LE FIL DENTAIRE
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CLINIC FOCUS
Élévation du plancher sinusien
par voie latérale
porcin, corail) :
- les matériaux allo-plastiques, d’origine non osseuse,
la nacre, le plâtre de Paris, les céramiques de synthèse
de phosphate de calcium : les hydroxyapatites, les
phosphates tricalciques α et β, les céramiques semi-
résorbables
- les matériaux dits composites (association d’un bio-
matériau avec un tissu naturel ou du collagène) : les
copolymères de synthèse et les bio-verres.
Si la greffe autogène fait figure de référence par ses
qualités, elle n’est pas sans danger et sans conséquence
(morbidité liée au deuxième site opératoire donneur,
limitation quantitative et quelquefois qualitative pour
l’iliaque...). Pour le choix des greffons osseux autogè-
nes de reconstruction, il est évident que la qualité d’in-
tégration est influencée par leur origine topographique
et donc par le mésenchyme embryonnaire et le mode
d’ossification qui leur a donné naissance (B. Lengele,
Bruxelles).
En ce qui concerne le comblement osseux intra-sinu-
sien, il apparaît maintenant dans de très nombreuses
études, que l’utilisation d’os d’origine animale, ou de
biomatériaux, donne des résultats à long terme (en
taux de survie des implants) aussi satisfaisants que l’os
autogène (Valentini et Abensur, 2000) [10]. Et cela en
association avec l’utilisation de membranes. (Wallace
et Tarnow et al. en 2000 et 2005 ; Wallace et Froum en
2005 ; Del Fabbro et coll. en 2004 ; Wallace et coll. en
2009) [9, 12, 4].
Au préalable
Les contre-indications éliminées (médicales, celles des
greffes en général et locales, ORL, CBS...), le diagnostic
préalable qui a permis de poser l’indication d’élévation
du plancher sinusien nécessite un bilan médical (général
et ORL), radiologique (panoramique, scanner, RVG...),
hématologique, clinique et prothétique (Fig. 4).
L’efficacité des biomatériaux dépend :
- du volume à combler, (parois, alvéoles, sinus)
L a région postérieure du maxillaire présente un os
de faible densité et subit une résorption osseuse
post-extractionnelle parfois sévère. La maladie
parodontale, les foyers infectieux péri-apicaux, combi-
nés à la pneumatisation du sinus maxillaire laissent une
crête osseuse alvéolaire qui interdit toute réhabilitation
prothétique implanto-portée. L’os crestal sous-sinusien
résiduel peut se résumer à une lamelle osseuse ultra-fi-
ne constituant la seule cloison entre le sinus et la cavité
orale (Fig. 1, 2, 3).
D A Atwood, Carl Misch, puis Cawood et Howel ont
proposé des classifications physiopathologiques des
différents stades de résorption alvéolaire. Ils mettent
en évidence des pertes osseuses horizontales et ver-
ticales [3].
Le rehaussement du plancher du sinus maxillaire, par
un comblement osseux intra-sinusien est une technique
chirurgicale, qui aujourd’hui est prédictible avec un
protocole fiable et réalisable sous anesthésie locale.
Tatum et Boyne furent des précurseurs, ouvrant la voie
d’une technique qui permet de poser des implants endo-
osseux dans un volume osseux suffisant, recréé dans la
cavité sinusienne en élevant son plancher [2].
Les techniques de Tatum et Summers augmentent la
hauteur d’os sous la membrane sinusienne par compac-
tage progressif d’un matériau de comblement avec des
ostéotomes à partir de la crête alvéolaire.
Pour les comblements, différents matériaux sont utili-
sés, (os autogène, allogène, produits de synthèse, des
verres et des sels...) avec des résultats variables.
Les autogreffes, (greffons osseux prélevés sur le patient
au niveau d’un site donneur buccal ou extra-buccal) :
- sites dans la cavité buccale : région du menton (sym-
physaire), région rétro molaires inférieures, ramique
et autres, (de proximité)
- sites en dehors de la cavité buccale : région pariétale,
région iliaque et autres (tibiale, costale...).
Les allogreffes, (os humain de banque de donneurs vi-
vants ou décédés) : DFDBA, FDBA, os lyophilisé, os
iliaque congelé et irradié.
Les xénogreffes, (os d’origine animale : os de bovin, os
Dr Jack NAHMIASH
n Chirurgien Dentiste
n DUI Bordeaux
n DU Chirurgie
pré-implantaire,
Paris XI
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Fig. 1 : schéma du maxillaire
postérieur et de l’os résiduel sous le
sinus après résorption
Fig. 2 : radiographie d’une crête
maxillaire résorbée
Fig. 3 : os crestal réduit à une
simple lamelle