Les droites radicales françaises de l’entre-deux-guerres dans une perspective comparative. Quelques enseignements pour une montée en généralité Michel Dobry La Sorbonne Si la vision que les historiens français ont élaborée des droites radicales dans l’entre--deux-guerres en France (ou thèse immunitaire) est aujourd’hui disqualifiée - non seulement en raison de ses très grandes défaillances méthodologiques, de son incapacité à appréhender ces mouvements dans une perspective comparative et de son aspect apologétique quasi caricatural, mais aussi parce qu’elle passe à côté d’importants aspects de la réalité historique, ie. des transformations du champ des droites et , plus globalement, des compétitions politiques observables au cours de cette période - il est néanmoins possible de tirer du débat critique dont elle a fait l’objet une série d’enseignements ayant une portée dépassant largement la question du « fascisme en France ». La visée de la communication consistera à explorer, en partant des éléments de ce débat, certaines des difficultés que peuvent rencontrer diverses tentatives contemporaines pour penser les phénomènes fascistes et autoritaristes d’un point de vue plus général, notamment celles qui prennent la forme de conceptualisations ou de théorisations se voulant « génériques » (en particulier, mais pas exclusivement, dans leurs variantes instrumentales ou « fonctionnelles »). 1