
en 1990), le PIB par habitant a pu croître en moyenne de 2,3% entre 1965 et 1989.
Mais dans cette tranche hétérogène, on trouve des situations très contrastées : dans la
période considérée, la croissance par habitant fut négative au Sénégal et au Pérou
(respectivement –0,7% et –0,2%), alors qu’elle était forte en Malaisie (+4%) ou en
Corée du Sud (+7%). A côté des facteurs de dynamisme ou de blocage propres à
l’histoire, à la géographie et à la structure sociopolitique de chaque société, la
poussée démographique a joué un rôle important. En effet, un accroissement trop
èlevé de la population réduit considérablement les effets à court terme de la
croissance économique sur le niveau de développement du pays : ainsi, la population
du Sénégal augmentait de 2,9% par an entre 1965 et 1980, alors que dans le même
temps, le PIB ne progressait que de 2,1%; le niveau de vie moyen des sénégalais ne
pouvait donc que se détériorer. On retrouve le même phénomène dans la plupart des
pays en voie de développement à faible revenu (revenu par tête inférieur à 500 dollars
en 1990) mais à forte croissance démographique, comme le Congo, Madagascar ou la
Mauritanie
I – Les théories de la croissance
Le monde des théories de la croissance est varié et complexe avec beaucoup de
nuances dans les formulations. Tous les théoriciens, quelles que soient leurs
sensibilités particulières partagent :
-une analyse du sous- developpement menee en termes quantitatifs et d’économiste ;
-une approche méthodologique de modélisation du processus de croissance
économique ;
-une politique économique de croissance non pas optimum, mais celle qui
pourrait être la plus souhaitable parmi celles qui sont possibles.
L’analyse de ces trios élèments permet d’evaluer les contours des théories qui
portent à la fois les instruments et les politiques économiques.
L’approche quantitative se veut une analyse du sous-dévéloppement qui se
fonde exclusivement sur des critères quantitafiables. Pour beaucoup d’auteurs, cette
méthode presente au moins deux avantages. D’une part, face à l’extrême
enchevêtrement des faits, la théorie doit privilégier ceux qui sont les plus édifiants,
les plus décisifs, finalement ceux qui peuvent être quantifiables. Cette caractéristique
finit par leur conférer une valeur intrinsèque incontestable. D’autre part, la demarche
mettant en avant des faits mesurables, répond à un souci d’objectivité et
d’impartialité doctrinale car en définitive, elle se borne à rassembler des faits, à faire
un bilan des certitudes. Elle pourrait alors pense-t-on fournir une base commune à
tous les économistes, quelle que soit leur orientation idéologique. Cet empirisme a
fait qu’en fin de compte, cette forme d’analyse a permis de rassembler un materiau
statistique extrêment appréciable sur les pays en voie de développement.
De cette analyse, il resulte au moins deux conséquences qui déterminent la