2016-2017 Université Lille 1 M512 Arithmétique des courbes elliptiques Variétés algébriques et morphismes Exercice 1. Soit V ⊂ P2 la variété projective V = Z(Y 2 Z − X 3 ) et f : P1 → V l’application rationnelle donnée par [S 2 T, S 3 , T 3 ]. 1. Montrer que f est un morphisme. 2. Déterminez une application rationnelle g : V → P1 telle que f ◦ g = id et g ◦ f = id partout où ces égalités ont un sens. 3. Est-ce que f est un isomorphisme ? Exercice 2. 1. Soit f = [f1 , · · · , fn ] : Pm → Pn une application rationnelle. (a) Montrer qu’on peut trouver un représentant de f tel que tous les fi sont des polynômes homogènes de même degré, premiers entre eux dans leur ensemble. (b) Montrer qu’alors f est régulier en x ∈ Pm si et seulement s’il existe i ∈ {0, · · · , n} tel que fi (x) 6= 0. 2. Soit f : P2 → P2 l’application rationnelle donnée par [X 2 , XY, Z 2 ]. Montrer que f est régulière partout sauf en [0, 1, 0]. Exercice 3. Soit k un corps infini. Si P ∈ k[X0 , · · · , Xn ] est un polynôme, on peut écrire de manière unique P = P0 + P1 + · · · + Pd , où chaque Pi est une somme de monômes de poids (ou degré) i, pour i ∈ {0, · · · , d}. 1. Montrer que : ∀λ ∈ k ∀(x0 , · · · , xn ) ∈ k n P (λx0 , · · · , λxn ) = λi P (x0 , · · · , xn ) équivaut à P = Pi . 2. Soit [x0 , · · · , xn ] ∈ Pn . Montrer que P (x0 , · · · , xn ) = 0 pour tout représentant (x0 , · · · , xn ) de [x0 , · · · , xn ] si et seulement si Pi (x0 , · · · , xn ) = 0 pour i ∈ {0, · · · , d}. Exercice 4. Une k-algèbre R est dite graduée si R = ⊕n∈N Rn et Rp Rq ⊂ Rp+q . Les éléments de Rn sont dit homogènes de degré n. 1 1. Soit I ⊂ R un idéal. Montrer l’équivalence entre : I est engendré par P des éléments homogènes et : si f = n∈N fn , alors pour tout n ∈ N fn ∈ I. 2. Si I est homogène, et p : R → R/I est l’application quotient, alors Sn = p(Rn ) définit une structure d’algèbre graduée sur S = R/I. 3. Montrer que I homogène est premier si et seulement si pour tout f, g homogènes, on a f g ∈ I =⇒ f ∈ I ou g ∈ I. √ 4. Montrer que si I est homogène, alors I l’est aussi. Exercice 5. Soit p : An+1 \{0} → Pn la projection canonique. Si Z est un ensemble projectif, on définit C(Z) = Za (Ip (Z)) comme sous-variété de An+1 . 1. Montrer que si Z 6= ∅, alors C(Z) = p−1 (Z) ∪ {0}. 2. Montrer que Ip (Z) est premier si et seulement si Z est irréductible. 3. Soit I ⊂ k[X0 , · · · , Xn ] un idéal homogène et Zp (I) ⊂ Pn est l’ensemble projectif associé. On note R+ = (X0 , · · · , Xn ) l’idéal superflu de k[X0 , · · · , Xn ]. √ (a) Montrer que Zp (I) = ∅ ⇐⇒ R+ ⊂ I ⇐⇒ ∃d > 1/(R+ )d ⊂ I. √ (b) Montrer que si Zp (I) 6= ∅ alors Ip (Zp (I)) = I. (c) Montrer qu’on a une bijection entre sous-ensembles algébriques projectifs non vides de Pn et idéaux homogènes radicaux I de k[X0 , · · · , Xn ] tels que I ne contient pas R+ . Exercice 6. 1. Montrer que la topologie produit des topologies de Zariski sur A1 ×A1 ne coïncide pas avec la topologie de Zariski sur A2 . 2. Montrer qu’un morphisme entre variétés affines est continue pour la topologie de Zariski, mais que la réciproque est fausse. 3. Montrer que A2 \{0} n’est pas une variété affine. Exercice 7. Montrer que l’application Pm × Pn → Pmn+m+n donnée par ((xi ), (yj )) 7→ (xi yj ) identifie Pm × Pn avec le sous-ensemble projectif Z(Zij Zkl − Zil Zkj ) de Pmn+m+n . Exercice 8. Montrer qu’une variété V ⊂ An vérifie dim V = n − 1 si et seulement si V = Z(P ), où P ∈ k[X1 , · · · , Xn ] est un polynôme irréductible. 2