Info infectiologie
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Ainsi, des groupes d’individus à plus haut risque dans la communauté émer-
gent : les athlètes, les membres d’équipes sportives (surtout concernant les
sports de contact, tels le soccer, le football, la lutte, etc.), les consommateurs
de drogues intraveineuses, les prisonniers, les militaires, les hommes ayant des
contacts sexuels avec d’autres hommes et les personnes résidant dans des dor-
toirs.
Comment procède-t-on au traitement du
SARM-AC?
L’approche générale du traitement dépend du type d’infection cutanée et
des tissus mous, ainsi que de la gravité de la présentation clinique.
Le drainage
Lorsqu’il s’agit d’un abcès, il faut impérativement le drainer. Le traitement
post-drainage varie selon divers experts. En effet, certains d’entre eux consi-
dèrent qu’un abcès non compliqué d’un diamètre de moins de 5 cm ne néces-
site pas d’antibiothérapie subséquente. Les soins de plaie habituels seraient
alors suffisants.
L’antibiothérapie
Par contre, dans le cas d’un abcès de plus de 5 cm, il faut, après le drainage,
traiter le patient avec un antibiotique pris oralement, pour lequel la bactérie
s’avère sensible pendant 10 à 14 jours. Les agents de choix sont le TMP-SMX,
la clindamycine ou le linézolide (seulement si les autres agents sont non tolérés
par le patient ou en cas d’échec). L’utilisation des fluoroquinolones est à
proscrire dans le traitement du SARM-AC. En effet, plusieurs cas de résistance
à cette classe d’antibiotiques en cours de traitement sont décrits dans la littéra-
ture.
Le traitement parentéral initial avec la vancomycine sera débuté chez les
patients souffrant de fièvre ou d’autres signes d’infection systémique et chez
tout patient diabétique ou immunosupprimé, en attendant le bilan et la culture
finale. Le passage subséquent à une antibiothérapie orale est possible, selon
l’évolution clinique et la culture.
le clinicien février 2011
C
Notre patient a quelques facteurs de risque d’infection à
SARM-AC : il est jeune et sportif et il a eu des bris
cutanés à la suite de sa chute à vélo.
CONCLUSION DU CAS
DU PATIENT
Notre patient ayant ressenti de la
fièvre, il peut s’avérer prudent de le
garder en observation en attendant le
bilan (formule sanguine complète,
ions, urée, créatinine et
hémocultures).De la vancomycine 1 g
q 12 heures est débutée après
l’incision et le drainage de l’abcès. De
nouvelles cultures du pus doivent
être envoyées au laboratoire pour
évaluer de possibles changements de
résistance aux antibiotiques.
Cependant, il peut être raisonnable
de laisser partir le patient si le bilan
de base est normal et s’il n’y a pas de
signes systémiques d’infection. En
effet, il s’agit d’un patient jeune, en
bonne santé et fiable. De plus, nous
avons déjà une culture récente de ses
plaies.
Ainsi, duTMP-SMX DS 2 co p.o.
2 f.p.j.,pour 10 à 14 jours, a été
débuté en externe, avec un suivi
rapproché après 24 à 48 heures.
Dr Roussy est résident
IV en microbiologie-
infectiologie. Il pratique
présentement au Centre
hospitalier universitaire
de Sherbrooke.
Dr Martel est microbiologiste-
infectiologue, interniste. Il pratique
présentement au Centre hospitalier de
l’université Laval.