Les auteurs rapportent le cas d’une patiente de 33 ans qui a
fait une méningite trois jours après une stapédotomie. Cette
patiente avait une surdité de transmission de 15 dB avec tympa-
nogramme normal. Elle a eu une exploration de caisse qui a
confirmé l’otospongiose. L’opérateur lui a alors fait une platinec-
tomie calibrée et a mis en place un piston dont le pied a été entouré
de Gelfoam. La patiente est sortie, comme prévu, le lendemain de
l’intervention. Le Weber était alors latéralisé du côté opéré. Elle
est revenue au troisième jour pour des nausées, vomissements, ver-
tiges et douleurs auriculaires. Elle était apyrétique. À l’examen, le
Weber était latéralisé du côté sain et elle avait un nystagmus de
Agressivité des épithéliomas de la langue chez la femme jeune
More aggressive behavior of squamous cell carcinoma of the anterior tongue in young women.
Vargas H, Pitman K, Johnson J, Galati L •Laryngoscope 2000 ; 110 : 1623-6.
29
La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no259 - janvier 2001
Il y a, tous les ans, 6 400 nouveaux cas d’épithéliomas de
la langue mobile aux États-Unis. Dans neuf cas sur dix,
le patient a plus de 45 ans et souffre d’une intoxication alcoolo-
tabagique. La survenue d’un tel épithélioma chez un patient
beaucoup plus jeune, sans intoxication alcoolo-tabagique, fait
évoquer la possibilité d’une prédisposition génétique et fait
craindre un plus mauvais pronostic. Pour étudier l’agressivité
des épithéliomas de la langue chez la femme jeune, les auteurs
ont comparé une série de 17 patientes âgées de moins de 40 ans
à une série de 17 patients âgés de plus de 40 ans qui avaient des
épithéliomas de la langue mobile de stade comparable. Ces
femmes avaient eu une résection locale associée, dans 14 cas,
à un curage ipsilatéral, dans 2 cas à un curage bilatéral, dans
9cas à une radiothérapie et dans 4 cas à une chimiothérapie. La
survie actuarielle n’est pas statistiquement différente dans les
deux groupes. En revanche, les femmes les plus jeunes ont eu
plus de récidives locales (65 % versus 41 %, p = 0,02) et des
récidives plus précoces (14 mois versus 40 mois, p < 0,05) que
les patients les plus âgés. Les auteurs en concluent qu’il faut
faire un traitement initial d’autant plus agressif et une sur-
veillance d’autant plus étroite qu’il s’agit de patients jeunes,
sans facteur prédisposant.
Plusieurs articles ont été publiés sur le traitement ambula-
toire des abcès périamygdaliens par ponction(s). Ces
articles s’attachaient à comparer le taux de guérison à celui du
traitement classique par incision-drainage, mais ne parlaient pas
du confort du patient, c’est-à-dire de l’évolution des symptômes.
Les auteurs ont fait une étude prospective randomisée du traite-
ment des abcès périamygdaliens chez 75 adultes. Ils ont comparé
trois modalités thérapeutiques : la perfusion d’antibiotiques (en
l’occurrence 600 000 U de pénicilline/6 h) associée à de la mor-
phine (0,25 mg/kg/6 h en i.m.), la ponction de l’abcès sous anes-
thésie locale associée à une injection i.m. de pénicilline retard et
du paracétamol per os, et l’incision du pilier antérieur de l’amyg-
dale sous anesthésie locale associée à une injection i.m. de péni-
cilline retard et du paracétamol per os. Il n’y a eu aucun échec
de traitement dans le dernier groupe. Cependant, 8 patients trai-
tés par antibiothérapie i.v. (30 %) et 6 patients traités par ponc-
tion (24 %) continuaient à avoir trismus et fièvre 48 heures après
le début du traitement et ont dû subir une incision d’abcès. L’évo-
lution des symptômes est aussi très en faveur de l’incision
d’emblée. Deux heures après le début du traitement, aucun patient
sous antibiotique i.v. et 98 % des patients qui avaient eu une ponc-
tion ne pouvaient boire de l’eau, alors que tous les patients dont
l’abcès avait été incisé buvaient sans aucune douleur. Au bout de
24 heures, 95 % des patients sous antibiotiques i.v. et 65 % des
patients ponctionnés avaient encore de la fièvre, contre 25 % des
patients qui avaient eu une incision. Enfin, le trismus était beau-
coup plus prolongé chez les patients traités par antibiotiques que
chez ceux traités par ponction ou par incision.
Prise en charge de la douleur dans le traitement des abcès périamygdaliens
Management of pain in peritonsillar abscess. Nwe TT, Singh B •J Laryngol Otol 2000 ; 114 : 765-7.
destruction. L’opérateur a alors retiré le piston sous anesthésie
générale et a obturé la platine avec du tissu conjonctif et du Gel-
foam. Le lendemain, la patiente a été mise sous antibiotiques car
elle commençait à avoir de la fièvre. Les hémocultures montreront
une infection à S. pneumoniae sensible à la pénicilline. Puis sont
apparues une raideur de la nuque et des céphalées. La ponction
lombaire a retrouvé un liquide louche. La culture du LCR est res-
tée stérile : il s’agissait d’une méningite purulente décapitée. Deux
ans après l’intervention, la patiente est cophosée du côté opéré, elle
a des vertiges sporadiques et se plaint de céphalées et d’acouphènes.
M. François
Méningite après stapédotomie
Meningitis following stapedotomy : a rare and early complication. Nielsen TR, Thomsen J • J Laryngol Otol 2000 ; 114 : 781-3.