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Médecine d'Afrique Noire : 1993, 40 (4)
Présentes chez tous les malades, douleur et fièvre sont l’ex-
pression clinique la plus constante. Seuls le cancer de
l’adulte est hématurique ; 88,2 % des malades présentent
une tumeur palpable ; 64,7 % des troubles digestifs au
dépend surtout des enfants 41,1 %. Le varicocèle droit,
signe de compression de la veine cave inférieure a été
observé chez un malade adulte tandis qu’un cas de néphro-
blastome s’est au départ révélé par une volumineuse
tumeur au niveau de la bourse - envahissement du cordon
spermatique et du testicule. Trois malades adultes avaient
des œdèmes du membre inférieur. Le rein a été considéré
mobile dans 12 cas (70,5 %), dont 7 cas de cancer de
l’adulte (41,1 %) et 5 cas de néphroblastome soit 29,4 %
(Tableau IV).
TABLEAU VI : Données radiologiques
Critères Néphro- Cancer Total
blastome de l’adulte
Rein urographi- 2 - 11,7 % 3 - 17,6 % 5 - 29,3 %
quement muet
Rein fonctionnel 5 - 29,4 % 7 - 41,1 % 12 - 70,5 %
Calcifications
rénales au niveau
de la tumeur 1 - 5,8 % 4 - 23,5 % 5 - 29,3 %
Dans la majorité des cas le rein malade est urographique-
ment fonctionnel - 70,5 % des cas (Tableau VI). Des calci-
fications sont présentes au niveau du rein malade dans
29,4 % des cas.
TRAITEMENT ET RESULTATS
Disons d’emblée que le seul moyen thérapeutique à notre
portée est la chirurgie. Une exérèse totale plus ou moins
élargie du rein a pu être pratiquée dans 11 cas. Deux mala-
des adultes n’ont pas été opérés à cause de leur très mau-
vais état général. Chez 4 malades on s’est contenté d’une
laparotomie exploratrice plus biopsie. L’examen anatomo-
pathologique des pièces a confirmé le caractère malin de la
tumeur dans tous les cas. Trois décès ont été constatés
avant la sortie - un enfant et les deux malades adultes non
opérés. Nous sommes par ailleurs au courant du décès de
deux adultes qui ont subi la néphrectomie avec 5 et 8 mois
de recul après l’intervention. Un malade opéré il y a
environ 2 ans présente une récidive au niveau du moignon
urétéral avec émission d’urine sanglante par le méat
urétéral du même côté. Ce malade au niveau du poumon
présente également une volumineuse métastase. Les autres
malades sont perdus de vue car ayant rejoint leur domicile
en dehors de la capitale.
COMMENTAIRE
De notre étude il ressort que les tumeurs malignes du rein
sont bien une des facettes de la pathologie urologique au
Mali.
Cependant avec 17 cas en 2 ans nous pouvons les consi-
dérer rares. En Indre et Loire CHAUTARD (2) en 3 ans a
dénombré 92 cas. SUGANDI (8) rapporte qu’en 10 ans sur
202.111 malades, 211 soit 0,1 % avait une tumeur maligne
de l’appareil urogénital dont 18 % de tumeurs rénales. La
rareté du cancer du rein est mentionnée dans la littérature
médicale, environ 3 % (6) des tumeurs de l’homme.
Dans notre série de tumeurs du rein, le néphroblastome et
le cancer du rein de l’adulte sont presque à part égale,
respectivement 41,2 % et 58,8 %. Une étude sur l’inciden-
ce de chacune des formes permettra de mieux les compa-
r e r.Le néphroblastome est plus fréquent dans la série de
SUGANDI (8). 21 cas sur 39 soit 53,9 % contre 46,1 %
pour le cancer de l’adulte. Il représente 20 % de 109
tumeurs abdominales chez QUENU (5). Dans notre série le
sex-ratio est de 4 hommes pour 1 femme contre 2 hommes
pour 1 femme pour la série de CHAUTARD (2). La
bilatéralité de la tumeur, 2 à 3 % (4) n’est pas confirmée
dans notre étude. Le néphroblasme semble saigner dans 10
à 15 % des cas (4). Aucun de nos malades ne présente une
hématurie. Ce symptôme qui est classique pour le cancer
de l’adulte peut être absent, 63 % des observations de
GIBBONS (3). La douleur abdominale présente chez tous
nos malades est confirmée dans la série de ROSENFELD
(7), 1/3 des 38 malades porteurs de néphroblastome.
Evoquant enfin le problème du diagnostic et traitement
quelques réflexions nous confortent - l’UIV et l’écho-
graphie semblent essentielles dans le diagnostic et la seule
thérapeutique pour le cancer de l’adulte est l’exérèse (1).
Parlant de pronostic dans notre contexte il faut le consi-
dérer mauvais car la plupart des cas sont chirurgicalement
dépassés. Grâce à la chimiothérapie le pronostic des
tumeurs de Wilms de l’enfant semble avoir passé de 20 %
en 1940 à 80 % de nos jours (1).
LES TUMEURS DU REIN… 255