Imprimé le 13/12/2016 à 10:59:50 2
De manière plus structurelle, la Région wallonne a agréé 27 services d’aide et de soins spécialisés en
assuétudes qui offrent un accompagnement spécifique destiné aux personnes sujettes à des problèmes de
dépendance, en ce compris la dépendance à l’alcool. Ces services sont répartis sur l’ensemble du territoire
wallon.
Cependant, une approche multisectorielle est nécessaire pour diminuer la nocivité de la consommation de
boissons alcoolisées, d’où la nécessité d’établir des concertations entre les différentes autorités de la santé.
Selon l'OMS dans sa « Stratégie mondiale visant à réduire l'usage nocif de l'alcool », une action nationale doit
concerner 10 domaines d'actions :
1) leadership, prise de conscience et engagement ;
2) action des services de santé ;
3) action communautaire ;
4) politiques et mesures de lutte contre l’alcool au volant ;
5) offre d’alcool ;
6) marketing des boissons alcoolisées ;
7) politiques de prix ;
8) réduction des conséquences néfastes de la consommation d’alcool et de l’intoxication alcoolique ;9)
réduction de l’impact sur la santé publique de l’alcool illicite ou produit par le secteur informel ; 10) suivi et
surveillance.
Une partie de ces actions dépassent les compétences de la Région, notamment les actions 5, 6 et 7 qui sont du
ressort du Gouvernement fédéral. L'emplacement idéal pour construire un plan Alcool se situe dès lors dans
la Cellule générale de Politique Drogues qui réunit les 17 cabinets des entités fédérées et fédérale ayant des
compétences en matière de substances psychoactives, licites ou illicites.
Cette Cellule générale tente toujours d'élaborer le plan Alcool sur base de la stratégie recommandée par l'OMS.
Mon Cabinet participe activement à cette construction pour s'assurer que des mesures concrètes de lutte contre
les conséquences négatives de la consommation d’alcool puissent être mises en place dans notre Région.
Cependant, de nombreuses mesures qui avaient pour objectif de réduire l'accessibilité des boissons alcoolisées
ont été rejetées par le Gouvernement fédéral alors qu'elles sont recommandées par l'OMS et qu'elles ont fait
la preuve de leur efficacité.
Dans ces conditions, il n’est pas possible d’avaliser le plan.
Lors de la dernière Conférence Interministérielle Santé publique du 24 octobre, avec mes collègues en charge
de la santé, les Ministres bruxellois et la Ministre de la Fédération Wallonie-Bruxelles, nous avions pourtant
réduit nos attentes en matière de réduction de l'offre, dans l'intérêt d'un accord sur le plan Alcool et en vue
d'aboutir sur ce dossier important.
Nous ne demandions plus au Fédéral que trois mesures qui, selon moi, sont nécessaires pour protéger les
mineurs.
* Tout d'abord, la clarification de la loi sur l'interdiction de la vente de spiritueux aux moins de 18 ans.
La définition d'un spiritueux est en effet trop complexe pour être comprise par les vendeurs, les serveurs ou
les clients, ce qui rend cette partie de la loi inapplicable.
* Nous avions également demandé l'interdiction de la vente de boissons alcoolisées dans les distributeurs
automatiques parce que cette accessibilité de l'alcool sans contrôle est évidemment incohérente avec
l'interdiction de la vente d'alcool aux moins de 16 ans et de spiritueux aux moins de 18 ans. * La dernière
mesure demandée était l'interdiction du marketing.
Le secteur est en effet censé s'autoréguler dans ce domaine, mais les plaintes bien souvent n'ont aucune suite
: l'honorable membre le note d'ailleurs, les actions continuent à cibler les jeunes. Or, il est impossible de réagir
tant qu'il n'est pas prouvé que ces actions ne respectent pas l'interdiction de vente ou d'offre d'alcool aux moins
de 16 ans et de spiritueux aux moins de 18 ans.
Chacun se souviendra pourtant de la polémique à l'époque en marge des 24 heures de Louvain-La-Neuve, avec
une grande société internationale de brasserie qui incitait à la consommation. Pour prendre un autre exemple