Limiter le comblement et le condenser au
contact des parois osseuses résiduelles
Une cloison rigide supérieure simplifie le comblement
et le risque de sur-comblement est éliminé, hormis en
postérieur où il faut se garder de condenser d’une ma-
nière excessive.
Maintien d’espace et stabilisation du
volume osseux obtenu
Quelques rapports font état d’une perte de hauteur du
comblement sinusien dans les trois années qui suivent
le sinus-lift. Le plafond, parce qu’il ne se résorbe pas
et qu’il est immobile stabilise le volume nécessaire
aux futurs implants. Bien plus, en maintenant la mem-
brane en hauteur, il permet à un caillot de se former,
rejoignant ainsi la tendance de plus en plus documen-
tée de ne pas combler les bas-fonds sinusiens, dès lors
que la membrane peut être maintenue en hauteur par
l’apex des implants. Il est aussi permis de penser que
la membrane sinusienne reposera sur la surface la plus
naturelle qui soit, ce qui facilitera sa réparation et li-
mitera toute fuite de matériau en cas de rupture après
intervention si le patient ne respecte pas les consignes
post-opératoires.
Surface optimale pour réparation spontanée
d’une membrane sinusienne perforée
En moyenne, il ressort que le taux de perforation de
la membrane lorsqu’elle est dépistée est de 20 %. Il
semble que si les perforations de petite taille n’ont pas
de réelle incidence si elles sont bien traitées, il n’en est
pas de même pour les perforations de gros diamètre
pour lesquelles une gestion avec des membranes col-
lagéniques, de la fibrine ou des blocs osseux doit être
mise en oeuvre. Le plafond n’exonère pas le traite-
ment d’une perforation par tous les moyens possibles
visant à la réduire, mais il facilite son traitement en
réduisant le risque de fuite de matériau ou son enva-
hissement par des sérosités sinusiennes.
Ré-intervention facilitée en cas d’infection
Notre expérience nous permet de rapporter qu’en cas
d’infection nécessitant le parage du secteur (3 % des
situations en accord avec la revue de littérature effec-
tuée par Pjetursson et Coll. J Clin. Periodontol 2008 ;
suppl. 8 : 216-240,) le matériau de comblement est la
principale source qui entretient l’infection et son éli-
mination combinée avec une antibiothérapie a permis
la résolution du problème infectieux. Le plafond est
généralement laissé in situ s’il est toujours immobi-
lisé, ce qui facilite la ré-intervention, puisque la cavité
est maintenue en l’état et peut même se réduire par un
comblement osseux spontané.
Conclusion
Le principal écueil de cette technique réside dans la
nécessité de prélever de l’os autogène. Toutefois, dans
75 % des situations que nous avons eues à traiter, le
sinus-lift doit être combiné avec l’épaississement de
la crête résiduelle, voire son augmentation en trois di-
mensions, et ceci se gère également avec de l’os au-
togène. Dans la période 2002–2010, 369 plafonds ont
été réalisés pour 417 sinus lifts, que ce soit sous anes-
thésie locale avec de l’os ramique ou sous anesthésie
générale avec du crânien, et dans aucune situation, ce
complément cortical n’a été source de complication
post-opératoire. Face aux avantages que nous ressen-
tons cliniquement, le cloisonnement du bas-fond sinu-
sien représente une démarche de choix pour ce type
d’intervention. u
Fig. 14 : le plafond est inséré
dans l’encoche antérieure ; pour
parfaire l’immobilité du bloc, une
suture résorbable 4/0 est ajoutée ;
la membrane sinusienne ici très
fine apparaît en postérieur
Fig. 15 : le plafond cloisonne
vers le haut la cavité et limite le
comblement dans ce sens, il n’a
aucun effet en postérieur ; du
collagène assure la protection en
étant disposé contre la membrane ;
notez un deuxième bloc qui va
épaissir la crête antérieure
Fig. 16 : le comblement est
effectué avec un mélange d’os
autogène et de substituts osseux,
les copeaux autogènes sont
condensés préférentiellement
sous la crête et au contact des
parois osseuses, le biomatériau
complète le comblement vers le
haut et proche de la fenêtre
Fig. 17 : le volet osseux retiré lors
de l’antrotomie est repositionné,
il a dû être redécoupé vers le haut
pour s’ajuster au dessus du plafond ;
malgré la finesse des parois osseuses
et l’absence de fait d’un biseau
prononcé, le volet est stable ; il
peut être judicieux de disposer
une ou deux membranes de PRF
pour compléter son immobilité