Th´eor`eme : Soit Xun K-espace vectoriel. Alors poser L(x, y)=(x+y)∪ {x, y}d´efinit
une g´eom´etrie projective sur X− {0}dont toutes les droites contiennent au moins 4 points.
R´eciproquement, si Xest un ensemble muni d’une g´eom´etrie projective dont toute droite contient
au moins 4points, alors l’hyperop´eration sur X∪ {0}d´efini par :
x+y=
L(x, y)− {x, y}si x6=y∈X
{x, 0}si x=y
{x}si y= 0
fait de X∪ {0}un K-espace vectoriel strict. Ces constructions induisent une correspondances
bijective 1entre les g´eom´etries projectives dont toute droite contiens au moins 4 points et les K-
espaces vectoriels stricts.
Ainsi si on d´efinit une extension de corps de Kcomme ´etant un hypercorps (commutatif)
contenant Kcomme sous corps (ie tel que 1 + 1 = {0,1}), la donn´ee d’une extension finie de K
correspond `a celle d’un groupe commutatif G´equip´e d’une g´eom´etrie projective (dont toute droite
contient au moins 4 points) telle que la multiplication par un ´el´ement de Gpr´eserve les droites.
De tels objets s’appellent des espaces projectifs homog`enes et ils ont d´ej`a beaucoup ´et´e ´etudi´es, et
on sais obtenir la classification suivante (cf [CC10]) :
Th´eor`eme : Soit Lune extension fini de K, on est alors dans l’un des trois cas (disjoint)
suivant :
-Lest unidimensionnel, c’est `a dire qu’il existe un groupe Gtel que L=G∪ {0}, la structure
additive sur Lvenant de la g´eom´etrie sur Gadmettant Gtout entier comme unique droite (on
note K[G]l’extension ainsi obtenue)
-Lest de la forme Fqn/F∗
q(espace des orbites de Fqnsous l’action multiplicative de F∗
q).
-L∗est un plan projectif non-d´esargu´esien.
Un plan projectif est un espace projectif engendr´e par trois points, et un espace projectif Non-
d´esargu´esien est un espace projectif dans lequel le th´eor`eme de D´esargues n’est pas v´erifi´e, plus
pr´ecis´ement :
D´
efinition : une G´eom´etrie projective est dite d´esargu´esienne si elle v´erifie la propri´et´e suiv-
ante : Si da,dbet dcsont trois droites concourantes et coplanaires, A, A0∈da,B, B0∈db,C, C0∈dc
alors les trois points d’intersections des droites (AB) et (A0B0), (AC) et (A0C0), (BC) et (B0C0)
sont align´es. Dans le cas contraire elle est dite non-d´esargu´esienne.
`
A l’heure actuelle, on ignore si le dernier cas de cette classification est ou non possible. Hall avait
conjectur´e dans [HJ47] que c’´etait impossible si L∗est cyclique, et ceci est toujours un probl`eme
ouvert. Il semblerait que le cas g´en´eral (c’est `a dire de savoir s’il existe ou non un plan projectif
homog`ene non-d´esargu´esien) n’ait pas ´et´e ´etudi´e pour l’instant.
On remarque aussi le ph´enom`ene suivant : si pest un nombre premier ne divisant pas le cardinal
de Galors x7→ xpest un automorphisme de K[G], si pest le nombre premier divisant qalors
x7→ xpest un automorphisme de Fqn/F∗
q. Enfin Hall a prouv´e dans [HJ47] que dans le troisi`eme
cas, si on note (n+ 1) le cardinal de n’importe quel droite, et que L∗est cyclique, alors si pest
un diviseur de n,x7→ xpest encore un automorphisme de L. J’ai observ´e que la d´emonstration
de Hall pouvait s’´etendre au cas o`u L∗n’est pas n´ecessairement cyclique. J’ai ensuite donn´e une
1. Cela devient une ´equivalence de cat´egorie si on restreint la notion de morphisme de K-espaces vectoriels aux
morphismes injectifs
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