Les liquidités sous-jacentes pourraient donc
rester sensiblement favorables aux marchés
boursiers internationaux dans les prochains
trimestres, à un moment où l’évaluation relative
des actions est revenue aux niveaux attrayants
des décennies antérieures. Ce contexte moné-
taire avantageux se mesure notamment par la
formidable accumulation d’avoirs en espèces
dans les fonds monétaires et les dépôts
d’épargne aux États-Unis, ainsi que le démontre
le graphique 2. La réserve de 5 trillions de
dollars en cause équivaut à une proportion
record de 63 % de la capitalisation boursière. Et
le plus extraordinaire, c’est que ces sommes ont
continué à grossir en dépit des rendements
désastreux des dépôts à court terme.
Les investisseurs ont dû se résigner jusqu’à main-
tenant et ce, depuis le tout début du marché
baissier, à obtenir un rendement presque nul de
leurs fabuleuses réserves. Parce qu’encaisser un
gain pratiquement inexistant valait mieux que
d’essuyer des pertes à la Bourse. Toutefois,
lorsque les perceptions qu’il inspire auront
changé, le marché des actions sera sûrement à
même d’attirer d’abondantes mises de fonds.
Retour à la normale… des évaluations
Les évaluations boursières se sont beaucoup
améliorées durant le marché baissier.
Présentement, les titres de l’indice S&P 500
se négocient à environ 15 fois le bénéfice
d’exploitation prospectif, en comparaison d’un
multiple de 24 au sommet du cycle il y a trois
ans. Cette valeur se rapproche de la moyenne
historique des 30 dernières années, période au
cours de laquelle les taux d’intérêt étaient
généralement bien supérieurs aux niveaux
actuels. Naturellement, quand les rendements
obligataires s’établissent à 4 % plutôt que 10 %, la
valeur relative d’un ratio cours-bénéfice de
15 s’en trouve énormément améliorée.
Pour rajuster facilement les évaluations boursières
en fonction des taux d’intérêt, il suffit d’ajouter le
rendement des bons du Trésor américain à 10 ans
au ratio cours-bénéfice prospectif. Le niveau
d’évaluation boursière semble tout à fait
raisonnable, selon cette mesure et en regard des
dernières décennies, comme l’indique le
graphique 3.
Sur un grand nombre de marchés importants
partout dans le monde, comme le montre le
tableau 1, les titres s’échangent à des multiples
très inférieurs à ceux des États-Unis. Qui plus est,
Retour à la normale –
le monde après la guerre en Irak (suite)
LE MONDE SELON BILL STERLING