOAN ET LE CONCEPT DE DÉCENTRALISATION 10 OCTAVE GÉLINIER ET LES FONDEMENTS DE L'EFFICACITÉ DES ENTREPRISES Gélinier (né en 1919), ingénieur et consultant français en management, a écrit de nombreux ouvrages sur la direction de l'entreprise en s'appuyant sur son expérience sur le terrain. Il a construit une nouvelle théorie de l'entrepreneur sur trois idées forces la concurrence l'innovation la finalité humaine objectifs d'utilité sociale l'efficacité des entreprises 11 Il estime que, pour survivre et éviter le décroissement des profits, une entreprise doit innover en provoquant un changement structurel, «un déséquilibre profitable». Ainsi, la situation de concurrence d'un marché représente une condition propice à l'apparition des innovations. Pour être efficace, il est, d'après lui, utile de clarifier la politique générale de l'entreprise, qu'il désigne par «la stratégie type de développement», afin d'unifier les comportements des dirigeants La politique générale doit donc prendre en compte • • • • • le type de concurrence sur le marché, le cycle de vie du produit, la capacité de financement, la rentabilité de l'activité et le taux de croissance de l'économie. 12 Gélinier précise que la fixation de la politique générale dépend essentiellement de deux points : L'entreprise doit choisir une expansion à long terme en fixant des objectifs convergents et réalisables; elle doit vaincre, pour une croissance à long terme, les marchés, les financements, la croissance de la compétence de l'équipe dirigeante. Il considère la capacité de direction de l'équipe des cadres comme fondamentale : « le Goulet d'étranglement » fondamental qui limite à long terme la croissance d'une entreprise est la croissance en capacité de son équipe de direction et de services spécialisés d'état-major». Ces objectifs devront être complétés par des programmes détaillés précisant toutes les actions à effectuer pour leur réalisation. Selon l'auteur, une gestion saine doit déterminer : • la politique générale pour les 5 à 7 années à venir • les objectifs sur cinq ans • les programmes et budget sur 1 à 2 ans avec une réactualisation à chaque année 13 L'auteur souligne aussi que : «la pyramide des objectifs doit être superposable à la pyramide hiérarchique», c'est à dire qu'il faut fixer des objectifs propres a chaque niveau hiérarchique tout en étant complémentaires. La nécessité de ces objectifs est primordiale puisqu'ils permettent : - la délégation réelle de l'autorité ; - la définition réelle des responsabilités ; - l'intégration des organes ou services; - la définition de la structure ; - la supervision hiérarchique ; - la motivation. 14 Gélinier définit également la structure des responsabilités par quatre organes ou services : Opérationnels d'exploitation (production, vente...) Etat-major (préparation du travail des responsables) Fonctionnels (tâches administratives) Ressources humaines, comptabilité les services fournisseurs Transport, logistique hiérarchiques conseil fonctionnelles fournisseurs Ces organes peuvent être liés entre eux par quatre types de relations : hiérarchiques, de conseil, fonctionnelles, de fournisseurs. 15 Octave Gélinier établi les règles d’une structure efficace : • alléger la structure • centraliser le long terme • décentraliser le court terme • minimiser le volume des communications «non standardisables» et «non codifiables» entre groupes • mettre en place le maximum d'organes dotés d'objectifs mesurables • évaluer (avec une grille de notation) la structure selon sa morphologie (description des organes) ou selon sa physiologie (relations entre organes). L'efficacité de la structure Dépend directement L'efficacité des équipes de travail qui la composent 16 Les organisations sont plus performantes lorsqu'elles : • partagent des objectifs communs Partage • comprennent peu de membres Membres • sont responsabilisées et autonomes Autonome • assument des fonctions variées et complémentaires Variétés • interagissent constamment Interaction • sont pilotées par un responsable ne décidant jamais seul Cohésion 17 Finalement. gélinier associe a la concurrence et à l'innovation une troisième règle de base d'efficacité ; il s'agit de la finalité humaine La finalité humaine Conséquences = les objectifs d'utilité sociale Réussite du Management de l’entreprise La cohésion sociale de l'entreprise L'auteur propose des solutions empiriques : Autonomie des groupes Intéressement collectif au résultat Protection de l'emploi Circulation de l'information . Instauration d'un dialogue social 18 PLAN PÉTER FERDINAND DRUCKER ET LES TÂCHES PRINCIPALES DU MANAGEMENT OCTAVE GÉLINIER ET LES FONDEMENTS DE L'EFFICACITÉ DES ENTREPRISES ALFRED PRITCHARD SLOAN ET LE CONCEPT DE DÉCENTRALISATION 19 ALFRED PRITCHARD SLOAN ET LE CONCEPT DE DÉCENTRALISATION Alfred P. SLOAN (1875-1966), industriel américain, est celui qui a mis en évidence les concepts des entreprises décentralisées et des structures multi-divisionnelles. Il publie, peu avant sa mort, un ouvrage célèbre, intitulé «My Years with Général Motors». Une véritable réussite de décentralisation coordonnée qui a placer, après de grandes difficultés, GM dans le rang des 3 plus grandes Firmes de la planète. 20 Démarche Restructuration de la G.M Objectif Rapprocher le système de décisions de l'action Planification stratégique DG Soutien Fin et Log Divisions décentralisées Efficacité Départements autonomes Dn D1 Coordination D2 D3 Sloan va associer un système de direction fondé sur la planification stratégique à la décentralisation coordonnée de la Général Motors, pour que celle-ci soit 21 très efficace. Les apports de l'auteur aux pratiques managériales sont nombreux. Ils concernent : • la stratégie planifiée ; • la décentralisation par division ; • la structure multidivisionnelle ; • le contrôle de gestion par divisions ; • les débats contradictoires au sein de comités de direction (la thèse de la contradiction créative). Selon Sloan la décentralisation du pouvoir peut avoir plusieurs avantages tels que : la flexibilité, la créativité, la responsabilité, l'initiative, le gain du temps, l'autonomie des décisions, la commodité du contrôle, ..... 22 Cinq principes communs aux auteurs néo-classiques DECENTRALISATION PROFIT APPORTS COMMUNS AUTEURS NEO CLASSIQUES D.P.O MOTIVATION PAR LA COMPETITIVITE CONTROLE 23 DECENTRALISATI ON PROFIT APPORTS COMMUNS AUTEURS NEO CLASSIQUES D.P.O A- La maximisation du profit MOTIVATION PAR LA COMPETITIVIT E CONT ROLE Elle constitue une condition de survie et de développement de l'entreprise. Les structures par centre de profit (unité autonomes disposant chacune de son équipement) en sont une illustration. P. Drucker s'élèvent toutefois contre l'objectif de maximisation du profit : Selon lui, ce qui importe c'est l'obtention d'un profit suffisant pour couvrir les risques de l'activité économique et éviter ainsi une perte. 24 P R O FI T B- La décentralisation des responsabilités et des décisions DECENTRALISATION APPORTS COMMUNS AUTEURS NEO CLASSIQUES D . P . O MOTIV ATION PAR LA COMPE TITIVIT E Les responsabilités doivent être décentralisées vers le bas de la hiérarchie. C O N T R O L E La décentralisation s'accompagne d'une départementalisation par produit, (une répartition de la production entre plusieurs départements qui sont chacun responsable d'un produit). Ce principe accompagne le principe de maximisation du profit un facteur de motivation la décentralisation d'allégement des missions des cadres Les auteurs prônent alors des structures - Staff and Line (un compromis entre la structure hiérarchique pyramidale et la structure fonctionnelle) - et une prise de décision fortement décentralisée. 25 DECENTRALISATI ON PROFIT APPORTS COMMUNS AUTEURS NEO CLASSIQUES D.P.O C- La direction par objectif (DPO) MOTIVATION PAR LA COMPETITIVIT E II s'agit de la forme de management résultant de la combinaison entre décentralisation et hiérarchisation d'objectifs clairement définis. CONT ROLE Elle permet d'intégrer l'activité des différents service autonomes (voir O.Gelinier). L'idée essentielle est que la direction générale fixe les buts et les objectifs généraux de l'organisation. Ceux-ci distingués en objectifs principaux et secondaires et délégués aux différentes fonctions, division et services. Chaque responsable est tenu d'atteindre l'objectif qui lui a été assigné en lui laissant une marge de liberté dans le choix des moyens. 26 En plus de la direction par objectif, O.Gélinier avance la direction participative par objectif (DPPO), DPPO : les objectif de l'entreprise ainsi que les moyens doivent être négociés pour une période donnée entre la direction et les subordonnés. A la fin de la période, les écarts par apports aux objectifs sont analysés et évalués. La direction par objectif (DPO), constituent un accroissement du sens des responsabilités des cadres. Sur l'organigramme classique vient se greffer une structure d'objectifs précis qui pourrait se définir comme un emboîtage complexe de responsabilités. 27 D- Le contrôle par analyse des écarts et par exception Ce contrôle est nécessaire du fait de la décentralisation des responsabilités et se réalise a posteriori par comparaison des réalisations aux objectifs, tant que ces derniers sont respectés, le niveau supérieur de la hiérarchie n'intervient pas, en revanche, en cas d'exception (de non-respect) l'intervention viendra du haut. Il y a donc autocontrôle des unités autonomes. P R O FI T DECENTRALISATION APPORTS COMMUNS AUTEURS NEO CLASSIQUES D . P . O MOTIV ATION PAR LA COMPE TITIVIT E 28 C O N T R O L E DECENTRALISATI ON PROFIT APPORTS COMMUNS AUTEURS NEO CLASSIQUES D.P.O MOTIVATION PAR LA COMPETITIVIT E E- La motivation par la compétitivité CONT ROLE Contrairement aux auteurs classiques, les auteurs néo-classique prennent en compte les motivations des individus et des groupes, telles que : la réalisation de soi par le travail, ou encore le désir d'étendre son champ de responsabilités. Ces motivations constituent des facteurs d'adhésion des individus ou des groupes aux objectifs de l'entreprise, et donc, de ce fait, un élément de compétitivité. 29 EN RÉSUMÉ Les auteurs néo-classiques, comme leur non l'indique, ont conserver de l'approche classique la démarche empirique en lutant contre l'intervention de discipline étrangères à la « science de management ». Ils ont également préservé la croyance en l'existence de principes de bonne gestion Toutefois, influencés par l'école de décision et l'école des relations humaines, ils ont enrichi les théories classiques par la prise en compte des motivations des individus, plus particulièrement des cadres. L'école néo-classique a ainsi permis de développer des notions originales comme la direction par objectif, la motivation par le travail et l'ambition. 30 EN RÉSUMÉ Ces formes de management participatif sont aujourd'hui préférés au management classique car elles semblent permettre la conciliation entre la motivation, la flexibilité et l'efficacité. Le rôle du dirigeant s'en trouve changé : il fixe les grandes orientations et coordonnent le travail des membres de l'organisation . L'évolution décrite n'est pas générale. Le mode de management classique reste encore largement répandu dans les PME, dans certaines organisations ou lorsque le dirigeant répugna à partager le pouvoir. 31 QUESTIONS 32