L2 – Fonctions de plusieurs variables Corrigé du Contrôle Continu du 11 Décembre 2014 Paul Lescot Exercice I 1. Soient g : R2 \ {(0, 0)} → R définie par g(x, y) = x3 y − x4 et h : R2 \ {(0, 0)} → R définie par h(x, y) = x2 + y 4 . Alors g et h sont différentiables (même C ∞ , car polynomiales), et h ne g s’annule pas. f |R2 \{(0,0)} = est donc différentiable. h 2. On a (∀h 6= 0) f (h, 0) − f (0, 0) h−0 h3 .0 − h4 h2 + 0 4 = h 2 −h = h = −h , lequel tend vers 0 lorsque (h, k) tend vers (0, 0). ∂f La dérivée partielle (0, 0) existe donc, et vaut 0. ∂x De même, pour chaque k 6= 0 : f (0, k) − f (0, 0) k−0 03 .k − 04 02 + k 4 = k 0 = k = 0, lequel tend bien sûr vers 0 lorsque (h, k) tend vers (0, 0). ∂f La dérivée partielle (0, 0) existe donc, et vaut 0. ∂y 3. D’après 2., la différentielle df (0, 0), si elle existe, doit être nulle ; Considérons donc R(x, y) := f (x, y) − f (0, 0) − (0.x + 0.y) . ||(x, y)|| Il s’agit de déterminer si cette expression tend vers 0 lorsque (x, y) → (0, 0). 1 On a R(x, y) = x3 y − x4 p . (x2 + y 4 ) x2 + y 2 Si x = 0, on voit que R(x, y) = 0 ; dans le cas contraire, |x3 y − x4 | = |x3 (y − x)| = |x|3 |y − x| = |x|x2 |y − x| ≤ |x|(x2 + y 4 )|y − x| et |x||y − x| p x2 + y 2 p x2 + y 2 |y − x| p x2 + y 2 |R(x, y)| ≤ ≤ et donc, dans tous les cas : |R(x, y)| ≤ |y − x| ≤ |x| + |y| ≤ 2 p x2 + y 2 , lequel tend vers 0 lorsque (x, y) tend vers (0, 0). f est donc bien différentiable en (0, 0), avec df (0, 0) = 0. Exercice II 1. Un extremum local de g doit satisfaire aux conditions ( 2xe−(x 2 +y 2 ) ∂g ∂g = 0 et = 0, soit ∂x ∂y − 2x3 e−(x −(x2 +y 2 ) −2x2 ye 2 +y 2 ) =0 − 2y = 0 , ou 2x(1 − x2 )e−(x −(x2 +y 2 ) −2x2 ye 2 +y 2 ) =0 − 2y = 0 . La première équation nous donne x ∈ {−1, 0, 1} . Lorsque x = 0, la seconde s’écrit alors −2y = 0, 2 soit y = 0 ; lorsque x ∈ {−1, 1}, elle s’écrit −2y(1 + e−y −1 ) = 0, soit aussi y = 0. Les éventuels extrema locaux de g sont donc à rechercher parmi les points (1, 0), (−1, 0) et (0, 0). Afin d’éclaircir la question, calculons la matrice hessienne de g en chacun de ces points. On a ∂2g 2 2 = (2 − 10x2 + 4x4 )e−(x +y ) , 2 ∂x ∂2g ∂2g 2 2 = = (4x3 y − 4xy)e−(x +y ) , ∂x∂y ∂y∂x et ∂2g 2 2 = (−2x2 + 4x2 y 2 )e−(x +y ) − 2. 2 ∂y 4 0 − Il en résulte que Hess(g)(1, 0) = e , 2 0 − −2 e 2 4 − 0 Hess(g)(−1, 0) = e , 2 0 − −2 e 2 0 Hess(g)(0, 0) = . 0 −2 4 2 On voit que det(Hess(g)(1, 0)) = ( + 2) > 0, donc g a un extremum local en (1, 0) ; vu que e e ∂2g 4 (1, 0) = − < 0 , 2 ∂x e il s’agit d’un maximum local. Il en est de même en (−1, 0) ; cela peut se voir, soit par le même calcul, soit en remarquant que g(−x, y) = g(x, y) pour tous x et y. En (0, 0), on a det(Hess(g)(0, 0)) = −4 < 0 ; il n’y a donc pas d’extremum local. 2. En fait (1, 0) et (−1, 0) sont des maxima globaux pour g. En effet, pout chaque t ∈ R, on a et−1 ≥ 1 + (t − 1) = t d’où 1 . e te−t ≤ On a donc, pour tout (x, y) ∈ R2 2 +y 2 ) g(x, y) = x2 e−(x − y2 2 +y 2 ) ≤ x2 e−(x 2 ≤ x2 e−x 1 ≤ = g(1, 0) = g(−1, 0) e d’où le résultat. Exercice III 1. D est évidemment fermé dans R2 ; il est borné (car (x, y) ∈ D implique |x| ≤ 1 et |y| ≤ 1) ; il est donc compact. Or h est continue, et sa restriction à D l’est donc aussi ; il suffit alors d’appliquer le Théorème de Heine. 2. Posons ϕ(x, y) = 4x2 + y 2 − 1 ; alors (x, y) ∈ D équivaut à ϕ(x, y) = 0. En vertu du Théorème des Extrema Liés, les points de D où sont atteints le maximum et le minimum de h doivent être recherchés parmi ceux en lesquels le déterminant ∂ϕ ∂x ∂h ∂x est nul. Mais ∂ϕ ∂y ∂h ∂y ∂ϕ = 8x , ∂x 3 ∂ϕ = 2y , ∂y ∂h = 12x2 , ∂x et ∂h = 3y 2 . ∂x La condition s’écrit donc 8x 2y 12x2 3y 2 = 0 , soit 24xy 2 − 24yx2 = 0, ou 24xy(x − y) = 0, soit (x = 0, y = 0 ou x = y). Combiné à la condition (x, y) ∈ D, soit 4x2 + y 2 = 1, cela nous laisse six points candidats : (0, 1), 1 1 1 1 1 1 (0, −1), ( , 0), (− , 0), ( √ , √ ) et (− √ , − √ ). Il suffit pour conclure de calculer les valeurs de 2 2 5 5 5 5 h en ces points. On obtient h(0, 1) = 1 , h(0, −1) = −1 , 1 1 h( , 0) = , 2 2 1 1 h(− , 0) = − , 2 2 1 1 1 h( √ , √ ) = √ 5 5 5 et 1 1 1 h(− √ , − √ ) = − √ . 5 5 5 Le maximum max(x,y)∈D h(x, y) est donc atteint en (0, 1) et vaut 1. Le minimum min(x,y)∈D h(x, y) est, lui, atteint en (0, −1) et vaut −1. 4