Chapitre I - La question des frontières
Les frontières sont souvent vus comme étant quelque chose de négatif. La frontière est importante et il
n’y a pas de vie sociale sans frontières. La frontière c’est un enclos, là où l’on est en sécurité.
Aujourd’hui on assiste à une mise en cause des frontières.
I : l’origine des frontières.
Il y a frontière dès le moment où il y a groupe. Dans notre conscience, on voudrait être uni à
l’humanité. Quand il y a un groupe, il se définit par l’identification et la différenciation. Il y a un
sentiment d’inclusion et de différenciation qui exclue. Dans toute société, il y a inclusion et exclusion.
Il y a des cercles d’inclusion qui vont de la famille à la nation. Les frontières entre les états, d’où
viennent-elles ?
La géographie fait la frontière et la première chose c’est l’insularité. C’est le phénomène des îles. Ca
donne des identités fortes. Le Japon a développé une culture très spécifique. Les déserts vont produire
à peu près la même chose. Les fleuves sont historiquement des frontières. Les forêts et les montagnes.
Il y a des éléments qui sont facteurs d’affrontement. La non continuité géographique est facteur
d’affrontement. Les passages obligés sont des passages qui sont sources d’affrontements. Les détroits
sont autant de facteurs de conflits.
Ces frontières géographiques sont bouleversées par la démographie. Les guerres changent les
frontières.
C’est la frontière qui fait la géographie.
Ex : Australie, 15 fois la France. Population : 20 millions. La relation au temps et la relation à l’espace
des aborigènes n’est pas la même que nous. En 1788 : 300000 aborigènes. Les anglais déclarent la
terre « terra nulius ». En 1938, les aborigènes occupent 5% du territoire et en 1911 il reste 30 000
aborigènes. Droit du sol ? Thèse du 1er occupant. Vision occidentale : c’est l’homme qui possède la
terre. Vision aborigène : c’est la terre qui prend l’homme. La relation au sol n’est pas la même. Pour
l’aborigène, la terre contient les ancêtres. En 1967, Mabo a changé totalement les choses. Il va faire
différents procès et va demander et obtenir en 1967 que les aborigènes soient reconnus comme
citoyens. Ils ont le droit de vote. En 1972, Mabo demande à réfuter le critère de terra nulius de
l’Australie. Il a obtenu une réappropriation d’un sixième des terres aux aborigènes (plus de 2,5 fois la
France).