Troisième choc pétrolier
L'expression troisième choc pétrolier est utilisée par certains journalistes, spécialistes et
hommes politiques pour désigner une augmentation des cours dépassant tous les records historiques
au premier semestre 2008. Ils n’avaient encore rien vu.
Le monde continua à aller comme toujours entre crises, conflits au Moyen-Orient, crainte du
terrorisme et clash des civilisations. La globalisation se poursuivit, accélérant l’appauvrissement de
l’Occident et l’émergence de nouvelles puissances économiques.
Suite à la mort du roi Abdullah d’Arabie Saoudite, le nouveau roi Sultan entreprit, contre toute
attente, de nombreuses réformes et, à la surprise générale – ou pour financer les réformes, selon
certains – il annonça que les réserves de pétrole d’Arabie Saoudite étaient surévaluées d’un facteur
de dix. Ce n’était pas 200 milliards de barils qui restaient à extraire, mais 20. L’effet de cette
déclaration se fit immédiatement sentir. Le prix du pétrole partit à la hausse pour doubler en six mois,
puis encore doubler en trois mois.
Ajouté à une production de pétrole en baisse depuis 2011, l’impact de ces prix élevés fut
rapidement très important. La première phase, une augmentation massive du coût des transports et
donc des produits de consommation, provoqua une forte crise ainsi que des tensions sociales très
importantes partout dans le monde.
L’augmentation du prix de la nourriture entraîna aussi de grands troubles et plusieurs pays en
voie de développement prirent le chemin de la révolution. Parmi ceux-ci, un grand nombre finirent par
plonger dans le chaos, ce qui provoqua de forts mouvements migratoires et créa une grande quantité
de réfugiés.
La Chine, les États-Unis et, dans leur sillage, l’Europe, se lancèrent dans une course effrénée
aux ressources, finançant révolutions et révoltes afin de déstabiliser les fournisseurs de l’autre et de
s’assurer le maximum de contrats d’exploitation de gisements. Au final, ces guerres n’arrangèrent pas
grand-chose, elles firent même baisser la capacité d’extraction et de raffinage des pays qui y
participèrent.
La crise économique qui s’en suivit fut très longue et ses conséquences très profondes. Un
mode de vie sans pétrole apparut et des sources d’énergie alternatives furent mises en place par
beaucoup de pays qui ressortirent le vieux slogan des années 1970 : « Nous n’avons pas de pétrole,
mais nous avons des idées ». Petit à petit, le choc provoqué par le renchérissement du pétrole força à
chercher un plan B. Ce ne fut pas facile, notamment à cause des famines et des révoltes, mais vers
2020 déjà, une nouvelle économie associée à un nouveau mode de vie commença à se faire sentir et,
avec une réduction de la population et malgré les premiers effets sérieux des changements
climatiques, l’humanité se stabilisa à 6 milliards d’habitants aux alentours de 2050. Son équilibre était
très prometteur pour l’avenir. Un changement de civilisation s’était produit, grâce à la sagesse d’un roi
saoudien.