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Histoire – Toutes séries
Média et opinion publique en France depuis l’affaire Dreyfus
La crise du 13 mai 1858, est révélatrice de la surveillance exercée sur les médias : les actualités françaises filmées
pour le cinéma sont visibles du 21 mai au 4 juin, et sont totalement différentes, (alors que la crainte d’une guerre
civile est forte, alors que la guerre d’Algérie dure depuis 3 ans et que la France est privée de gouvernement), les
premières actualités affichent la satisfaction de la politique menée par Pierre Pflimlin (nouveau président du Conseil,
investi le 14 mai par l’Assemblée nationale, elle n’évoque pas non plus le retour du général De Gaulle ; la seconde
édition des actualités françaises du 1er juin n’évoque que le général De Gaulle et du soutien dont il bénéficie dans
l’opinion publique en France et en Algérie, faisant taire les oppositions au retour de l’ancien héros de la Résistance.
3. Les médias et l’opinion publique sous la 5ème république
A/ Les médias : au service du pouvoir ou de la liberté d’information ?
Lors de la guerre d’Algérie, De Gaulle perçoit l’importance des médias, il se prononce pour la mainmise complète sur
l’information, y compris la télévision : une ordonnance en 1959, lui accorde cela. Entre 1959 à 1969 : De Gaulle
prononce 69 discours pour convaincre l’opinion publique que sa politique est la meilleure. Notamment, en 1961, lors
de la tentative de putsch, les médias passent en boucle le message du Président appelant à ne pas suivre les
généraux. Les jeunes appelés écoutent De Gaulle qui les appelle les « 500 000 gaillards munis de transistors »,
défiant les généraux putschistes.
En 1964, l’ORTF (Office de Radiodiffusion-Télévision française) est placée sous la tutelle du ministre de l’Information.
Elle joue un rôle important dès l’élection présidentielle de 1965. Mais de plus en plus, la question de l’impartialité
des actualités et du contrôle de la télévision par le pouvoir revient dans l’opinion publique, son paroxysme est
atteint lors de la crise de mai 1968. En parallèle, les radios libres émettent depuis les pays limitrophes, ont un
discours beaucoup plus libre (Europe n°1, RTL, Radio Monte-Carlo, Radio Andorre, notamment).
Par ailleurs, les sondages créés dans les années 30, commencent à se démocratiser avec les élections présidentielles
au suffrage universel en 1965, cela a un impact sur l’opinion publique qui est à la fois sondée et qui comparer sa
propre opinion avec les autres.
Après l’élection présidentielle, les médias dénoncent les malaises qui traversent la société française. Celui de la
jeunesse (communiste, d’extrême-gauche, anarchisante et étudiante) qui affirme son identité et ses valeurs, et qui
conspue l’immobilisme et conteste les autorités traditionnelles. Les ouvriers contestent également l’autorité établie :
celle du patronat et de l’autorité politique et qui revendique plus de considération dans le travail.
Cette contestation est principalement le fait de jeunes ouvriers instruits, plus éduqués que leurs aînés. On notera
également la participation fréquente de cadres et des techniciens dans le mouvement. Là encore, on assiste à une
remise en cause d’une hiérarchie jugée trop autoritaire et d’un management trop peu participatif.
La triple crise, sociale, estudiantine et politique, a connu de multiples interprétations contradictoires, mais toutes les
analyses soulignent le rôle central des médias au sein de la société française.
En mai 1968, les journalistes font grèves pour obtenir le droit de diffuser les informations des manifestations
étudiantes, à la fin des manifestations, des journalistes de l’ORTF sont licenciés.
La radio est alors omniprésente : on écoute les informations partout (lors des occupations d’usine et des grèves, lors
des manifestations). Mais c’est également grâce à la radio que De Gaulle réussit à se maintenir après son allocution
du 30 mai.