niveau de vie des pays développés, un accroissement de la demande en énergie est à prévoir.
Un taux de croissance de la demande d’énergie de 5% par an est ainsi attendu dans les
prochaines années.
3. Un élément structurant : les zones économiques exclusives
Un des éléments structurants du développement des énergies repose sur la convention des
Nations Unis concernant le droit de la mer qui établit les zones économiques exclusives
(ZEE). Cette disposition stipule que tout Etat côtier peut décréter une zone économique
exclusive à 200 milles marins de sa côte pour, entre autres, forer les roches sédimentaires des
océans. Cette convention a changé la géographie du monde. La Méditerranée se répartit ainsi
entre 21 Etats côtiers, y compris le Royaume Uni grâce à Gibraltar. La Crimée, annexée par la
Russie, modifie la géopolitique des ZEE avec le gaz dans la Mer d’Azov. Les ressources sont
certes limitées mais le gain d’espace et l’amélioration des technologies conduisent à rendre les
réserves dynamiques. Ainsi aujourd’hui plus de la moitié des réserves se situent en dehors du
Moyen Orient. Grâce aux ZEE, des pays comme le Mozambique, Israël, Chypre ou le Liban
disposent de gisements gaziers et/ou pétroliers. Bien que la Norvège, la Russie, l’Algérie et la
Libye restent les principaux fournisseurs de l’Europe, la découverte de nouveaux gisements
gaziers ailleurs dans le monde va permettre à l’Europe de diversifier ses sources et, par le jeu
de la concurrence, de se protéger des hausses des prix. Avec le développement des ZEE, une
plateforme gazière européenne en mer Méditerranée pourrait devenir un « hub » important
pour l’UE. La prospection en Méditerranée donne ainsi un pouvoir de négociation à l’Europe
vis-à-vis de ses grands fournisseurs.
4. Les USA et le pétrole de roche mère
Le gaz de roche mère n’est pas nouveau aux USA. Ce qui est nouveau, c’est l’amélioration de
la technique de production. Appliquée au pétrole, la fracturation hydraulique a provoqué un
profond changement : les Etats-Unis n’ont plus besoin d’en importer. Une révolution
identique est en cours au Canada. Avec la chute du prix du pétrole, les investissements ont
ralenti mais la productivité par forage de pétrole et de gaz de roche mère connait une
augmentation exponentielle grâce au développement technologique. Si les investissements
dans la prospection vont pâtir de la baisse du prix du pétrole, les puits vont continuer à
produire.
5. Une nouvelle géopolitique ?
L’ensemble de ces facteurs conduit à une nouvelle géopolitique de l’énergie. Le Bureau des
ressources énergétiques américain ne s’y est pas trompé. Il s’occupe de la nouvelle
géopolitique du monde pour assurer que les relations diplomatiques évoluent en fonction des
intérêts américains à garantir un accès sûr et fiable à l’énergie. L’accord de Genève en
décembre 2014 ou l’appel de l’Iran lancé à Davos aux compagnies pétrolières pour qu’elles
reviennent investir en Iran illustre cette tendance.
6. Le charbon et le changement climatique
Quant au charbon, sa production et sa consommation sont en constante évolution dans le
monde. Il est abondant, bien réparti à travers le monde et exempt de risques géopolitiques. Le
recours au charbon est important en particulier dans l’économie chinoise. L’augmentation de
la part du charbon dans le mix énergétique mondial pose toutefois la question de son impact