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FICHE DE RÉVISION DU BAC
Histoire Toutes séries
Média et opinion publique en France depuis l’affaire Dreyfus
1
LE COURS
Retrouvez la fiche de révision Histoire «Médias et opinion publique dans les grandes crises
politiques en France puis l'affaire Dreyfus » pour préparer votre bac.
L’affaire Dreyfus en 1894 a mis en lumière la relation complexe entre l’opinion publique et la presse écrite, celle-ci
façonnant l’opinion publique et les citoyens.
Le développement et la diversification des médias qui touchent de plus en plus de personnes, parallèlement nous
assistons au développement du système démocratique, balbutiant encore à la fin du 19ème siècle.
« Techniquement », c’est la presse qui a initié le lancement des médias : de 1890 à 1930, la presse écrite connaît une
véritable apogée, elle participe à la mobilisation et la division de l’opinion. Les premières applications de la radio
paraissent au début du 20ème siècle, son public et les différentes ondes commencent à se développer dans les années
1930, dans les années 1950, son audience est déjà bien acquise. Accessible, elle devient « grand public », en 1968,
lorsque le pouvoir tente de contrôler la radio et la télévision, la liberté de l’information est mise en avant, affrontant
le pouvoir.
La télévision apparaît quant à elle avec les 30 glorieuses, elle se diffuse massivement pendant les années 1970.
Il faut donc mettre en avant que ce sont les évolutions techniques qui permettent le développement et la diffusion
des médias de masse.
Aussi ce thème nous permettra de répondre aux questions suivantes : en quoi les médias sont-ils essentiels à la
démocratie ? Quel impact ont-ils sur l’opinion publique ?
Plan du cours
1. De l’affaire Dreyfus à la veille de la 2nde guerre mondiale : l’omniprésence de la presse écrite
2. De nouveaux médias qui touchent de plus en plus l’opinion publique (1939-1960)
3. Les médias et l’opinion publique dans la 5ème république
1. De l’affaire Dreyfus à la veille de la 2nde guerre mondiale : l’omniprésence de la presse écrite
Mots/personnages clés :
Alfred Dreyfus (1859-1935) : c’est un officier français de confession juive, accusé à tort, en 1894 : de trahison et
d’espionnage au bénéfice de l’Empire allemand. En 1895, après un procès à charge, il est condamné à la déportation
à vie et dégradé publiquement. Il est gracié en 1899 et réhabilité en 1906.
Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse : elle aborde le régime administratif de la presse écrite exempt de
tout contrôle préalable ; la définition de diverses infractions ; l’établissement d’un régime de responsabilité pénale
instituant une présomption de responsabilité du directeur de la publication ; la mise en place d’un régime procédural
particulier ; cela afin de protéger la liberté de la presse.
Union sacrée : il s’agit du mouvement de rapprochement politique qui a soudé les Français de toutes tendances
(politiques ou religieuses) lors du début de la Première Guerre mondiale.
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LE COURS
A/ L’effervescence de la presse écrite et la formation de l’opinion publique
Lorsque l’affaire Dreyfus éclate, en 1894 jusqu’en 1906, elle passionne la population, mais la divise : deux camps
affrontent, les « dreyfusards » partisans de l’innocence de Dreyfus, et les « antidreyfusards » partisans de sa
culpabilité. Dans le débat, toute la presse se mobilise, la presse antidreyfusarde dénonçant un complot juif menaçant
la France, tout en mettant en avant des stéréotypes antisémites ; la presse dreyfusarde dénonce quant à elle une
enquête « bâclée » à charge : elle accuse les membres de l’Etat-major de dissimulation de preuves, lorsque dans
l’Aurore, du 13 janvier 1898, Emile Zola rédige « J’accuse », il dénonce l’erreur judiciaire et ses responsables au sein
de l’armée. La presse joue donc un rôle très important dans le débat : allant jusqu’à prouver l’innocent de Dreyfus,
dans le même temps, elle mobilise l’opinion et les intellectuels.
Au cours de la première guerre mondiale, dès le 4 août 1914, une loi sur la censure préventive est mise en place, le
pouvoir politique est conscient de l’influence de la presse sur l’opinion publique, il cherche donc à contrôler les
publications qui remettraient en cause l’Union Sacrée. Il cherche à utiliser la presse comme un outil de propagande :
les soldats des tranchées parlent de « bourrage de crâne », on met en avant les échanges épistolaires entre les
marraines de guerre et les poilus, donnant ainsi une image faussée de la réalité quotidienne de la guerre. La loi sur la
censure ne sera abrogée qu’en octobre 1919.
B/ Médias et politiques : catalyseurs des tensions
La période d’après-guerre voit les tensions internationales s’intensifier, l’Allemagne se fait revancharde, la marche à
la guerre, les suffragettes, le front populaire de 1936, entre les revendications sociales et les avancées, offrent une
large variété de sujets. Cela maintient l’attention de l’opinion publique, même si celle-ci se divise de plus en plus.
Notamment lors de la crise du 6 février 1934, la presse se fait écho des discordances de l’opinion publique. Lors de
ces manifestations anti-parlementaires, la presse d’extrême droite encourage ses lecteurs à aller manifester lors de
la présentation du gouvernement d’Edouard Daladier (qui est alors chef du parti radical) : ces manifestations en
arrivent à l’émeute (dont le bilan est lourd : 15 morts et quelques 1400 blessés). La presse d’extrême droite diffuse
auprès de l’opinion la thèse d’une corruption généralisée du système parlementaire, alors que la presse d’extrême
gauche, la thèse de la tentative d’un coup de force fasciste contre la république.
C’est dans ce contexte très discuté que la radio augmente son audience, tout en restant encadré par l’Etat : lors de
ces émeutes notamment, le ministre de l’intérieur encadre les radios (on peut citer : Radio Paris et le Journal parlé
où les manifestants sont catalogués comme des terroristes.
Sous le front populaire, ces contrôles et pressions de la part des gouvernants s’intensifient. La presse de droite
dénonçant d’ailleurs la TSFIO (la SFIO étant le nom du parti socialiste de l’époque). A compter de 1938, alors que
l’Allemagne nazie se montre de plus en plus belliqueuse, le gouvernement limite l’audience des ondes en contrôlant
les informations radiodiffusées.
2. De nouveaux médias qui touchent de plus en plus l’opinion publique (1939-1960)
Mots/personnages clés :
13 mai 1858 : à la suite d’une manifestation insurrectionnelle contre le gouvernement à Alger, les militaires mettent
en place un comité de salut public dont l’objectif est le retour du général De Gaulle.
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LE COURS
A/ Les médias pendant la guerre : quelle opinion ?
Au cours de la seconde guerre mondiale, les parties adverses s’attachent à contrôler l’opinion par les journaux et la
radio.
Le régime de Vichy (en 1940) supprime dès son installation la liberté de la presse. La mainmise est à la fois exercée
par le régime nazi et le gouvernement de Vichy : censurés et instrumentalisés, les médias servent à l’idéologie et à la
propagande nazie, alors qu’à Londres s’installe à partir du 6 septembre 1940 « Les Français parlent aux Français » sur
les ondes de la BBC.
Cette émission a joué un très grand rôle pour faire connaître les nouvelles du front, transmettre des messages codés
à la résistance, et soutenir le moral des Français.
Les médias « contrôlés » utilisent des personnalités connues : tels les écrivains R. Brasillach et Pierre Drieu la
Rochelle dans « je suis partout ». La propagande nazie s’affiche également avec la traduction de journaux allemands
« Signal » par exemple. Au cinéma, des films mettent en scène « Les Actualités mondiales ».
Toutefois le public n’est pas dupe, les ventes et l’audience baissent, alors que les journaux de la résistance
s’imposent : plus de 1000 titres paraissent entre 1940 et 1944. Notamment Combat est le journal du mouvement de
la résistance intérieure française, 58 numéros seront publiés ; ou encore le Front national qui est un mouvement de
Résistance contrôlé par le PCF (Parti communiste français), il fit paraître un grand nombre de journaux et de feuilles
clandestines.
Environ 300 000 et 450 000 journaux ont été imprimés de 1940 à 1944. Pour contrer la prolifération de ces journaux,
la Gestapo et la police française agissent auprès de l’opinion et répriment très fortement les imprimeurs.
Du côté de la radio, dès 1940 c’est aussi la guerre des ondes : le maréchal Pétain, chef de file des partisans de l’arrêt
des combats tente de convaincre l’opinion publique, alors que le général De Gaulle tente de convaincre les citoyens
français de rallier la résistance et la France libre. Le 17 juin 1940 : le maréchal Pétain demande l’arrêt des combats, le
18 juin, le général De Gaulle lance son appel.
Dès lors, depuis la BBC à Londres, chaque jour les résistants communiquent dans « Les Français parlent aux
Français », ou encore Radio Brazzaville, dont les ondes seront utilisées en juin 1943, pour annoncer la création du
gouvernement provisoire, l’audience est très forte, en 1944, avec l’affaiblissement de l’influence nazie, environ 70%
des Français écoutent la BBC.
En France, Radio Vichy, pour le sud, ou Radio Paris, pour le Nord émettent pour diffuser la propagande et le culte
pétainiste.
B/ Quels médias après la guerre ?
Après la Seconde guerre mondiale, les médias se diffusent encore davantage, mais l’Etat en contrôle l’accès : le
monopole d’Etat sur la radiodiffusion française (RDF), transformée en 1949 en RTF (Radiodiffusion-Télévision-
Française), les journalistes doivent suivre un « cahier de consignes » et rendre des comptes à cinq ministères. En
1954, les premières émissions quotidiennes apparaissent, en 1960, 9 foyers sur 10 ont un poste de radio un
« transistor ». La radio a une meilleure audience que le journal papier (qui est lui aussi est soumis à la censure,
surtout les éditoriaux hostiles à la présence française en Algérie comme France Observateur), mais peu à peu ces
deux médias, sont supplantés par la télévision : dans les années 50 : 5% des foyers sont équipés d’un poste, 13% en
1960, 70% en 1970 ;
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La crise du 13 mai 1858, est révélatrice de la surveillance exercée sur les médias : les actualités françaises filmées
pour le cinéma sont visibles du 21 mai au 4 juin, et sont totalement différentes, (alors que la crainte d’une guerre
civile est forte, alors que la guerre d’Algérie dure depuis 3 ans et que la France est privée de gouvernement), les
premières actualités affichent la satisfaction de la politique menée par Pierre Pflimlin (nouveau président du Conseil,
investi le 14 mai par l’Assemblée nationale, elle n’évoque pas non plus le retour du général De Gaulle ; la seconde
édition des actualités françaises du 1er juin n’évoque que le général De Gaulle et du soutien dont il bénéficie dans
l’opinion publique en France et en Algérie, faisant taire les oppositions au retour de l’ancien héros de la Résistance.
3. Les médias et l’opinion publique sous la 5ème république
A/ Les médias : au service du pouvoir ou de la liberté d’information ?
Lors de la guerre d’Algérie, De Gaulle perçoit l’importance des médias, il se prononce pour la mainmise complète sur
l’information, y compris la télévision : une ordonnance en 1959, lui accorde cela. Entre 1959 à 1969 : De Gaulle
prononce 69 discours pour convaincre l’opinion publique que sa politique est la meilleure. Notamment, en 1961, lors
de la tentative de putsch, les médias passent en boucle le message du Président appelant à ne pas suivre les
généraux. Les jeunes appelés écoutent De Gaulle qui les appelle les « 500 000 gaillards munis de transistors »,
défiant les généraux putschistes.
En 1964, l’ORTF (Office de Radiodiffusion-Télévision française) est placée sous la tutelle du ministre de l’Information.
Elle joue un rôle important dès l’élection présidentielle de 1965. Mais de plus en plus, la question de l’impartialité
des actualités et du contrôle de la télévision par le pouvoir revient dans l’opinion publique, son paroxysme est
atteint lors de la crise de mai 1968. En parallèle, les radios libres émettent depuis les pays limitrophes, ont un
discours beaucoup plus libre (Europe n°1, RTL, Radio Monte-Carlo, Radio Andorre, notamment).
Par ailleurs, les sondages créés dans les années 30, commencent à se démocratiser avec les élections présidentielles
au suffrage universel en 1965, cela a un impact sur l’opinion publique qui est à la fois sondée et qui comparer sa
propre opinion avec les autres.
Après l’élection présidentielle, les médias dénoncent les malaises qui traversent la société française. Celui de la
jeunesse (communiste, d’extrême-gauche, anarchisante et étudiante) qui affirme son identité et ses valeurs, et qui
conspue l’immobilisme et conteste les autorités traditionnelles. Les ouvriers contestent également l’autorité établie :
celle du patronat et de l’autorité politique et qui revendique plus de considération dans le travail.
Cette contestation est principalement le fait de jeunes ouvriers instruits, plus éduqués que leurs aînés. On notera
également la participation fréquente de cadres et des techniciens dans le mouvement. Là encore, on assiste à une
remise en cause d’une hiérarchie jugée trop autoritaire et d’un management trop peu participatif.
La triple crise, sociale, estudiantine et politique, a connu de multiples interprétations contradictoires, mais toutes les
analyses soulignent le rôle central des médias au sein de la société française.
En mai 1968, les journalistes font grèves pour obtenir le droit de diffuser les informations des manifestations
étudiantes, à la fin des manifestations, des journalistes de l’ORTF sont licenciés.
La radio est alors omniprésente : on écoute les informations partout (lors des occupations d’usine et des grèves, lors
des manifestations). Mais c’est également grâce à la radio que De Gaulle réussit à se maintenir après son allocution
du 30 mai.
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En 1974, Valéry Giscard d’Estaing supprime : l’ORTF, le ministère de l’Information, et accorde l’autonomie aux trois
chaînes de télévision et à Radio France. Mais le contrôle du gouvernement sur l’actualité persiste, de plus les liens
entre politiques / journalistes restent sous influence. Les médias clandestins se multiplient, mais ils sont légalisés en
1981 par le gouvernement de gauche ; celui-ci libéralise définitivement les médias en 1982.
B/ L’apaisement des relations médias / politiques : mais des évolutions sociétales majeures
Depuis les années 1990, on assiste à une crise politique sourde : les différents gouvernements successifs (de droite
comme de gauche) ne parviennent pas à réguler la crise économique (chômage élevé, déficit de l’Etat qui atteint des
records : 86 milliards en 2014). Parallèlement, les médias non jamais étaient si présents, d’autant avec la
démocratisation de l’ordinateur, des smartphones, des journaux en ligne (avec des applications permettant un accès
direct et continu aux informations, et avec le podcast ou le replay : les informations ne se perdent plus), les chaînes
qui sont spécialisées dans l’information et qui diffusent l’actualité en continue.
De plus, avec l’hyper connexion, la frontière est floue entre les médias et l’opinion publique, puisque toute personne
peut s’exprimer en commentant les informations, ou à travers des sites, des blogs et les réseaux sociaux qui sont
autant d’outils possible de manipulation. La fiabilité des informations est aussi relative.
De ce fait les problèmes du contrôle des médias par de grands groupes financiers, très discuté dans les années 1980-
1990, perd de son importance.
Pour autant, se pose d’autres problèmes, notamment l’omniprésence des sondages qui peuvent tronquer le débat
politique, comme lors de l’élection présidentielle de 2002 : avec au second tour Jean-Marie Le Pen, ou encore en
2005 lors du référendum portant sur l’adoption du Traité constitutionnel.
Alors que l’abstention bat des records lors des élections, l’opinion a une véritable influence sur l’action politique : on
l’a vu avec le projet écotaxe qui devait pénaliser les poids-lourds, les manifestants « bonnets rouges » ont eu raison
du projet. Certains s’en réjouissent, mais d’autres considèrent ce phénomène comme un garde-fou pour les
gouvernants, alors que d’autres, dénoncent la dérive « tyrannie de l’opinion » : tout le monde doit être en mesure
d’exprimer son avis sur tout, c’est à la fois une plus-value démocratique, mais aussi contre-productif en cas de
besoin de réformes (ex : système de retraite).
Avec les événements tragiques de Charlie Hebdo (journal satirique), début 2015, le débat est aussi relancé sur la
liberté d’expression, les journalistes ont-ils le droit de se moquer des croyances des autres individus ? Peut-on tout
dire ?
En tout cas, il ne faut pas douter que les interactions entre médias et opinions publiques soient vidées de sens, la
question de cette interaction se pose encore fortement aujourd’hui.
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