30.11.09 UE.2.4.S1 Compétence 4 Dr. SADER ENTORSES ET LUXATION I. Définition Entorse Lésions traumatiques de l’appareil capsulo-ligamentaire d’une articulation suite à un mouvement forcé. On distingue : - L’entorse bénigne : simple élongation ou étirement qui évolue toujours vers la guérison L’entorse grave : rupture de l’appareil capsulo-ligamentaire soit au niveau de l’insertion osseuse avec ou sans arrachement osseux, soit une rupture au milieu du ligament de l’articulation concernée. Luxation Présence d’un déplacement permanent des surfaces articulaires l’une par rapport à l’autre après un mouvement forcé avec perte des rapports entre les surfaces articulaires. On distingue : - Les luxations récentes (=qui viennent de se reproduire) qui doivent être réduite en urgence par manœuvre externe Les luxations anciennes ou invétérées qui ne sont plus réductibles par manœuvre externe mais un ttt chirurgical est nécessaire Les luxations récidivantes : à partir du 2ème épisode pour des mouvements de plus en plus banal de l’articulation 1 30.11.09 UE.2.4.S1 II. Compétence 4 Dr. SADER Entorse 1. Entorse de la cheville C’est l’articulation la plus touché. Ligament latérale externe qui est touché ou le ligament latérale/collatérale. a) Les circonstances - C’est un mouvement forcé de la cheville en dedans (= en adduction) ou en varus forcé Cela peut être dû à un accident domestique, accident du travail, activité sportive, sur la voie publique b) Signes cliniques - Signes fonctionnelles : vive douleur qui a une caractéristique d’être presque syncopale. Dans une entorse grave il y a risque d’un craquement audible, avec un gonflement immédiat de la face latérale de la cheville. L’évolution en 3 temps de la douleur est caractéristique de l’entorse : douleur syncopale, une accalmie, et réapparition de la douleur, ce qui explique l’arrivée tardive des cas en urgences. - Signes physiques : à l’inspection on retrouve une tuméfaction en œuf de pigeon à la face latérale de la cheville. On recherche des points douloureux aux points d’appui sur le trajet du ligament latéral. absence de déformations fixe et impotence fonctionnel. - Signes radiologiques : radiographie de la cheville de face et de profil qui va confirmer l’absence de fracture. On recherche éventuellement un arrachement osseux à l’insertion et éliminer les diagnostics différentiels d’une entorse de cheville (fracture de la base du 5ème métatarse, fracture de l’os naviculaire, fracture de talus ou d’un coin) Confirmation ou élimination de la gravité : en faveur de la notion de craquement audible ou non, le gonflement immédiat et non second. Puis exactement douleur au niveau des 3 faisceaux du ligament externes. Puis radiologiquement les clichés en varus forcé (mais très douloureux) 2 30.11.09 UE.2.4.S1 Compétence 4 Dr. SADER c) Traitement Entorse bénigne : - Antalgique +/- anti-inflammatoire Pansement humide pendant 24-48h Strapping (simple bandage) pendant environ 15 jours suivis de rééducation Appui autorisé Arrêt maladie Entorse grave : - La 1ère phase est concentrée sur la lutte contre l’œdème et la douleur par antalgique anti-inflammatoire Immobilisation par attelle plâtré avec consigne de surélévation de jambe… Décharge complet : marche sans appui Risque modéré de phlébite : ttt par héparine La 2ème phase (à partir de J5) : attelle amovible (disponible dans les pharmacies et maison orthopédique) remplacé par les immobilisations strict par plâtre. L’appui est autorisé avec l’attelle permettant des mouvements de flexion de la cheville (pendant 6 semaines) La 3ème phase : rééducation. Redonner aux ligaments ses qualités stabilisatrices rééducation proprioceptif sur des pavés plateaux. La 4ème phase : reprise d’une activité sportive. Sport sans pivots : à partir du 2ème mois, et sport avec pivot, à partir du 4ème mois d) Evolution et complication Entorse bénigne, évolution favorable dans les 15 jours à 3 semaines et plus les entorses graves, l’évolution est favorable en 6 à 8 semaines. Les complications sont possibles, mais rare : douleurs résiduelles, une instabilité de la cheville due à une laxité du ligament, rarement arthrose si lésion cartilagineuse, et l’aldodystrophie qui est une réaction réflexe de douleur 2. Entorse du genou Circonstances : mouvement en valgus (= ouverture de l’angle vers l’extérieur) associé +/- à un mouvement de flexion/rotation externe. Ex : les skis qui divergent, le tacle externe au foot… 3 30.11.09 UE.2.4.S1 Compétence 4 Dr. SADER a) Signes cliniques - Douleur avec potence fonctionnelle total, avec les caractéristiques en 3 temps de l’entorse Gonflement immédiat (gonflement extra-articulaire ≠ gonflement intra-articulaire) Position antalgique en flexum (flexion) afin de détendre le ligament latéral externe et soulager les douleurs Par palpation on cherche les points douloureux surtout au niveau du ligament latéral externe Signes radiologique : - radio de face et de profil pour une incidente orthogonale qui permet d’éliminer les arrachements osseux voir des fractures associées Gravité de l’entorse : notion de craquement audible et présence de mouvement anormal de latéralité en valgus notamment en ce qui concerne le ligament latéral externe ou en tiroir en ce qui concerne le ligament croisé antérieur. b) Traitement Entorse bénigne : - lutte antidouleur avec glaçage attelle amovible (10 à 15 jours) accompagné de rééducation fonctionnelle, afin d’éviter toute raideur ou amyotrophie musculaire Entorses graves : - isolé du ligament latéral interne (=ligament périphérique) antalgique anti-inflammatoire attelle amovible (attelle de Zimmer) conservé la marche pendant 6 semaines autorisation de la marche avec attelle Ttt fonctionnelle : rééducation fonctionnel bien spécifique sous couverture de l’attelle Ttt chirurgical : ligamentoplastie But du ttt : en fonction de l’âge, de la profession et des activités sportives. Obtenir un genou stable. 4 30.11.09 UE.2.4.S1 III. Compétence 4 Dr. SADER Luxation 1. Luxation de l’épaule Une fois à 3 fois / semaine car c’est une luxation très movible qui est la seule à faire la surconduction (mobilité dans tous les plans et espaces) du point de vue anatomique. Ce n’est pas une articulation pleine. C’est la variante antéro-interne qui est la plus habituelle. Circonstances : chute sur la main avec le bras en abduction et rotation externe. De la simple rotation forcée peut entrainer une luxation de l’épaule. a) Signes cliniques - Signes fonctionnelle : douleur avec impotence fonctionnelle intérieur avec un patient qui se présente avec un coude fléchie de 90° et un bras qui soutient l’autre attitude du blessé du membre supérieur - Signes physiques : aplatissement du moignon de l’épaule signes de l’épaulette signe coupe de hache externe de la face du bras. Le bras est en abduction et palpation du pouls périphérique et examen neurologique à la recherche d’une paralysie ou parisie du nerf axillaire qui se manifeste par une diminution de la sensibilité du moignon de l’épaule - Signes radiologiques : radiographie de l’épaule de face et de profil et élimination de fractures associées b) Traitement - nécessite d’enlever tout objet (bague, bracelet) car œdème rapide. Réduction en urgence sous antalgiques soit sous myorelaxant soit sous anesthésie G radiographie pour contrôler la bonne remise en place rééducation bandage au corps que l’on appelle Desault Dujarrier avec un gilet amovible et cela pendant 3 semaines. Si moins de 3 semaines, risques de laxité puis rééducation fonctionnelle c) Evolution et complications L’évolution est souvent favorable. Les complications : - luxation récidivantes qui nécessiterait au delà de la 3ème une opération chirurgicale rupture tendineuse après 50 ans au niveau de la coiffe des rotateurs 5 30.11.09 UE.2.4.S1 Compétence 4 Dr. SADER 2. Luxation du coude Chute sur la paume de la main, l’avant bras étant en extension. 2ème position de fréquence, forme postérieur qui est la plus fréquente. a) Signes cliniques - douleurs avec impotence fonctionnelles et présentation aux urgences avec coude fléchi (impossibilité d’extension) À l’examen clinique on va retrouver un raccourcissement de l’avant bras. Une sailli en avant de l’extrémité intérieure de l’humérus et en arrière de l’olécrane. Palpation des pouls périphérique : recherche de complications vasculo-nerveuses Signes radiologiques : - Radiographie de face et profile, qui permet d’éliminer des fractures associées b) Traitement - Urgence : réduction par manœuvre externe Anesthésie G Immobilisation par plâtre brachio-antébrachio, coude fléchi à 90° Radiographie de contrôle Durée d’immobilisation : 3 semaines c) Evolution et complication Evolution G favorables, mais peu souvent garder des petites séquelles de raideurs notamment en extension avec perte d’extension complète. Complication immédiates et troubles nerveux, complications plus tardives comme la calcification (raideur majeur nécessitant parfois des arthrolyses chirurgicaux) 6