1 ©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2016-2017 Programme de colle n°5 de la semaine n°8 et 9 du 03/11 au 09/11 Notion de bijection. De nouvelles fonctions de référence Dans tout le chapitre E et F désignent des parties de R et les fonctions considérées sont réelles. Nous généraliserons plus tard dans l’année le concept de bijection pour des applications quelconques. Questions de cours 1. f : x 7→ x+3 x−2 est une bijection de R \ {2} vers R \ {1} et f −1 : x 7→ 2x+3 x−1 . 1 + 2. g : x 7→ e−x + 1+x sur [0, 2[, on a g(0) = 2, g ′ (0) = −1 donc g −1 dérivable en 2 et 2 bijective de R 1 −1 ′ (g ) (2) = g′ (0) = −1. 3. Pour x ∈ [−1, 1], sin(arccos x) = cos(arcsin x) = 4. arcsin′ (x) = 1 √ 1 P ourx>0, 1−x2 arctan x + arctan p 1 − x2 . π 1 = x 2 Notion de bijection et de fonction réciproque 1.1 Vocabulaire 5. Définition 1 Une fonction f : E → F est dite bijective si tout élément de F admet un unique antécédent dans E par f . Cela revient à dire que pour tout y ∈ F , il existe un unique x ∈ E tel que f (x) = y. Cet élément x est noté f −1 (y). On définit ainsi l’application réciproque de f notée f −1 de F dans E qui à un élément y associe son unique antécédent par f . On a alors par définition, ∀x ∈ E, f −1 (f (x)) = x et ∀y ∈ F, f (f −1 (y)) = y. De plus les courbes Γf et Γf −1 de f et f −1 sont symétriques par rapport à la droite d’équation y = x, car pour tout x ∈ E et y ∈ F , on a : (x, y) ∈ Γf ⇐⇒ y = f (x) ⇐⇒ x = f −1 (y) ⇐⇒ (y, x) ∈ Γf −1 . Exemples modèles : • la fonction carrée est une bijection de R+ sur R+ et la fonction racine carrée est sa fonction réciproque. • la fonction ln :]0 + ∞[→ R est bijective et son application réciproque est exp : R →]0, +∞[. 1.2 Comment prouver qu’une fonction f : E → F est bijective ? 1. Méthode 1 algébrique : montrer que tout élément y de F , admet un unique antécédent x dans E par f , c’est résoudre l’équation f (x) = y d’inconnue x (on doit trouver une unique solution). L’expression de x en fonction de y donne alors l’expression de la fonction réciproque. 2. Méthode 2 avec de l’analyse : (corollaire du TVI) : si f est continue et strictement monotone sur un intervalle I, alors f est une bijection de I sur l’intervalle f (I). Par exemple : • si f : [a, b] → R est continue et strictement décroissante, alors f est une bijection de [a, b] sur [f (b), f (a)] • si f : [a, b[→ R est continue et strictement croissante, alors f est une bijection de [a, b[ sur [f (a), limb f [. Attention cette méthode donne l’existence de la fonction réciproque mais ne permet pas d’obtenir son expression. 2 ©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2016-2017 Exemples : • (*) f : x 7→ x+3 x−2 est une bijection de R \ {2} vers R \ {1} et f −1 : x 7→ 2x+3 x−1 . 1 + dans g(R) = [0, +2[ car f est continue et strictement • g : x 7→ e−x + 1+x 2 est une bijection de R décroissante sur R (somme) et a pour limites ... √ • Les fonctions racines n-ièmes x 7→ n x : Si n est impair, la fonction f : x 7→ xn est une √ bijection de R sur R. Cela revient à dire que tout réel 1 1 x admet une√unique racine n-ième réelle, notée n x. Comme on a aussi (x n )n = x n ×n = x1 = x, on en 1 1 −1 n déduit que x = x n . La fonction réciproque est donc f : x 7→ x n . Si n est pair, la fonction x 7→ xn est une bijection de R+ sur R+ , on note x 7→ x1/n sa fonction réciproque. 1.3 Qualités conservées par une application réciproque Le tableau suivant résume les théorèmes ci-dessous : soit f : I → J bijective. f croissante sur I f est continue sur I f est dérivable en a ∈ I et f ′ (a) 6= 0 f est impaire f −1 f −1 croissante sur J f −1 est continue sur J est dérivable en b = f (a) et (f −1 )′ (b) = f −1 est impaire 1 f ′ (a) On admet pour le moment les théorèmes suivants utiles pour toute la suite du chapitre (nous les démontrerons plus tard dans l’année) : Théorème 2 (Théorème de la bijection monotone) Toute fonction f continue et strictement monotone sur un intervalle I est bijective de I sur l’intervalle J = f (I) et sa fonction réciproque f −1 est continue sur J et possède la même monotonie que f . Théorème 3 (Théorème de dérivation des fonctions réciproques) Si de plus, f est dérivable en a ∈ I avec f ′ (a) 6= 0, alors f −1 est dérivable en b = f (a) et on a (f −1 )′ (b) = 1 f′ (f −1 (b)) . Remarques : • si f bijective, une tangente horizontale en a (resp. horizontale) pour f donnera une tangente verticale en b = f (a) (resp. horizontale) pour f −1 par la symétrie par rapport à la droite d’équation y = x. • pour retrouver la formule précédente, on peut dériver la relation f −1 (f (x)) = x, ce qui donne par dérivation de fonctions composées : (f −1 )′ (f (x)) × f ′ (x) = 1 donc (f −1 )′ (f (x)) = 1 . f ′ (x) Exemples : • (*) si on reprend g : x 7→ e−x + 1 g ′ (0) = −1. 1 1+x2 , on a g(0) = 2, g ′ (0) = −1 donc g −1 dérivable en 2 et (g −1 )′ (2) = • h : x 7→ (x − 1)5 bijection de R dans R, h(1) = 0 et h′ (1) = 0, donc h−1 n’est pas dérivable en 0 et sa courbe présente une tangente verticale. 3 ©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2016-2017 2 Fonctions circulaires réciproques 1. Fonctions arcsin et arccos. À savoir absolument : • Comment sont-elles définies ? (merci théorème de la bijection). Quelles sont leur variation, leur parité ? • Savoir calculer cos(arccos x) ou arccos(cos x) selon les valeurs de x (idem avec sin). p • (*) Pour x ∈ [−1, 1], sin(arccos x) = cos(arcsin x) = 1 − x2 . • arcsin et arccos sont dérivables sur ]−1, 1[ (et non pas sur [−1, 1], ce sont des fonctions «méchantes»). On a 1 1 et arccos′ (x) = − √ (∗) arcsin′ (x) = √ . 2 1−x 1 − x2 2. Fonction tangente On pose pour x 6= π 2 mod π, tan x = sin x cos x . tan est π-périodique, impaire, il suffit de l’étudier sur ] − π2 , π2 [. Elle est dérivable (quotient) et tan′ (x) = 1 = 1 + tan2 x. cos2 x Elle est donc continue et strictement croissante sur I =] − π2 , π2 [, elle réalise donc une bijection de I sur tan(I) = R. On a la formule d’addition tan(a + b) = tan a + tan b . 1 − tan a tan b 3. Fonction arctangente On note arctan la fonction réciproque de tan restreinte à ] − π2 , π2 [. Elle est définie sur R, impaire car tan|I 1 . l’est, et croissante. Elle est dérivable et arctan′ (x) = 1 + x2 On en déduit un nouvel équivalent usuel : arctan x ∼0 x . (*) Pour x > 0, arctan x + arctan 3 π 1 = . (ramène l’étude de arctan à l’infini à son étude en 0). x 2 Fonctions hyperboliques 1. Fonctions sinus, cosinus hyperboliques On pose ∀x ∈ R, ch x = ex + e−x 2 et sh x = ex − e−x . 2 Les fonctions ch et sh sont dérivables sur R et on a ch′ = sh et sh′ = ch . On en déduit leur variation. Il faut connaître les limites et le graphe. Remarque : On a les équivalents suivants : ch x ∼+∞ ex 2 et sh x ∼+∞ ex . 2 On a la relation suivante de trigonométrie hyperbolique : ∀t ∈ R, ch2 t − sh2 t = 1 . Cette relation s’interprète graphiquement : le point de coordonnées (ch t, sh t) est sur l’hyperbole d’équation x2 − y 2 = 1. 4 ©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2016-2017 2. Fonction tangente hyperbolique. On pose pour x ∈ R, th dérivable et ∀x ∈ R, th′ (x) = th(x) = sh x . ch x 1 = 1 − th2 x . ch2 x La fonction th réalise une bijection de R sur ] − 1, 1[. Remarque : les fonctions hyperboliques réciproques ne sont plus au programme. On peut néanmoins les aborder en exercice.