Entorse de cheville - Docteur Benoît CLOUET D`ORVAL

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1215 UVD 11 F 2649 IN - Février 2012
Entorse de cheville
Professeur Laurent GALOIS
Professeur des Universités - Praticien Hospitalier CHU Nancy
Introduction
Il s'agit de l'urgence traumatologique la plus fréquente : 6000 cas par jour.
Elle est rare avant la puberté et après l’âge de 55 ans.
L’entorse du plan ligamentaire latéral est la sion la plus fréquente. Les
circonstances de survenue de ces entorses sont très souvent sportives mais il peut
également s'agir d'un simple faux pas. Il s'agit généralement d'un traumatisme en
inversion.
Le diagnostic d’entorse du ligament collatéral latéral ne doit pas être portée par
excès ou facilité et il conviendra d'éliminer d’autres diagnostics comme une fracture
de malléoles ou de l'avant-pied, une lésion ostéochondrale du talus voire une atteinte
tendineuse de voisinage.
Evaluation de la gravité de l'entorse de la cheville
Le ligament collatéral latéral est composé de trois faisceaux et le faisceau antérieur
est toujours lésé en premier.
La gravité de l’entorse est évaluée par l'intermédiaire de la classification de
Castaing :
stade 0 : entorse bénigne, simple étirement du faisceau antérieur,
stade 1 : entorse de moyenne gravité : rupture du faisceau antérieur,
stade 2 : atteinte du faisceau moyen calcanéo fibulaire,
stade 3 : atteinte du faisceau postérieure talo fibulaire.
Déroulement des examens cliniques
Examens cliniques de base :
Le diagnostic repose sur l'examen clinique et éventuellement sur l'imagerie.
On recherchera à l'interrogatoire une notion traumatique, des antécédents d’entorse,
une notion de craquements, une douleur et une impotence fonctionnelle.
À l'examen, on recherchera une tuméfaction pré et sous malléolaire latérale.
La palpation recherchera le siège précis de la douleur. La recherche d'un tiroir
antérieur ou d'un bâillement latéral moignant de la rupture ligamentaire est un
élément essentiel pour apprécier la gravité des lésions, néanmoins l’œdème et la
douleur peuvent gêner leur constatation en urgence et la recherche différée de
quelques jours de cette laxité est souhaitable.
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Application des critères d'Ottawa :
Vu l’incidence importante de cette pathologie, la systématisation de ce bilan est
discutable. Un doute sur l’existence d’une fracture conditionnera la réalisation de
clichés radiographiques de la cheville (incidences de face en rotation interne 20° et
profil), voire du médio-pied selon l’examen clinique.
La réalisation de ces clichés repose sur l’application des critères d’Ottawa :
patient de plus de 55 ans,
impossibilité de prendre appui et de faire 4 pas,
douleur à la palpation de la base du 5e métatarsien ou du scaphoïde
(osnaviculaire),
douleur à la palpation du bord postérieur sur 6 cm ou de la pointe des
malléoles.
Nouvelle convocation systématique :
Il faut savoir reconvoquer systématiquement toute entorse de la cheville dans les 5 à
6 jours et demander des clichés radiographiques en l'absence d'amélioration.
Les clichés dynamiques visant à mettre en évidence et à quantifier la laxité
ligamentaire, ne se justifient pas en urgence et seront réservés aux instabilités
chroniques de la cheville.
L'arthroscanner et l'arthroIRM n’ont pas leur place en 1ère intention. Ils seront
indiqués dans le cadre du bilan de lésions associées comme les sions
ostéocartilagineuses du talus ou les lésions tendineuses.
Traitement de l'entorse de cheville
Protocole GREC :
Le traitement de ces entorses comporte 2 volets : en premier lieu le protocole GREC
sera appliqué pendant 2 à 3 jours. Ce protocole associe glaçage pété, repos,
élévation du membre et contention.
L’utilisation de cannes béquilles peut être utile pour soulager au départ.
Les antalgiques et anti-inflamatoires sont utiles et la prescription d’antithrombotiques
sera adaptée aux risques veineux.
Le traitement fonctionnel :
Le traitement de l’entorse proprement dite est avant tout conservateur. Le traitement
fonctionnel sera privilégié dans la majorité des cas. Ainsi, en cas d’entorse bénigne,
un strapping pourra être mis en place pendant une dizaine de jours puis une
rééducation fonctionnelle proprioceptive sera débutée précocement.
Pour les entorses de stade 1 à 3, l’orthèse amovible de cheville a toute sa place et
sera proposée pendant une riode de 6 semaines suivie d’une éducation
proprioceptive.
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L'immobilisation stricte par botte plâtrée ou en sine sera réservée à des cas
particuliers : patients non coopérants ou encore certains patients supportant mal la
douleur liée à la mise en charge.
Le traitement chirurgical doit rester exceptionnel. Il sera indiqué en cas de lésions
associées notamment ostéochondrales ou tendineuses voire chez certains jeunes
sportifs de haut niveau.
Conclusion
Le pronostic de ces lésions est favorable dans la majorité des cas et les
complications relativement rares après un traitement adapté.
Bibliographie
1 Orthopédie Traumatologie de l'Adulte et de l'enfant. Enseignement du 2ème
cycle des études médicales. Sous l'égide du Collège Français des Chirurgiens
Orthopédistes et traumatologues. Coordonnateur. AC Masquelet. Sauramps
Médical 2008 p 194-196.
2 http://www.sfmu.org/documents/consensus/actualisation_entorse.pdf
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