Médecine d'Afrique Noire : 1991, 38 (6)
3° - RESULTATS
Au cours des 413 P.B.R. dont 373 réalisées pour néphro-
pathie, l’histologie a montré 5 glomérules ou plus dans 343
cas soit 92 % des prélèvements. Dans 11 cas, le prélève-
ment ne contenait que du tissu musculaire ou graisseux.
Une seule biopsie du foie était inexploitable tandis que les
cytoponctions se sont révélées positives dans 82 %.
Le taux de réussite des biopsies et des cytoponctions
d’autres organes varie de 90 % pour le poumon à 30 %
pour le pancréas
Les drainages se sont toujours avérés positifs et ont rem-
placé une intervention : pyomyosite, abcès du foie, ou pré-
paré le patient à un acte chirurgical : néphrostomie percuta-
née. Les incidents ont été peu nombreux. Au cours des 672
ponctions-biopsies, nous répertorié 10 incidents (1,48 %)
survenus uniquement au cours des P.B.R., soit 5 cas d’hé-
maturie restés sans conséquence. Au cours des 520 drai-
nages, nous avons noté 19 incidents (3,6), soit : un cas de
rupture du drain, 8 cas d’obstruction du cathéter et 10 cas
d’arrachement.
Deux accidents sont à déplorer. Un homme de 60 ans est
décédé dans un tableau de choc septique douze heures
après mise en place d’un drain de Joly (CH. 14) pour abcès
amibien surinfecté et retrait de 3 l de pus sanglant. Un
homme de 75 ans, en très mauvais état général, a présenté
une hémoptysie qui n’a pu être tarie en milieu chirurgical,
au cours de la pose d’un drain de Joly CH 16.
4° - COMMENTAIRES
La technique d’échographie interventionnelle mise au point
est peu onéreuse : celle ci est réalisable quels que soient le
type d’échographe et la forme de la sonde en raison de
l’absence d’artifice de drainage (7). Le matériel de ponc-
tion choisi est de plus peu varié, polyvalent, d’usage et de
fabrication courante et d’utilisation facile.
La technique est par ailleurs simple. En effet, après
détermination du plan de ponction, la progression de
l’aiguille vers la zone cible est suivie dans sa totalité et non
par son “tip echo”. Enfin, la technique de ponction s’est
avérée fiable. Le taux de réussite des ponctions-biopsies
est superposable à celui d’autres auteurs : LANKESTER :
93 %, BACKMAN : 97 %. La ponction-biopsie fortuite
d’un angiome hépatique pris pour un carcinome hépato-
cellulaire est resté sans conséquence hémorragique. Une
seule ponction-biopsie du foie, sur 235 pratiquées, a rame-
né un matériel insuffisant, encore s’agissait-il d’un geste de
débutant.
Le taux des complications hémorragiques rénales après
P.B.R. est de 2,4 % dans notre série et de 2 % pour
BACKMAN. Les incidents au cours des drainages sont
essentiellement représentés par des arrachements du cathé-
ter comme le signale la plupart des auteurs.
Les deux accidents sont survenus chez des hommes âgés de
60 et 75 ans présentant une importante altération de l’état
général pour laquelle les chirurgiens et les anesthésistes
avaient réfuté l’intervention. Le drainage posé sous
échographie paraissait la meilleure alternative.
L’échographie interventionnelle influe de façon nettement
positive sur la durée d’hospitalisation. Dès que le dia-
gnostic est confirmé par ponction-biopsie ou par cyto-
ponction, le patient bénéficie d’un traitement adéquat (5).
Le drainage des pyomyosites et des abcès a remplacé les
interventions chirurgicales ou rendu celles-ci moins trau-
matisantes.
Le néphrostomie percutanée permet de drainer une hydro-
ou-pyonéphrose, d’améliorer la fonction du rein lésé, de
préparer le patient à l’acte chirurgical, de faciliter celui-ci
et donc de réduire la durée d’hospitalisation.
Celle-ci a particulièrement été étudiée, en fonction du
mode de traitement, par le suivi des 285 abcès amibiens
hépatiques diagnostiqués entre 1984 et 1989 (4) et dont
201 ont bénéficié d’actes d’échographie interventionnelle.
Au cours de ces années, le radiologue est intervenu de plus
en plus souvent sur des abcès de plus en plus petits. En effet
en 1984, tous les abcès amibiens hépatiques de plus de 10
cm sont drainés. En 1986, les dimensions ont été abaissées à
8 puis 7 cm. A partir de 1987, une meilleure maîtrise de la
technique permet de pratiquer une ponction de tous les abcès
en association avec le traitement médical. Il a toutefois été
adopté une attitude différente selon la taille. Les abcès de
moins de 5 cm bénéficient d’une ponction-vidange en une
seule séance, tandis qu’un drain de Joly est mis en place
pour les abcès de plus de 5 cm. Celui-ci est retiré 3 ou 4
jours plus tard, c’est-à-dire dès que le drainage est complet
et que l’on note une petite cavité ronde (5 mm) et
anéchogène à l’extrémité distale du drain, témoignant de la
vidange complète de l’abcès. Cette cavité résiduelle
disparaît en 2 mois environ. Dans le cas d’abcès multiples,
la pose de deux drains a été rarement nécessaire. Dans la
plupart des cas ils étaient communicants.
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