1
ANTON TCHEKHOV
Le Chant du cygne / Platonov
Mises en scène
Alain Françon
Grand Théâtre
du 3 novembre au 23 décembre 2005
Dossier pédagogique
Sommaire
I. LE CHANT DU CYGNE
Résumé, par Michel Vittoz
Notice bibliographique, par Françoise Morvan
Tchekhov et le vaudeville. Une étude des pièces en un acte de Tchekhov (extrait) :
Le Chant du cygne (Calchas) (1887-1888), par Vera Gottlieb
II. PLATONOV
Résumé, par Michel Vittoz
Notice bibliographique, par Françoise Morvan
Petites observations en marge d’une pièce sans titre, par Françoise Morvan
Bezotsovchtchina (Platonov). Notes sur le manuscrit (extraits), par M.P Gromov
Une œuvre inaugurale, par Françoise Morvan
III. L’HOMME DE LETTRES DOIT ÊTRE AUSSI OBJECTIF QUE LE
CHIMISTE
Lettre d’Anton Tchekhov à M.V. Kisseleva, Moscou, 14 janvier 1887
Notes à l’emporte-pièce, par Michel Vinaver
L’ambiguïté et la puissance du rêve chez Anton Pavlovitch, par Denis Grozdanovitch
IV. BIBLIOGRAPHIE
Anton Tchekhov
V. L’ÉQUIPE ARTISTIQUE
2
ANTON TCHEKHOV
LE CHANT DU CYGNE (1887)
PLATONOV ( 1878)
Grand Théâtre
Du 3 novembre au 23 décembre 2005
textes français
Françoise Morvan et André Markowicz
dramaturgie
Guillaume Lévêque et Michel Vittoz
décor
Jacques Gabel
costumes
Patrice Cauchetier
lumière
Joël Hourbeigt
univers sonore
Vincent Haenni et Gabriel Scotti
LE CHANT DU CYGNE
avec
Jean-Paul Roussillon
Svetlovidov
Gilles Segal
Nikita Ivanytch
PLATONOV
avec
Hélène Alexandridis
Alexandra Ivanovna (Sacha)
Éric Berger
Nikolaï Ivanovitch Triletski (fils)
Carlo Brandt
Porfiri Semionovitch Glagoliev (père)
Jean-Yves Chatelais
Abram Abramovitch Venguerovitch (père)
Irina Dalle
Sofia Iegorovna
Éric Elmosnino
Mikhaïl Vassilievitch Platonov
Alexandra Flandrin
Katia
Pierre-Félix Gravière
3
Issak Abramovitch Venguerovitch (fils)
Guillaume Lévêque
Kirill Porfirievitch Glagoliev (fils)
Sava Lolov
Ossip
Julie Pilod
Maria Efimovna Grekova
Samuel Réhault
Iakov
Alain Rimoux
Ivan Ivanovitch Triletski (père)
Jean-Paul Roussillon
Guerassim Kouzmitch Petrine
Régis Royer
Sergueï Pavlovitch Voïnitsev
Gilles Segal
Marco
Dominique Valadié
Anna PetrovnaVoïnitseva
Abbès Zahmani
Timofeï Gordeïevitch Bougrov
production Théâtre National de la Colline
Le Chant du cygne dans le texte français de Françoise Morvan et André Markowicz est
à paraître aux Éditions Actes sud coll. »Babel », Arles, novembre 2005. Le texte
intégral de Platonov, texte français Françoise Morvan et André Markowicz, est paru
aux Éditions Les Solitaires intempestifs, Besançon, juillet 2004.
4
I.
LE CHANT DU CYGNE
Résumé
par Michel Vittoz
Après une représentation, Svetlovidov, un vieil acteur qui a un peu trop arrosé la
célébration de son jubilé, quitte le plateau et s’assoupit à peine assis dans sa loge.
Quand il se réveille, tout le monde est parti, le théâtre est vide. Le vieil acteur
s’avance sur la scène et découvre une salle plus sombre qu’un tombeau. Un vent
coulis glacial le fait frissonner, la peur l’envahit et bientôt l’effroi, quand une
silhouette blanche apparaît dans la nuit. Mais ce n’est que Nikita Ivanitch, le
souffleur qui, lui, est resté dormir dans le théâtre parce qu’il n’a nulle part ailleurs où
coucher.
Svetlovidov ayant retrouvé la compagnie d’une âme humaine à qui s’adresser fait
devant lui le bilan de sa vie d’acteur : une bouffonnerie qui s’est avachie dans la
vulgarité et la bassesse pour satisfaire les attentes du public.
Ce Petit drame, comme l’appelle Tchekhov, est un condensé de son incroyable
capacité à révéler et à mettre en scène les facettes les plus contradictoires d’une
situation. Son bouffon, décrit sans complaisance les étages les plus bas du théâtre où
sa vie l’a fait échouer mais peut retrouver à travers quelques grands textes de
Pouchkine ou de Shakespeare l’énergie, la liberté, la joie de dire les mots et de faire
résonner leur sens. Il nous fait alors le don de la beauté fragile et éphémère qu’un
acteur peut encore faire naître de la déchéance de son personnage.
Ce qui est inattendu et très troublant, dans Le Chant du Cygne, c’est que la déchéance
dont il est question à travers Svetlovidov est celle du théâtre et de sa fonction, celle
des acteurs mais aussi celle des spectateurs qui sont donc ici, ensemble et au même
titre, les personnages du drame.
5
Notice bibliographique
par Françoise Morvan
La pièce a été écrite à la fin de l’année 1886 ou au tout début de l’année 1887, à partir
d’une nouvelle intitulée Calchas, publiée le 10 novembre 1886. Dans une lettre à M. V.
Kissielova, Tchekhov annonce, le 14 janvier 1887 : « J’ai écrit une pièce en quatre
petits quarts. Elle se jouera en 15-20 minutes. Le plus petit drame au monde… En
général, c’est beaucoup mieux d’écrire des petites choses que des grandes : peu de
prétention et succès assuré. Que demander de plus ? Ce drame, j’ai mis une heure et
cinq minutes à l’écrire. » La première version, publiée en janvier 1887, était très
courte mais, à la fin de l’année 1887 déjà, la pièce devant être jouée, Tchekhov
entreprit de la revoir et de l’augmenter. La première représentation eut lieu à
Moscou, au théâtre de Korch où l’on avait déjà joué Ivanov, le 19 février 1888, le rôle
principal étant joué par V. Davydov, acteur alors très célèbre. Le succès fut tel que le
théâtre Maly voulut à son tour la représenter et Tchekhov, ayant repris son
manuscrit, présenta au comité de lecture du théâtre une troisième version qui fut
acceptée (mais, en fin de compte, non jouée). En 1889, la revue L’Artiste la publia avec
des illustrations de Leonid Pasternak quelque peu infidèles au détail mais qui
plurent tellement à Tchekhov qu’il modifia le texte pour le faire correspondre à
l’image. La version définitive parut en 1897 dans le recueil intitulé Pièces, avec
quelques changements notables (Svetlovidov n’a plus cinquante-huit mais soixante-
huit ans, et l’on ne souhaite plus son trente-cinquième anniversaire mais son
quarante-cinquième anniversaire de scène ; Tchekhov a ajouté le monologue de
Tchatski, inscrivant ainsi la pièce dans l’histoire du théâtre russe et reprenant un
thème qui est déjà celui de sa première pièce, Platonov).
Tchekhov et le vaudeville
Une étude des pièces en un acte de Tchekhov (extrait)
par Vera Gottlieb
Le Chant du cygne (Calchas) (1887-1888)
Dans Une banale histoire, fragments du journal d’un vieil homme, écrite en 1889,
Tchekhov relate un échange de lettres entre un vieux professeur de médecine et sa
jeune pupille, partie travailler avec une compagnie de théâtre, pleine d’enthousiasme
pour la scène et son nouveau métier d’actrice. Comme Nina dans La Mouette,
l’idéalisme de Katia est rapidement modéré par la réalité :
« Katia m’écrivait que ses camarades ne venaient pas aux répétitions et ne savaient jamais
leur rôle ; que, dans le choix qu’ils faisaient de pièces absurdes, dans leur manière de se tenir
en scène, on sentait chez chacun d’eux un complet mépris du public ; que, pour accroître les
recettes, unique sujet de leur conversation, les tragédiennes s’abaissaient à chanter des
1 / 51 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !